Vienne Karlskirche,et Naschmarkt.

MITTELEUROPA -2001 – UN MOIS EN AUTRICHE,  HONGRIE ET CROATIE

Karlskirche

 

Karlskirche

La pluie contrarie nos plans,  prenons le métro U4 à Pilgram et deux stations plus loin, descendons à Karlskirche. L’église est vraiment curieuse : une coupole précédée d’un fronton, encadré par deux colonnes rondes, évoquant des minarets et deux tours carrées à toit en pagode de cuivre oxydé.

Karlskirche « colonne trajane »

Lorsqu’on s’approche, les« minarets » font place à deux colonnes trajanes avec des bas-reliefs comme à Rome. La façade à fronton triangulaire classique représente l’épidémie de peste de 1713.  Charles VI (le père de Marie Thérèse) avait fait vœu de la construction d’une église à la fin de l’épidémie.

Intérieur très baroque

Karlskirche : baroque!

C’est la plus belle église baroque que j’ai jamais vue. La nef ovale est surmontée d’un dôme très haut. Au fond du chœur, Saint Charles Borromée, en habit d’évêque tout en dentelle, est entraîné au ciel par des dizaines de petits anges, les putti siciliens tant aimés par Fernandez, certains crèvent le nuage et seules leurs têtes émergent des rondeurs.


Fresque de la coupole


La fresque de la coupole a été restaurée, elle est bien lisible. Une scène est parlante : un ange armé d’une énorme torche met le feu à la Bible de la Réforme. Ce n’est pas seulement la Peste qu’il s’agissait de combattre. Il y a bien une démonstration  flagrante des liens entre la Contre-Réforme et le Baroque.

La pluie a cessé, une timide éclaircie permet de prendre quelques photos.

Nous quittons le Baroque pour l’Art Nouveau : les pavillons du Métro Karlsplatz bien rénovés et le beau pavillon Sécession, pas de chance, c’est aujourd’hui jour de fermeture !

Naschmarkt

Le marché Naschmarkt est très joli avec ses boutiques exotiques grecques ou turques. Cela sent bon les olives et les épices. Après Marrakech et Istanbul nous sommes blasées ! Les épices sont vendues dans des petits godets fermés : cela n’a pas d’allure !

Jugendstil

Majolica haus dessinée par Otto Wagner

Les maisons Jugendstil d’Otto Wagner sont face au marché : la maison majolique est décorée d’un rosier qui s’étale sur toute la façade carrelée tandis que les balcons sont ornés de feuillage vert (nymphéa ou lierre ?) La maison voisine porte des médaillons dorés et les feuilles sur les rambardes vertes sont plus simples.

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A la Recherche des oeuvres disparues d’Alberto Giacometti à l’Institut Giacometti

Exposition temporaire jusqu’au 12.04.2020

l’atelier de Giacometti (reconstitué)

Depuis longtemps j’avais envie de visiter l’Institut Giacometti. 

L’Institut Giacometti occupe le très bel hôtel particulier du décorateur  Paul Follot (1877-1941),5 rue Schoelcher (métro Raspail), une rue tranquille le long du cimetière Montparnasse. Cette maison et son intérieur méritent la visite (cliquer  sur les liens pour les photos). Entre Art Nouveau et Art déco, les meubles, bien sûr ont laissé place à un espace d’exposition mais on remarque les murs recouverts de tentures ou lambrissés, les vitraux ou les corniches, les mosaïques avec des tesselles dorées. J’ai surtout aimé le coin du feu avec la cheminée d’angle entre deux banquettes de cuir blanc sur lesquelles il devait faire bon s’asseoir.

Hôtel particulier de Paul Follot, 5 rue Schoelcher

La porte bleue s’ouvre, en face de la billetterie – une simple table – on a reconstitué l’atelier du sculpteur, protégé par une paroi transparente – ébauches et plâtres, pinceaux, outils….tout est resté tel quel.

Dans un coin on peut voir 3 minutes du film Portrait de Giacometti d’Ernst Scheidegger qui montre Giacometti travaillant et commentant son travail. Ce film  de 50 minutes est disponible sur Youtube, mais en Allemand non sous-titré . Il commence avec une série de dessins plutôt cubistes, des portraits d’Eluard, des tables de café, ambiance de Montparnasse…

Giacometti : Autoportrait 1925

L’exposition temporaire est présentée dans le reste de la maison. Elle restitue des reconstitutions d’oeuvres qui ont disparu dont il reste des documents d’archives : photographies, croquis….

Giacometti :femme assise

Ces sculptures perdues datent de 1920 à 1935. On devine l’influence surréaliste dans la première salle organisée autour d’un objet surréaliste qui fait penser à une charrue ou à un instrument de musique selon l’angle considéré.

objet surréaliste

Des photographie restituent les sculptures dans leur contexte comme cette Girafe dans son jardin. Des croquis sur de petits carnets sont émouvants.

L’oiseau-silence

L’oiseau-silence fut réalisé en bois par un ébéniste. D’abord entreposé dans l’atelier de Max Ernst, il fut ensuite détruit

Bien différentes des sculptures filiformes que nous connaissons, les réalisations plus massives traduisent l’influence cubiste:

1926

j’ai beaucoup aimé le mannequin

mannequin (1932-1933)

Même si la place manque pour de grandes rétrospectives, je reviendrai 5 rue Schoelcher!

Nabeul et Hammamet

CARNET TUNISIEN DU NORD AU SUD

 

Au petit déjeuner, j’ai surtout apprécié la Âssida et mangé les deux portions ! Nous avons repris la route de Menzel Temime le long de la côte par Korba pour aller visiter Nabeul.la pluie a « lavé » l’air, la visibilité est excellente je devine Pantelleria en face de Menzel Temime.  Avant Korba, une lagune est retenue par un cordon dunaire mince. Les oiseaux sont nombreux : canards, aigrettes et flamands roses. Korba est précédée d’une grande mosquée à coupole jaune.

Nabeul est traditionnellement la ville des potiers. On devine les carrières de kaolin et les cheminées d’usines dans sa proche banlieue. Barbecue, colonnette, fontaines, balustres, dauphins, lions attendent les clients qui aménagent les jardins de leurs villas, sur le bord de la route. Nous nous perdons quand nous cherchons le site de Néapolis et le Musée. J’entre dans une pharmacie : « demandez la Jarre ! » La Jarre est le symbole de Nabeul, elle orne le carrefour principal. Nous trouvons après avoir bien tourné, mais Musée comme site sont fermés le lundi. De Nabeul nous n’aurons donc rien vu que des rues commerçantes et beaucoup de voitures !

Hammamet vu de Dar Sebastian
Hammamet

Nous continuons vers Hammamet : tout d’abord un café qui aura la Wifi. Au Cap bon il n’y a pas de 3G tout juste H+, il n’est donc pas possible de partager la connexion Internet. Je m’offre un magnifique jus d’oranges pressées avec deux pailles enroulées ensemble  que je sirote pour profiter d’Internet.

Ensuite : promenade pieds nus sur la plage de sable fin dans la frange écumeuse de la vague et pique-nique assises sur un pédalo aux couleurs de l’Algérie.

La Villa George Sébastien peut se visiter le lundi. George Sébastien, milliardaire roumain, fit construire dans les années 1920 une villa « à l’antique » où il reçut André Gide, Roger Martin du Gard, Bernanos, Paul Klee, Cocteau …. Pendant la seconde guerre mondiale elle fut réquisitionnée par Rommel. Cette villa est maintenant transformée en un Centre d’Art, ouverte ainsi que le jardin à la visite. Après les sites antiques, un peu d’architecture du 20ème siècle nous changera ! Et puis, visiter les ombres de tous ces personnages célèbres….

Dar Sebastian patio et piscine vide

Mais il faut d’abord trouver la villa. Hammamet est une station balnéaire immense, les habitants distinguent Hammamet Nord de Hammamet Sud. Reliant les deux, des rues commerçantes sans charme. Nous errons de rond-point en rond-point, de blocs de bétons-usines à touristes en zones résidentielles. Personne ne connaît la villa. Un jeune tunisien très charmant ne la connaît pas non plus, mais armé de son smartphone il trouve le numéro de téléphone et appelle pour nous « C’est à côté de l’hôtel Sindbad, tout le monde connaît » affirme-t-il.

Nous trouvons un grand mur, des eucalyptus très hauts  , je me promène dans les jardins ornés de statues. Découverte de Gabriella Mistral prix Nobel 1946, diplomate, écrivaine chilienne.

Dar Sébastian est une maison basse très sobre, organisée autour d’u patio couvert. La piscine est elle aussi dans un autre patio. L’architecture est d’une grande simplicité. Il y a une exposition de peintures contemporaine mais rien d’exceptionnel.

Le jardin descend vers la plage, figuiers de barbarie, mimosas, pin verveine, grands agaves. A Travers une rangée d’agaves desséchés, je découvre comme un trésor la vieille Hammamet avec son fort le long du rivage. Cela me fait penser à Budva (Monténégro) jolie ville close asphyxiée par le béton d’une station balnéaire tentaculaire. Les gens viennent ici pour la plage et oublient qu’il y a une vieille médina, un fort espagnol…on connait mieux le nom des hôtels que le centre des arts !

un jardin redevenu sauvage, un pavillon à coupole comme un mausolée….

Un petit pavillon à coupole blanche est entourée de gradins, comme un minuscule amphithéâtre. Ds poteaux métalliques suggèrent qu’on pouvait couvrir pour avoir de l’ombre. J’imagine des réceptions, peut être des lectures ou jeux littéraires….la nature sauvage reprend ses droits les feuillages graphiques des yuccas, agaves et raquette des figuiers dominent cette partie du jardin.

Il y a un petit arboretum avec des plantes étiquetées, un verger d’agrumes irrigué et une citerne rectangulaire. Dans un pavillon on explique la culture des agrumes, l’irrigation.

Avant de quitter Hammamet, nous passons sous ses murs. Nous avons perdu trop de temps à chercher, il faut rentrer avant la nuit ; je ne pourrai pas me promener dans la Médina.

La lagune prend une teinte rose reflétant le ciel… Les gros nuages gris contrastent avec ce ros/ les flamands sont regroupés ; j’avise des pontons avec un chemin de planche mais il est ruiné, les planches pourries, dangereuse. Des vols d’aigrette en formation en V nous survolent. Elles sont très blanches. Les flamands brillent dans la lumière rasante.

La nuit est tombée quand nous arrivons à Menzel Temime. C’est notre 3ème passage, mais vais-je retrouver la route de Skalba ? Et bien oui ! pour vérification je demande la route « qu’allez vous chercher à Skalba ? Chez qui allez-vous ?» Les gens sont méfiants. Ils ne comprennent pas que des touristes sortent de leurs hôtels réservés et s’aventurent dans la nuit noire. Une fois qu’on est sur la bonne route, impossible de se perdre, c’est tout droit ! mais je remarque dans les phares un nombre incroyable de piétons, des véritables congrès de chiens. Dans la nuit, on saute sur les ralentisseurs qui ne sont pas visibles, sans parler des nids de poule !

 

Hamed nous annonce un « diner tunisien » en notre honneur. Ce sera de la soupe de poulet aux légumes épaissie par de la semoule, une salade de poivrons grillés bien épicés, il faut manger du pain. Justement Zhora apporte une galette bien chaude. Brick à l’œuf plein de persil. Le plat : cuisses de poulet au four avec oignons, tomates et deux poivrons/piments allongés/

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Budapest : Grands boulevards de Margit Hid à la Gare

CARNET DE BUDAPEST – Toussaint 2008

Les façades 1900

Le Guide Gallimard propose un itinéraire de Margit Hid et suivant le trajet du tram 4-6.Chercher les adresses ressemble à un jeu de piste. Le tram2 nous emmène à son  terminus, de là, nous suivons Szent Istvan Korüt.

maison de la Lumière

La Maison de la Lumière peint de vert pistache  occupe un coin. Les motifs végétaux Art Nouveau s’étalent  sur la façade et sont aussi repris sur les ferronneries. C’est une constante observée aussi bien chez Guimard et chez Gaudi, cette attention aux détails, balcons, portes, soupiraux, fenêtres qui ne sont jamais standardisés mais arrondis, compliqués, personnalisés, végétalisés. La recherche n’est pas uniquement décorative : la ligne droite est bannie aussi bien dans l’alignement des balcons décalés qui ondulent que dans la forme des fenêtres.

A côté, le théâtre de la Gaité avec sa jolie marquise et ses lampadaires ouvragés est d’une grand légèreté,  beaucoup plus banal, cependant.

maison de la Lumière

La plupart de façades ont adopté un style lourd et pompeux. Des atlantes portent sur leur nuque tout le poids de ces immeubles alourdis de colonnes, de balcons, de sculptures ou de balustres. Des hommes moustachus et farouches à la coiffure ambiguë (casque à pointe ?) froncent le sourcil pour prendre une pose avantageuse.

La Gare de l’Ouest d’Eiffel et le « plus beau MacDo du monde » nous laissent de glace. La gare ressemble à une gare parisienne. Certes,   une belle verrière, mais cela ne vaut pas le déplacement.

Nous montons dans le tram 4-6 (très moderne, très rapide, très long : 5 ou – wagons, les rames se succèdent à un rythme accéléré) et nous dépassons l’Octogone. Du tram défilent les atlantes et les figures féminines sur le Terez Korüt puis Erzebet : souverains autrichiens qui ont régné sur la Hongrie.sur Erzebet, on remarque des façades néo-Renaissance.