L’exposition s’ouvre avec les deux maîtres Reynolds(1723 – 1792) et Gainsborough (1727-1788), grands portraitistes « peintres du roi », leur rivalité se donne en spectacle. De très grands portraits en pied, des dames se tiennent devant un paysage. Ma préférée est Lady Bates Dudkey,peinte par Gainsborough peinte avec beaucoup de soin, de fluidité et de brillance avec un rendu soyeux plus flatteur que les coups de pinceaux plus mats de Reynolds.
Gainsborough : lady Bates-Dudley
De ce dernier j’ai plus aimé son jeune Frederick Howards dans la posture d’Apollon (selon le cartel) dans un décor d’architecture classique (antique) au costume argenté plein de plis et rubans très flatteur.
Reynolds : Frederick Howards
Le duel Reynolds/ Gainsborough ne se poursuit pas dans la salle suivante au titre : portraits, Images d’une société prospère : où la bonne société commande aux peintres en vogue des conversation pieces, scènes familiales ou scènes d’enfants
Francis Wheatly : famille dans un paysage
ou
Reynolds : Master Crewe en Henry VIII
D’autres portraitistes émergent, Zoffany, Francis Cotes, Thomas Lawrence, que je découvre ici
Romney : Mrs Robert Trotter of Bush
Aux solennels portraits en pieds on préfère ici les scènes familiales, les animaux.
la 3ème section : Aux frontières de l’Empire nous fait découvrir les colonies aux Antilles et en Indes
Zoffany : Le Colonel Blair avec sa famille et une servante indienne ; Calcutta 1783
Peindre à l’aquarelle et Le spectacle de la Nature
mettent en valeur de nouveaux artistes que j’aime beaucoup comme Turner, et Constable que j’aime beaucoup mais aussi Cotmann que je découvre dans un tableau rès romantique de Carnavon.
Paysage de Gainsborough
Chiens, et chevaux inspirent aussi beaucoup les artistes (moi moins)
L’exposition se termine de façon fantastique avec William Blake (un de mes coups de coeur)
Blake : Homère et les poètes antiques
et de façon spectaculaires avec la destruction de Sodomepar Turner et la Destruction de Pompéi et Herculanum par John Martin
Entamé dans une série de « LECTURES POUR L’ISLANDE » , j’ai vite compris qu’il n’y avait rien d’islandais dans ce roman de jeunesse de Victor Hugo, sauf peut être le tempérament volcanique et contrasté du bandit, héritier des héros vikings qui ont fondé l’Islande. Han d’Islande se déroule en Norvège au 17ème siècle, et met en scène une révolte des mineurs instrumentalisée par un noble intrigant.
Roman historique, roman romantique, roman fantastique dans l’inspiration de Walter Scott. Fjords et montagnes de Norvège comparables aux lacs écossais!
« C’était un tableau sombre et magnifique que cette vaste nappe d’eau réfléchissant les derniers rayons du jour et les premières étoiles de la nuit dans le cadre de hauts rochers de sapins noirs et de grands chênes. L’aspect du lac, le soir produit quelquefois, à une certaine distance, une singulière illusion d’optique ; c’est comme un abîme prodigieux, perçant le globe de part, laissait voir le ciel à travers la terre. »
C’est tout d’abord un roman d’amour que le jeune Hugo, âgé de 18 ans, pour sa fiancée alors que le reste de l’oeuvre était le fruit d’une imagination débordante alliée à une surprenante documentation:
« il n’y avait qu’une seule chose observée : l’amour de la jeune fille. Ce n’était pas suffisant, à son avis, pour faire un bon roman. Mais c’était plus qu’il n’en fallait pour justifier, à ses yeux, celui qu’il écrivait puisqu’il y contait, chapitre par chapitre, son propre roman d’amour avec Adèle Foucher. Et voilà pourquoi, étant très amoureux, il avait noirci tant de papier »
Pourtant, elle est bien pâle cette Ethel, pure et vierge…reflet d’Adèle, par comparaison aux personnages masculins pleins de fougue, d’audace et parfois de fourberie!
Han d’Islande, personnage fabuleux, monstrueux est précurseur de l’Homme qui rit ou de Quasimodo. Dans cette oeuvre de jeunesse apparaissent les thèmes de l’horreur de la peine de mort, de la révolte des opprimés , les mineurs, qu’Hugo traitera magistralement plus tard. Aussi, goût de la démesure et des décors fantastiques.
Oeuvre de jeunesse, mais déjà un beau Victor Hugo!
Deux longues nouvelles, contes, courts romans, publiés tous deux en 1830, se déroulant en Espagne, toutes les deux sur le thème de de la mort du père. Assez loin du réalisme de la Comédie Humaine, plutôt dans le domaine fantastique.
El Verdugo, publié dans les Souvenirs Soldatesques se déroule pendant les Guerres Napoléoniennes en Espagne. Massacres, scènes sanguinolentes. Heureusement c’est court; mais je n’ai pas trop accroché.
L’Elixir de longue vie est beaucoup plus complexe.
Il se déroule selon deux parties, la première Festin raconte la mort du père de Don Juan Belvito, mort souhaitée par Don Juan qui est pressé d’hériter. Fils tardif, il est pourtant choyé et son père lui passe tous ses écarts.
« Jamais sur terre un père si commode ne s’était rencontré! »
Le père a découvert un moyen de ressusciter : un flacon de cristal qui contient un élixir : L’élixir de longue vie qui a donné son nom au livre.
Que va faire Don Juan? A vous de lire!
« Pour les négociants, le monde est un ballot, ou une masse de billets en circulation ; pour la plupart des jeunes gens, c’est une femme ; pour quelques femmes, c’est un homme ; pour certains esprits, c’est un salon, une coterie, un quartier, une ville ; mais pour don Juan, l’univers était – lui! »
Dans la seconde partie, en Espagne, Don Juan a épousé Dona Elvire. Cela ne vous rappelle rien? Le ton change, les allusions à la littérature sont jubilatoires. Jubilatoires aussi les blasphèmes et la scène grand-guignolesque que je ne veux pas vous dévoiler.
Un Balzac romantique? Sûrement!
Merci aux copines qui m’ont incité à lire cette nouvelle. Lue avec du retard. Lire Maggie et Cleanthe
140 ans de peinture allemande, forcément des choix, la période est longue, variées les inspirations.
Inspiration antique : découverte de l’Italie et de la Renaissance, historicisme, cathédrales gothique, plusieurs vues de la cathédrale de Cologne. L’historicisme m’ennuie prodigieusement. Tableaux bien faits, trop bien faits.
Retour à la nature : face à face, l’herbier de Goethe et celui de Klee. J’ai aimé, surtout Klee.
Grands et beaux tableaux de Caspar David Friedrich. Montagnes romantiques, arbre aux corbeaux, paysages surgissant de la brume. C’est pour moi une belle découverte.
XXème siècle, horreurs de la Grand Guerre Otto Dix, Metropolis, Beckmann, art décadent? Un choc.
Sous la pluie, nous traversons champs de poireaux et de choux. On récolte les choux-fleurs. Passons par Dol de Bretagne.
Combourg
Le château, en Octobre, n’ouvre que l’après midi pour deux visites guidées 14h et 15h30. L’Office de Tourisme édite un plan de la ville avec les maisons remarquables.
la maison de la lanterne
Le circuit commence justement à la Maison dela Lanterne, siège de l’office de Tourisme, très belle maison de pierre flanquée d’une tourelle fine, bâtie en 1597 par Perrine Jonchée, « dame de la chasse » comme nous l’apprend une inscription gravée. Fille d’armateurs malouins, son frère reprit Bréhat aux Anglais en 1591, selon le guide Gallimard. La lanterne attachée à la maison était censée éclairée le corps de garde à l’occasion de la fête de l’Angevine (Gallimard).
combourg : relais des Princes
Une autre maison remarquable est le Relais de Princes : un restaurant dans une maison à pans de bois peint rouge foncé:
Au XVIIème siècle, Benoit, le propriétaire du relais des diligences de Combourg. Ce relais, fort réputé à l’époque, au pied du vieux château féodal s’appelait déjà relais des Princes.
Cette auberge du relais de poste étaie déjà i, lieu où il faisait bon séjourner. Elle devint plus célèbre encore lorsque le cousin de Madame de Sévigné, le Marquis Pierre-Philippe de Coulanges, homme plein de vertu et bon vivant, l’adopta comme rendez-vous de chasse.
Plus tard, l’auberge fut cédée à Bonnaventure Courtel qui fit supprimer le relais de poste pour prendre à son compte le transport des voyageurs. Il possédait deux diligences et son personnel ne se composait pas moins de garçons et de 4 Postillons.
Au XIX ème siècle, les écuries du Relais tenues par Lydie Corvoisier étaient familières des Combournais. Au fil des siècles les diligences, les postillons et les chevaux ont disparu, mais les pierres sont restées.
Nous avons cherché la Maison du Pendu qui a aussi une histoire : rivalité amoureuse de deux amis qui se termine mal : un duel, l’un des deux amis succombe, l’autre défiguré se pendit.
Le circuit passe devant la statue de Chateaubriand, inévitable! Sur un mur, en trompe l’œil, Chateaubriand est à la fenêtre.
Un détour par l’Abbaye nous promène dans une rue tranquille bordée de très belles maisons de granite fleuries avec des portes cintrées.
Rien d’extraordinaire, mais une balade très sympathique sous un ciel voilé.Le soleil fait de rare. Le village, La Chapellesaux Fitzméens a une église au toit remarquable avec des mansardes en relief assez étrange. A la sortie du village, le Logis, un château du XVIIème a belle allure, juste derrière, un camping de luxe est installé. Nous pique-niquons dans son parking.
Château de Combourg
château de Combourg vu du parc
Le château de Combourg, propriété des Chateaubriand depuis les Croisades, se visite accompagné. Avant la visite je parcours le parc sur des allées sablées entre des châtaigniers et découvre l’étang beaucoup plus sauvage et joli que le lac qui borde la ville. Revenant sous une allée de beaux chênes je vois traverser un écureuil à la queue fournie. Cette rencontre m’enchante. A mon approche il grimpe sans se presser le tronc d’un chêne s’arrête à la fourche d’une branche à 3 ou 4 mètres. Assis, il tient entre ses petites mains un gland qu’il croque tranquillement en me regardant.
Un haut escalier droit conduit au perron. L’entrée est décorée au goût du XIXème avec murs peints et trophées de chasse. Dans la chapelle, la mère de l’écrivain, très pieuse, passait beaucoup de temps à méditer et prier. La cour, ouverte au temps de François-René a été couverte lors de la restauration un escalier de bois monumental. De même, la grande salle, où Chateaubriand enfant, passait des soirées interminables auprès de sa mère et de sœur tandis que son père arpentait la pièce jusqu’à ce que la cloche du village sonne l’heure du coucher, a été partagée en salle à manger et salon, deux cheminées Renaissance de belle pierre blanche. L’atmosphère assez lugubre du temps de l’enfance de Chateaubriand ne subsiste plus. De beaux tableaux décorent les murs : un Bellini me plait particulièrement.
La salle des archives occupe l’étage d’une tour. C’est émouvant de lire la grande écriture pointue de Chateaubriand, de voir son portefeuille ministériel comme ministre des Affaires Etrangères, un cartable de maroquin, ainsi que des documents romains de son Ambassade à Rome. Par escalier en colimaçons et courtines nous accédons à lachambre d’enfant de Chateaubriand justement dans la Tour du chat : tour hantée par un chat noir et un fantôme à jambe de bois. L’enfant de huit ans dormait loin de tout. (Lire le texte du blog de Claudialucia ici)
voici comment Chateaubriand présente le château :
Le château se montrait entre deux groupes d’arbres. Sa triste et sévère façade présentait une courtine portant une galerie à mâchicoulis, denticulée et couverte.
…le château entier avait la figure d’un char à quatre roues….
Mêlez à cela dans les diverses parties de l’édifice, des passages et des escaliers secrets, des cachots et des donjons, un labyrinthe de galeries couvertes et découvertes, des souterrains murés dont les ramifications étaient inconnues ; partout silence, obscurité et visage de pierre : voilà le château de Combourg;
Dol
Dol rue ceinte
Dol est une jolie ville animée. Nous cherchons les maisons remarquables Grande-Rue-Des- Stuarts, certaines à pans de bois d’autres à piliers de granite. La petite Rue Ceinte avec ses pavés semble d’un autre âge. La Cathédrale a une allure originale de forteresse avec une tour bizarre qui dépasse, l’intérieur est gothique et ne rappelle en rien l’extérieur.