CANARIES 2015
Ecomusée de l’Alcogida
A Casillas del Angel, la petite superette est ouverte. On achète des oranges et un cahier. La FV-207, route de Tefia. A la hauteur du Moulin de Tefia nous nous arrêtons à l’Ecomusée de L’Alcojida. Un hameau traditionnel a été restauré, les maisons sont meublées, des artisans font des démonstrations. Même les animaux de la ferme sont à leur place, les poules picorent, l’âne attend les chèvres dans le corral attenant à la bergerie, les chiens attachés à leur chaînes. Les pigeons profitent de l’aubaine. Les maisons ne sont pas anonymes. Celles de la Señora Herminia est très modeste, composée de deux pièces, salle à manger et chambre. La salle à manger est meublée d’une table de bois et d’un grand coffre. On a préparé l’anisette, du poivre rose dans une coupelle, seules décoration : des images pieuses et une statue de la madone. La cuisine est à part, à l’extérieur, très petite. Le petit foyer à bois est surélevé, avec la place pour une marmite.

A l’extérieur il y a une petite meule arrondie. Mais où donc pousse l’herbe ?
Un document audiovisuel montre comme on tresse des paniers et des chapeaux en utilisant la fibre de palmier. Dans un atelier nous verrons la dame travailler. Pour le panier, un homme entrelace les feuilles et les tasse à la manière des tisserands ; pour le chapeau, avec trois lanières elle tresse d’abord de fines bandes qu’elle coud ensuite.
La maison du Señor Teodosio est celle d’un paysan aisé. Précédée d’un palmier, la cour est dallée. Une estrade renferme la citerne. Une ouverture permet de puiser l’eau, à sa base, une auge de pierre. La maison est parquetée. Dans la salle à manger il y a une vieille radio et une machine à coudre et un très curieux vaisselier portant une très grosse et mystérieuse poterie ronde (j’ai élucidé le mystère mercredi, cela sert à filtrer l’eau de la citerne). Cette maison a deux chambres ; sa cuisine, toujours extérieure mais plus vaste que la précédente et possède deux foyers et un petit four. Le four à pain arrondi est à part. Dans une grange, un moulin tout en bois était sans doute actionné par un animal, peut être l’âne ? .

Derrière l’aire de battage se trouve la chèvrerie et le poulailler. Il y a aussi une petite olivaie (15 arbres petits). Quel grain cultivait-on ? où étaient le champs ? Les environs semble être stériles ; difficile d’imaginer les cultures (ou est-ce parce qu’on est en février et que rien n’est sorti ?).
La maison des Herrera est celle d’artisans. On visite l’atelier du menuisier, charpentier, on voit les instruments agricoles qu’il a fabriqués. Une pièce est une fromagerie : sur une table de bois le fromage de chèvre est posé sur un cercle entouré d’une rigole pour l’écoulement du petit lait, la forme, en feuille de palmier imprime son dessin sur la tranche. Cinq petites niches ont été ménagées dans l’épaisseur du mur, dans chacune d’elles sèche un fromage d’environ 30cm de diamètre.
Dans d’autres atelier voit travailler la dentelière, la potière, et une femme tresse la feuille de palmier on peut acheter en souvenir des animaux ou fleurs, les criquets sont particulièrement réussis.
Dans la dernière maison qui ne se visite pas, je remarque dans la cour un lentisque qui ressemble plutôt à un arbre qu’à un buisson ? C’est le seul lentisque que nous verrons dans l’île.
Les toits des maisons sont en torchis : mélange de terre orange et de paille ; la pâte repossant sur des roseaux.
Montagne de Tindaya

Quittant Tefia en direction de la Oliva nous passons à côté de la Montagne de Tindaya – volcan au cône recouvert de cendres ravinées mais cimentées. Les rigoles verticales sont probablement dues au ruissellement. Cette montagne revêt une importance spéciale : on y a relevé des pétroglyphes Mahos : des gravures d’empreintes de pieds aborigènes.

An face de la route, au tiers de la hauteur se tient une énorme statue Madone ou Guanche ? De la route, toutes les hypothèses sont permises. Une piste y conduit que je parcours à pied. Surprise : c’est un homme en costume de ville. Sur le socle je lis Unamuno. C’est donc le philosophe qui nous salue du volcan des Mahos. J’ai cherché le sentier qui conduit au sommet ; pas trouvé il doit être ailleurs.
La Oliva
C’est une autre capitale de Fuerteventura supplantée par Puerto del Rosario. C’est une petite ville aux maisons modernes, avec une grande place de la Mairie, une piscine municipale, des restaurants bon marché….

Nous visitons la Casa de los Coroneles , construite pendant la deuxième moitié du 17ème siècle par Ginès Cabrera de Bethencourt (1620-1722). Vaste demeure d’un étage à façade allongée jaune aux 8 longues fenêtres à balcon de bois torsadé, symétriquement disposées de part et d’autre d’un grand porche. Une galerie fermée se trouve sur une face latérale. La maison est disposée autour d’un élégant patio à galerie de bois, planté de deux palmiers. Dans les pièces les plafonds de bois sont remarquables, parfois soutenus par des colonnes de bois. La maison fleure bon l’encaustique. Des panneaux racontent l’histoire de la maison avec les arbres généalogiques des familles l’ayant occupée (endogamie manifeste : toujours les mêmes patronymes), des reproductions de tableaux les représentent. Différents aspects de la vie artistique des Canaries : le peintre Gaspar de la Orotava (1616-1670).

La bataille de Tamasite opposant les défenseurs de l’île aux anglais qui débarquèrent par deux fois en 1741 est représentée par une peinture naîve me rappelant certaines miniatures indiennes.
Au rez de chaussée une grande exposition est consacrée à la Franc-maçonnerie : panneaux illustrés (beaucoup à lire, ma lecture de l’Espagnol étant laborieuse et ma motivation moyenne, je n’ai pas tout lu). De la maison et des dépendances, la vue est très belle sur le volcan Arena qui a une forme de cône pointu presque parfait ;
L’église de la Oliva est blanche comme toutes les églises ici, mais son clocher est une tour carrée trapue de basalte noir. A l’intérieur 3 nefs séparées par des piliers clairs. Mobilier et peinture sans grand intérêt.
A la Oliva, il y a également un Musée du Grain et un centre d’Art Canarien que je néglige après tous

les beaux musées de Lanzarote.
Il est temps de déjeuner : entre La Oliva et Villaverde, une arête est surmontée de 2 beaux moulins avec leurs ailes (à l’arrêt). Une piste permet d’y accéder. Nous déjeunons à l’intérieur de la voiture à cause du vent. Qui dit moulin, dit vent permanent et infernal ! Nous avons déjà expérimenté à Santorin. le sentier est bordé d’agaves. Toute la montagne est quadrillée de petites murettes qui autrefois entouraient des jardins ou de petits champs. J’ai lu quelque part que Fuerteventura était le grenier à céréales des Canaries. Il ne semble plus pousser grand-chose ici (mais nous sommes en hiver).


























































