Lanzarote J5 – Arrieta – Cueva de los Verdes – Jameos del Agua

itinéraire de la matinée
itinéraire de la matinée

CANARIES 2015

 Arrieta

Avec la permission de l'auteur :http://fotonavasca.blogspot.fr/2012/12/una-vuelta-por-la-isla-lanzarote.html
Avec la permission de l’auteur :http://fotonavasca.blogspot.fr/2012/12/una-vuelta-por-la-isla-lanzarote.html

 

Le vent souffle avec violence.  Après Teguise nous arrêtons à Arrieta, une petite station balnéaire sur la côte Est au nord de l’île. Les vagues  spectaculaires  se brisent devant  curieuse maison colorée sur une digue qui abrite un petit bassin naturel bordé de sable blanc où l’eau est tranquille.

Un couple de retraités nordiques sort de l’eau bravant la fraîcheur (16°C dans l’air) et la tempête. Les maisons blanches sont construites directement sur la côte. Les pêcheurs ont remonté les barques dans les rues,  mais les surfeurs téméraires se régalent.  La route longe la mer jusqu’à Punta Mujeres – moins sympathique qu’Arrieta : bungalows et hôtels-clubs.

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La Cueva de los Verdes se trouve à 5 km au nord. La route traverse le Malpais de la Corona, ancienne coulée basaltique recouverte d’euphorbes et de lichens déversée de l’imposant volcan Corona. Un tunnel long de 7km descend vers la mer. Nous allons en  visiter à la cueva 1 km. L’entrée est très discrète et très verte. Comme la visite est accompagnée j’attends 20 minutes en dessinant.

Le guide est bilingue Espagnol/Anglais. Le plus souvent, il se contente de nous guider dans les passages étroits ou de  signaler les marches. La visite est illuminée et sonorisée. On a ménagé des surprises dans la scénographie que le guide nous fait promettre de ne pas dévoiler. (je tiens mes promesses).

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Le connaissais l’existence de ces tunnels : la surface de la coulée se solidifie au contact avec l’ai beaucoup plus vite que l’intérieur encore chaud et fluide s’écoule en torrent. Ce qui m’a surpris c’est la dimension de la galerie qui parfois est étroite mais certaines salles sont énormes, de l’ordre d’une station de métro. L’acoustique est parfaite,  la plus grande salle sert d’auditorium. Une seconde galerie se superpose. Un peu plus loin, dans le tunnel de lave,  une station de surveillance du volcan est installée.

Jameos del Agua

jameos del agua

A 3 km vers la mer, Jameos del Agua est encore une attraction « incontournable ». La galerie naturelle est occupée par un petit lac d’eau très transparente où vivent de minuscules crabes blancs aveugles habitués à leur vie cavernicole. Plus loin le tunnel s’interrompt dans un creux où Manrique a aménagée la plus belle des piscines, turquoise entourée d’une plage de laque blanche. Piscine et plage pour le plaisir des yeux, il n’est pas question de baignade. Des plantes fleuries, des cactus et des palmiers complètent ce décor de rêve. Bancs de bois, table de café. Au dessus un beau restaurant design (encore Manrique). Noir basalte, blanc cru, laque rouge. Un très bel endroit et des prix raisonnables, les mêmes qu’au Monumento al Campesino où nous étions samedi.

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image http://fotonavasca.blogspot.fr/2012/12/una-vuelta-por-la-isla-lanzarote.html

 

Musée du volcanisme

lanzarote Rien n’indique qu’un Musée du volcanisme est aménagé dans une aile surplombant le cratère. Sur deux niveaux, le volcanisme est mis en scène.

Photographies magnifiques d’éruptions, de coulées sous marines. Des maquettes. La maquette des Canaries fait prendre conscience que la partie émergée formant les îles est infime par rapport aux quantités submergées. Le volcanisme des Canaries est situé dans le cadre de la tectonique des plaques. Il est expliqué île par île. Chaque île représente un cas de figure différent. Lanzarote ne comporte que du basalte tandis que d’autres îles combinent volcanisme éruptif et volcanisme explosif. De beaux échantillons de lave sont alignés. On les voit mais on peut aussi les toucher.

Autre intérêt de ce musée : la présentation des instruments scientifiques de surveillance et d’étude des volcans. La station sismique dans le tunnel tout proche est reconstituée. Une éruption est illustrée par les sismogrammes, les taux de gaz. Sur un écran translucide on imagine monter le magma.

En ce qui me concerne, rien de bien nouveau en ce qui concerne les théories générales.

En revanche le cas particulier du volcanisme canarien m’a étonnée. Non pas le contexte d’ouverture de l’Océan Atlantique il y a 140 MA, mais plus tard quand,  il y a 60MA, la dérive de la plaque africaine s’est bloquée et que l’Afrique a effectué une rotation générant un mouvement de compression. Les fractures du socle portant les îles canariennes se sont soulevées et les sédiments présents dans le bassin se sont plissés. Cette sorte de rift avec des blocs en escalier ne ressemble pas à une autre théorie que je viens de lire rattachant plutôt les îles Canaries au volcanisme de point chaud .

théorie du point chaud
théorie du point chaud

 

En recopiant le compte-rendu de la visite je me suis amusée à pousser plus loin mes recherches sur Internet et j’ai trouvé des articles fort intéressants.

(http://geologierandonneurs.fr/conferences/Volcanisme%20Tenerif.pdf) Un autre article trouvé sur Internet qualifie le volcanisme canarien d’ »énigmatique » http://www.come4news.com/le-volcanisme-enigmatique-des-les-canaries-informations-geologiques-existant-dans-le-domaine-i-447927

Copié-collé d’un PDF : http://cgo.asso.free.fr/telechargement/Doc_GeologieCanaries.pdf

volcanisme canarien
théorie de la fracture

 

  1. La théorie de la fracture propose l’existence d’une très longue fracture connectant les îles Canaries et les montagnes de l’Atlas. Lors d’une période d’extension, le magma emprunterait ce couloir. Les objections principales à cette hypothèse sont le manque d’évidence d’une telle fracture ainsi que l’absence de volcanisme entre l’Atlas et l’archipel espagnol.
  2.  Le point chaud classique. Un des problèmes soulevés par ce modèle est que la lithosphère océanique sous les îles Canaries est froide, alors qu’elle est habituellement chaude dans une région de point chaud. Le volcanisme sub-aérien montre une progression irrégulière vers l’Ouest. Certaines îles battent des records d’activité volcanique (depuis 39 MA pour Fuerteventura, par exemple) alors que d’autres montrent un arrêt de toute activité depuis des millions d’années. Contrairement au système de point chaud traditionnel, les îles les plus vieilles (les plus occidentales) ne présentent pas de phénomène de subsidence.
  3. . La théorie du soulèvement de blocs tectoniques est basée sur l’évidence du soulèvement de différentes sections des îles. Un phénomène compressif engendrant un amincissement crustal serait la principale cause du magmatisme et du soulèvement des blocs formant les îles Canaries. D’occasionnelles diminutions des contraintes tectoniques auraient permis la remontée de magma. Ce modèle a été réfuté car il ne propose pas de mécanisme probant pour la genèse des magmas et n’explique pas la répartition spatiale et temporelle du volcanisme. 4. Un modèle unifié proposé en 2000 se base sur les théories des points 1, 2 et 4. De la théorie des blocs soulevés, il retient que les îles sont dues à l’action de forces tectoniques compressives. De la théorie de la fracture, il retient le rôle de l’existence d’une fracture régionale pour la mise en place du magmatisme. Du modèle du point chaud, il retient que les îles doivent leur origine à une anomalie thermique.

La route vers le nord jusqu’à Orzola, traverse le Malpais de la Corona, coulée hérissée de blocs et pics mais verte de lichens et cachée sous les euphorbes. Contrastant avec le basalte noir, du sable blanc a construit de petites dunes. Les plages de sable – très petites – se succèdent. Nous déjeunons sur l’une d’elle (salade de pommes de terre, anchois, thon, olives) dans le grand vent qui soulève des vagues impressionnantes.

près d'Orzola : sable blanc et rochers noirs
près d’Orzola : sable blanc et rochers noirs

Au retour, nous quittons la route principale(LZ-1) à Mala pour des routes plus tranquilles dans la campagne. De Guatiza à El Mojon, une mince bande de goudron en mauvais état grimpe à flanc d’un volcan. Arriverons nous de l’autre côté ? Nous passons entre des cultures très soignées : rectangle de sable ou fin lapilli noirs ; ces granulés poreux stockent l’humidité et empêchent les légumes de se dessécher. A-t-on apporté cette roche ou se trouve-t-elle sur place ? j’avais d’abord pensé qu’en ratissant soigneusement et en enlevant le bombes et les scories les paysans obtenaient ces champs à la surface régulière mais les gros tas noirs me font douter. Existe-t-il des carrières  de cette pouzzolane qui serait répandue dans les champs ? . il pousse une petite herbe aux larges feuilles  maïs ou canne à sucre ? Les explications d’un natif de Lanzarote nous manquent.

Lanzarote J4 – Arrecife musées et carnaval

CANARIES 2015

Pont aux boules
Pont aux boules

Grosse pluie : les volcans sont  dans le brouillard. Nous avions prévu de visiter le Parc des volcans de Timanfaya,  nous irons en ville!

La LZ-20  devant  Casa Sandra  conduit au centre-ville d’Arrecife sur la Via Medular –  grande avenue plantée de beaux arbres. Au jugé, dans le dédale de petites rues du Centre-Ville piétonnier, nous débouchons sur la mer. Le Grand Hôtel – 5* – seule tour de la ville, nous sert de repère. La Poste, l’Office de Tourisme qui est un joli kiosque en bois, sont  sur la promenade de bord de mer, le Pont aux boules et le Castillo saint Gabriel sur son îlot. Le soleil brille mais il tombe quelques gouttes de pluie. Il faut attendre 10h l’ouverture du fort. En attendant je dessine le Puente de las Bolas et les maisons blanches de la promenade.

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Le Castillo Saint Gabriel édifié en 1573, est un petit fort carré, trapu, gardé par un canon. Il abrite le Musée archéologique de la ville dans ses salles exigües. Peu d’objets sont présentés le plus remarquable est une momie préhistorique, et des cochenilles et la teinture rouge qui en est tirée. De très nombreux panneaux retracent l’histoire, la géographie, la faune et la flore de l’île. Il faut beaucoup de temps, de patience et une bonne connaissance de l’Espagnol, pour lire tous les textes. Les panneaux contiennent l’équivalent d’un livre qu’il faudrait lire debout. Indigeste.

Je me suis limitée à la Géologie et la chronologie des éruptions volcaniques. Le volcanisme le plus ancien remonte à 20 Millions d’Années. Vers 12 Millions d’Années, des couches sédimentaires : sables, caliches et autres dépôts carbonatés se sont déposés.   Les éruptions les plus récentes sont celles du Timanfaya 1730-1736 et du Tao 1824. L’activité volcanique a bouleversé la vie sur Lanzarote, stérilisant des terres agricoles, chassant les paysans vers les villes.

L’histoire de Lanzarote est  plus ancienne que je ne l’imaginais. On a retrouvé des gravures aborigènes et des outils que le céramiste Juan Buto a mis en scène au Muséo del Campesino. Une inscription en alphabet phénicien voisine avec des gravures berbères. Lanzarote fut visitée à l’Antiquité, des objets métalliques, des amphores témoignent de la présence punique. Strabon, des navigateurs Romains parlent des Canaries. Il faut attendre le 14ème siècle pour que les colons ne prennent le dessus sur les aborigènes. J’aurais pu copier des pages et des pages : une salle est consacrée aux Corsaires et Pirates…une autre à la Pêche.

Castillo San Jose

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Le second fort est situé de l’autre côté du Port de Commerce. On dépasse d’abord le petit bassin de Charco de San Gines avec ses barques colorées, puis on longe les docks. Le Castillo San Jose (1775-1779) est aussi un fort carré, de l’extérieur il paraît plus petit que le Castillo San Gabriel mais les salles intérieures sont beaucoup plus vastes.

Le Musée d’Art contemporain qui l’occupe est très intéressant.

 (Entrée 4€ et prêt d’un audio-guide dont il ne faut surtout pas se priver puisqu’il il est gratuit et existe en français, d’autant plus que les tableaux exposés sont réalisés par des artistes de premier plan mais le plus souvent abstraits et d’accès un peu difficile pour la profane que je suis)

 

Brinkmann 1972 Cabeza mais ce n'est pas le tableau exposé à arrecife
Brinkmann 1972 Cabeza mais ce n’est pas le tableau exposé à arrecife

La première salle s’organise  de part et d’autres d’un très beau marbre aux formes voluptueuses d’un artiste cubain dont j’ai oublié de noter le nom. A gauche tous les tableaux sont dans les teintes brunes. Mon préféré est un Hommage à Malcom Lowry de Cesar Manrique presque figuratif avec une tête de mort si mexicaine et si symbolique du roman que j’ai eu envie de relire. La tête fantastique de Enrique Brinkmann  – Cabeza – est aussi à la limite figuratif/abstraction. Je reconnais un visage monstrueux et imagine les idées, les images dans les circonvolutions du cerveau hypertrophié.

tapies_l_escala_resourcesofrhetoric_1 Un TapièsLigne Diagonale  est découpé par une ligne un peu tremblée. J’ai pris en photo ces tableaux qui m’ont beaucoup plu mais les ai effacés par mégarde, je pensais les retrouver sur Internet, mais non !

L’autre partie de la salle est occupée par des tableaux colorés plus pop :un argentin peint des flèches parallèles aux couleurs d’arc en ciel. Un autre tableau est un Message à une jeune fille – mosaïque blanc, bleu, rouge ,juxtaposition  de drapeaux de marine. En face  de grandes abstractions aux couleurs violentes me plaisent beaucoup moins.

Dans un couloir, des artistes canariens :  un Manrique, un très bel Atelier du peintre surréaliste Dominguez établi à Paris puis exclu par Breton, un Harpiste de Juan Israel:  le harpiste ramolli joue pour une silhouette sans tête dans le genre de Chirico.

lasso écolière

Une salle entière est consacrée à un artiste d’Arrecife : Pancho Lasso, au mur des dessins au crayon de figures molles font penser à Dali J’ai surtout apprécié les sculptures : une écolière en bois énigmatique à l’air buté, bien droite dans son sarreau à petits boutons, le cartable posé. Un ouvrier de ciment a l’air bien communiste ce qui ne lui sera pas pardonné sous le règne de Franco.

Nous profitons de notre passage à la capitale pour faire de grosses courses au supermarché. Un caddie bien rempli revient moitié prix d’un caddie en France. Puis le GPS nous aide à retrouver la route de Mozaga.

carnaval

 

Le Carnaval d’Arrecife se déroule ce soir . La Passacalle (passacaille) démarre près de la station des guaguas et emprunte la belle promenade plantée de la Via Medular. Il faut se garer sur des parkings prévus ad hoc et attendre dans un air vif et bruineux pas du tout tropical. Toute la ville est dehors avec des déguisements-maison pas toujours réussis, enfants mais aussi adolescents et même jeunes adultes. En revanche,  très peu de touristes. Une odeur de barbe à papa, crêpes, beignets se répand. Des familles avec des poussettes déambulent en attendant le défilé ou occupant une place sur le bord du trottoir.

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Les premiers chars sont ceux des maisons de retraite et des clubs du 3ème âge. Les mamies et papies lancent des bonbons sur la foule et se déhanchent dans un joyeux tintamarre. Puis les petits, costumés tous pareils (école ou patronage ?) les suivent, très colorés, très bien organisés. Je suis un peu déçue. Les clowns ont des costumes trop neufs, trop empesés à mon goût, ils sont suivis par des Romains aux casques à plumets rose ou bleu. Enfin arrivent les danseurs, plumes d’autruche violettes et déhanchements brésiliens. Ce n’est pas Rio, bien sûr mais cela y ressemble. La samba réchauffe l’ambiance. Malheureusement nous sommes arrivées trop tôt et, réfrigérée

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Lanzarote J3 -Mirador del Rio – Jardin des cactus

CANARIES 2015

Mirador del Rio

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Proche d’Haria, c’est une attraction incontournable pour le visiteur sur Lanzarote. Il suffit de suivre les nombreux panneaux pour arriver dans un discret parking circulaire comme le cratère d’un volcan. Tout autour, un mur de lave s’incruste dans le rocher. Tout en discrétion, pas de panneaux, aucun artefact qui nuirait à l’harmonie du lieu dessiné par Cesar Manrique. L’entrée dans le Mirador se fait par un petit passage arrondi. Ou plutôt, nous n’entrons pas. Le Mirador est payant, c’est un restaurant et nous n’avons nulle envie de payer juste pour le coup d’œil puisqu’on nous a assuré que le panorama était le même un peu plus loin sur la route. Sauf que des panneaux ronds bordés de rouge (type signalisation routière) interdisent la promenade aux abords immédiats du Mirador. Seule solution : marcher sur la route en corniche fort étroite et bordée de murettes. Les voitures peuvent à peine s’y croiser. Heureusement à l’heure du déjeuner il y a peu de circulation.

mirador del Rio

Alors que le ciel est gris sur Lanzarote il fait très beau sur la Graciosa que nous dominons du regard. Trois petits cônes multicolores, un port minuscule protégé par des jetées arrondies, une petite marina. Sur l’île, ni route, ni agriculture mais deux petits village. Ce n’est pas une île déserte. La mer, bleu turquoise est très calme. L’île a brisé l’impétuosité de l’Atlantique. Les plages de sable clair m’étonnent.  En face de l’île, sur Lanzarote une petite langue plate enserre des salines, minuscules bassins roses.

C’est une très belle promenade en balcon. Parmi les fleurs je remarque la lavande (différente de la nôtre). Dominique m’attend plus loin dans une sorte de parking où les boxes auraient été construits avec des murets de pierre comme ceux qui protègent vignes, opuntias ou figuiers. Un beau chemin dallé conduit à un escalier : j’aurais pu descendre à la plage du Ricio, les marches sont bien taillées et le chemin est sûr par beau temps une baignade aurait récompensé l’effort mais il fait bien trop gris et bien trop frais.

A Ye la route d’Arrieta contourne le Monte Corona (609m) le bien nommé puisqu’il ressemble vraiment à une couronne. C’est le domaine de la vigne. Les pentes sont soigneusement construites en terrasses protégées par des petits murs. Certains ressemblent à des tours incomplètes qui abritent des figuiers ou même des pêchers en fleurs. Les figuiers sont capricieux, certains sont défeuillés, les autres verts. Mystère. Bodegas et Fincas commercialisent leur vin qui doit être de prix avoir avoir été soigné avec tant de maçonnerie. J’essaie de photographier les petites cases où un ou deux ceps sont enclos. C’est plus joli à l’œil que photogénique. Dans le viseur, il y a toujours quelque chose qui cloche : grillage indésirable, des bouteilles en plastiques autour du jeune cep, mur trop haut ocultant le reste….

aloe vera
aloe vera

La Maison de l’Aloe vera est une visite qui nous tente. Un car rempli de touristes allemands remplit la boutique « show room ». Les Allemands essayent tous les testers pour essayer le gel, le lait …J’achèterais volontiers les savons verts translucides, le gel douche. Les produits en crème sont moins alléchants : ils ne sont pas verts ! La vendeuse s’active auprès des touristes allemands. Je renonce. Juste une photo du chmap d’aloés rangés impeccablement mais pas encore fleuri.

jardin ds cactus
jardin ds cactus

Le Jardin des Cactus, encore un incontournable dessiné encore par Manrique.

Pour 26€, j’achète le billet groupé (bono) pour 4 visites.

Un porche arrondi s’ouvre sur un amphithéâtre rond, gradins de lave, encore le thème du cratère un peu trop ressassé,  ne me surprend plus. Les cactus viennent du Mexique, les euphorbes du Maroc, certaines cactées d’Argentine, ou d’Afrique du Sud. Opuntias aux raquettes roses ou ponctuées de vert, cierges poilus, velus paraissant doux au toucher, coussins aux piquants spiralés de toutes tailles et de toutes formes, fascinants. Tous les aménagements sont conçus avec soin, jusqu’aux portes des toilettes aux dessins un peu provocateurs. La cafétéria est luxueuse. Le Maître a veillé à tout.

Nous rentrons à 18heures, le soleil dans les yeux.

Lanzarote J3– Téguise – ermitages – Haria

CANARIES 2015

Le Castillo San Barbara Teguise
Le Castillo San Barbara Teguise

La route de Teguise traverse des étendues agricoles plutôt planes et très soignées. La pouzzolane est finement ratissée, les pommes de terre touffues protégées par ds haies ou des filets. A l’entrée de Téguise il y a une petite zone industrielle avec de petites usines agro-alimentaires, entre autres une fromagerie (chèvres). Dimanche est jour de marché à Teguise – marché touristique selon Jürgen. Les employés municipaux canalisent les voitures vers de grands parkings payants (1.80€) à l’extérieur de la ville. Nous faisons le tour de Téguise sans nous y arrêter – peu désireuses de nous mêler à la foule de touristes. Un château domine la ville en haut de sa colline et nous nous promettons d’y revenir.

Ermitage San Sebastian El Mojon
Ermitage San Sebastian El Mojon

La LZ-10  vers Haria s’engage dans une étroite vallée. Sur la carte figurent deux ermitages. Au Monumento del Campesino j’ai vu les maquettes des petites chapelles ; blanches, très simples et charmantes. Avant le village Los Valles nous prenons la direction d’El Mojon pour y chercher l’ermitage San Sebastian :mignonne église blanche au porche arrondi souligné de basalte autour de sa lourde porte de bois avec un clocheton décalé sur la gauche. A l’arrière du clocher, le mimosa est en fleur. Quatre palmiers cachent le petit presbytère avec un petit poivrier. A l’arrière de l’église, derrière une murette, la prairie est constellée d’anthémis jaunes parmi les graminées. Les maisons du villages – blanches éclatant – sont entourées de jardins très soignés avec des cactus sculpturaux, des buissons fleuris  – du genre echium(Tajinaste) cultivés aux inflorescences très abondantes bleutées – et des verbena roses oranges.

Tajinaste
Tajinaste

La chapelle Santa Catalina de Los Valles se trouve sur le bord de la route, entourée de jardinets de placettes, dans l’une d’elle la citerne est accessible par un puits discret qui se déverse dans une auge creusée dans de la pierre. L’église est construite sur une estrade haute de trois marches. Le barranco est resserré entre deux montagnes. Des murettes forment des terrasses et consolident la pente pour éviter l’érosion.

Ermita de las Nieves
Ermita de las Nieves

La route s’élève à flanc de montagne pour arriver à un parc éolien. Juste après, à gauche, une petite route monte à l’ermitage de las Nieves. Je ne pense pas que la neige n’ait jamais saupoudré ce sommet mais un vent glacial y souffle. Le panorama est spectaculaire, Des falaises hautes, découpées et escarpées dominent la mer. Non loin, le Pic de Penas  del Chache est coiffé d’un dôme géodésique. A nos pieds, vue vertigineuse : la plage de Famara et plus loin vers le sud les sommets volcaniques du parc de Timanfaya on voit même jusqu’à Fuerteventura. Au sol fleurissent des fleurs colorées : mini-moutarde sauvage jaune, mini-crocus bleu intense, petit bouquet de fleurettes roses violettes aux senteurs aillées, bouquets violets… Tapis jaune et bleu qui égaie le paysage sous un ciel un peu gris.

tapis de fleurs
tapis de fleurs

L’ermitage de Las Nieves est un bâtiment d’assez grande taille, entouré d’une vingtaine de palmiers trapus dont la base est colonisée par toutes sortes de plantes grasses apies dans les creux. . le gros bâtiment cubique est entouré d’une enceinte, trois marches permettent d’accéder au parvis dallé de basalte. Deux grosses poteries chaulées contenant des  plantes.  Du basalte encadre le porche surmonté d’un œil de bœuf rond. Comme dans les autres ermitages un puits se trouve dans l’enceinte.

Aimable rencontre avec deux agriculteurs qui cultivent leur champ de papas. Un âne blanc attelé à la charrue trace un sillon dans lequel les hommes emmitouflés dans des anoraks la tête emballée dans des capuches pour travailler dans le vent, sèment les pommes de terre.

Ravin de Malpais : vue sur la vallée
Ravin de Malpais : vue sur la vallée

La descente sur Haria se fait par le ravin de Malpais. La route, étroite, taillée dans le rocher, tortille ; motos et vélos déboulent à vive allure. A mi-pente, une maison abandonnée et tagguée, permet de se garer pour admirer la vue sur deux vallées qu’une arête aigüe sépare. Les terrasses minuscules, les murettes séparant les jardins, les petites parcelles noires forment une mosaïque charmante. Au loin, Haria toute blanche est piquetée de nombreux palmiers. Au premier plan, de curieux pissenlits arborescents. Leur fleur est vraiment celle du pissenlit, les feuilles découpées sont reconnaissables mais au lieu de pousser au sol en rosette il y a un tronc qui supporte un buisson – j’ai trouvé son nom latin sur le site du jardin exotique de Roscoff : Sonchus congestus .

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Haria

Le village d’Haria est très pimpant avec ses palmiers, ses belles maisons, ses placettes occupées par les terrasses des restaurants et des cafés. La Casa Manrique est annoncée par des flèches très discrètes. Un Parking gratuit est aussi fléché, son entrée est bizarre, le plan cimenté est très incliné. De l’autre côté du parking une porte permet d’accéder à l’église, aujourd’hui dimanche, les retardataires à la Messe, s’y pressent. L’église est récente, grande nef de béton, claire. Une allée piétonnière plantée de très grands ficus, bordée de maisons à étage débouche sur la place où on peut se restaurer de pizzas, tapas ou menus bon marché (9.5€). C’est la première fois que je vois des arbres aussi beaux depuis que nous sommes à Lanzarote.

 

La Casa Manrique est à l’extérieur du village. Je marche un quart d’heure d’un bon pas par des petites rues blanches, très soignées et arrive à une palmeraie. Le Musée est très bien conçu, même le petit édifice extérieur abritant les toilettes est décoré de reproductions de peinture c’est presque un hall d’exposition (cela me rappelle les toilettes du Musée Hundertwasser à Vienne, il y a une parenté entre Manrique et Hundertwasser). Entrée 10€ (mais il a un billet commun avec la Fondation qui donne des tarifs réduits). Dès que j’ai mon ticket, une femme m’ouvre la porte du petit patio au citronnier. Elle me prévient que les photos d’intérieur sont interdites. Je serai obéissante ! Je pénètre ans cette maison d’habitation, meublée comme au temps où l’artiste y vivait encore. César Manrique est mort accidentellement en 1992, la maison n’était pas encore achevée.

Casa Manrique -Haria
Casa Manrique -Haria

Aux murs, des tableaux de ses amis, les siens aussi, des revues, des vêtements. J’entre dans l’intimité du peintre dont je regrette de ne pas mieux connaître les œuvres. Manrique a meublé sa maison comme une œuvre d’art : mélange de traditions canariennes comme le plafond de bois à caissons et mobilier design. La piscine s’insère dans le décor. Les baies vitrées des grandes salles de bain s’ouvrent sur le jardin ; les chaises longues blanches très sobres sont originales. L’atelier du peintre est de l’autre côté de la palmeraie, lumineux et très vaste. Sur les étagères des pigments, bien sûr, mais aussi des mannequins et des têtes de poupées. Pour quelle œuvre ? Je regrette qu’aucun tableau aucune reproduction n’y figure.

de Téguise à Haria en passant par les ermitages
de Téguise à Haria en passant par les ermitages

 

Lanzarote J2 Casa museo del Campesino

CANARIES 2015

Casa Museo del Campesino

casa museo al campesino

A  300m de Casa Sandra, au carrefour de  LZ-20  d’Arrecife vers le nord et de LZ-30 est/ouest. La sculpture monumentale de grande plaques de béton forme un voilier, dominant le musée voulu par Cesar Manrique  à la gloire du paysan de Lanzarote qui a façonné et domestiqué le paysage volcanique de l’île.

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Le musée est gratuit. Pas de billetterie ni de bureau pour nous en expliquer le mode d’emploi.

Une cour blanche éblouissante au pied du monument, occupée par quelques tables vertes d’un café-restaurant, décorée d’un dragonnier sculptural et d’instruments agricoles. Passant un très beau porche, on arrive dans un patio, ou la place du village, entourée des ateliers des artisans d’un village, cordonnier, vannier, potier…une boutique vend les produits artisanaux. A l’étage, une galerie de bois laquée de vert où les pièces d’exposition sont consacrées à l’art sacré à Lanzarote : des maquettes reproduisent églises et ermitages de l’île, un bon résumé pour touristes pressés, des idées de balades pour nous qui ne le sommes pas.

céramiques aborigènesLes autres salles sont dédiée à Juan Buto , un céramiste né à Perron près de Tinajo qui a grandi en observant les secrets des objets traditionnels et qui a travaillé sur des fouilles aborigènes. Il a recréé des personnages d’une mythologie aborigène, des scènes paysannes comme ce Moulin de Malpais de la Corona où un paysan muni d’un gourdin écrase des céréales agenouillé dans des  rainures.

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Un escalier descend dans un « cratère » mystérieux et aboutit dans un jardin intérieur frais avec des plantes tropicales, un couloir conduit à…une vaste salle de restaurant. Je suis un peu déçue, je m’attendais à une exposition, à une curiosité.

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Nous nous étions promis de boire un verre à la terrasse du bar dans la première cour. 15h30, Les Espagnols viennent de terminer de déjeuner, je sors mon carnet moleskine et dessine le dragonnier et l’escalier qui mène à la galerie de bois nous terminons très agréablement la visite avant de profiter du soleil couchant dans notre véranda orientée à l’ouest

Lanzarote J2:Tinajo et Tenesar

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CANARIES 2015

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Lever de soleil sur les cônes volcaniques éclairés par la lumière rasante. En contre-jour, les plantes exotiques, yuccas, cactus, opuntias. Au loin, la statue de Manrique brille. Les grosses pièces de béton ne nous avaient pas spécialement plu hier soir. De loin, la silhouette d’un voilier se détache célébrant Christophe Colomb ou les conquérants de l’ile Lancelotto ou Bethancourt. Nous faisons d’abord le tour de Mozaga « notre » village : maisons blanches, volets verts, cheminées biscornues, un petit supermarché mais rien n’indique le « centre » du village.

La route principale LZ-20 traverse l’île, d’Arrecife à la côte ouest. Après Mozaga nous traversons Tao entouré de petits champs – jardins – . La surface du sol est noire, soigneusement applanie, ratissée. Ces petits rectangles sont protégés du vent par des murettes de blocs empilés sans joints, on voit à travers ou par des murs de blocs de basalte taillés et maçonnés. A l’intérieur des champs des abris sont construits avec tout et n’importe quoi : palettes de bois alignées, caisses de plastique, filets.

La LZ-20 traverse Tiagua. Des tuyaux de plastique noir irriguent goutte à goutte les cultures maraîchères : pois, fèves, pommes de terre, vigne. Cela fait vraiment plaisir de voir comme la terre est cultivée soigneusement.

Tinajo est une petite ville avec un théâtre, une grande Mairie, une place ombragée.

Nous quittons la LZ-20. Sur une petite route, je marche en direction de la mer  Comment appréhender cette île noire? comment la décrire? Saurais-je interpréter les paysages? Dépaysement total, sentiment d’étrangeté.

Les cultures sont interrompues par une épaisse coulée de lave hérissée de pics et de scories ressemblant à un champ labouré par un engin monstrueux. Rien ne pousse, ni mousse ni lichen, les rares épineux en coussins d’épines  formant des polyèdres gris sont fleuris de minuscules marguerites jaunes. Le long de la route, sur les graviers, poussent des fleurs violettes. Des arbres semblent vouloir s’accrocher aux bords de l’asphalte. Les a-t-on plantés ? Sont–ils arrivés avec les matériaux de construction ?

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Dominique avance avec la voiture tandis que je marche dans le vent sous un soleil radieux. Au loin, l’Atlantique est bleu profond hérissé de crêtes blanches Quelques maisons sont à flanc d’un cône lisse. Gardées par des chiens qui aboient, utiles dans un lieu si isolé, ils me font peur.

J’essaie de lire le paysage, de trouver le cratère qui a pu déverser un telle coulée. Peut être une fissure s’est-elle ouverte ?

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Sur le rivage, des maisons de ciment blanc, toutes pareilles, quelquefois un étage, le long de la rue, une banquette de ciment chaulée ayant parfois des accoudoirs, volets et porte verts, marrons ou bleus. Sur les terrasses, d’énormes réservoirs en forme de pots de fleurs  peints en gris, citernes ou châteaux d’eau individuels. Les rues sont soigneusement nommées, le nom peint en noir au pochoir. J’ ai l’impression d’un village-fantôme : rues désertes, pas un pot de fleur, ni une parabole ou une antenne. Souvent la peinture s’écaille. Un container vide en bord de mer a été peint en blanc et bleu, aménagé avec une table  bleue entourée de bancs : un abri pour les pêcheurs ? les plongeurs ? les habitants du village ?

Soudain, une voiture arrive, un homme sort, pieds nus en tongs, suivi par une vieille chienne, une femme en short paraît sur le seuil de sa maison. Le village est donc habité. La mer bat les rochers. Les vagues se brisent dans une gerbe d’écume. Le rivage rocheux parait hostile aux pêcheurs et aux plongeurs. Quant à la baignade, il ne faut pas y songer.

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Nous remontons la route sur la coulée, un panneau signale une piste « Mancha Blanca – Playa las Malvas ». Elle est carrossable et mène à de petites plages très agréables où nous déjeunons en  bordure du Parc national de Timanfaya je lis  des panneaux explicatifs : la coulée provient de l’éruption de 1730-1736. Je note Euphorbia Balsamifera.

Lanzarote J1 -Orly – Arrecife – arrivée à Mozaga

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Vendredi 13 février 2015 Voyage

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6h55 – 8h30 – Orly/ Barcelone vol Vueling

Le jour se lève sur l‘Auvergne, je reconnais le Puy de Dôme, les cratères de la Chaîne des Puys saupoudrés de neige – prélude à nos vacances volcaniques, le Sancy tout blanc. Les nuages cachent les Pyrénées.

12h05 – 14h10 – Barcelone /Arrecife

L’avion décolle à l’heure. Nous sommes très serrées aux places 15B et 15C au rang derrière les issues de secours. Sans voir le paysage. Moins d’une heure avant l’arrivée, on annonce au micro une escale technique à Malaga. Le problème est grave puisqu’on nous débarque. Un autre avion nous prendra en charge à 15h20. Le nouveau commandant de bord assure qu’il fera vite. Atterrissage :16h15.

Jürgen nous racontera plus tard que l’avion était déjà sur l’Atlantique au moment de la panne et qu’il a rebroussé chemin.

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17h15, à bord d’une Panda grise, nous suivons la voiture de Jürgen, le propriétaire du gîte, qui emprunte des raccourcis pour arriver à Mozaga.

Mozaga est situé au centre de l’île de Lanzarote. Un monument géant, œuvre de Cesar Manrique domine la Casa Museo del Campesino, musée dédié au paysan de Lanzarote.

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Casa Sandra

 

Contrairement à toutes les maisons de Lanzarote toutes blanches, Casa Sandra, bâtie de moellons de basalte, se confond avec le paysage. Deux appartements occupent la maison ronde et plate, les vérandas orientées vers l’Ouest, protégées par des coupe-vents de verre. L’intérieur de l’appartement est simple : parquet en agglo vernis, murs lambrissés, rideaux  et nappes assortis dans les tons acides, jaune, vert, bleu. La cuisine est basique : 2 plaques électriques, un petit four à micro-ondes, une cafetière, un toaster. En revanche, pas de produits d’entretien ni d’épicerie. Il faut tout acheter.

Jürgen nous accompagne à Hiperdino, face à l’aéroport. Nous rentrons à la tombée de la nuit. La découverte de l’île sera pour demain.

PS : j’ai effacé 200 photos par mégarde, je ferai donc un usage immodéré de Google Earth pour  illustrer mes propos. La Terre vue de satellite offre parfois des clichés intéressants. Je viens d »apprendre qu’il existe des logiciels de récupération des photos effacées mais il ne fallait pas les écraser avec d’autres photos par dessus! La prochaine fois je prévoirai plusieurs cartes SD pour en changer dès qu’il y en aura une centaine et pour pouvoir garder celle des « effacées ».

 

Le Tour du monde d’un écologiste : Jean Marie Pelt

CANARIES

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1799,C’est avec Alexander von Humboldt que les Canaries entrèrent dans l’histoire moderne – dans l’histoire naturelle mais aussi dans celle du tourisme international »

Le tour du Monde de Jean Marie Pelt débute aux îles Canaries, mystérieux Champs Elysées de l’Odyssée ou Jardin des Hespérides

«  îles perdues sur la mer Ténébreuse au large des colonnes d’Hercule….Atlantide. »

Îles d’un éternel printemps où les formations végétales multiples et diversifiées évoquent dans un microcosme la plupart des formations végétales du macrocosme. Extraordinaire biodiversité. 

Pelt fait l’inventaire des espèces présentes et débusque les mystères de leur allure bizarre:

« Une question intrique le botaniste : par quel étrange phénomène les habitants de ces milieux ont-ils adopté exactement la même allure, le port végétatif »

Il propose alors l’hypothèse hardie du « transfert d’informations génétiques par voie non sexuelle ».

Gravissant les flancs du Mont Teide, il décrit les formations végétales , espèces emblématiques comme le dragonnier dont le tronc secrète une résine rouge le sang-dragon, ou le palmier des Canaries, la vipérine mais aussi le bananier « un énorme poireau » ou les richesses de la laurasylve. Il voit dans ces îles un conservatoire des flores anciennes avant les Glaciations évoquant l’Age Tertiaire.

« Toute l’Europe, si l’on en croit les fossiles était peuplée d’une telle forêt de laurier, et ce, jusqu’à la fin de l’ère Tertiaire »

C’est en effectuant ce parcours, semble-t-il qu’Humboldt eut, pour la première fois, l’intuition de la zonation altitudinale de la végétation.

Les enfers, en revanche, dans le Ventre de la Terre, se trouvent à Lanzarote.

Après ce périple aux origines mythiques, l’auteur choisit des milieux bien particuliers : les milieux salés « Salicorne Valley » en Franche Comté  puis dans la Baie du Mont Saint Michel et en Afghanistan, étudiant les paramètres de salinité, des submersions périodiques et la micro-topographie régissant la répartition des halophiles et des séquences qui en dépendant.

Encore plus étonnants : ces sanctuaires de crocodiliens, en Guyane ou au Sahara : occasion de démonter des biotopes isolé et les chaînes alimentaires.
Enfin, il élargit son propos à la dynamique des écosystèmes, dans les forêts anglais, aux Etats Unis. » Il appartient à l’écologiste de se faire aussi historien de la nature.  » Il montre comment les diverses associations végétales s’installent et la sélection intense mise en oeuvre.
Enfin, il montre comment la Terre est fragile et comment des écosystèmes peuvent être ravagés : la désertification en région méditerranéenne, à Haïti par la déforestation, l’érosion des sols…et finalement à stérilisation de l’île de Nauru, île maudite d’être riche en phosphates.
Un tour du monde finalement très militant!