Un dimanche à Versailles – Grandes Eaux Musicales et bosquets

TOURISTE PRES DE CHEZ MOI

bassin du char d’Apollon, au fond la perspective du Grand Canal

Le seul avantage de la crise du Covid est qu’on peut accéder aux sites très touristiques sans avoir à subir la cohue du tourisme de masse. Je me suis donc précipitée pour réserver un créneau horaire de visite et je suis arrivée tôt pour profiter du soleil du matin et de l’ouverture des bosquets avec les Grandes Eaux. 

Parterre de l’Orangerie

la visite des Jardins est payante (11€) et le Pass Education  ne donne droit à aucune réduction.

De la terrasse la vue sur le Parterre de l’Orangerie sous le soleil de 9h est splendide. En ce début septembre estival les agrumes et palmiers sont sortis offrant un paysage nouveau. 

parterres fleuris aux abords immédiats du château

Munie d’un plan (indispensable pour s’orienter) je pars à la recherche des bosquets bien cachés. Je descends jusqu’au bassin de Bacchus

Bassin de Bacchus

A proximité, je découvre la salle de bal qui est une sorte d’amphithéâtre arrondi dont la moitié des gradins seraient des végétaux taillés et l’autre une rocaille de meulière et de coquillages de grande taille où jaillissent des jets et où s’écoulent les cascades. 

bosquet de la Salle de Bal26

Les grandes eaux ne commencent ici qu’à 10h30 mais j’ai beaucoup apprécié les gradins de rocailles qu’on ne voit plus quand l’eau dégouline (j’y suis retournée l’après midi) la sonorisation musicale Campra, Lully et Rousseau

Le Bassin du Char d’Apollon est animé quand j’arrive Haendel, Blanchard, Philidor et Lully.

Bosquet d’Encelade

Non loin de là je trouve le Bassin de l’Encelade délicatement entouré d’une  tonnelle où fleurissent des rosiers très parfumés contrastant avec le sujet : le titan enseveli sous des tonnes de rochers. L’accompagnement musical est très réussi Charpentier et Campra. 

Inutile de chercher le Bosquet de l’étoile qui est juste une pelouse polygonale, on a même retiré le statues seuls subsistent les socles.

La matin, les statues du Bosquet des Bains d’Apollon se trouve dans l’ombre (pas de photo) j’avais bien aimé ces trois groupes représentant les Muses et Apollon quand j’étais venue en hiver. 

J’ai découvert le Bosquet du Théâtre d’Eau, conçu à l’origine par Le Nôtre il a été restauré récemment en un jardin contemporain avec les sculptures-fontaines d’Othoniel en perles de verre.

Bassin de Latone

Finalement les jeux d’eau du Bassin de Latone avec ses grenouilles dorées raconte l’histoire de la mère de Diane et d’Apollon protégeant ses enfants contre les injures des paysans de Lycie et demandant à Jupiter de les  transformer en grenouilles pour les venger. 

Je pourrais imaginer une autre promenade qui me conduirait de statue en statue : il y en a tant de très belles! Ou dénicher les bizarreries comme ces chérubins ou diablotins assis sur une tête de chèvre servant d’anse à une urne. Ou cet autre grimpé sur une sphynge.

Vienne : Belvédère

MITTELEUROPA 2001 un mois en AUTRICHE, HONGRIE, CROATIE

Belvédère

Jardin Alpin

Récréation-nature au jardin Alpin, un peu sauvage. De nombreux végétaux semblent réduits comme des bonsaïs. Un ajonc espagnol forme des petits coussins ronds, on le dirait taillé à la cisaille. De minuscules bassins renferment des nymphéas nains. Je remarque le marcottage dans des sacs en plastique sur un érable pourpre du Japon et sur des azalées. J’ai parlé souvent de cette technique aux élèves sans l’avoir jamais vue en vrai.

Pique-nique au jardin botanique, plutôt un parc sauvage très ombragé. Nous avons acheté au Naschmarkt des sushis.

Belvédère

Belvédère détail

Le Belvédère est un magnifique palais décoré de nombreuses statues. Encore un petit Versailles sur une colline dominant un jardin à la française!

Belvédère : salon doré

Dans les salles « au tournant du siècle » nous trouvons un Schiele très grimaçant impressionnant, un seul Kokoschka décevant, et bien sûr des Klimt somptueux : le célèbre Baiser mais aussi Judith et le Portrait d’Adèle Bloch Bauer, tout en dorure, motifs géométriques, d’yeux, spirales. Je ne peux pas m’empêcher de penser qu’ils ont dû influencer Hundertwasser dans l’utilisation des couleurs métallisées et des spirales.

Ticket d’entrée : grotesque de Messerschmidt

Les tableaux suivants paraissent plus ternes. Mes préférés sont un Van Gogh avec des champs encore verts un Munch où la lune se reflète dans la mer.

Egon Schiele

Dominique m’a demandé un jour comment on reconnaît un chef d’œuvre d’une croûte ; impossible de répondre en théorie. Dans ces collections inconnues, au premier regard, sans préjugé, et sans regarder les étiquettes, j’ai tout de suite sélectionné Van Gogh et Munch (quant à Monet, j’avais reconnu Giverny).

Klimt : Judith

Puis on passe aux peintre plus anciens les symbolistes m’avaient déjà paru sinistres à l’Expo 1900, et Makart à l’unisson avec les constructions du Ring.

Belvédère Salon

La deuxième partie de l’exposition, séparée par un salon de marbre, s’appelle « l’ère Biedermeier » (1815 –1848), représente la montée en puissance de la bourgeoisie et présente donc des tableaux accrochés dans des intérieurs bourgeois ; 3 tableaux d’un même peintre : un énorme bouquet de fleurs et deux scènes avec des paysans : on dirait des photos tant le peintre est habile, à cette époque, la photo n’existait pas encore et la précision et la ressemblance étaient sûrement des valeurs plus importantes que maintenant.
Paysages romantique, montagne.

Avant de descendre au Belvédère, une pause pour se délasser les pieds. Nous passons par de très beaux jardins, une sorte de labyrinthe de charmilles, des parterres fleuris .Dans le palais baroque nous cherchons les grotesques, têtes grimaçantes de Messerschmitt. Nous passons donc rapidement devant les tableaux, un peu blasées,  puis cette période n’est vraiment pas ma période préférée en peinture. C’est le palais lui même qui retient notre attention : une galerie des glaces petite mais harmonieuse avec des reflets à l’infini, une pièce chinoise toute dorée et très finement ouvragée, décorée de porcelaines, de petites appliques avec encore des effets de miroirs.

Dans l’Orangerie, c’est l’art médiéval qui retient plus notre attention. Nous voyons encore beaucoup de dorures. Finalement ce procédé est plus banal qu’il ne me paraissait.

La ville vue des jardins du Belvédère

Nous rentrons à pied, en passant devant un monument aux morts Russes, portique incurvé, laid à souhait, précédé d’un immense jet d’au dans un bassin. Derrière Karlskirche, nous empruntons la Panigelstrasse, calme et cossue

Mdina et jardins San Anton

CARNET MALTAIS

Mdina, ville close

Le soleil est revenu au dessert. Nous partons pour Mdina, et arrivons en un quart d’heure de route.

Mdina et Rabat sont deux villes jumelles au centre de l’île, cités du silence. Mdina,  une ville close, perchée sur sa colline, ancienne capitale de l’île, domine le paysage.

Mdina baroque

On doit laisser la voiture à la porte monumentale  baroque (1724) dans les remparts arabes du 9ème siècle. Le Palazzo Vilhena (1726) héberge le Musée d’Histoire Naturelle. C’est un palais baroque aux dimensions imposantes et aux sculptures monumentales.

Je le contourne par la Triq-San-Pawl et parviens à la Cathédrale Saint Paul gardée par des canons, Église et chose militaire sont bien associées sur l’île de Malte ! Aujourd’hui dimanche, le musée et la visite de l’église sont fermées, mais on peut entrer dans la cathédrale.

coupole de la cathédrale de Mdina

Reconstruite en 1703 après le séisme de 1693, c’est l’œuvre de Lorenzo Gafa, l’architecte de nombreuses églises maltaises et du  retable du chœur de la Co-Cathédrale, de l’église saint Paul –le naufragé à La Valette que j’ai vue ainsi que Saint Nicolas de Siggiewi. Un même maître d’œuvre à une même période, ceci explique la grande homogénéité de style des églises de l’île. Le séisme de 1693 eut  son épicentre en Sicile et détruisit la ville de Noto, mais causa nombreuses destructions dans l’archipel maltais. Cette Cathédrale aurait été érigée sur le lieu-même où saint Paul aurait converti le gouverneur romain Publius devenu ensuite le 1er évêque de Malte. Comme à La Valette, le pavement est revêtu de  pierres tombales de marbres multicolores et le plafond de la nef est peint à fresque.

Mattias Preti : naufrage de Saint Paul

On trouve aussi de remarquables œuvres de Mattia Preti, le naufrage qui porté Paul sur l’île de Malte, peint dans la coquille autour du chœur. La Conversion de Paul et Saint paul conquérant les maures sont des tableaux mal éclairés aujourd’hui, difficule à apprécier dans la pénombre. Un autre jour pendant la visite payante, ils sont probablement mis en valeur.

La place baroque de la cathédrale entourée d’autre palazzi me fait penser aux places de certaines villes des Pouilles ou à Noto en Sicile.

Mdina cité du silence

Cependant toutes les rues ne sont pas baroques. Certaines  sont au contraire très sobres, étroites, et semblent médiévales, presque arabes. Parfois une arcade, parfois un balcon, Mdina fait dans la discrétion. J’entre par hasard par le porche ouvert d’un couvent : « clôture » ! on ne va pas plus loin. Je ne verrai pas l’église des Carmélites ou des Bénédictins.

Le Palazzo Falcon se trouve Triq-Villagagnon, la rue principale de la ville. C’est une jolie demeure siculo-normande dont certaines parties datent du 13ème siècle, en 1530 le Grand Maître Philippe Villiers de L’lsle-Adam y logea. Cependant la visite se fait dans le logis d’un artiste-peintre du 20ème siècle , Gollcher Obé qui était un collectionneur éclectique. Nous visitons ses collections : meubles, bijoux en filigrane, pipes, tabatières, vaisselle. Aux murs, ses tableaux. Beaux tapis d’Azerbaïdjan. C’est joli mais un peu décalé.

Vers 16h, retour à la voiture, je ne verrai ni les fossiles ni lez squelettes des éléphants nains. Nous avons envie de campagne. Les Jardins San Anton, à Attard  nous attirent. San Anton Palace est aujourd’hui la résidence présidentielle et ses jardins seraient les plus beaux de l’île. Je ne trouve pas l’adresse précise pour régler le GPS, j’entre donc Attard Centre-ville. Et bien sûr, nous sommes perdues !Je découvre un quartier chic avec de belles maisons victoriennes – ou maltaises – de très hauts murs protègent des regards des jardins. Promenade très tranquille. Je passe devant la Villa Bologna qui a aussi de beaux jardins, mais je ne trouve pas l’entrée, ni celle des jardins San Anton. En revanche une foule se presse avec poussette, landaus et bambins à la porte de Kitchen garden qui ouvren à 17h. Ce potager du San Anton palace est maintenant un jardin dédié aux enfants avec jeux e, bois coloré, une ferme d’animaux domestiques dans des enclos propres cimentés, mutons bien peignés, mini-chèvres….il y a aussi un grand jardin aromatique et des rangées de tomates, poivrons. C’est un peu décevant d’avoir fait tout ce chemin pour cela !

 

Châteaux et jardins à Glengarriff et Bantry

CARNET IRLANDAIS

L'île jardin son campanile et son pavillon sur le jardin italien
Garnish Island : L’île-jardin son campanile et son pavillon sur le jardin italien

8h30, départ sous les nuages, par Skibbereen, Ballydehob, itinéraire connu. Plaisir de traverser la campagne tranquille? au petit matin. Dès que la route grimpe au flanc des collines, nous retrouvons les nuages accrochés au Mont Gabriel (402m). La pluie s’invite. Elle ne nous quittera plus de la journée.

Bantry est une ville avec quelques immeubles, des quais, un centre coloré.

Ilnacullin

Sans nous y attarder nous poursuivons jusqu’à Glengarrif d’où nous embarquons sur le petit ferry de Garnish Island – île transformée en jardin par les Bryce ? Le bateau est confortable et fermé, le passage dure à peine 15 minutes mais coûte 12€. Juste avant l’arrivée, le capitaine nous appelle  « phoques ! » : ils sont cinq, couchés sur un îlet, la queue en l’air, tendus comme des arcs, immobiles, dormant sans doute – rencontre inattendue qui fait plaisir.

troncs contournés luisants sous la pluie
troncs contournés luisants sous la pluie

Sous la pluie, nous découvrons des arbres exotiques aux troncs contournés, étonnants. Les camélias arborescents doivent être splendides à la floraison. Nous montons le long du mur enclosant le « jardin dans les murs » et arrivons à la maison des Bryce. On nous prie d’enlever nos manteaux mouillés pour une visite guidée, rien que pour nous.

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La guide nous présente les personnages dont nous allons découvrir l’intimité. Margaret O’Sullivan, arrivée comme jeune bonne, adolescente, est restée jusqu’à sa mort passé 90 ans dans la maison.  Murdo Mac Kenzie, le jardinier écossais, et la famille Bryce : John Annan Bryce, riche diplomate sa jeune femme Violet et leurs quatre enfants. C’est l’histoire de la création d’un jardin sur une île rocheuse quasiment déserte. C’est aussi l’histoire d’une famille et de leurs parents et amis. La conférencière raconte avec une g vivacité, un grand enthousiasme. Elle fait vivre les objets ayant appartenu aux Bryce. Aux murs de belles aquarelles  offertes par une amie de la famille, des portraits et des silhouette de la Reine Victoria, de Kipling, Bernard Shaw et d’autres britanniques célèbres que les Bryce recevaient , intellectuels et artistes.

Violet,  veuve jeune, consacra sa vie à la maison et son jardin, relayée par son fils Roland.

L’île est entièrement couverte de végétation. En 1910, lorsque ils l’ont acquise c’était un rocher. Il a fallu terrasser, fabriquer un sol avec du compost pour que la verdure s’installe. L’architecte Peto et le jardinier expert ont imaginé plusieurs jardins.

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Le jardin enclos de murs était autrefois un potager et un verger. Les habitants de l’île vivaient en autosuffisance. Il y avait même une laiterie mais le lait venait de la terre ferme .

Une grande pelouse sur laquelle on pouvait jouer au croquet ou au tennis précédait la Casita , pavillon tout en longueur très bas et ouvert, qui me fait penser plus au Vietnam qu’à l’Italie. Les colonnes sont de marbre précieux, irlandais, de Carrare ou des îles grecques. On peut s’y abriter par un jour pluvieux . De l’autre côté, un bassin allongé avec un pavillon  rappelle l’Alhambra de Grenade. Autour,  des bégonias donnent de la couleur.

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De hautes bruyères presque arborescentes perdent leurs fleurettes roses. Un peu plus loin c’est une « jungle » de fougères arborescentes et d’arbres exotiques de provenance parfois lointaine, Nouvelle Zélande, Australie ou Amérique du sud.

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Traversant la « jungle », j’arrive à la « vallée enchantée » qui relie les escaliers montant d’un côté au « temple grec » de l’autre à la Tour Martello, unique construction antérieure à l’installation des Bryce, elle fut construite au temps des guerres napoléoniennes en 1801 alors que l’Angleterre craignait une intervention française. A deux reprises les Français ont tenté de débarquer dans la région, alliés aux Irlandais rebelles au 17ème siècle et en 1796 et en 1798.

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La pluie a redoublé. Elle ne nous pas gêné pendant la visite des jardins mais contraint à pique-niquer dans la voiture à la sortie du village.

jardin de bambous
jardin de bambous

Le Jardin des Bambous à l’entrée de Glengarriff est ouvert mais il n’y a personne, ni à la billetterie ni au salon de thé, seulement un papier invitant à entrer « Entrez, vous paierez après ». Sous une pluie de mousson je m’engage dans une allée entre bambous et fougères arborescentes, je me sens transportée en Birmanie ou en Thaïlande. Un petit étang avec des nymphéas. Je retrouve les latitudes européennes à quelques pas des bambous sur le bord de l’Atlantique bien gris et peu accueillant aujourd’hui.

Bantry house vue du haut de l'escalier
Bantry house vue du haut de l’escalier

Bantry House est un grand château bien caché derrière de grands murs à l’entrée de la ville de Bantry. La promenade dans les jardins est superbe. Le château de briques et de pierre couronné de balustres. Il  est encadré par les « écuries » (West et East stables) très élégantes dont l’entrée est surmontée par une sorte de coupole dépassant de la verdure et soutenue par des colonnes. Le jardin à la française avec des buis et des ifs taillés en topiaires a en son centre un bassin rond sous une couronne de verdure ; Dans l’axe de la maison, un escalier moussu de 100 marches,  s’élève dans la colline. Du haut de l’escalier la vue est mer veilleurs sur le parterre, le château et plus loin, la baie.

l'escalier moussu
l’escalier moussu

A certaines heures, la visite du château est guidée. Sinon, on a laissé aux visiteurs des notices plastifiées qui permettent de se retrouver dans les tapisseries d’Aubusson (fort belles) les tapis de la Savonnerie (je ne les aime pas), les portraits de la famille White (Richard White (1800-1865)17 second Earl of Bantry fut l’initiateur des jardins et le collectionneur des œuvres d’art.

Après la visite si sympathique du cottage des Bryce, cet étalage de luxe fané et poussiéreux me semble prétentieux et ennuyeux. Les touristes nombreux  livrés à eux –mêmes, errent leur notice plastifiée à la main. Les trop nombreux panneaux « ne pas s’asseoir », « ne pas prendre de photo », « ne pas marcher sur le tapis » gâchent la visite.

Devant Bantry House, la terrasse gazonnée est gardée par plusieurs canons déployés en batterie. Des massifs de fleurs entourent les statues (copies de Canova). Celui de Diane m’a bien plu.

 

Nous rentrons au gite boucler les bagages ; Liam vient nous dire au revoir. C’est un hôte parfait : discret et efficace. C’est lui qui nous a conseillé les promenades à Glengarriff et d’autres si le temps avait été meilleur. Il est heureux de recevoir des étrangers, il a grandi dans un B&B, enfant il aidait à la préparation des petits déjeuners, des lits…

voyage de Beauly à Skye

JUILLET ÉCOSSAIS

 

Paysage des Highlands


Sous la pluie battante,  par Muir of Ord en direction de Dingwall, une petite route coupe pour rejoindre la route d’Ullapool. A832 puis A890 suivant la ligne de chemin de fer dans des vallées presque désertes. Très peu de villages, de rares maisons. Des bruyères, des fougères, des lacs, des cascades, des rivières. L’abondance de l’eau qui ruisselle est en parfaite contradiction avec le concept de désert. Comment qualifier autrement ces étendues inhabitées, désolées ?

tourbière et ruisseaux

La pluie, les nuages et la brume seyent à l’Ecosse. Le plafond des nuages s’est élevé et nous profitons du paysage. Sur un parking, un vélo est attaché. Un petit pont enjambe la rivière grossie par la pluie. Un chemin de planches  au dessus de la tourbière invite à la promenade. La pluie vient de cesser. Les nuages se séparent. Les couleurs s’avivent. L’eau reflète le bleu du ciel.

rivière…

 

A Attadale, nous visitons un jardin merveilleux. Des rhododendrons géants, certainement très vieux ont des troncs lisses rose saumon.

Hémérocalles d’Attadale

Nous découvrons des plantes curieuses aux feuilles de rhubarbe géante, un jardin d’eau, une collection de fougères. Certaines fougères  arborescentes sont abritées sous une sorte de dôme géodésique. « Comment supportent-elles l’hiver?« – « Il gèle très peu » me répond la jeune fille de l’accueil. La neige est aussi très rare, il n’y en a pas tous les ans. La côte Ouest est moins froide que la côte Est. Sur un banc dans le jardin japonais,  des explications sur une feuille plastifiée : le gravier ratissé figure l’eau, un galet lisse  un poisson qui remonte le courant ce qui veut dire que l’on est maître de son destin. 8 rochers sur une mer de gravier sont les 8 îles de l’immortalité. Une petite auge basse avec une louche de bambou, symbolisent la cérémonie du thé. L’Empereur, comme le paysan, doivent se baisser pour puiser l’eau de la purification.

Le sonneur du château de Eilan Donan

Sous un beau soleil, nous arrivons à proximité du pont de Kyle of Loshaloh qui relie Skye à l’Ecosse.  Le château d’Eilan Donan se trouve sur un petit îlot relié à la terre par un pont de pierre aux arches élégantes ?

Notre propriétaire nous a prévenues : tout sera fermé le dimanche sur l’île. Il vaut mieux s’arrêter  au supermarché juste avant le pont. Le temps s’est gâté  brusquement. Nous arrivons sur l’île sous une belle averse. Je suis un peu surprise par la densité des cottages. La route qui passe par Broadford est très construite avec une abondance de B&B, bien souvent complet. Skye nous apparaît bien touristique après les étendues inhabitées que nous venons de traverser.

A Sligachan, malgré la pluie tout le monde est dehors avec  des jumelles. Je demande ce qui se passe à une dame. « C’est une course ! » Les spectateurs suivent les grimpeurs sur le Cuillin.

Nous arrivons à 16H30 à Dunvegan. Les indications au téléphone étaient suffisantes. Le propriétaire taille la haie de troëne, sa femme fait les honneurs de la maison. On entre par derrière dans la cuisine très bien équipée. Tout est neuf. Dans la salle à manger sur la grande table ovale de pin verni elle a posé un bouquet de fleurs. Le grand salon orange avec une double orientation est équipé d’une télé toute neuve à écran plat et de canapés très confortables. L’objet le plus original c’est la « cheminée avec un feu électrique » qui fait illusion et chauffe très bien. En face de la petite entrée : une belle salle de bains. Les trois chambres sont à l’étage. La bleue est double, la mauve twin.

Je mets à profit la soirée pour étudier les cartes, les prospectus et parcourir le livre de randonnées. Skye est vraiment très différente des régions que nous venons de traverser. J’ai peine à croire que nous sommes encore en Ecosse.