Glen Affric Glen Cannich

JUILLET ÉCOSSAIS

 

glen Affric


 

 La boucherie de Beauly

La météo nous a promis du beau temps. Au village, les boutiques ouvrent. Le boucher boit son thé debout adossé à la porte derrière boutique. La bouchère est une dame plutôt âgée au teint rose coiffée d’un curieux chapeau. Comme nous lui annonçons que nous restons à Beauly une semaine, elle nous questionne :

–          « qu’avez-vous fait hier ? ».

Elle nous conseille  Glen Affric. Je me laisse tenter par du haggis – maison. Il faut le réchauffer doucement dans une casserole, ou mieux au bain marie, se méfier du micro-onde. Au chapitre des spécialités, il y a aussi des pies à la viande et des tranches de boudin.

De Beauly à Cannich

17 miles par une route très étroite dans une campagne boisée. De très jolies maisons fleuries, souvent des B&B sont dispersées. Au détour de la route, on  aperçoit une sorte de manoir avec des tourelles et des toits compliqués sur une prairie très verte : un golf. Nous avions déjà remarqué que les golfs sont toujours installés dans les plus jolis coins !

 Cannich pour le ravitaillement. L’épicière est charmante et nous dit qu’il y a 3 parkings à Glen Affric. Sur chaque parking nous trouverons les indications concernant les sentiers de randonnée.

 Glen Affric

La petite route de Glen Affric suit l’eau d’abord une rivière, puis un torrent des lacs se succèdent. La vallée est très boisée : bouleaux de grande taille souvent couverts de lichens, quelques chênes surtout des pins. Le Pin Calédonien est une variété magnifique de Pin Sylvestre avec un port arrondi et des branches tarabiscotées. Peut être est ce le climat rude et les tempêtes qui expliquent cette allure bizarre ?

Promenade de Dog falls

un petit lac!

Le sentier suit le torrent passe sur un petit pont de bois lancé sur une gorge étroite d’où on devine le bouillonnement d’une cascade puissante. Puis il s’élève dans la colline boisée. Des panneaux soulèvent des questions à multiples réponses : « Le cerf, ami ou ennemi ? ». Le sur-pâturage et la multiplication des cerfs ont conduit à la désertification de la montagne. Les forestiers sont obligés de faire des enclos pour permettre à la forêt de se régénérer. Devant des troncs de bouleaux décapités, malades de gros champignons parasites, sont commentés : « La mort des bouleaux, un bien ou un mal ? ». Ce bois mort contribue à la diversité écologique : les pics se nourrissent des xylophages. Je grimpe raide, espérant arriver au sommet. Les dénivelées sont faibles même si la pente paraît escarpée. Du haut, je découvre le plus joli petit lac de montagne qui soit avec des nénuphars, des anémones et leurs graines plumeuses (comme dans les Alpes en altitude). Des libellules m’accompagnent. Je me dépêche de rentrer. Si j’avais lu plus attentivement le panneau j’aurais vu que la promenade jaune que je suivais était un circuit d’1.5 mile, j’ai parcouru le double du chemin au lieu de fermer la boucle !

Le parking suivant est situé sur le bord d’un  lac. Les tables à pique nique sont les pieds dans l’eau ainsi que les promenades.   Barrage hydro électrique, très haut: ne cascade puissante sort en écumant. Les électriciens ont eu soin de construire un bâtiment discret qui ne choque pas du tout dans le paysage.

Dernier parking : un joli petit circuit très accidenté permet de découvrir les rapides de la rivière Affric qui relie le Loch Affric au Loch Beinn Mheadain (nom celtique très long illisible qui se lit Benevan).On  rentre à la voiture : impossible de rester immobile : les midges attaquent ! Sous le soleil, avec le vent frais, elles nous avaient laissées tranquilles. Maintenant le ciel est couvert et le vent est tombé.

Passing places

Moutons et Passing Place! typiquement écossais!

La vallée s’étend encore sur une douzaine de kilomètres mais la piste est interdite aux voitures. Sur la route, impossible de se croiser en dehors des Passing Places la plupart du temps rapprochés. Les automobilistes prévoyants s’arrêtent. Deux fois on a dû reculer jusqu’au refuge quand on a rencontré des  petits cars d’excursion qui ont refusé de céder le passage et qui sont passés d’extrême limite. Le secret est de rouler doucement. Les touristes, par définition, prennent leur temps mais de temps en temps une voiture fonce Il vaut mieux alors se garer.

  Glen Cannich

Le début de la vallée est décevant la route tournicote dans les bouleaux. Heureusement que nous ne croisons personne, la visibilité est nulle. Les bouleaux n’ont pas le charme de la forêt de Glen Affric. Sorties de la forêt le paysage est grandiose : des montagnes couvertes de landes, de bruyères et de fougères, forment un cirque. Le sol détrempé rappelle les tourbières. Des moutons en libertés sont installés sur la route. Certains ont la tête noire et les cornes retroussées en guidon de vélo de course, d’autres ont la tête blanche sans cornes. Les petits sont très blancs. Les brebis ont un pelage très long..

Depuis longtemps j’ai envie,de photographier le panneau « Passing Place ». Je marche sur la route pour réaliser le cliché. J’ai de la chance : le panneau est au milieu des moutons !

Glen Cannich

La promenade sur la route est très plaisante. Personne ne passe. Je jouis d’une vue dégagée dans ce paysage sauvage. Quelques arbres : ici deux pins splendides aux silhouettes arrondies. Le long de la rivière, les arbres sont morts et nous rappellent les barrages à castors du Canada. Les squelettes et les troncs blanchis se détachent.

Cinq cerfs sont couchés parmi les moutons, de vieux mâles avec des andouillers magnifiques recouverts de velours. Seuls leurs bois dépassent. Ils ne paraissent pas farouches. Sont ils domestiqués ? Au retour, j’essaierai de les approcher pour les photographier et ils s’enfuiront gracieusement.

La route arrive à un barrage. Curieusement le niveau de l’eau est très bas alors qu’à Glen Affric le lac débordait presque. La bordure de cailloutis autour du loch n’est pas du meilleur effet. Plus bas, deux cerfs broutent sans se soucier de la voiture.

Il y a plusieurs manière d’éviter l’attaque des midges. L’épicerie de Cannich vend des moustiquaires cylindriques attachée à la visière d’un chapeau. On pourrait imaginer une voilette. Je choisis la solution voile avec mon carré de mousseline turque. Une burquah ferait encore mieux l’affaire !

 

Avoch, Fortrose, Cromarty

JUILLET ÉCOSSAIS

 


  Au réveil, le ciel  voilé, 14°5 .

 

Beauly

La rue de notre gîte, Ferry street, va jusqu’à la rivière. Elle est bordée de cottages mitoyens avec de jolis pignons, des façades de grès rose et des jardins soignés. Au coin ils ont même installé un cerf en ciment grandeur nature. Le Prieuré de Beauly, fermé, belles ogives gothiques dans du grès rouge, la nef a perdu son toit ce qui donne des ruines romantiques.

L’Office de tourisme   vend  des flacons bleus de citronnelle :

– « y a-t-il des moustiques ? »

– « non, des midges », la dame prend un air très ennuyé.

– « quand sortent ils ? »

« après la pluie, j’espère que vous ne les rencontrerez pas. Fermez les fenêtres de la voiture ! »

La dame de l’Office de tourisme nous recommande le circuit de Black Island, de Muir Or à Cromarty. Black Island n’est pas noire, elle serait plutôt verte si le qualificatif n’était pas déjà pris par l’Irlande. Ce n’est pas une île non plus, plutôt une presqu’île entre deux firths.

Nous suivons le rivage sud qui regarde vers Inverness avec de belles vues sur la ville et son pont routier. Nous ferons la boucle en retournant par le nord avec un décor de lignes de crêtes grandioses à l’horizon.

Nous sommes d’abord déçues par la banalité de la campagne très verdoyante, vallonnée coupée de forêt de sapins, pins ou bouleaux.

  Les jardins d’Avoch

pavot dans les jardins d’Avoch

Petit port le long d’une plage de galets. Les jardins croulent sous les fleurs: des roses qui embaument, des pavots doubles violets.La végétation a plusieurs semaines d’écart avec celle de la région parisienne que nous venons de quitter. Le printemps tardif a fait exploser les seringats, roses lavaters, campanules, fuchsias et chèvrefeuilles qui présentent un floraison surabondante. Tout le monde est très poli et nous dit bonjour.

-« Nice day », hasarde un vieux monsieur.

Beau temps écossais ! C’est vite dit. J’ai mis un pull en shetland (pour faire couleur locale), j’ai remonté la fermeture-éclair de mon coupe-vent jusqu’au menton. L’absence de pluie mérite sans doute qu’on la salue. Le ciel est toujours laiteux et le faible soleil n’arrive pas à percer.

 

Avoch

   Fortrose

Jolies villas, une église en grès rose sur une terrasse herbue dominent l’escarpement. Un massif de lupins bleus fait une tache colorée. Les propriétés cossues avec leurs grands jardins enclos de murs et leurs magnifiques pins.

  Chanonry point

Le phare de Chanonry point

Rosemarkie est séparé de Fortrose par un petit cap. La route traverse un golf très fréquenté ce dimanche matin. Un écriteau prévient que le club de golf ne sera pas responsable des dégâts éventuels des balles sur les voitures. Attention aux balles perdues ! Nous expérimentons ici, pour la première fois, une spécialité écossaise : la route à voie unique avec « bypass » des petits refuges élargissant la chaussée  où il se convient de se ranger pour laisser passer le véhicule qui arrive en sens inverse. Bel exemple de courtoisie britannique  à grands renforts de sourires et de gestes amicaux. A Chanonry point, chacun  a sorti ses jumelles pour observer dauphins, phoques et oiseaux marins. Pour les dauphins, ce sera difficile, la marée est basse.

Je peux me livrer à mon sport favori : la marche le long du rivage. Par vent d’Ouest  très fort,  je ferme soigneusement la capuche du coupe-vent, regardant avec envie les personnes prévoyantes qui sont équipées de casquettes, écharpes et bonnets (je rappelle qu’on est en juillet). Je rejoins par la plage le village suivant

 Rosemarkie

Rosemarkie : pub

Rosemarkie est un village ravissant avec un pub photogénique, une belle plage aménagée, des promenades balisées, et un petit musée des Pictes – peuplade ancienne, premiers habitants de l’Ecosse. Je brûle de connaître les Pictes. Fermeture hebdomadaire, il faudra revenir un autre jour !

 

  Cromarty

Cromarty

  Cromarty,  est un nom qui m’a longtemps fait rêver quand une voix féminine récitait les avis de la météo marine comme un poème : « Cromarty, Forth, Humber, Dogger… » , zones de la Mer du Nord que je n’ai jamais su localiser « Mer belle à agitée, avis de coup de vent, tempête… »Cette litanie chaque matin, éveillait en moi des envies de voyage, une nostalgie de navigations lointaines.

Il fallait donc visiter Cromarty !

Un prospectus très bien illustré avec des gravures anciennes vante les charmes de petit port de commerce très actif au 18ème siècle qui avait connu alors la prospérité  lui permettant de construire un tribunal surmonté d’une tour avec un dôme, une demi douzaine de belles maisons bourgeoises à étage sur de grands jardins. Le long de la côte se serrent les petites maisons des pêcheurs formant des venelles pittoresques. A la pointe : un  phare transformé en laboratoire marin de l’Université d’Aberdeen.

Des gloires locales sont célébrées ici, entre autres, le Géologue autodidacte Hugh Miller qui découvrit des fossiles de poisson et étudia les grès roses au milieu du 19ème   siècle.

Pique nique devant le fjord : carottes râpées et truite de mer, shortbread écossais.

les venelles fleuries de Cromarty

Nous parcourons avec plaisir les rues anciennes fleuries et soignées. Hélas, les musées coûtent cher (5£ chacun et il y en a deux) je n’aurai pas le temps de me promener si je leur consacre une visite sérieuse. Quel dommage de s’enfermer par un si beau temps ! Et bien ! le monsieur avait eu raison avec son « Nice day ! »

 

Cromarty : :’églsie presbytérienne

Rapide visite à l’Eglise Presbytérienne entourée d’un cimetière herbu. Les pierres tombales sont recouvertes de verdure, de mousse ou de pelouse. Les stèles de grès ou de granite penchent. Sur l’une d’elles, encore lisible, je découvre que sont inhumés une petite fille morte à deux mois, sa petite sœur de quatre semaines, un petit frère de quelques semaines, un autre enfant de deux ans…Combien d’enfants fallait il mettre au monde pour en garder un vivant ? L’église  est très sobre : entre deux grandes fenêtres, la chaire de bois cirée entourée de partout de bancs enfermés dans des sortes de cellules. Toute la nef  face au pasteur, en est pleine mais aussi les transepts.  500 paroissiens pouvaient s’asseoir en bas. Au dessus, des tribunes, « poor loft » sont aussi encombrées. Pas d’orgue, un harmonium modeste.

 

Randonnée au soleil par les sentiers de la presqu’île Black Island très bien indiqués avec les temps de marche sur un panneau,. Je choisis 4miles- 1H30,  La promenade qui monte au South  Sutor appellée aussi la balade des 100 marches. Les deux Sutors : North et south sont deux collines gardant l’entrée du Firth de Cromarty, personnalisées par deux géants bienveillants. Le sentier est très bien entretenu ; il monte en corniche le long de la mer.

Retour au gîte de Beauly à 18H. Pas question de s’enfermer par cette magnifique soirée estivale ! Notre gîte est très cosy mais il lui manque un jardin ou une terrasse. La Riverside Drive longe de loin  le Firth, pas de banc en face de l’eau. Nous en trouvons un dans l’enceinte du Prieuré de Beauly et je reste jusqu’à huit heures pour écrire.

 

 

en voiture, vers Inverness et Beauly

JUILLET ÉCOSSAIS

 

Edimbourg


 

 

 

 

 

 

 

 

Petit déjeuner au Starbuck coffee sur High street: un grand café et un gâteau à la cannelle (genre pain aux raisins sans les raisins) pour plus cher que le bon déjeuner écossais de Blackfriars avec le haggis !. Une petite close descend sur Cowgate, un mètre de large et très raide.

Le cab

le cab

La réception de Eurohotel (qui n’est pas un hôtel mais un hébergement d’été dans une cité universitaire)appelle un taxi pour Murray Field, le stade bien connu qui ressemble au stade de France. Le chauffeur du cab est un  petit pépère bien aimable. qui nous encourage à prendre tout notre temps avec les bagages et ne met le compteur qu’une fois installées. Son taxi est un cab traditionnel noir avec une vitre qui sépare le chauffeur des passagers et même deux strapontins dans le sens inverse de la marche.

Location de voiture

L’Agence Alamo n’a pas de véhicule pour nous. Ils invoquent une erreur informatique mais deux autres couples arrivés en même temps que nous reçoivent la même réponse. Nous avons le traitement de faveur : on nous conduit à l’aéroport tandis que les autres prennent l’autobus. On commence à s’énerver. Du parking des voitures de locations nous devons prendre une navette (sécurité oblige, les voitures ne s’approchent plus du terminal depuis l’attentat de Glasgow). Sur le comptoir, encore une allusion au terrorisme : tout véhicule mal garé sera explosé comme une voiture terroriste. Voilà qui résout les problèmes de contraventions impayées pour stationnement illicite ! À nous de bien observer la règle des doubles lignes jaunes aux carrefours qui n’existe pas chez nous ! Nous avions d’ailleurs remarqué sur Charlotte Sq. un policier photographiant sur toutes les coutures une MiniMorris garée sur un stationnement résidentiel.

Après avoir bien poireauté, on nous donne une enveloppe et une grosse clé. On reprend la navette. La dame me demande :

–          « Est-ce que cela vous ennuie d’avoir une grosse voiture ? »

–          « Non bien sûr ! »

 

C’est une voiture de direction « Estate », une Vauxhall Vectra gris métallisé, toute neuve, brillante, impressionnante.

On est très fières de notre « silver car » Estate

En route

11H30,  la route du Forth bridge, première erreur à l’entrée du pont, le moderne, suspendu, pas le mont métallique. Ensuite c’est facile : l’ autoroute traverse une campagne très verte, à l’arrière plan des montagnes violettes. Ma plus grande surprise est de voir du colza en fleur au mois de juillet. Il ne fait pas très chaud, au tableau de bord le thermomètre indique 16°C quand il pleut et 17 sous le  soleil.

Pique nique

Peu après Perth nous quittons la voie rapide pour Dunkeld, village ravissant de cottages fleuris, un peu tarabiscotés, un manoir transformé en hôtel, une jolie rivière qui passe sous un vieux pont de pierre. Je ne pense pas à prendre des photos. Nous le regretterons. La recherche d’un coin pique-nique est toujours laborieuse. Sur le bord de la route, un parking, un peu sale. On trouvera mieux. Pendant le demi tour, un faon traverse la route, gracieux, son dos tacheté. Nous aurions été bien inspirée de nous arrêter là.

pique-nique au bord de l’eau

La « Réserve de vie sauvage » nous  tente.  La route borde un  lac, nous déjeunons à quelques mètres de l’eau.

 

 Puncture !

A un virage, on se déporte sur la gauche pour éviter un gros 4×4 qui roule en plein milieu de la route étroite. Des pierres coupantes dépassaient du talus : deux pneus crevés. Une jeune fille très aimable s’arrête pour me conduire à la station service du village. Le mécano ne travaille pas le samedi. La jeune femme qui vend de l’essence me propose une bombe anti-crevaison. Avec l’état des pneus il ne faut pas y songer. Il reste l’assistance AA dont le numéro de téléphone est inscrit sur un macaron collé au pare-brise. Le pompiste me conduit à la voiture (sans lui je me demande bien comment je l’aurais retrouvée). Sur place il contacte l’assurance. J’aurais bien été incapable de localiser notre position et de l’indiquer au téléphone. La dépanneuse arrivera d’ici deux heures. Entre temps, rien à faire. Seulement attendre. VISA 1er  me confirme que nous sommes bien assurées. Nous avions refusé l’assurance Bris de verre et crevaison il y a moins de trois heures ! Ne pas paniquer. Seulement espérer que le garage ne sera pas fermé quand la dépanneuse arrivera. 16h15, sans un regard aux pneus, le chauffeur de la grosse dépanneuse nous embarque dans son camion.

on est arrivées à temps!

Il reste tout juste 45 minutes pour rejoindre le garage de Perth. Arriverons nous à temps ? 16h50,   la Vauxhall est  immédiatement montée sur le pont. Dix minutes plus tard, elle est chaussée de pneus neufs pour 300£. Nous pouvons repartir. On nous annonce 2H15 de route pour rejoindre Inverness.

 

 

Inquiétude: pour passer un col de montagne,  il faudrait arriver avant la nuit. Il nous faut aussi faire des courses.  Nous ne savons pas encore qu’il fait jour jusqu’à 11 heures du soir et que les magasins d’alimentation ne ferment presque jamais.

 

Nous avons traversé un  bon tiers de l’Ecosse du sud au nord sans trop nous occuper du paysage. Prairies et vaches. Des cultures jusqu’à Perth. Au nord de Perth, la forêt remplace les champs, les pentes s’accentuent. Il nous semble être en montagne, pourtant les altitudes sont très faibles.

8h30, nous sommes installée à Beauly et à 9h,  attablées devant une soupe chaude et des œufs à la coque.

Notre cottage à Beauly : la cheminée

 

Edimbourg sous la pluie

JUILLET ÉCOSSAIS

 

la cathédrale saint Gilles


Une pluie bien fine et bien persistante s’est installée. Nous visiterons donc des musées.

Le conférencier du bus vert avait plaisanté :

–          « Les musées d’Edimbourg ont trois avantages : ils ont un toit, ils sont chauffés et ils sont gratuits ! »

 

Cathédrale saint Gilles

Mais les musées ouvrent à 10 heures seulement.

La Cathédrale Saint Gilles, sur High Str.  à 9 heures. Nous y parvenons en montant un raidillon Old Fishmarket Close. Le Royal Mile, si tôt le matin, est désert. Les rideaux de fer des boutiques commencent simplement à se relever.

La Cathédrale est surmontée d’un clocher évidé gothique et très élégant. La nef, aussi, est gothique, les vitraux , 19ème. Je n’arrive pas à m’attacher à ces rénovations 19ème . Peut être est ce un  préjugé stupide ? Je préfère les ruines. John Knox en bronze, en pieds est la cible des touristes belges. J’attends qu’une femme ait fini son cliché mais je passe pendant qu’une autre appuie sur le déclencheur.

–          « je suis désolée ! », je m’excuse.

La dame en rose trépigne et tape du pied.

John Knox m’étonne dans ce cadre que rien ne distingue d’une cathédrale catholique. Lui le théoricien d’un protestantisme le plus austère. Une des curiosités de cette église est une chapelle ornée de boiseries : la chapelle du chardon. Les chevaliers de cet ordre s’y réunissent encore régulièrement. Des angelots chanteurs sculptés et des animaux tous différents sur chaque chaire donnent une note de fantaisie. Une odeur de bacon frit nous met en appétit. On peut déjeuner à la cafétéria de la Cathédrale !

 

Edimbourg : château

Eggs and Bacon

Dans une cafétéria plus modeste sur George IV bridge,  je commande « eggs and bacon » m’attable à un guéridon rond pour lire le journal : récit des exploits des sœurs Williams à Wimbledon, Docteurs terroristes à Glasgow, peu de nouvelles du monde.

 

Bobby’s bar

Fidèle Bobby

A proximité du musée encore fermé, se trouve la fontaine du fidèle chien Bobby devant un pub rouge qui l’a pris pour enseigne. Juste derrière le pub, l’église Greyfriars entourée de son cimetière ou il est inhumé à la place d’honneur. Une stèle de granite rose loue sa fidélité. Même sous la pluie, l’endroit est charmant. Greyfriars est une église toute simple. Le cimetière herbu en pente est planté de beaux arbres. Les tombes sculptées noircies par le temps sont envahies de végétation. Le château se détache au loin sur son  rocher.

 

Greyfriars

Museum of Scotland

Le Museum of Scotland, consacré à l’histoire de l’Ecosse, est tout neuf (1998) . Le bâtiment de grès rose est très harmonieux. On prête un audio guide en français très documenté.

Le niveau O s’intitule « Beginnings »:

J’avais l’intention de le zapper. Souvent nous perdons un temps précieux devant d’ennuyeuses reliques préhistoriques et nous n’avons plus la patience pour le 19ème ou le 20ème.

Cela aurait été une grave erreur ! La section géologie est passionnante, l’approche scientifique tient compte des théories les plus récentes. L’Ecosse dérive de l’Equateur vers les pôles et rejoint l’Angleterre à l’ère primaire. Au Jurassique, l’ouverture de l’Océan Atlantique causa des épanchements volcaniques. Les reconstitutions paléo écologiques des vitrines sont justifiées par l’exposition de fossiles parfois spectaculaires. Je n’ai jamais vu de poissons aussi nombreux, aussi beaux – les poissons de Miguasha (Nouveau Brunswick) m’avaient laissé un souvenir très vif. Lizzi, défini d’abord comme reptile puis comme batracien me fait penser aux remises en cause actuelles de la classification linnéenne. Ce n’est pas seulement dans les cours que les reptiles n’existent plus ! J’ai aussi été impressionnée par les Graptolithes. La conclusion de la Section de Géologie montre les glaciations quaternaires, les variations écologiques et débouche sur l’influence de l’homme sur la faune et la flore.

Early people (8000 BC – 1100AD) :

Cernyx: tête de sanglier

Les premiers habitants de l’Ecosse ne sont pas présentés de manière chronologique. On a préféré une mise en scène par thèmes et fait appel à de véritables artistes qui ont réalisé de véritables sculptures. Les hommes préhistoriques de bronze très cubistes sont des présentoirs pour les bijoux, bracelets ou agrafes. Un enclos d’ardoise rappelle les tumulus ronds des anciennes sépultures. Un assemblage de vertèbres de globicéphale se trouve au milieu des vitrines consacrées aux armes, aiguilles et autres objets d’ivoire et d’os. Les Romains ont laissé de nombreuses traces. Ce qui nous a le plus étonné est la trompette à tête de sanglier la Cernyx, trompette de guerre des Barbares. Avec les peuples primitifs sont aussi rangés les stèles ciselées de motifs celtiques, croix irlandaise du début de la christianisation, les vikings également. Cette section se termine dans l’église médiévale reconstituée faisant la transition avec le niveau supérieur

 Au Niveau 1 :Kingdom of the Scots (900-1707)

jeu d’échecs

Deux objets ont retenu notre attention : une Harpe Celtique en bois clair très finement ornée et un Jeu d’Echecs nordique. Armes ou objets du culte nous sont moins étrangers et nous rappellent la visite d’hier au château.

Plus nous avançons dans la visite, moins nous sommes réceptives. Nous sautons les deux étages consacrés à la Révolution Industrielle pour aller sur la terrasse  au 7ème étage. A la descente je fais une rapide incursion dans

Scotland Transformed (1707-19ème siècle)

Le Museum of Scotland communique avec le Royal Museum consacré aux sciences. La visite rapide à Dolly, la brebis clonée empaillée s’imposée. L’Horloge du Millénium  m’a bien amusée.

 

l’horloge du Millenium

Britannia

Nous  allons à pied à Waverley Bridge prendre le bus bleu du Majestic tour qui nous emmène à Leith voir le Britannia, le yacht de la Reine. Je n’aurais jamais pris l’initiative de cette visite mais elle est comprise dans le forfait du Pass et remplacera celle du palais d’Holyrood. Le Majestic Tour passe devant le Jardin Botanique qui nous tenterait si le temps était plus clément.

Le Britannia est caché par un énorme centre commercial très moderne où nous achetons des salades de pâtes dans des bols en plastique. Pour accéder au yacht il faut monter au troisième niveau (cela donne une idée de la taille du bateau). Munies d’audio guides nous visitons d’abord le Poste de Commandement du navire avec boussoles et compas/ Nous découvrons les trois ponts de teck puis les appartements de la Reine et du duc d’Edimbourg. Luxe et raffinement du bois de sycomore dans un style sobre très anglais avec des cheminées où « brûle » un feu électrique (le règlement de la Marine exigeant la présence d’un homme avec un seau d’eau à côté du feu allumé n’aurait pas favorisé l’intimité des vacances de la famille royale !). Après une heure, nous nous lassons des explications très détaillées et ne jetons qu’un coup d’œil distrait à la salle des machines où d’énormes tuyaux conduisaient la vapeur tandis que des centaines de cuivres sont astiqués chaque jour. Le bus traverse Leith, moderne sans grand intérêt (je remarque les « délis » polonaises qui excitent ma curiosité : je ne connais pas la cuisine de l’Est).

 

Arthur’s Seat 2

            Malgré la pluie je ne renonce pas à mon expédition à Arthur‘s Seat. Les volcans exercent sur moi une véritable attraction. Les Chemin des Radicals passe à la base d’une épaisse coulée. Les Radicals étaient des ouvriers textiles réduits au chômage de l’Ouest de l’Ecosse venus protester et soulever ceux d’Edimbourg. Sir Walter Scott eut l’idée de les occuper à construire cette route. Philanthropie ou stratégie politique ?

La pluie n’arrête pas les Ecossais. Je pensais être seule à marcher. Pas du tout ! je croise un monsieur tout trempé avec son setter de même, un jogger avec son MP3, un couple d’amoureux qui se prennent mutuellement en photo et me demandent de les prendre ensemble. Avec ou sans parapluie, ils bravent les gouttes.

 

L’Athènes du Nord

Parlement écossais

Du haut de la colline, j’ai une vue plongeante sur Edimbourg. Comme Rome, Istanbul ou Athènes, elle est bâtie sur 7 collines. Au début du 19ème siècle on a voulu imiter l’Acropole et on a commencé la construction d’un Parthénon inachevé : demi péristyle noir, ruines modernes prétentieuses. A côté, le monument de Nelson, tour en forme de télescope est équipé d’un curieux dispositif, un signal visuel en même temps que le canon de 13 heures donnant l’heure aux habitants de la ville et aux marins. A la base de cette imitation d’Acropole deux collèges sont installés dans des bâtiments antiques à fronton triangulaire et colonnade ionique. Moqueries de Wendy, conférencière de l’autobus marron :

–          « on y fait du latin et du grec à longueur de journée dans des classes sans fenêtres ! »

 

Parlement Ecossais

Il est 4heures et demie quand je retrouve Dominique qui s’est abritée sous le nouveau Parlement Ecossais, bâtiment très controversé. L’architecte barcelonais Miralles qui l’a conçu est mort avant la fin de la construction. Le budget a été multiplié par dix…Le béton choque dans cette ville de pierre et surtout la décoration extérieure apparaît incompréhensible. Que représentent ces polygones plaqués à l’extérieur : des sèche-cheveux ? Des pistolets mitrailleurs ? La sobriété (l’avarice légendaire) des Ecossais s’offusque des fenêtres loggias compliquées qui ressortent dans une rue étroite.

–          « Quelle vue ? Nos impôts ? » ironise encore Wendy.

 

Au-delà de l’architecture contemporaine, le Parlement Ecossais a aussi un rôle politique qui prête à discussion. On assiste aujourd’hui à une montée du nationalisme écossais. Récemment Tony Blair a accordé une autonomie plus grande au pays de Galles et à l’Ecosse. Les dernières élections, il y a quelques semaines, ont amené un grand nombre de députés indépendantistes. Sur les murs, j’ai vu des graffitis : « not british, scottish », (à la craie, on reste poli !). Le Parlement a donc une valeur plus symbolique qu’architecturale. Paradoxe, puisque le nouveau locataire du 10 Downing street est de Glasgow.

 

Our Dynamic Earth

Sorte de tente ovale protégeant une verrière elle abrite un musée de Sciences Naturelles High Tech avec simulations et multimédias. Dommage qu’il ferme à 17heures ! (La journée de visite d’un touriste est très courte entre 10 heures et 17heures). Au centre du rond point routier on nous offre un perçu de la visite ; une sorte de grotte fumante est le départ d’une « visite au Centre de la Terre ». Autour de la place, une immense coupe géologique de l’Ecosse a été réalisée avec de hautes plaques de grès inclinées. D’Ouest en Est, on découvre les très vieux Gneiss des Hébrides, la faille orientée NE/SW découpant tout le pays puis les intrusions volcaniques : dykes recoupant le socle, les sédiments carbonifères, les grès…. J’aurais  dû prendre des notes. De retour à l’hôtel, je m’embrouille déjà. Pourtant j’ai eu ce matin, une leçon fort pédagogique au Musée. Voilà les limites du bourrage de crâne ! Heureusement que je me force à tenir ce journal de bord pour fixer quelques unes de nos trouvailles en voyage.

Granite avec Arthur Seat en arrière plan

Le soleil a enfin fait apparition. Nous reprenons nos croisières sur l’impériale du bus marron qui circule dans le sens inverse du vert ou du rouge, remontant Cannongate vers High street tournant à saint Mary’s pour prendre Cowgate, passer devant l’hôtel et déboucher à Grassmarket, marché à bestiaux : c’est logique !

 

Edimbourg sous le soleil

JUILLET ECOSSAIS

 

une épicerie bien écossaise

Breakfast Ecossais

Dans notre « hôtel-résidence universitaire », Eurohotel,nous disposons d’une cuisine. A la réception on vend un « Kit breakfast » cher et peu engageant. L’hôtesse me recommande l’Auberge de Jeunesse de Blackfriars qui sert un breakfast buffet pour 3,95 £, service à gogo! mais attention: des pancartes préviennent : ne prendre que 6 items !Je choisis un pamplemousse, une tranche de bacon, une saucisse et ce que je prends pour des lentilles : du haggis. Un groupe de scolaires italiens fait une telle cohue que j’aurais pu manger gratuitement. Consciencieusement, je paie au bar.

Première promenade jusqu’à la gare de Waverley

9heures, sous un joli soleil, nous trouvons un raccourci: au lieu de suivre Cowgate jusqu’à St Mary’s comme sur le plan d’Eurohotel, nous montons la pente très raide de Blair Street qui nous conduit à une place élégante : Hunter Pl. dont le centre est occupé par un curieux édifice carré. Nous coupons High street entrevue hier soir (musique dans un pub) puis descendons Cockburn St.

Il fait beau. Les boutiques sont avenantes. Nous entrons dans une petite épicerie tenue par un Pakistanais très aimable, puis dans une petite échoppe dont les étagères sont toutes occupées par des bonbons colorés dans des flacons. Le marchand cuit des rolls au bacon bien appétissants. Deux tables rondes sont installées sur le trottoir.

 

Edinburgh Pass

Le Edinburgh Pass  est censé nous permettre de circuler librement et de visiter gratuitement attractions et musées.

Ce Pass est cher : 32 £ la plupart des musées sont gratuits, et il existe des billets à la journée sur le réseau urbain. J’ai beaucoup hésité et ne l’ai pas commandé sur Internet à un prix plus avantageux. C’est la même histoire que le forfait de ski, on regrette toujours de ne pas l’avoir pris ! 32£, pour deux jours, nous n’ avons droit qu’ à trois visites seulement : le Château, le yacht Britannia et le Palais d’Holyrood – fermé pour cause de visite royale – et nous ne pouvons emprunter que les bus pour touristes verts, rouges et bleus.

 

Old Town vu de Waverley

Une ville de grès

De la Gare, la vue est magnifique : flèches élancées, clochers en dentelle de pierre, toits pointus se détachent sur le ciel. Une tranchée, coulée verte occupée par un beau jardin, sépare la Vieille Ville de la ville Nouvelle, régulière et géométrique  (18ème siècle). Edimbourg est vraiment une belle ville – ville de pierre, bâtie en grès fin. Rose et poli, les strates roses ou plus claires forment un décor dans les bâtiments les plus neufs. Noircis, quand ils ont été oubliés par les ravalements. Sobres, gris clair, dans un appareil très simple de blocs rectangulaires lisses. A l’Antique, colonnades doriques ou ioniques. Moellons irréguliers, oxydés d’orange ou de marron…Le Nouveau Parlement de béton clair décoré de métal et la tente du Dynamic Earth me paraissent vulgaires à côté de l’aristocratique pierre à bâtir.

 

Promenade Guidée

Les bus touristiques partent de Waverley.  Dans un  bus vert, officie un guide doté d’un  micro et d’un sens de l’humour très british. Chevelure entièrement blanche, le vieux monsieur est un brin autoritaire. Il met en garde contre les téléphones mobiles intempestifs, les allers et venues, les bavardages. Il rappelle à l’ordre les touristes turbulents ou ceux qui, impolis, ne lui disent pas bonjour. Comme l’assistance est clairsemée il pose des questions précises, comme à des élèves ,pour maintenir l’attention de son auditoire. Gare à moi si mon esprit vagabonde !

monument à Walter Scott

 

Les Hommes Illustres

La promenade débute sur Princes str. le long de verts jardins, avec le Monument de Sir Walter Scott, pyramide ajourée dressant sa flèche au dessus de 287 marches. Non loin de là, la statue de Livingstone, prétexte à rappeler l’anecdote célèbre de sa rencontre avec Stanley. Notre cicérone a choisi d’illustrer la visite de la ville par l’évocation des hommes célèbres d’Edimbourg. Chaque statue, chaque plaque, font surgir un personnage célèbre.

Dans le désordre, j’apprends donc que Graham Bell, l’inventeur du téléphone est originaire d’Edimbourg, Simson, le premier utilisateur du chloroforme donna un impulsion à l’anesthésie en la pratiquant sur la Reine Victoria. Hutton, au 18ème siècle fonda la Géologie moderne en détachant l’Histoire de la Terre de la Création en 7 jours de la Genèse. Je découvre une vie intellectuelle et savante intense qui n’a rien d’étonnant au regard de l’étendue des bâtiments universitaires qui occupent une grande partie de la Vieille Ville.

Les écrivains, de Burns à Scott, Stevenson, Conan Doyle, Dickens, ont leur statue, une plaque, leur pub préféré !

Des  faits divers : le chien resté 14 ans sur la tombe de son maître, les Resurrectionists Burke et Hale qui vendaient des cadavres à la faculté de médecine dont j’ai, déjà entendu parler dans la Colline des Chagrins d’ Ian Rankin, un escroc dont j’ai oublié le nom…

Toutes ces anecdotes rendent la visite très vivante et très dense.

 

Le Circuit touristique

Holyrood sous la pluie

            Après Princes Street, le bus monte au château, fait une large boucle dans les quartiers universitaires avant de couper High street qui fait partie du Royal Mile qui rejoint le château au Palais d’Holyrood s’appelant par la suite Cannongate. Après le Palais il s’engage dans la Ville Neuve.

 

Visite du château

le château perché sur la colline

Forteresse imprenable juchée sur son volcan de basalte, elle occupe une vaste superficie sur des terrasses en étage. Les pavés rendent la marche pénible. Un audio guide en français raconte avec force détails les guerres qui se sont livrées ici. Pendant au moins deux siècles, l’histoire de l’Ecosse et celle de l’Angleterre, intimement liées, ont subi des luttes de successions compliquées combinées avec des guerres de religion. J’ai mal préparé ce voyage, je me trouve perdue dans les Jacobites, les Hanovriens, les Catholiques, les Presbytériens, les Anglicans, les Ecossais et les Anglais. Certains personnages se détachent : Mary Stuart, Bonnie prince Charles, mais aussi Cromwell…. L’autre thème récurrent est purement militaire et ne me passionne pas.

Lassées des explications très fouillées, nous profitons du site : de la vue étendue sur Edimbourg sous le soleil, des massifs de fleurs très simples. La vieille chapelle de la Reine Marguerite, minuscule, est la plus touchante. Les restaurations 19ème d’un Viollet Leduc écossais sont un peu « trop » bien faites.

A 13 heures nous ne manquons pas le coup de canon tiré chaque jour et nous offrons u n déjeuner à la cafétéria : sandwich au thon  et un somptueux cake avec plus de raisins secs et de cerises confites que de pâte, et tout ce qu’il faut de gingembre et d’épices. Cette visite nous a physiquement éprouvées après la courte nuit. Nous n’aspirons plus qu’à nous asseoir à nouveau sur l’impériale d’un bus touristique (nous avons bien fait de payer le Pass !). Dans l’autobus rouge on prend en montant des écouteurs et on choisi  la langue pour les commentaires. J’aime bien réviser mes connaissances fraîchement acquises et cela ne m’ennuie pas du tout d’entendre une nouvelle version des anecdotes.

 

Arthur s Seat (1)

Arthur Seat

J’avais envie de monter à Arthur’s Seat depuis que j’ai lu la « Colline des chagrins » d’Ian Rankin. Un peu de nature sauvage m’aurait reposée de tout le bourrage de crâne de ce matin. Mais voilà que la pluie s’invite. Pour prendre en photo le volcan éteint nous descendons du bus sur la colline situe en face devant un portique d’un  classicisme des plus grecs. A quelques pas, dans un cimetière très vert, nous avons une bonne vue sur Holyrood et le volcan. Le bus suivant nous emporte jusqu’à Princes Street.

 

Peinture

Le beau temps est revenu, nous descendons dans les jardins dans le creux du jardin pour arriver devant deux musées de peinture:  la Scottish National Portrait Gallery et la National Gallery of Scotland installés dans de ravissants temples antiques de grès beige ravalées récemment. Sur un parvis à l’arrière des musées, trois Indiens d’Amérique du nord jouent une musique très électrifiée. Celui qui tape sur des tambours a revêtu une magnifique parure de plumes.

La National Gallery of Scotland renferme une très belle collection de tableaux italiens. Je regarde comme de vieux amis les Raphaël, les Titien, je reconnais immédiatement Andrea del Sarto rencontré à Volterra. Des petits Hollandais me plaisent bien, j’identifie deux Rembrandt. Deux du Gréco…Sans que les autres tableaux n’aient le moins du monde démérité, comment se fait il que je remarque ceux là au premier coup d’œil ? Ces chef d’œuvre ont-ils d’une autre facture, d’une autre qualité – marque du génie – ou alors je les reconnais parce que je les connais déjà, parce qu’ils sont reproduits dans les livres d’art, parce que je les cherche ? Dans les musées que nous visitons j’ai l’habitude de chercher de préférence Botticelli, Raphaël ou Rembrandt…

Nous terminons l’après midi sur l’impériale du bus rouge qui passe juste au dessus de notre « hôtel ». il suffit de descendre devant le Royal Muséum dans Chamber Str. Et de descendre un escalier. Pour dîner, j’ai repéré sur North bridge un Fish and Chips. J’ai des souvenirs très émus de cabillaud arrosé de vinaigre blanc à Dalkey près de Dublin voilà 11 ans ! de celui de Londres aussi.

 

Glamis château royal

JUILLET ÉCOSSAIS

 

L’arrivée à Glamis est tout à fait majestueuse. Le château apparaît au fond d’une allée bordée de chênes centenaires alignés sur un gazon impeccable. Les rangées de chênes frappent l’imagination. Dans un parc, le chêne est généralement un arbre solitaire sur une pelouse où il peut étaler sa large ramure. Dans une forêt le chêne prend sa place. Cette série d’arbres nobles sur plusieurs kilomètres marque l’importance et l’âge du château : plus de 600 ans. Au fur et à mesure que l’on s’approche, on découvre les tourelles, les poivrières, les toits pointus ou arrondis, les créneaux, portant fièrement bannière.

Ce n’est pas une ruine vénérable ni un musée décati mais un château « en activité », habité, et pas par n’importe qui ! La Reine Mère y faisait des séjours réguliers et la Princesse Margaret y est née. Tout est donc impeccable.

Le plan de l’édifice est assez singulier : autour d’une tour, deux ailes s’articulent, formant un angle droit, d’autres bâtiments moins massifs s’ajoutant, couverts de rosiers grimpants et se terminant en dégradé dans les jardins.

visite guidée

La visite est guidée. Le conférencier, très distingué. Sa diction est parfaite. Il hasarde des plaisanteries, des histoires de fantômes, toujours avec son ton très snob. La visite commence dans les salles d’apparat de l’époque victorienne. Dans la salle à manger 36 couverts pouvaient être servis. La table est mise : seulement deux verres par convive mais pas moins de quatre fourchettes et presque autant de couteaux. Avant de monter dans les étages nous traversons la « crypte », salle des serviteurs dans les premiers temps du château, maintenant décorée de trophées de chasse et d’armes anciennes. Ici s’est déroulée la première histoire de fantômes : deux joueurs de cartes sont emmurés dans une pièce secrète pour avoir refusé de terminer leur partie le samedi soir à minuit pour respecter la trêve dominicale.

Le Grand Salon est orné des portraits des châtelains à toutes les époques, il y a même le portrait d’Elizabeth 1ère. L’un des Comtes s’est fait représenter « à la romaine » moulé dans une armure de cuir rose chaire d’un aspect saisissant. Attenant à ce salon, une dépendance : la pièce à poudrer – réservée aux perruques des messieurs. Actuellement la pièce à poudrer est un euphémisme poli pour désigner les WC des femmes.

A l’époque victorienne, on a installé un piano et un billard dans la bibliothèque. Un de ses plus beaux ornements est le tableau d’un Marché aux Fruits d’un peintre hollandais connu.   Dans la chapelle on nous parle de la Dame Grise – fantôme d’une femme injustement accusée de sorcellerie – Elle a l’habitude de s’asseoir juste à côté de la porte. C’est justement le siège que D occupe !

 Les Appartements Royaux sont plus intimes. La Reine Mère qui ne s’attendait pas du tout à être reine d’ailleurs, est venue passer son voyage de noce puis est revenue à Glamis chaque année. On nous montre des photos où Elizabeth, en 1926, était une jeune fille ravissante.

Dernière légende : ce serait ici que Macbeth aurait tué Duncan. Malheureusement la vérité historique contredit cette invraisemblance : le château n’était pas encore construit à l’époque de Macbeth (1040) et Duncan est mort à la guerre.

La visite des jardins est moins agréable que prévu. Il a beaucoup plu la nuit dernière, le fin gazon est détrempé. Le Jardin à l’Italienne est fleuri mais pas exceptionnel et le jardin entouré de Murs ne se visite pas actuellement.

Au lieu d’aller directement à la plage nous partons dans les dunes vers le petit cimetière à mi pente sous la falaise, entouré de murs bas et très romantique.  Puis, traversant la dune, nous dérangeons les lapins pour déboucher sur la plage où un vent très frais soulève le sable et le pousse vers le nord ouest. Nous retournons au petit port de Johnshaven pour terminer la soirée.