Brandon le moine explorateur

CARNET IRLANDAIS

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Petit déjeuner sur la grande table en compagnie d’un étudiante américaine et d’un italien de Parme. Ce breakfast irlandais sera le repas principal de la journée : plusieurs sortes de pain, beurre, confitures, peanut- butter sur la table, céréales sur le buffet. Rita apporte une grande assiette avec deux saucisses, deux tranches de bacon, un œuf au plat, une rondelle de boudin très épicé et parfumé.

Le ciel est dégagé, avec des trouées de bleu. Nous commençons le circuit par le sommet Mount Brandon (935m)- montagne pelée au sommet caché par le brouillard Le départ du sentier qui le gravit est près de la statue de la vierge. Des randonneurs sont devant nous. Randonnée austère, 900 m de dénivelée. Une averse met fin à mes velléités d’ascension.

Brandon dan s son curragh

Brandon Creek est un port minuscule, une fente presque, une faille dans la falaise bien cachée à l’ombre de la montagne du même nom. Une barque se balance. C’est ici que Saint Brandon – né e 484, le saint patron du Kerry, est parti avec 17 autres moines évangéliser le Nouveau monde sur un curragh, canot recouvert de cuir. Avant Christophe Colomb, avant les Vikings, ces moines irlandais auraient atteint Terre-Neuve.

et peut être des îles Féroé aux Canaries,  aux Açores…

Cette rencontre avec ce saint voyageur est une belle surprise.

Cette rencontre avec ce saint voyageur est une belle surprise. Je pense à tous ces moines irlandais « arrivés en Bretagne dans une auge de granite »Une statue de bronze rappelle cette expédition. Un torrent descend en cascade sus un petit pont. Un quai bien caché et tout proche, l’eau rugit dans une grotte.

Brandon creek
Brandon creek

The light of Evening/Crépuscule irlandais – Edna O’Brien

LITTÉRATURE IRLANDAISE

crépuscule irlandais

Après plusieurs lectures irlandaises viriles, souvent alcoolisées et violentes, j’ai donc l’occasion de découvrir une écrivaine.

Dillie est hospitalisée, elle souffrait d’abord d’un zona, mais à l’hôpital on découvre un cancer des ovaires. Sans comprendre bien pourquoi, les analyses se succèdent.

Dans sa chambre, des souvenirs anciens surgissent. Souvenirs américains. Souvenirs d’un ancien amour. Souvenirs de son départ pour l’Amérique, de la veillée que le village faisait pour les émigrants. Traversée des pauvres. Arrivée à Ellis Island. Dillie était une toute jeune fille, de nombreux pièges attendent les femmes. Des plaisirs citadins, et Coney Island où elle a fait la connaissance de Gabriel.

Après un chagrin d’amour Dillie, rentre auprès de sa mère Bridget et se marie avec Cornelius, éleveur de chevaux. Ensemble,  ils relèvent le domaine de Rusheen, donne naissance à deux enfants. De son fils, elle n’a guère de satisfaction. Sa fille est une écrivaine reconnue et vit loin d’elle en Angleterre.

Allers et retours entre l’émigration et l’attachement aux racines irlandaise. Emigration en Amérique de Dillie à la recherche d’une richesse promise. Installation d’Eleonora en Angleterre  pour être plus libre, créer, écrire.

Dans sa solitude et au crépuscule de sa vie, elle écrit à sa fille. Ce roman est celui du lien profond qui unit la mère à la fille. Aussi bien Bridget et Dillie au début du roman qu’entre Eleonora et Dillie.

Confidence des sœurs qui servent d’infirmières à l’hôpital, personnalités différentes que Edna O’Brien anime. Catholicisme très présent en Irlande.

Récits de la vie quotidienne de paysannes confrontées à la vie de la campagne, soignant les animaux, élevant des enfants, femmes fortes faisant toujours face aux difficultés du sort tandis que leurs hommes se laissent parfois aller à leurs penchants.

Je me suis attachée à Dillie et à sa mère Bridget. Je n’ai pas accroché avec la personnalité d’Eleonora qui sort de son milieu pour conquérir sa carrière d’écrivaine.  Conquête de haute lutte avec son mari. Elle  mène une vie libre qui scandalise les voisins bien pensants. Je ne sais pas pourquoi certains chapitres m’ont agacée. La vie libre et les amants d’Eleonora ne semblent pas très crédibles, ni très incarnés, le mari odieux surtout, pourquoi cette fille intelligente et pleine d’initiatives s’est-elle laissé piéger par un tel butor?

J’ai eu beaucoup de plaisir à lire en VO ce livre, très littéraire. j’ai encore appris beaucoup d’expressions anglaises – parfois irlandaises. Cependant certains chapitres m’ont paru obscurs, je ne savais pas tout de suite qui parlait. Eleonora ou Dillie?

 

Hungry Hill/ le Mont Brûlé – Daphné du Maurier

LIRE POUR L’IRLANDE?  

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Daphné du Maurier est une écrivaine britannique mais Hungry Hill se déroule en Irlande dans la presqu’île de Beara, même si  les noms de lieux sont imaginaires et si l’Irlande n’est jamais nommée. L’auteure recours à la périphrase « de l’autre côté de l’eau » . Cependant la fin du livre ne laisse aucun doute sur la localisation de Hungry Hill.

hungry hillLa  saga  des Brodricks, commence  en 1820 quand Copper John entreprend l’extraction du cuivre dans les mines de Hungry Hill et se termine un siècle plus tard, à la fermeture de la mine et en 1920 pendant la guerre d’indépendance de l’Irlande.

C’est aussi l’histoire du domaine familial, Clonmere, château comme nous en avons vus pendant notre voyage en Irlande, manoir agrandi au 19ème siècle.

C’est encore la rivalité entre les Donovan et les habitants de Doonhaven et les Brodricks, rivalité déjà ancienne, puisqu’un ancêtre de Copper John qui avait voulu supprimer la contrebande qui était alors coutumière fut poignardé par un Donovan au siècle passé.

 

C’est l’histoire aussi des héritiers, incapables de succéder dignement au fondateur de la mine soit morts trop jeunes comme Henry de la tuberculose, l’aîné, le successeur naturel tandis que son frère, John le rêveur, Greyhound John, préfère entraîner ses lévriers plutôt que d’aller à la mine. Pour Fanny-Rosa, son épouse qui lui donnera des enfants, John agrandira le château, avant de la laisser veuve . Elle abandonnera le domaine. Plusieurs générations de Henry et de John se suivent.  Au début du 20ème siècle, la chute des cours des minerais entraînera la fin de l’exploitation minière. Le déclin de la famille s’accélérera quand Hal, l’artiste raté,   témoin impuissant de la fermeture de la mine,  sera victime de la vengeance des Donovan. Son fils, John-Henry ne survivra pas à la guerre d’Indépendance.

mont brûlé phébus

Lire pour l’Irlande? Cette Irlande jamais nommée n’est que rarement décrite. Splendeur de la nature vierge, de la beauté de Hungry Hill, de l’île de Doon où se déroulent des chasses. L’auteure (ou les Brodricks) ignore la Famine de 1846, aucune allusion.  L’antagonisme persistant entre les Donovan et les Brodricks s’explique parce que les  Irlandais  se sentaient dépossédés. Il y a bien longtemps, les Donovan régnaient sur Doonhaven. Pour certains Brodricks, l’attachement au domaine, et à l’entourage fait d’eux des anglo-irlandais. John-Henry, le dernier Brodrick a du mal à choisir son camp dans la guerre d’indépendance.

Daphné Du Maurier, campe toute une galerie de personnages complexes. Le thème de la déchéance des hommes est récurrent, faiblesse, alcoolisme…Pour les femmes, les personnalités sont très diverses.

C’est donc, une lecture au long cours (encore plus pour moi qui lis en VO,  lentement). Je ne me suis jamais ennuyée. J’ai un peu regretté que le contexte politique ait été un peu négligé.

 

Ring of Kerry

CARNET IRLANDAIS

Ring of Kerry
Ring of Kerry

Surprise! Le ciel est dégagé, le soleil brille. Du gîte on voit  Mizen Head. Quelle merveille !

Le soleil donne une tout autre atmosphère à la route de Bantry. Elle tortille entre les hautes haies ou les bosquets qui forment un tunnel de verdure. Le haut des collines est boisé. Les bruyères violettes, les fuchsias sont rouges éclatants. C’est bien agréable de passer à Glengarriff sous le soleil. A la sortie du village, les chênes centenaires aux troncs moussus les  sous bois de digitales fleuries et de fougères-aigles sont magnifiques.

Caha Pass est spectaculaire,   paysage de haute montagne pelé avec des sommets déchiquetés . Nous admirons le panorama sur Glengarriff. Après un tunnel nous entrons dans le comté du Kerry.

Dans la descente nous passons à côté de la « vue du Druide » avec cottages, chaumières à proximité d’un dolmen sur le bord de la route. A l’entrée de Kenmare il y a un petit lac.

En panne à Kenmare
En panne à Kenmare

En cherchant les panneaux, on n’a pas vu la pierre.  A l’entrée du village, devant la  pâtisserie « Gourmet », la voiture s’immobilise : pneu avant-gauche, à plat. La postière est très gentille. Elle appelle deux garagistes, le premier viendra dans  1h30,, l’autre 20 minutes. Nous nous attablons à la petite table de la boulangère toulousaine.   Je prends un café serré dosé français – et on attend.  Tout le monde est charmant, la postière attentive sort plusieurs fois de son guichet pour venir aux renseignements. J’en profite pour me promener dans la rue principale de Kenmare est une jolie ville colorée avec de nombreux commerces. Le magasin de cycles juste en face, vend  des cartes postales, la quincaillerie très pittoresque  vend de tout.  Les boutiques sont pimpantes et colorées. . Le garagiste avait promis 20 minutes, ce sera plutôt une heure

Vers midi nous sommes prêtes à repartir sur le  le Ring of Kerry sur la Wild Atlantic Way qui fait le tour de la péninsule.

De Kenmare à Sneem ,  la route est droite, une trentaine de kilomètres le long de la côte. Souvent la mer est cachée par de grands camélias et des rhododendrons géants qui forment des haies parce qu’on les taille soigneusement. Sneem est chic, le Général de Gaulle y a séjourné. De l’autre côté de la baie on voit  les sommets déchiquetés de la presqu’île de Beara  où se trouve la Hungry Hill du roman de Daphné du Maurier. Les nuages s’accumulent sur ces sommets et la mer est gris foncé.

Bel endroit pour un pique-nique
Bel endroit pour un pique-nique

Nous avons acheté à la boulangerie de Kenmare deux belles parts de quiche et cherchons un coin « avec vue ». Avisant un  panneau « quai des ostréiculteurs » nous en déduisons que l’eau ne doit pas être loin. La petite route sinueuse est encadrée par deux hauts talus. Pour laisser passer un camping car, Dominique recule jusqu’à ce qu’elle se rende compte que la route arrière droite est tombée dans un trou. L’Anglais descend du camion. Il est jeune avec une allure de hippie, cheveux longs, catogan. Il inspecte le fossé. C’est mou avec de l’herbe et de la mousse. Il appelle sa compagne,  se déchausse, se met au volant et demande à la fille de s’asseoir sur le capot à l’avant gauche. Effet de bascule, la Polo sort du trou en douceur. Deux pannes à la suite ! Et pourtant nous restons zen. Emerveillées par le paysage, rochers nus, herbe rase, bruyère et moutons en liberté. Nus atteignons le quai de pierre d’un minuscule port bien à l’abri dans un chenal protégé par deux grosses têtes rocheuses aux pentes vertes enherbées où se détachent les silhouettes de quelques moutons marqués de vert. Eau limpide, un rayon de soleil pour oublier les soucis !

fort de Staigue
fort de Staigue

Le fort Staigue  à l’écart de la route. C’est un fort circulaire en pierres sèches construit plusieurs siècles avant notre ère « domaine d’un riche propriétaire ou d’u  chef qui avait besoin de sécurité » ai-je recopié. Les murailles circulaires livrent peu d’enseignements. Je pense aux nuraghe sarde ou à Citânia de Briteiros au Portugal.

pierre d'Omagh
pierre Oghamique

La Wild Atlantic Way passe par Caherdaniel où l’on peut visite Derrynane la maison de Daniel O‘Connell « le Libérateur » après un détour minime. On descend dans un creux occupé par un marais, de là on découvre une belle plage qui s’étire au soleil. Devant le marais se dresse une pierre Oghamique. Ces pierres dressées ressemblent à des menhirs. Elles sont entaillées de rayures et d’encoches correspondant aux lettres de l’alphabet latin. Ce sont souvent des stèles ou des pierres tombales. Les entailles donneraient le nom du défunt (explication de l’audiovisuel de l’oratoire de Gallarus à Dingle).

Derryane
Derrynane

La demeure de Daniel O’Connell est entourée d’un jardin que je traverse à grand pas regrettant de ne pouvoir m’y attarder.Grande bâtisse grise recouverte d’ardoises carrées avec une aile à pignons triangulaires blancs et une chapelle . Avant la visite, on assiste à la projection d’une vidéo de 20 minutes présentant Daniel O’Connell. Biographie illustrée par des gravures d’époques et de tableaux. C’est passionnant.

Derrynane est la maison de son oncle. Daniell fut envoyé à l’école en France pendant la Révolution française mais il l’a fuie au moment de la Terreur pour poursuivre à Londres et à Dublin des études de Droit.  Inspirée par la Révolution américaine et la Révolution Française il y eut aussi une Révolution irlandaise en 1798. O’Connell était un avocat respecté. Dans un duel en 1815, il tua son adversaire et en ressentit de vifs remords. IL se fit le champion de l’émancipation des Catholiques. En 1823,  fonda l’Association des Catholiques. En 1826 des candidats furent élus supportant l’émancipation des catholiques ; O’Connell t élu au Parlement de Westminster refusa de prêter serment. Le 13 avril 1829 fut votée la loi sur l’Emancipation des Catholiques.

Sa dernière croisade fut autour d’un Parlement irlandais, en 1843 40 meetings se tinrent sur ce thème et O’Connell fut arrêté pour sédition puis libère le 4/09/1844 et porté en triomphe à Dublin. Il meurt à Gênes  au cours d’un pèlerinage à Rome.

La maison est une belle demeure bourgeoise mais c’est la rencontre avec ce personnage que je ne connaissais pas qui est émouvants.

Retour sur la Wild Atlantic Way , route panoramique dont le tronçon “Ring of Kerry” est spectaculaire, corniche montant jusqu’à la Coomakesta Pas. En dessous des petites maisons se détachent sur l’herbe verte, des rochers frangés d’écume. Le trafic est dense, nous croisons de nombreux cars de touristes. A Waterville, distraites par la statue de Charlie Chaplin en bronze qui attire les adeptes des selfies nous perdons l’Atlantic Way et errons dans les cottages de vacances de la station balnéaire.

Pormaghee
Pormaghee

L’heure tourne, passé 17heures, il reste encore une longue route d’autant plus que nous avons prévu un détour (17kmx2) pour le petit port de Pormaghee, tout petit village d’une douzaine de maisons à étages couvertes de toits d’ardoises et peintes de couleurs vives, rouge vif, blanc, rose, vert, violet qu’on peut photographier du port avec des bateaux de pêche. Un pont relie l’île Valentia.

Madame GPS annonce encre 1h39 de route. La route longe la côte nord, plus austère et plus rectiligne. Phénomène étrange, deux cordons dunaires d’une bonne longueur semblent fermer la baie de Castelmaine (notée sur la carte Castelmaine Harbour) sédiments apportés par la petite rivière Maine. 19heures, nous dépassons Castelmaine, fatiguées et pressées d’arriver à Dingle.

Gamekeeper, Dingle

B&B Gamekeepers
B&B Gamekeepers

19h45, je téléphone à Rita. Nous l’attendons à la station Texaco puis suivons sa voiture dans la campagne jusqu’à sa ferme.

Les chambres sont à l’étage, 4 chambres remplies de lits, quelques cintres sous une étagère. Murs blancs, couettes blanches à motifs de ressorts gris soulignés par un jeté de canapé rouge aux pieds. Seuls décors : une grande glace et un abat-jour très original qui habille la lampe du plafond. C’est très simple, basique. On ne déballera pas les valises. Salle de bain et WC à partager.

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le salon de Jim : convivialité et confort pour hôtes et invités

En revanche, au rez de chaussée la pièce à vivre est très cosy, des fauteuils très profonds, une belle table en bois. C’est le salon des hôtes comme des invités de passage. La convivialité est de mise. Rita nous met à l’aise tout de suite. Elle offre la « cup-of-tea » obligatoire aussi britannique qu’irlandaise.  Comme Dominique la décline, elle débouche une bouteille de vin blanc qu’elle partage avec nous. Pas de chichis, si nous désirons faire la cuisine nous pouvons le faire dans sa cuisine (la table est occupée par son ordinateur). Ici c’est B&B, elle ne fait pas restaurant ! Rita me fait goûter ses  saucisses et le pain qui vient de sortir du four.

Jim a des vaches, des moutons et 3 cochons (plus que deux puisque le charcutier vient d’en tuer un. Les saucisses sont toutes fraîches du jour. Rita a aussi fait du boudin (black pudding – ce n’est pas du gâteau). Nous étalons les rillettes de maquereaux (cadeau de Liam) sur le pain tout chaud de Rita. Avec du fromage de Dublin, friable qui ressemble un peu au parmesan et du yaourt acheté à Castelmaine. Le pain à l’avoine et aux noix est un délice.

Châteaux et jardins à Glengarriff et Bantry

CARNET IRLANDAIS

L'île jardin son campanile et son pavillon sur le jardin italien
Garnish Island : L’île-jardin son campanile et son pavillon sur le jardin italien

8h30, départ sous les nuages, par Skibbereen, Ballydehob, itinéraire connu. Plaisir de traverser la campagne tranquille? au petit matin. Dès que la route grimpe au flanc des collines, nous retrouvons les nuages accrochés au Mont Gabriel (402m). La pluie s’invite. Elle ne nous quittera plus de la journée.

Bantry est une ville avec quelques immeubles, des quais, un centre coloré.

Ilnacullin

Sans nous y attarder nous poursuivons jusqu’à Glengarrif d’où nous embarquons sur le petit ferry de Garnish Island – île transformée en jardin par les Bryce ? Le bateau est confortable et fermé, le passage dure à peine 15 minutes mais coûte 12€. Juste avant l’arrivée, le capitaine nous appelle  « phoques ! » : ils sont cinq, couchés sur un îlet, la queue en l’air, tendus comme des arcs, immobiles, dormant sans doute – rencontre inattendue qui fait plaisir.

troncs contournés luisants sous la pluie
troncs contournés luisants sous la pluie

Sous la pluie, nous découvrons des arbres exotiques aux troncs contournés, étonnants. Les camélias arborescents doivent être splendides à la floraison. Nous montons le long du mur enclosant le « jardin dans les murs » et arrivons à la maison des Bryce. On nous prie d’enlever nos manteaux mouillés pour une visite guidée, rien que pour nous.

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La guide nous présente les personnages dont nous allons découvrir l’intimité. Margaret O’Sullivan, arrivée comme jeune bonne, adolescente, est restée jusqu’à sa mort passé 90 ans dans la maison.  Murdo Mac Kenzie, le jardinier écossais, et la famille Bryce : John Annan Bryce, riche diplomate sa jeune femme Violet et leurs quatre enfants. C’est l’histoire de la création d’un jardin sur une île rocheuse quasiment déserte. C’est aussi l’histoire d’une famille et de leurs parents et amis. La conférencière raconte avec une g vivacité, un grand enthousiasme. Elle fait vivre les objets ayant appartenu aux Bryce. Aux murs de belles aquarelles  offertes par une amie de la famille, des portraits et des silhouette de la Reine Victoria, de Kipling, Bernard Shaw et d’autres britanniques célèbres que les Bryce recevaient , intellectuels et artistes.

Violet,  veuve jeune, consacra sa vie à la maison et son jardin, relayée par son fils Roland.

L’île est entièrement couverte de végétation. En 1910, lorsque ils l’ont acquise c’était un rocher. Il a fallu terrasser, fabriquer un sol avec du compost pour que la verdure s’installe. L’architecte Peto et le jardinier expert ont imaginé plusieurs jardins.

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Le jardin enclos de murs était autrefois un potager et un verger. Les habitants de l’île vivaient en autosuffisance. Il y avait même une laiterie mais le lait venait de la terre ferme .

Une grande pelouse sur laquelle on pouvait jouer au croquet ou au tennis précédait la Casita , pavillon tout en longueur très bas et ouvert, qui me fait penser plus au Vietnam qu’à l’Italie. Les colonnes sont de marbre précieux, irlandais, de Carrare ou des îles grecques. On peut s’y abriter par un jour pluvieux . De l’autre côté, un bassin allongé avec un pavillon  rappelle l’Alhambra de Grenade. Autour,  des bégonias donnent de la couleur.

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De hautes bruyères presque arborescentes perdent leurs fleurettes roses. Un peu plus loin c’est une « jungle » de fougères arborescentes et d’arbres exotiques de provenance parfois lointaine, Nouvelle Zélande, Australie ou Amérique du sud.

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Traversant la « jungle », j’arrive à la « vallée enchantée » qui relie les escaliers montant d’un côté au « temple grec » de l’autre à la Tour Martello, unique construction antérieure à l’installation des Bryce, elle fut construite au temps des guerres napoléoniennes en 1801 alors que l’Angleterre craignait une intervention française. A deux reprises les Français ont tenté de débarquer dans la région, alliés aux Irlandais rebelles au 17ème siècle et en 1796 et en 1798.

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La pluie a redoublé. Elle ne nous pas gêné pendant la visite des jardins mais contraint à pique-niquer dans la voiture à la sortie du village.

jardin de bambous
jardin de bambous

Le Jardin des Bambous à l’entrée de Glengarriff est ouvert mais il n’y a personne, ni à la billetterie ni au salon de thé, seulement un papier invitant à entrer « Entrez, vous paierez après ». Sous une pluie de mousson je m’engage dans une allée entre bambous et fougères arborescentes, je me sens transportée en Birmanie ou en Thaïlande. Un petit étang avec des nymphéas. Je retrouve les latitudes européennes à quelques pas des bambous sur le bord de l’Atlantique bien gris et peu accueillant aujourd’hui.

Bantry house vue du haut de l'escalier
Bantry house vue du haut de l’escalier

Bantry House est un grand château bien caché derrière de grands murs à l’entrée de la ville de Bantry. La promenade dans les jardins est superbe. Le château de briques et de pierre couronné de balustres. Il  est encadré par les « écuries » (West et East stables) très élégantes dont l’entrée est surmontée par une sorte de coupole dépassant de la verdure et soutenue par des colonnes. Le jardin à la française avec des buis et des ifs taillés en topiaires a en son centre un bassin rond sous une couronne de verdure ; Dans l’axe de la maison, un escalier moussu de 100 marches,  s’élève dans la colline. Du haut de l’escalier la vue est mer veilleurs sur le parterre, le château et plus loin, la baie.

l'escalier moussu
l’escalier moussu

A certaines heures, la visite du château est guidée. Sinon, on a laissé aux visiteurs des notices plastifiées qui permettent de se retrouver dans les tapisseries d’Aubusson (fort belles) les tapis de la Savonnerie (je ne les aime pas), les portraits de la famille White (Richard White (1800-1865)17 second Earl of Bantry fut l’initiateur des jardins et le collectionneur des œuvres d’art.

Après la visite si sympathique du cottage des Bryce, cet étalage de luxe fané et poussiéreux me semble prétentieux et ennuyeux. Les touristes nombreux  livrés à eux –mêmes, errent leur notice plastifiée à la main. Les trop nombreux panneaux « ne pas s’asseoir », « ne pas prendre de photo », « ne pas marcher sur le tapis » gâchent la visite.

Devant Bantry House, la terrasse gazonnée est gardée par plusieurs canons déployés en batterie. Des massifs de fleurs entourent les statues (copies de Canova). Celui de Diane m’a bien plu.

 

Nous rentrons au gite boucler les bagages ; Liam vient nous dire au revoir. C’est un hôte parfait : discret et efficace. C’est lui qui nous a conseillé les promenades à Glengarriff et d’autres si le temps avait été meilleur. Il est heureux de recevoir des étrangers, il a grandi dans un B&B, enfant il aidait à la préparation des petits déjeuners, des lits…

La Péninsule de Mizen Head

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Les roches plissées de Mizen Head
Les roches plissées de Mizen Head

La dame du Musée de Skibbereen nous a conseillé d’attendre le beau temps pour 15aller à  Mizen Head. « dans le brouillard vus ne verrez rien ! »

Elle nous recommande plutôt deux villages sur la route Ballydehob et Schull, deux villages-rues aux boutiques et pubs colorés et vitrines gaies.

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Deux curiosités à Ballydehob : un pont ferroviaire à 12 arches enjambant la rivière et la statue d’un boxeur à l’entrée du village. Vite vus ! Le village est sympathique, nous sommes très bien accueillie par le monsieur du Charity Shop (boutique d’occasion, vêtements, livres DVD, vaisselle…) J’achète 4 timbres à la Poste qui ressemble plutôt à un magasin où je pourrais même faire l’emplette de chaussettes de laine de très belle qualité.

Schull a un petit port d’où partent les excursions pour le phare de Fastnet, plus de restaurants et de boutiques touristiques. Les vêtements sont de très belle qualité (très chères aussi). Nous achetons un pique-nique au supermarché.

Pique-nique

Difficile comme toujours de trouver le coin-pique-nique idéal avec une place pour la voiture, une belle vue sur la mer. Par des routes étroites qui tortillent nous nous installons au bord d’un estuaire à marée basse. Dans une flaque, des mouettes prennent des bains puis font des moulinets énergiques de leurs ailes. Je n’avais jamais observé ce manège. Steak and kidney pie : menu peu adapté au pique-nique. Il faudrait une assiette et des couverts. La salade de lentilles est un meilleur choix.

le pont de Mizen Head
le pont de Mizen Head

La route longe la péninsule de Mizen Head dans un paysage de rocaille et de lande, végétation rase, fougères et bruyères. On passe sans les voir Goleen et Crookhaven. A nos pieds nous découvrons les belles plages de sable. Celle de Barley Cove est immense, traversée par un ruisseau qui forme une petite lagune. Malheureusement un village de vacances aux maisons toutes identiques n’améliore pas le paysage.

A notre arrivée au Centre d’Interprétation de Mizen Head le brouillard revient. Ce centre est intéressant. La géologie de la Pointe est expliquée par des vitrines qui mntrent la sédimentation à l’ère primaire, le plissement lors de l’orogénèse hercynienne, l’érosion au Trias puis à l’Holocène et les glaciations. A l’étage on montre le fonctionnement d’un phare.

Je fais la course avec le brouillard espérant quand même une vue spectaculaire. Le Guide Vert promettait des frissons sur la passerelle par gros temps, 45m au dessus des vagues… Le parcours est très sécurisé : le sentier est cimenté, très facile, des grillages à hauteur d’homme me donnent l’impression d’être prisonnière. Trop de sécurité tue l’aventurer et la poésie. Les plissements spectaculaires, les arches brisées, le rugissement des vagues et l’écume offrent tout de même un spectacle de choix.

Dès que je retourne à la voiture, la brume se lève et le soleil brille.

la brume se lève sur Three Castle
la brume se lève sur Three Castle Head

Sous un très bel éclairage et le ciel bleu nous traversons une campagne très verte quadrillée de murettes. Dans les prés, les moutons tondus de frais portent des marques rose violine. Une vieille maison de pierre rappelle les chaumières représentées au musée de la Famine. Des routes très étroites encadrées de murettes nous conduisent à l’autre pointe de la péninsule : Three Castle Head sauvage, intouchée, spectaculaire sous le soleil.

Dernier arrêt à la plage de Barley Cove

la plage de Barley Cove et son ponton flottant
la plage de Barley Cove et son ponton flottant

Je marche pieds nus sur le chemin de planche qui traverse la dune et la lagune sur un pont flottant. Drapeau rouge, pas de baignade mais les promeneurs, pieds dans l’eau sont nombreux.

 

 

 

 

 

Parc National du Connemara – Letterfrack – Clifden

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Le Parc est situé à Letterfrack sur la Wild Atlantic Way à une quinzaine de km au nord de Clifden.  Le Centre des Visituers est installé dans une belle maison blanche. On y est très bien accueilli. A l’étage il y a une exposition. Une petite salle obscure avec des vitrines éclairée raconte 10.000ans d’histoire du Connemara : de la fin de la dernière glaciation lorsqu’une végétation rase de prairie portait seulement des buissons de genévriers et de saules nains(analogue à ce que nous avons vu au Quebec en montagne). Il y a 7000ans, la forêt de chênes et de pins couvrait le Connemara ainsi que les houx et les bouleaux. L’Homme est arrivé il y a 5000ans au Néolithique. Avec lui, le début des cultures de céréales et l’élevage. Il y a 2500ans, la tourbière a remplacé la forêt. Deux hypothèses expliqueraient la formation de la tourbière. Selon certains spécialistes son origine serait anthropique, les hommes auraient brûlé la forêt, la production d’une grande quantité de charbon aurait imperméabilisé le sol et empêché son drainage. L’autr.e cause serait climatique : la pluviosité en Irlande est telle qu’elle excède largement l’évaporation. (il tombe en moyenne 1650mm d’eau et ne s’en évapore que 550mm). Cet excédent et les conditions anoxiques forment un milieu très acide contribuant à la formation de la tourbe.

Dans une salle du musée consacrée à la tourbière, on a construit une haute colonne figurant une coupe stratigraphique de 10.000ans. la conservation des pollens permet d’établir avec certitude les environnements végétaux. En plus de ces expositions, un audiovisuel de 17 minutes présente le parc.Belles images. Ce qui m’a étonnée c’est d’apprendre que les rhododendrons sont considérés comme  invasifs et nuisibles pour la biodiversité. Trop touffus, ils ne laissent pas les autres végétaux se développer. On les « élimine » dans le Parc.

A 11h, j’ai la chance de participer à une promenade guidée. Carol, la guide, munie d’un bâton de marche, harnachée avec des guêtres, observe avec sévérité nos chaussures. « Nous allons dans des endroits très humides, vous allez être trempés ! « . Elle décourage deux jeunes couples qui feront la promenade du Mount Diamond(445m) qui est gravillonnée.. Les Allemands protestent. Ils ont du rechange dans la voiture. Je proteste : mes Columbia toutes neuves ont du Gortex ! Trop basses !

Première pause à l’aplomb du village : histoire de Letterfrack : Des Quakers anglais, James et Mary Ellis s’installèrent en 1849 pour aider les Irlandais frappés par la Famine.Ils louèrent 1000 acres de terre qu’ils bonifièrent, plantèrent des arbres, construisirent une école, un Tempérance hôtel. Depuis, le village est connu comme « village Quaker » alors que tous sont catholiques et qu’il n’y a plus de quakers. Aujourd’hui, Letterfrack abrite une antenne de l’Université de Galway, on y enseigne le design des meubles, l’ébénisterie. Un bâtiment est consacré à la restauration de meubles anciens des chantiers plus importants sont aussi exécutés . Letterfrack s’enorgueillit de sa radio locale, importante pour les personnes isolées dans la campagne.

Après avoir traversé une prairie bien mouillée (il vient de pleuvoir) deux cerfs se détachent sur l’arête d’une colline. Jolie apparition, assez rare selon la guide. Ce n’est qu’à la période du brame qu’ils se rapprochent du parking.   Carol nous montre les fleurs de la prairie : les Casse-lunettes (Euphrasia officinalis pratensis) dont on faisait bouillir els racines pour soulager la conjonctivite. Il y a plusieurs espèces d’orchidées et plusieurs espèces de bruyères : la « crossleaved heath » Erica tetralix en français Bruyère tétragone ou bruyère des marais, est l’emblème du parc. Certaines plantes font partie de la flore lusitanienne, endémiques au Portugal et en Espagne Atlantique. Une plante m’a étonnée Bog Asphodel(narthecium ossifragum) n’a rien en commun avec les asphodèles que je connais, c’est un e petite plante de 10 à 15 cm aux fleurs jaunes étoilées. Les Linaigrettes sont nommées  Bog Cotton . Carol leur a cherché une utilité : la seule qu’elle a trouvée est de servir de bourre pour des boutons.

Dans un endroit encore plus humide, nous trouvons les plantes carnivores Drosera intermedia  Sundew qui pallie la pauvreté en nutriments de la tourbière en piégeant les insectes. La plante la plus importante, celle qui va  être transformée en tourbe, c’est la sphaigne. Carol en saisit une poignée, l’essore, une énorme quantité sort, et il en reste ! Il en existe différentes espèces. Ces sphaignes furent utilisées comme pansement pour les blessés, leurs propriétés antibiotiques prévenaient les infections. Les Indiens d’Amériques les utilisaient comme couche pour les bébés.

Plus loin dans la montagne, on voit des carrés plus verts et des tas de pierre. Là vivaient des gens avant la Famine. Les villages abandonnés se remarquent à peine. A nos pieds, des blocs de granite recouverts de lichens parmi les fougères : une tombe préhistorique. Quand Carol nous la montre, je reconnais bien les deux blocs levés comme à l’entrée d’un dolmen. La grosse dalle du toit a glissé. Ce devait être la tombe d’un homme important, dit-elle.

De retour dans le milieu humide, Carl nous parle de l’exploitation de la tourbe , combustible traditionnel pour le chauffage mais aussi pour la cuisson des aliments. Il existe même une centrale électrique fonctionnant à la tourbe. Autrefois, on creusait à la pelle. Il fallait déblayer la végétation, puis creuser en découpant des briques de tourbe. Aujourd’hui, des machines débitent des sortes de « saucisses ». le travail n’est pas terminé avec la découpe. Il y a le séchage au soleil, dans un  pays où il pleut autant. La tourbe contient énormément d’eau qu’il faut éliminer. Il faut retourner, mettre debout les briques et enfin les rassembler en tas. D’après ce que j’ai compris, les gens obtiennent une concession pour aller creuser, on en confie une pour 6. La tourbe réserve parfois des surprises : les objets sont très bien conservés dans ce milieu anoxique où la décomposition ne s’opère pas. On a retrouvé des cadavres en parfait état ; de l’état manucuré des mains, on a pu déduire  que l’homme retrouvé était le fils d’un noble assassiné. Telle jeune fille morte il y a des siècles a été retrouvée avec ses cheveux, mais éviscérée : mort étrange qui pourrait inspirer des romans policiers.

On a également retrouvé des mottes de beurre. La tourbière fut utilisée comme réfrigérateur. Le beurre était conservé dans un sac, puis oublié, il pouvait se conserver éternellement. Il s’imprègne malgré tout de l’odeur de la tourbe.

Ce soir, une conférence a pour sujet La boue, les fossiles et les pollens. J’aurais bien aimé l’écouter si nous avions été logées à proximité.

Pour piqueniquer nous retournons à la petite route au dessus de Ballybakill harbour, la vue est merveilleuse.

Letterfrack a aussi organisé un parcours poétique au départ du Centre des visiteurs. Le sentier descend dans le bois profond, passe une chapelle, un petit pont, sur un panneau, un poème qui me plait bien. Le sentier serpente dans le bois et revient au bassin et à la cascade. Il sort du domaine pour rejoindre le cimetière des enfants : sur la pelouse des cœurs en marbre noir poli, un prénom, 12ans, 13 ans, 14 ans au plus< ; Dans le bâtiment du Centre des Visiteurs, il y avait autrefois une école réputée très sévère, les enfants sont morts pendant leur scolarité.

La suite de la promenade se fait dans le village mais je découvre une série de maisonnettes de teintes pastels. Au rebord es fenêtres, des corbeilles de fleurette bleue, bégonias rouge orangé. Les poèmes sont introuvables, je m’arrête là.

Nous sommes à Clifden depuis 6 jours et nous n’avons pas encore visité son musée. Il est temps de réparer cet lacune ! La Musée est installé dans l’ancienne gare (avec un hôtel et un restaurant). A la place des noms de rue, on a conservé les plaques des quais. Les rails courent encore sur la chaussée . Pour renforcer l’illusion, l’odeur de la tourbe ressemble à celle des anciennes gares du temps des locomotives à vapeur.

Joli cadre, mais exposition sans intérêt sauf si on est passionné de chevaux. Le rez de chaussée est consacré au Poneys du Connemara.  Palmarès de récompenses, rosettes, diplômes décernés aux éleveurs, ne m’intéressent nullement. En mezzanine une petite histoire de Clifden. Fondée en 1812 par John d’Arcy dont nous avons vu le château. L’arrivée du train à la fin du 19ème siècle devait favoriser le développement de la « capitale du Connemara » avec l’essor du tourisme. Des paysans l’empruntèrent pour leur départ vers l’Amérique. Quelques objets rappellent cette époque : une balance pour peser la laine, une machine à écrire…rien de passionnant.

Derrimlagh :

Retour pour terminer la promenade sur les lieux de la Station Radio de Marconi. Je marche sur une vraie route goudronnée puis par des chemins de cailloutis dans une tourbière exploitée actuellement, un peu plus de 5 km sous un ciel menaçant, d’un bon pas. « Archéologie » du début du 20ème siècle. Des bâtiments, il ne reste que de vagues fondations (un peu comme dans les ruines antiques de Crète). Sur des socles artistiquement rouillés (ils sont neufs) on a planté des explications, des photos anciennes : ici, le condensateur qui vibrait avec un bruit infernal, là la centrale électrique fonctionnant à la tourbe, là le bungalow du contremaître… Au début, c’est amusant, ensuite je passe rapidement (il pleut) devant l’étang où les employés pêchaient la truite. Parcours plus sportif que culturel ! Quelques jours plus tard, je verrai à la télévision l’inauguration de cette attraction qui vient tout juste d’être réalisée.

Après dîner j’ai le projet d’aller au Pub. Tous les restaurants, tous les pubs de Clifden affichent de la musique live. Lequel choisir ? Tous sont peints de couleurs vives et avenantes. Je ne connais rien à la musique celtique (que je préfèrerais) ni au rock irlandais. Le « Griffins » en bas de chez nous peint en bleu me semble plus attirant. Nous garons la voiture devant. Les autres font plus « restaurant pour touristes » avec leurs menus en français, ou trop chic comme celui d’en face. A neuf heures je descend vêtue de mon Sweatshirt neuf  habillée « pour sortir ». Déception, la salle est  presque vide. Seules deux tables sont occupées. L’une par une famille française  avec deux petites filles sirotant un coca avec une paille. L’autre avec des touristes regardant les photos prises pendant la journée. Deux échalas coiffés de stetson sont perchés sur les tabourets du bar, ils grattent une guitare sans conviction sur des airs du farwest. Je m’assieds seule à une troisième table. Personne ne vient prendre la commande, il aurait peut être fallu que j’aille au bar me servir… Dans cette ambiance morose, je ramasse mon sac et me tire. Je suis venue trop tôt, sans doute, et pas le bon jour, ni à la bonne adresse…piège à touristes.

 

Dear old Skibbereen et Lough Hyne

CARNET IRLANDAIS

lough hyne
Lough Hyne tel que nous aurions aimé le voir!

Réveil sous la tempête, pluie battante, les arbres se secouent à grand bruit. Les gouttes tambourinent sur le vasistas du puits de lumière de la cuisine. Que faire sous la pluie ? Le musée de Skibbereen n’ouvre qu’à 10h.

Lough Hyne

On essaie de faire en voiture le tour de Lough Hyne. Une petite route dans la forêt et les fougères descend sur les rapides qui font communiquer Lough Hyme avec l’océan. De l’autre côté la route s’arrête devant une propriété privée. Lough Hyne, tant vanté par nos guide n’est que partiellement accessible. Encore une fois je me félicite de la Loi Littoral en France qui garantie l’accès aux sentiers côtiers.

Skibbereen

Un marché s’est installé sur le parking de Skibbereen. Des maraîchers bio proposent carottes, choux et betteraves ainsi que des pommes de terre rondes. D’autres vendent dees produits laitiers. Sympa la « station-service » des produits d’entretien : dans un panier des bouteilles d’eau minérales vides serviront de contenant pour les produits d’entretien écologiques, le vinaigre de malt…on remplit soi-même. Derrière le parking l’église a deux cours carrées. Il y a une autre église dans la grande rue et une troisième occupée maintenant par un restaurant.

Au musée de Skibbereen, trois départements : l’un d’eux est consacré à Lough Hyne, le second à la Famine, le troisième à la généalogie. L’hôtesse de la caisse nous branche l’audiovisuel en français. Il raconte la recherche scientifique autour de Lough Hyne, présentant ceux qui se sont consacré à l’étude de ce lac salé très particulier relié à la mer par un étroit chenal « les rapides ». on ne sait pas ce qui a permis cette relation, un mouvement tectonique ou les glaciations. Le courant des rapides induit un curieux phénomène : les marées asymétriques. La marée montante dure 4 heures descendante 8h. Dans ces eau claires plus chaudes que celles de l’océan vivent des organismes tropicaux : cnidaires, éponges…malheureusement la vidéo n’est pas très bavarde sur ce sujet. En revanche elle raconte des légendes locales comme l’histoire Finen O’Driscoll  (1630) qui finit ses jours dans le château sur une île du Lough. Et la légende du roi Labhra O’Loinseagh qui avait des oreilles d’âne et qui fait exécuter les coiffeurs au courant de son secret. L’un d’eux le confia à un roseau qui devint pipeau et qui le divulgua à toute la forêt. Je connaissais cette histoire, mais c’était un roi grec Midas.

La Famine 1845-1856

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Elle fut causée par une maladie de la pomme de terre Phytophtora infestans (le Mildiou) qui fut détectée en Irlande en 1845 causant dans le seul district de Skibbereen la mort ou l’émigration de 105 000 habitants. A la famine se conjuguèrent les maladies : typhus ou dysenterie. La population irlandaise était devenue totalement dépendante de la culture des pommes de terre. Une famille de 6 enfants en mangeait 25kg par jour. On en nourrissait aussi les animaux . Un homme pouvaiat en manger 6.4kg p       ar jour. Non seulement les gens mourraient de faim mais ils étaient incapables de rembourser leurs dettes après les mauvaises récoltes. Ils étaient expulsés de leurs chaumières dont on brûlait les tits pour qu’il ne puisse pas revenir. La chanson Dear Old Skibbereen

qu’on peut écouter est très émouvante.

O, Father dear, I oft times here, you speak of Erin’s Isle,
Her lofty scenes, her valleys green, her mountains rude and wild
They say it tis a lovely place, wherein in a saint might dwell,
so why did you abandon it, the reason to me tell?

Oh son I loved my native land, with energy and pride
‘Til a blight came over on my prats, my sheep and cattle died,
The rent and taxes were so high, I could not them redeem,
And that’s the cruel reason why, I left old Skibbereen.

Oh, It’s well I do remember, that bleak December day,
The landlord and the sheriff came, to drive us all away
They set my roof on fire, with their cursed English spleen
And that’s another reason why, I left old Skibbereen.

Your mother too, God rest her soul, fell on the snowy ground,
She fainted in her anguish, seeing the desolation all round.
She never rose, but passed away, from life to immortal dream,
She found a quiet grave, my boy, in dear old Skibbereen.

And you were only two years old, and feeble was your frame,
I could not leave you with your friends, you bore your father’s name,
I wrapped you in my cota mior, in the dead of night unseen
I heaved a sigh, and said goodbye, to dear old Skibbereen

O’ father dear, the day will come, when answer to the call
all Irish men of Freedom Stern, will rally one and all
I’ll be the man to lead the band, beneath the flag of green
loud and clear, we’ll raise a cheer , remember Skibbereen

DSCN7042 - CopieDes panneaux très fournis illustrent par des gravures ou des fac-similés de journaux d’époque, des documents  audiovisuels. Comment remédier à cette situation dramatique ? La Poor lawddont j’avais entendu parler dans la biographie de Florence Nightingale par Sinoué, n‘est pas comparable à la Sécurité sociale ; elle évitait seulement que les gens ne meurent pas de faim sur les bords des routes. Des workshops devaient occuper les chômeurs. La soupe populaire nourrissait plusieurs millier d’affamés (8600 à Skibberen). Des campagnes de dons furent organisées. En tête de liste des donateurs les plus généreux, la Reine Victoria mais – je le découvre avec amusement le diocèse de Strasbourg et le Sultan turc Abdelmecid.

La société irlandaise fut bouleversée après la Famine et l’émigration vers l’Amérique. Les petites fermes et les cultures disparurent avec pour conséquence l’augmentation de l’élevage.

Phoques, dauphins, fous et baleines….

CARNET IRLANDAIS

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9heures , les deux petits catamarans Voyager et Liscannor attendent que le ferry de Cape Clear appareille pour embarquer. Un couple de Suédois arrive, vêtu de ciré des pieds à la tête,  bonnets de jacquard scandinave, mitaines et  bottes en caoutchouc. La dame me propose des chaussettes en voyant mes pieds nus dans les sandales. N’ayant pas envie de les porter « à l’allemande » je décline son offre. Question mode allemande, les autres passagers sont justement un groupe de randonneurs allemands en magnifiques chaussures à hautes tiges, pantalons souples et parkas.

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Nick fait l’appel des passagers, accueille chacun chaleureusement et les répartit dans les deux embarcations. Il faut revêtir des gilets de sauvetage avec harnais et baudrier. En attendant le départ, deux phoques font leur apparition. On les appelle familièrement George. Ils suivent les bateaux des pêcheurs sachant qu’ils jettent du poisson par-dessus bord.

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Tout d’abord, discours de Nick en deux points : premier point, sécurité. Si quelque’un tombe à l’eau, lancer la bouée de secours appeler et ne pas quitter l’homme des yeux en pointant du doigt sa direction. En cas de naufrage les gilets se gonflent automatiquement si on tirer la petite boule (comme dans les avions).

 

Deuxième point : les animaux. Nous ne sommes pas dans un parc d’attraction. Les mammifères marins se montreront, ou non. Dans les régions où ils s’accouplent, ils se rassemblent, la densité et forte, dans les régions où ils recherchent leur nourriture (c’est le cas) ils sont peu nombreux,  répartis sur une surface très vaste. Ce sont des animaux sauvages qui vont où bon leur semble.

Le ciel s’est couvert. Le temps est brumeux mais sec. Il fait très frais sur le bateau. A l’arrière  la cabine fait écran au vent. Nous passons à l’avant en s’accrochant au bastingage, avec l’impression de mieux observer. Réflexion idiote, rien ne dit que les animaux n’arriverons pas par derrière.

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Les joies de la navigation suffisent au début. Le port de Baltimore s’éloigne, nous passons entre le Beacon et l’île Sherkin. On se rend compte qu’on est en haute mer quand le catamaran bouge beaucoup. On dirait même qu’il laboure une terre offrant de la résistance. La surface apparaît presque noire, les creux sont variables. Parfois l’eau tape d’un gros coup sous nos pieds (Nick nous avait prévu dans son discours).Selon lui, la visibilité pour observer les animaux n’est que de 80 mètres : l’eau grise a la même teinte que le dos des baleines. Pour les trouver dans la vastitude de l’océan, les oiseaux donneront des indices.Comme les mammifères, ils pêchent –leur activité est signe d’abondance de poisson.

La brume se déchire. L’eau devient bleue. Brandon, le capitaine  du Liscannor – revient vers nous. Tous les passagers sont massés à l’avant et prennent des photos. La jeune Américaine pousse un hurlement « O my God ! »Les dauphins accompagnent le catamaran bleu. Ils bondissent tout près. Ils ont l’air de surgir du creux dessous la coque . Deux, trois, ils doivent être beaucoup plus nombreux. Gracieux, bondissants, joyeux, leur animation est communicative. Chaque apparition tire de notre part des acclamations, comme au feu d’artifice ou comme à Guignol (il n’y a que des adultes sur le bateau et ils ont dépassé la soixantaine sauf le jeune couple américain).Ils sont  proches de nous.  Une mère est accompagnée de son petit qui reste au contact. Après quelques minutes, l’observation devient plus facile. On distingue dans l’eau cristalline leur ventre blanc, les taches. On essaie de les filmer ; impossible de les photographier, ils sont trop rapides. Ils nous accompagnent, puis nous abandonnent. Brandon et le Liscannor s’éloignent. Le Voyager continue son labour dans les creux. Le voyage se prolonge. Il est près de 11heures, je croyais qu’on avait pris une croisière de 2h, nous sommes loin de Baltimore. Nick nous avait parlé de « a cup of tea » sur l’île de Cape Clear. Je lui demande l’heure de retour : 2 pm  – ce sera plus cher que prévu.

« Whales ! » hurle Nick qui arrête le bateau. Le Liscannor arrive droit sur nous. On croit deviner le dos d’une baleine(avec les yeux de la foi). Peut être sortira-t-elle ou nous montrera-t-elle sa queue ? Rien ne se passe ; les passagers du Liscannor regardent dans une autre direction. Il y aurait une deuxième baleine ? Tout aussi discrète que la nôtre. Nick s’inquiète « est-ce que tout le monde est OK ? Il peut arriver que certains soient malades quand le bateau s’immobilise. Brandon remonte à plusieurs reprises un seau pour lessiver l’arrière de son catamaran bleu. Au bout d’un quart d’heure, on se lasse. La baleine ne donne plus aucun signe de sa présence. Le ciel s’est couvert sans qu’on n’y prenne garde. La mer est grise comme la baleine. L’île de Cape Clear est noyée dans le brouillard, on ne voit que la frange des vagues qui viennent battre la falaise. En longeant sa côte on peut distinguer les petits champs cultivés et les maisons dans les creux. Les cormorans nous amusent avec leur silhouette bizarre, leu grand cou sinueux et leurs ailes étalées. Plus loin, je crois voir des cormorans alignés, ce sont les dauphins qui ont prévu une chorégraphie d’accueil à Cape Clear. Ils sont nombreux. Les oiseaux continuent le ballet : petits trapus à la tête noire : puffins ou guillemots.

Cape  clear dans le brouillard
Cape
clear dans le brouillard

Dans la brume, le port de Cape Clear est irréel avec  ses maisons colorées sur la pente. Deux ferries orange se succèdent. Le port est minuscule. Dans la rade : deux vieux bateaux de pêche à la coque peinte en rouge. Un peu plus loin, un curieux monument une jeune fille est à genoux en corsage bleu, jupe bleu marine, voile bleu et blanc devant la Vierge habille de blanc, mains joints ; Dédoublement de la Vierge ? Ce monument naïf fait sourire mais on comprend la religiosité des gens de mer surtout sur cette île désolée.

Cape Clear est un bastion pour la langue gaélique qu’on enseigne ici. Les festivals de musique celtique et de contes irlandais animent l’île en saison.

Le minuscule restaurant fait aussi fonction d’épicerie, de dépôt de journaux, de bureau de tabac…Deux jeune filles e demandent le prénom en prenant la commande puis la serveuse appelle le destinataire du plat qui se fera connaître. Je choisi une soupe de légumes (pommes de terre, carottes, poivron rouge)moulinée 4€, servie très chaude dans un bol accompagnée de deux épaisses tranches de pain brun délicieux et de deux petites plaquettes de beurre. C’est délicieux et cela tient au corps. Au menu également des filets de poisson frit avec des pommes de terres frites, des spaghetti au saumon et épinards, chouwder (soupe de poisson) apple-pie et scones avec l’inévitable cup-of-tea pour ceux qui ne veulent pas déjeuner.

Sur la route du retour, un curieux phénomène : de l’eau semble s’élever en fontaines verticales. Une baleine ? Pas du tout ! Ces jets sont les éclaboussures provoquées par le plongeon des Fous de Bassan qui se laissent tomber le bec en avant, les ailes écartées du corps à la verticale en soulevant l’écume. Ils déclenchent les mêmes « O my God ! » de l’Américaine et diverses exclamations germaniques. Ces fous sont vraiment de gros oiseaux spectaculaires.

Cape Clear
Cape Clear

En se rapprochant des rochers on s’exclame « des phoques ! ». Les grosses masses rebondies sont posées sur les rochers. Comment se sont ils hissés si hauts ? – sans doute à marée haute – D’’autres agent à proximité tranquillement. Le bateau ne semble pas les impressionner.

Le brouillard était déjà pénétrant,  maintenant la pluie tombe dru. Je me réfugie dans la cabine. J’en profite pour me faire expliquer par Nick les instruments de navigation : l’écran où le symbole du bateau se déplace entre les îles et les roches (comme le GPS) le gros compas sphérique dans son liquide. Nick rectifie la direction. Dans le brouillard il est attentif aux images de l’écran.

A Baltimore, la pluie a cessé et je vais prendre un café pour la Wifi. Nous rentrons au gite passé 3h. Douche et shampooing  pour se réchauffer ?

 

 

 

 

 

les environs de Baltimore : Lough Hyne – Tragumna

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Lough Hyne

Ce lac a la particularité d’être salé et de contenir une faune étonnante d’anémones de mer et d’oursins tropicaux. C’est une réserve étudiée par les scientifiques depuis le 19ème siècle.

Encaissé dans une forêt de feuillus – très beaux hêtres – et conifères.

A la sortie du gîte je prends la petite route balisée N°2 à l’intention des cyclistes (deux VTT sont à notre disposition au gîte mais ils sont grands et lourds et les pentes sont raides, je n’imagine pas les grimper sans entrainement préalable). Elle s’élève à flanc de colline dans des prairies à vaches où sont dispersées des fermes. De très belles vues s’étendent sur les falaises et la mer. J’en viens à douter de l’itinéraire. Deux jeunes à bord d’une auto rouge me confirment que j’arriverai bien au lac « mais c’est loin ». Enfin une boucle en descente arrive à des maisons. Le lac brille au loin. A une fourchette je doute. La route s’engage alors en sous-bois très touffu. Le lac est à mes pieds, une dizaine de mètres plus bas – inaccessible – Retour au bercail après une heure et demie d’une très belle promenade

Tregumna

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Tregumna au bord de l’eau n’est pas répertoriée dans les guides et dépliants. Sur la carte elle semble très proche 7km dit Madame  GPS – qui connait – 20 minutes selon elle, par des chemins creux bordés de fuchsias en montagnes russes. Impossible de croiser un autre véhicule ! A l’aller on ne rencontre personne, au retour vers 17h30 il faut faire assaut de politesse. La règle « priorité au véhicule montant » ne s’applique pas. C’est celle – également écossaise – du passing place qu’on utilisera. Le véhicule le plus proche d’un endroit élargi, recule. Les locaux connaissent les emplacements,   pour nous c’est moins évident. Le problème survient quand se présente un 4×4 vraiment large ou une camionnette. A très petite vitesse, nous atteignons Tregumna qui a une très petite plage de sable surveillée par deux maîtres-nageuses avec des drapeaux jaune/rouge qui permettent la baignade (pas de drapeau vert comme chez nous). Un peu plus loin, sous des maisons de vacances il y a une autre crique (accès délicat) où il n’y a personne. La route continue en corniche (coupant le cap de Toe Head – jusqu’à Castletownhend. Nous admirons, les falaises les îlots, arrivons sur une grande plage où – enfin je me déchausse pour un premier bain de pieds en pensant par moi-même que c’était plus agréable au Sénégal !

Au B&B proche du gîte, le jardin Rosewood est ouvert à la visite (payante). Il est ravissant avec sse petites serres fleuries, ses tables pour le thé et ses allées bordées de buis. Il n’y a personne. Un chien aboie à l’intérieur de la maison et on n’ose pas poursuivre la visite.

Alors qu’on se préparait à diner d’eggs and bacon – bacon artisanal pas rose vif comme chez nous plutôt beige avec une jolie bordure de gras et de pain au raisins , il me revient que nous avons oublié de payer le péage de M50, le périphérique de Dublin. Il ne nous reste que 30 minutes pour nous acquitter de ce devoir à la payzone la plus proche. Retour dare dare à Skibbereen. J’entre dans un pub, tout le monde paie par téléphone sur eflow (mais il n’y a pas de wifi au gite) à la station service il y a une payzone. 7h55, à 5 minutes près je m’acquitte de la grosse somme de 3€10. Mission accomplie à temps !

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