DADA AFRICA – Sources et influences extra-occidentales
Exposition temporaire 18/10/2017 au 19/02/2018
L’exposition est résolument plus Dada que Africa!
J’aime quand les visites se répondent ou font ricochet, Dada Africa a éveillé des souvenirs de l’exposition Apollinaire – Le regard du poète au printemps 2016 ici même, Picasso primitif au Quai Branly l’hiver dernier. Plus loin, j’ai aussi trouvé des parentés avec l’Expo Bauhaus
Cette exposition commémore le centenaire du Mouvement Dada et de l’ouverture à Zürich du cabaret Voltaire en 1916, a déjà tourné à Zürich et à Berlin . Elle offre plusieurs facettes, plutôt francophones avec Tristan Tsara mais aussi allemandes avec les Mouvement Blau Reiter et Brücke. Ce double éclairage est d’autant plus intéressant que Dada est né pendant la Grande Guerre, en réaction aux atrocités.

Jean Arp : » nous cherchions un art élémentaire qui devait, pensions-nous, sauver les hommes de la folie des temps »
Je crois que ma prochaine visite de maison d’artiste sera à Clamart celle de la Fondation Arp

D’entrée, on admire des « masques » qui ne sont pas africains mais l’oeuvre de Rottluff (die Brücke) s’inspirant aussi de la sculpture océanienne.

Un couloir sombre traite de la Grande Guerre avec des images filmées de masques- à gaz et gueules cassées, mais aussi l’affiche de la mobilisation des tirailleurs sénégalais qui avec l’arrivée en 1917 des afro-américains généralise le contact avec l’art africain. Dans les tranchées, les soldats africains sculptent des cannes ou autre chose. Une vitrine expose ces productions.


Nous arrivons ensuite dans le Cabaret Voltaire : au mur, encadrés des invitations, des affiches, des programmes, des photos (deux portraits de Tsara, l’un de Man Ray), des dessins satiriques, plus loin on retournera au Cabaret Voltaire avec les masques de Janco pour des « soirées nègres »


Au cours des soirées on jouait du piano, déclamait des poèmes, il y avait également des danses. Deux vidéos sont projetées une danse de sorcières : Hexentanz de Mary Wigman
L’autre spectacle est récent (1957) et produit à Bruxelles mais donne une idée de ces soirées dadaïstes.
Dans un coin on voit deux grands pantins exposés à la Dada Messe, Foire de Berlin
L’archange prussien est une féroce caricature du militarisme prussien

En face, on voit une photo de l’urinoir de Duchamp contemporain des oeuvres dadaïstes.
Une salle est consacrée à la collection de masques de Paul Guillaume avec des photographies de l’intérieur de la maison de Paul Guillaume, rue de Messine. Un tableau de Picasso les accompagne. Ces masques sont présentés comme des œuvres d’art à part entière. Je n’ai pas fait de photo parce qu’ils sont présentés sous des vitrines plexiglas qui font des reflets des passants indésirables.

Ensuite je découvre des œuvres textiles : tapisseries de Arp, des marionnettes de Sophie Taeuber-Arp, pour la pièce de Carlo Gozzi « Le Roi Cerf », des costumes, bijoux et ceintures colorés et géométriques s’inspirant des poupées kachina (indiens Hopis)

Aux œuvres colorées de Taeuber-Arp, répondent les poupées et les montages, collages de Hannah Höch


J’ai raté les photos des masques de Janco, présentés en regard de masques traditionnels, masque déstructurés, cubistes, démesurés pour être portés.
L’exposition se termine sur des œuvres postérieures, surréalistes

A l’extérieur de l’exposition, mais tout proche, une salle est consacrée à la plasticienne nigériane Otobong Nkanga qui dénonce l’exploitation sauvage des ressources minières de son pays par une monumentale tapisserie

