Apollinaire cueille la feuille du Lantana inancara qui ressemble au lantana que nous employons comme une plante décorative, buisson fleurissant avec de petits pompons. On l’utilise ici comme plante médicinale, elle guérit certaines maladies de peau.
Dans une cour on a étalé les baies du Giropia qui ressemble à des bâtonnets verts et rouges vif comme des piments. Elles sècheront et serviront à parfumer la sauce. Leurs buissons ressemblent aux caféiers.
Les bambous de taille impressionnante sont utilisés pour les clôtures et les cabanes des animaux.
Devant un coca bien frais, Apollinaire nous raconte que c’est un vieux qui l’a initié aux plantes médicinales. Trop âgé pour aller les chercher lui-même, il l’envoyait les cueillir dans la forêt. Il a ensuite étudié la botanique.
Kpalimé – Plantes tinctoriales
Teinture jaune
Le noir et le marron viennent d’une gousse de Moukouna. Les feuilles de l’indigo fraîchement pilées donnent le vert, fermentées le bleu. L’écorce de l’Arangana de Madagascar raclée, mêlée à du kaolin et au jaune d’œuf feront le pigment jaune. Le rouge vient de la graine de Roukou ou des feuilles des jeunes tecks, le rose du bissap
Kpalimé -Peindre avec plantes!
peindre avec des plantes!
On enduit le chiffon de coton dans de l’empois d’amidon puis dans le kaolin pour obtenir une toile épaisse sur laquelle le peintre dessine des silhouettes stylisées noires sur un fond coloré. Les danseurs et danseuse sont très gracieux mais nous préférons acheter un groupe d’enfants réunis avec leurs têtes rigolotes (3500F).
On nous montre ensuite, dans une sorte ou de volière, un phasme énorme de peut être 30 cm de long très difficile à photographier.
Apollinaire cueille une feuille d’une très jolie fougère à la fronde découpée qu’il appelle Polypode vulgaris (aucune ressemblance avec le polypode européen aux lobes arrondis tout bêtes). Ici, les jeunes villes décorent leur corps en appliquant l’envers des feuilles qui laissent l’empreinte des spores blanches. Très beau tatouage éphémère sur la peau noire !
collections d’insectes, scorpions, orchidées..
insectes
Papillons, coléoptères, scorpions
Deux jeunes vendent des boîtes de collection d’insectes : coléoptère, cerfs volants, scarabées métalliques, Polyphème à ponctuations, Lucanes piqués avec des épingles autour d’un phasme aux ailes déployées. Ils n’ont jamais entendu parler de la reproduction des Phasmes par parthénogénèse. Ici phasmes femelles et phasmes mâles s’accouplent et pondent des œufs.
les autres boîtes contiennent des papillons colorés, bleus métalliques, orange violent. Les noms sont inscrits mais je ne les ai pas retenus. Pour la photo, le jeune fait coulisser le verre. Pour éluder l’achat je trouve l’excuse : « trop encombrant ».
Le scorpion de près d’un décimètre a des pinces impressionnantes.
– « est-il mortel ? »
– « non, mais sa piqûre est très douloureuse. Cela fait mal pendant au moins 72 heures sauf si on frotte avec les feuilles d’une plante qui font disparaître la douleur »
La plante c’est du manioc, cela tombe bien il y en a partout.
– « Il n’est pas agressif,- continue Appolinaire, je m’amuse bien avec lui, je le fais grimper sur mon corps. Il ne pique que s’il se sent vraiment menacé, si on lui écrase ses pinces, pour se défendre. »
Orchidées
Les gens vont chercher les orchidées épiphytes et les installent dans des packs de vin vides dans du terreau pour les vendre. Malheureusement la floraison est terminée et les hampes florales sont desséchées.
Foyers améliorés
Un panneau, sur le bord de la route, vante les foyers améliorés installés par une ONG. J’aurais bien aimé en visiter un. Ils fournissent une économie de bois et de temps notable, améliorant ainsi la vie des femmes et épargnant la forêt. Ici tout est cuit au bois ou au charbon de bois – ce qui revient au même.
Le long d’un mur poussent basilic et œillets d’Inde. C’est l’Auberge de l’Association. Les touristes peuvent loger ici dans 6 chambres pour le prix de 4000F/la nuit. Pas de climatisation ni de ventilateur, nous sommes en altitude et il fait frais la nuit. Pour cela, contacter directement Apollinaire par mail appo6@yahoo.fr ou GSM+228 91030 63. Il organise 7 promenades différentes, on peut donc y rester plusieurs jours.
Théobroma Cacao
Cacao
Le cacao pousse sur des arbres. Les cabosses vert pâles virent au jaune quand elles sont mûres. Appolinaire en fait tomber une à l’aide d’une longue perche. Il casse la cabosse : les fèves sont enveloppées dans une pulpe blanche juteuse et sucrée que l’on peut sucer. Ne pas croquer la fève : elle est amère. C’est doux, un peu comme la chair des anones. J’aurais volontiers sucé toutes les fèves de la cabosse si ne fruit ne m’avait pas encombré pour prendre des notes ou des photos !
Les paysans cueillent les cabosses, les cassent et les mettent dans un panier recouvert de feuilles d’Oreilles d’Eléphant pour les sécher.
En chemin notre guide nous montre un acacia : la Fleur d’Orgueil qui a une fleur jaune mâle et rouge femelle.
Calebassier muscadier
La fleur de muscade ressemble à un lampion enrubanné d’un liseré rouge et jaune. Elle est très décorative et je m’applique à la photographier en macro. Elle donnera une calebasse renfermant 100 à 200 noix de muscade qui se vendent sur le marché de Kpalimé. Apollinaire me promet de m’en apporter ce soir.
Arbre à pain
Depuis notre voyage au Cap vert nous connaissons l’Arbre à Pain. Ici, on fait des frites avec son fruit.
Non loin de l’arbre à palabre, Apollinaire nous mène sous le calebassier.
Deux femmes, installées dans son ombre, préparent le gari (semoule de manioc). L’une d’elle roule la graine comme pour le couscous l’autre tamise.
Les fleurs du calebassier s’épanouissent directement sur le tronc. Leurs corolles sont formées de pétales charnus soudés verdâtres tirant un peu sur le rose, discrètes. Beaucoup plus voyantes, les calebasses rebondies. On évide le fruit. L’écorce donnera un récipient, une lampe ou un plat. Une boutique sur la route à Kpalimé vend aux touristes de très belles calebasses ouvragées comme de la dentelle.
Une petite poule noire passe suivie de ses poussins rose fluo étonnant. C’est une protection contre les éperviers qui ne les reconnaissent plus. Les plumes définitives de couleur naturelles leur donnent aspect encore plus étonnant.
caféier
Caféier
fleur de café
La saison est terminée, les cerises ont été récoltées, cueillies à la main. Elles sont séchées pendant trois semaines puis on les porte au moulin pour les décortiquer. On doit ensuite trier les grains des déchets puis les torréfier et les moudre. L’ensachage se fait au village pour vendre directement à une association de Commerce Équitable qui l’achète deux fois le prix du Gouvernement (600F/kg). Trois variétés sont cultivées : Arabica, robusta et Arabusta. L’après midi j’ai voulu acheter mon paquet pour soutenir les paysans mais on ne vendait que du Robusta que je n’aime pas.
– « L’Arabica est en voie de disparition » affirme le vendeur
– « pourquoi ? », je demande
– « les grains sont plus légers, les paysans préfèrent le robusta, plus lourd, qui rapporte mieux. »
La fleur du caféier est blanche, son parfum ressemble à celui du jasmin. Elle pousse en bouquet directement sur le rameau.
Les glycines togolaises sont roses et fleurissent sur des buissons ou de petits arbres. Elles sont très différentes de leurs homonymes européennes qui sont des lianes portant de lourdes grappes mauves. Au sol, les Caladions ont de grandes feuilles, cuites elles accompagnent le foufou. Beaucoup plus grandes sont celles des Oreilles d’Eléphant qui ne sont pas comestibles mais qui rendent de nombreux services.
Animaux domestiques
Une chienne noire, Blacky, se prélasse dans la cour d’une ferme. Apollinaire nous prévient :
– « Ici, on mange du chien ! et du chat aussi »
Je n’aime pas cette idée. Quand on donne un nom à un animal, quand on s’y attache on ne peut pas le manger comme une chèvre ou une vache avec laquelle on n’a pas de rapport affectif. La petite chienne noire boit à la bassine. Apollinaire ramasse un caillou et la chasse. Il ne convient pas que les animaux touchent à l’eau potable.
La route dans la forêt
A la sortie du marché, Kamal tourne à gauche sur la route qui va au Ghana et qui s’élève très rapidement dans la forêt sous une belle voûte de manguiers. Les grands tecks s’élancent. Au détour de la route : une belle cascade. Sur un écriteau nous lisons :
« Défense de se baigner, Eau de boisson »
Les essences sont variées, nous retrouvons le Néré et ses petites feuilles, nous l’avons découvert au Nord Bénin. Parfois les bananiers cultivés se mélangent aux arbres de la forêt. La route est barrée par une ficelle : c’est la frontière avec le Ghana. Nous roulons sur la ficelle. Rentrer dans un nouveau pays m’amuse, mais nous n’irons pas au Ghana, la route oblique pour retourner au Togo.
Kouma Konda
Kouma Konda 550 habitants – altitude : 650m, une école primaire, sous le mont Kloto qui culmine à 755m
L’arbre à palabre
A l’entrée du village on vend de magnifiques avocats et d’autres fruits. L’arrêt au marché de Kpalimé était superflu ! Kouma-Konda offre un visage riant : des bougainvillées dépassent d’un mur. Kamal se gare devant l’arbre à palabre, un magnifique ficus aux racines qui s’entremêlent sur un diamètre d’au moins trois mètres e où le feuillage est étayé par des perches. Sur le ficus, un épiphyte : la corne de cerf.
Apollinaire raconte :
– « si le chef a quelque chose à dire le gongonneur tape et tout le monde se réunit ici »
Le village est décoré, les volets sont peints. Deux tableaux, grand format, montrent des représentations naïves du village. Apollinaire a peint l’un des deux : il a dessiné les montagnes et deux villages qui se partagent le même ruisseau : les habitants en amont doivent utiliser des poubelles pour que ceux de l’aval aient de l’eau de boisson.
Au marché de Kpalimé, nous achetons les fruits du pique-nique : avocats et bananes. Une jeune vendeuse m’attrape par le bras pour me conduire à son étal tandis que sa voisine s’époumone à vanter ses mangues. Les mangues, cela ne vaut rien pour un pique-nique, cela coule partout, on reste poisseuse toute la journée ! Aïcha n’a pas de bananes, qu’importe ! Elle traverse la voie et en prend chez la marchande d’en face :
– « un petit régime pour 100F, cela va ? »
– « cela va ! »
– « 3 avocats pour 500F ? »
Cela tombe bien, j’ai la monnaie.
D’après Kamal, Kpalimé compte 250 000 habitants. C’est une ville animée au carrefour de plusieurs routes. Nous passons à travers le marché important, devant nombreux petits commerces mais aussi des cybercafés et des bars.
L’hôtel La Détente se trouve dans une rue perpendiculaire à la grande route juste après le grand lycée. Un bâtiment blanc d’un étage aveugle longe la rue : il referme la réception très simple qui est aussi l’épicerie du quartier ; au dessus un toit abrite une « salle de conférence ».
On entre par une grille qui s’ouvre sur 4 chambres précédées de terrasses individuelles faisant suite au restaurant précédé d’un jardinet où poussent de beaux rosiers et de nombreuse plantes tropicales. Derrière une haie, dans un jardin une autre enfilade de chambres à terras où se semblent être les chambres les plus agréables. Derrière on a construit une grande bâtisse à étage où une double rangée de chambres petites et sans balcon, s’ouvrent sur un long couloir. C’est là qu’on nous conduit.
– « les chambres avec terrasses sont elles plus chère ? », je m’enquiers,
– « non, c’est le même prix ! »
On nous donne la chambre N°1 attenante au restaurant, climatisée avec une grande salle d’eau et une belle terrasse. Inconvénient, elle se trouve dans le passage et bruyante à cause du restaurant. Mais la terrasse n’a pas de prix.
Nous prenons notre temps pour nous doucher et nous reposer avant de sortir à 17H45 en short et en T-shirt, un peu étourdiment. J’ai oublié que la nuit tombe tôt au Togo.
Promenade du soir à Kpalimé
Borne fontaine togolaise typer station-service
Au coin de la grande route se trouve un bar peint en jaune et une curieuse « station service » où les femmes du quartier viennent remplir leur bassine d’eau propre. Les tuyaux recourbés sont très hauts au dessus de 2 mètre : il faut prévoir une grande togolaise de plus d’1.70m, son foulard enroulé pour faire un petit coussin, la grande bassine de 50L, le total monte bien autour de 2 .20m ! Ce poste à eau me sera un repère bien utile pour le retour.
Sur la route règne une grande animation, partout des stands de nourritures variées. Les lycéens sortent, les motos rasent les passants. Je vais jusqu’au marché sans me rendre compte que la nuit tombe. Un étal de légume et particulièrement réussi avec des mini tomates cerises rouges, des mini-aubergines blanches, des gombos, des petits poissons séchés. La marchande radine quand je sors l’Olympus :
– « avant, tu me fais le cadeau ! »
– « un cadeau pour photographier des tomates ! Si je veux payer, je les achète ». Je peux éventuellement payer des gens mais pas des tomates qui sont de toutes les façons à vendre. Des tomates-top-model ! » je m’esclaffe !
Je ne sais pas si elle a compris. Dépitée elle laisse tomber :
– « de toutes les façons, elles ne sont pas à moi ! »
Il fait maintenant complètement nuit. Les stands ont allumé leurs lampions, les bars, leurs néons. Il y a même un dancing avec la boule à tango et les lasers avec de petites taches colorées qui dansent sur la route. C’est très bruyant : ils font des « essais de sono ». Plus on s’éloigne du marché, plus il fait sombre. Il est dangereux de marcher sur la chaussée à cause des motos. Les bas-côtés sont remplis de chausse-trappes : trous, parpaings, tiges métalliques…Je marche en tongs espérant ne pas me blesser. Heureusement que j’ai repéré les bars et le kiosque à eau. Dans l’obscurité totale je n’aurais jamais vu le panneau indiquant l’hôtel.
La route vers Kpalimé suit la frontière du Ghana qui date du partage du Togo allemand entre l’Angleterre et la France en 1914. A la sortie de Lomé on circule sur une route goudronnée avec quelques nids de poules mais sans encombres. Je guette les immenses kapokiers dont le haut fût domine toute la végétation.
Je commence à mieux lire l’organisation de l’espace rural qu’au cours de nos voyages précédents. De la forêt primaire, il ne reste que ces arbres gigantesques. Les hommes plantent les palmiers à huile et le manioc ou les ignames en défrichant le plus souvent par brûlis. Ce qui paraît dévasté est souvent un champ prêt à être semé. Quand les palmiers à huile sont encore petits on plante ou on sème à leurs pieds autre chose. Ils ne poussent pas tous seuls, ce sont les hommes qui les ont mis, signe que des hommes cultivent ici. Par ailleurs, la vitesse de croissance des végétaux, l’absence de mécanisation font que les mauvaises herbes prennent des proportions énormes et font un fouillis qu’on ne grattera à la houe que vraiment si c’est nécessaire. Si on regarde bien les champs de manioc, ils sont propres.
Les tecks serrés les uns contre les autres sont aussi des plantations. Mais pourquoi sont ils aussi serrés ? Ils croissent en hauteur formant de minces poteaux pour les charpentes, du bois de chauffe mais sûrement pas des planches pour la menuiserie.
120km séparent Kpalimé de Lomé. Vers 13h50 après un peu moins de deux heures de route, l’horizon est barré de hautes montagnes très escarpées. C’est le Mont Agou (986m). Kpalimé se trouve derrière.
Kamal nous fait visiter sa ville : la corniche très agréable, le quartier officiel avec le Palais Présidentiel, les ministères installés dans d’anciens bâtiments coloniaux au milieu d’agréables jardins. Les hôtels sont modernes, les bâtiments des banques flambant neufs.
La Poste
Peu de circulation, pas de pollution. Un petit détour par la Grande Mosquée nous mène dans des quartiers plus populaires dans des rues plus poussiéreuses. La grand Poste est jaune et bleue, comme au Bénin, ou au Maroc ou anciennement en France, architecture postale avec un mur occupé par les boites postales métallique qui fait un plaquage brillant rappelant un peu les moucharabiehs métalliques de l’Institut du monde Arabe de Jussieu.
A un carrefour, une grande affiche souhaite une bonne intégration aux migrants et aux réfugiés : accueillant Togo ! L’initiative est sympathique mais d’où viennent-ils ?
Nous jouons au jeu des ressemblances et des différences entre Bénin et Togo :
Ressemblances: les succursales d’Eco Bank qui fait une publicité voyante, le marché africain.
En revanche les marchants d’essence illicite ont disparu. Pourtant l’essence à la pompe est chère 500f au lieu de 300f au Bénin. Les moto-taxis ne portent pas le dossard jaune des zems de Cotonou, perdant leur visibilité. Moins de saleté et de pollution qu’à Cotonou. Les bâtiments officiels se trouvant à Porto Novo, ceci explique peut être cela. Notre traversée est bien rapide pour porter un jugement fondé.
Musée de Lomé, j'aime particulièrement cette statue que j'avais prise pour avatar
En route vers Lomé
Des champs de manioc bordent la route ; les petits étals de gari et de tapioca sont aussi garnis de ficelles que les gens fabriquent ici avec des fibres de palmier. Au hasard des pancartes, je note : Obama Beach, l’enseigne d’un vétérinaire vouée à saint Antoine de Padoue ornée d’un magnifique doberman. Le coiffeur a peint sur sa devanture : « tant que j’ai de l’espoir » –tant qu’il y aura des cheveux ! (c’est moi qui complète !).
Et toujours les énormes affiches de la campagne contre le Sida sont intercalées avec les publicités pour MOOV une compagnie de GSM. La société de consommation n’est pas encore arrivée aujourd’hui, inutile de vanter des marchandises que personne n’achètera, sauf les téléphones mobiles qui sont en grand usage. On verra les jours suivants de la publicité pour le savon.
L’urbanisation gagne, les constructions se densifient, nous approchons de Lomé. Voyons d’abord la raffinerie Shell puis des maraîchers, enfin la zone portuaire et une zone franche où sont installées des industries pharmaceutiques et une énorme cimenterie CIMTOGO (groupe Heidelberg). Plus nombreux encore qu’à la frontière, les camions qui attendent, certains vides d’autres chargés des ballots de coton.
Musée International du golfe de Guinée : entrée
Lomé est une grande ville d’un million et demi d’habitants, près d’un tiers de la population totale du Togo qui en compte 5. La route longe la plage bordée d’une double rangée de palmiers ; cette croisette est accueillante, propre et gaie.
Musée International du golfe de Guinée
cavalier
une collection privée d’une grande variété
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Lomé : Le Musée International du Golfe de Guinée
Sur la route, dans un bâtiment bas à l’abri d’un mur, rien ne laisse soupçonner l’existence du Musée si ce n’est une grande statue cornue et colorée. Un guide fort aimable nous commentera les pièces les plus remarquables. Cette collection privée regroupe des sculptures, des masques venant aussi bien du Mali que du Congo. Certaines sculptures sont contemporaines d’autres très anciennes comme celle des Noks qui date de plus de 2000ans. Elles sont si nombreuses qu’on ne sait plus où donner de la tête. Il faudrait prendre le temps de focaliser l’attention sur une œuvre en particulier et ne pas se laisser distraire par les autres.
Heureusement que nous avons déjà rencontré l’art africain pour disposer de quelques repères. Je découvre avec grand plaisir les Senoufo de Côte d’Ivoire et l’Art Ashanti du Ghana. Les bronzes du royaume de Bénin ont fait l’objet d’une très belle exposition au Quai Branly, ce sont donc des retrouvailles. La salière en ivoire est elle celle qui était présentée lors de l’exposition ? Et l’explorateur Portugais, il me semble le reconnaître ? L’art des Noks du Nigéria est tout à fait étonnant. La grande sculpture en argile au visage très allongé ressemble à celle que nous avons vue à Daoulas. Je n’avais pas compris alors, que c’était une statue africaine tant elle est exotique.
Ces retrouvailles avec des œuvres d’art sont un vrai plaisir. La surprise de la découverte, nous l’avons éprouvée au Musée Dapper en 2006. Les œuvres y sont particulièrement mises en valeur mais les explications réduites. Aujourd’hui le guide est disert et raconte des anecdotes, montrant le caractère magique de tel fétiche. Je connaissais les fétiches à clous mais je n’avais pas compris à quoi chaque clou correspondait : chaque clou est planté par le féticheur pour marquer un vœu qu’un fidèle fait.
Malheureusement, la communion avec les œuvres d’art est troublée par une famille d’expatriés français particulièrement déplaisants : le Grand-père qui connaît toute l’Afrique, les ethnies, et le fait savoir, les deux petits enfants qui balaient tout sur leur passage.