Sieste jusqu’à 15 h. Le décalage horaire se fait sentir.
La Place d’Armes est maintenant pleine de touristes ; dans les bars des petits orchestres jouent de la musique partout.
La Forteresse Royale(Real Fuerza) a belle allure. Reconstruite au 16ème siècle dans un beau calcaire fossilifère, beaux madréporaires. Au rez de chaussée, exposition de céramiques contemporaines. Certaines classiques : vases et plats émaillés, d’autres plus originales : une machine à écrire et de curieux livres de terre, aussi politiques : un globe terrestre posé sur des crânes humains, un œuf avec un bébé à l’intérieur tétant le sein, des images violentes. Nous montons sur la terrasse admirer le panorama. Et découvrons un marché. On y vend des souvenirs pour les touristes : sculptures de bois de style africain, des bijoux sans intérêt, de la vannerie et de très beaux linges, chemises d’homme à plastron plissé, combinaison de femmes en percale blanche brodée, pantalons blancs …Un orchestre noir et deux danseuses animent une petite place . Je ne résiste pas à la tentation de photographier la danseuse noire qui agite des branches de verdure. Elle vient me réclamer la pièce, quelques pesos ont l’air de la contenter.
Place de la cathédrale
Nous passons à côté d’un très beau bâtiment baroque, le Séminaire en activité, qui ne se visite pas. La Place de la Cathédrale est bordée de très belles arcades d’un côté. Nous photographions la cathédrale à travers la colonnade et les bougainvillées roses. Une belle terrasse de café occupe une bonne partie de la place, des musiciens jouent, des femmes en costume folklorique, des fleurs dans les cheveux, avec des turbans africains ou antillais portent des paniers, elles se font photographier par les touristes .Les vieilles fument d’énormes cigares. Une vieille a même habillé un petit chien en l’affublant de lunettes de soleil et d’un tournesol artificiel.
De la Cathédrale, nous retournons à la Place d’Armes où nous visitons le Musée de la Ciudaddans le Palacio de los Capitanes Generales. Autour d’un beau jardin avec des paons, les arcades s’élèvent sur trois niveaux. Une gardienne nous fait les honneurs des salles d’apparat, nous montre les baignoires sculptées, le Trône, les meubles magnifiques venant d’Espagne et…. saisit l’appareil photo et d’autorité me photographie . Ce qui m’intéresse le plus ce sont les souvenirs des guerres d’Indépendance de Cuba. Nous faisons connaissance avec les personnages de ces guerres Cespedes, Marti. Nous voyons les drapeaux américains de cette guerre contre l’Espagne et prenons contact avec une histoire complètement ignorée.
Enfin, nous passons par l’église San Francisco, par les portes ouvertes nous voyons l’intérieur sobre mais renonçons au Musée d’Art sacré. La Vieille place plaza Vieja : très très vaste. Pas de touristes, beaucoup d’enfants, des gamins jouent au ballon, d’autres ont une trottinette et des patins à roulette. Au centre une fontaine, une exposition de sculptures modernes gigantesques en fer rouillé.
La malédiction du Vendredi treize a encore frappé : le guide Gallimard a disparu. je retourne en vitesse à la Plaza Vieja par le chemin le plus direct : Obrapia (sur laquelle donnent les fenêtres de notre chambre) Santo Ignacio . je suis contente d’arriver à me repérer dans notre quartier. Le livre est passé par pertes et profits. Le réceptionniste nous monte dans la chambre une salade de poulet et des calmars pour 10 $. Après le dîner, nous faisons un dernier tour : Place d’Armes et le petit Temple grec qui commémore la fondation de La Havane. Nous longeons les docks (un cargo rouillé sur l’autre rive) et rentrons par la Plaza Vieja espérant retrouver Gallimard. Les rues sont désertées par les touristes mais il y a de la musique dans tous les bars.
Si les péripéties de la journées ne nous ont pas permis de visiter sereinement et méthodiquement la Vieille Havane en suivant studieusement les itinéraires des guides comme nous le projetions, en revanche nous avons ratissé le quartier et découvert au hasard des maisons peintes à balcons, des moulures et stucs Belle Epoque, des façades baroques ou coloniales, sans parler des vitraux en demi cercle surmontant souvent les fenêtres.
Sans être superstitieuses, ce vendredi 13 ne nous porte pas chance !
Comme de juste, avec le décalage horaire, nous nous réveillons bien trop tôt vers 4 heures du matin. A 5h, impossible de se rendormir.
Le petit déjeuner est servi dans le patio : une corbeille de petits pains frais, une assiette de fruits : papaye, ananas, pamplemousse en tranches, tortilla et très bon café. Je me livre à l’inventaire des fougères et plantes tropicales qui dégringolent de la galerie.
Il fait frais, la lumière est délicieuse. L’appareil photo est inanimé. Avant tout, faire l’acquisition d’une pile. Et d’une carte de téléphone. La rue de l’hôtel Oficios bordée de belles maisons de pierre coloniales conduit à la Place San Francisco, très vaste et déserte ce matin. L’église et sa fontaine de pierre font face à un très grand immeuble début 20ème siècle, une grande banque et une Poste où nous devrions trouver la pile et les cartes de téléphone. Rien, nada! les rayonnages sont déserts ni carte (malgré un écriteau) ni pile !
Obispo : hôtel Ambos Mundos où Hemingway a séjourné
Nous consultons nos plans assises dans un très joli jardin public, Place d’Armesoccupée par: au centre la statue de Cespedes, ornée de 4 fontaines de pierre, et de palmiers très hauts et d’arbres magnifiques .
Boutiques et maisons de la calle Obispo (montage)
La rue Obispo, est une artère commerçante. Mais magasins n’ouvriront pas avant 9h30. J’entre dans les Hôtels : Ambos Mundos, celui qui abrite la chambre Musée d’Hémingway et auFlorida qui nous vend deux cartes téléphoniques de 10$ . Nous trouvons rapidement une cabine téléphonique Pour appeler la France : 119 33 et le numéro sans le 0. Jusque là, tout va bien. La Calle Obispocommence à se peupler. Il semble que les Cubains arrivent en avance au boulot et se massent devant les entrées des magasins et des bureaux avant l’ouverture.
Pour la pile, c’est beaucoup plus compliqué. Aucun magasin ne vend de pile. Il y a des boutiques de vêtements de luxe, des librairies, des cafés, des bazars mais pas de magasins de photos ni d’électricité. Dans les boutiques pour Cubains, les rayonnages de bois sont vides. Ceux du Cap Vert étaient mieux achalandés ! du rhum, quelques biscuits secs sinon rien ! Pas de fruits, une boucherie déserte. Deux échoppes d’horlogers prétendent d’après un écriteau, réparer presque tout, mais elles sont vides. Au bout d’Obispo, le Floridita, le bar d’Hemingwayest fermé.
Pause dans le jardin du Parque Central. Au loin, nous reconnaissons le Capitole. De l’autre côté de l’avenue l’hôtel Ingleterra et l’Opéra. Belles façades Belle Epoque très surchargées en stuc et sculptures. Nous nous installons sur des bancs de pierre à l’ombre d’arbres magnifiques. Ici aussi, des fontaines rafraîchissantes. Un couple s’adresse à nous en Français, elle métisse aux cheveux courts teints en blond, lui très grand. Ils sont très contents de trouver des français et répètent inlassablement « à La Havane, pas de problème, 3 millions d’habitants, un million de policiers, pas de maffia, pas d’insécurité ». Ils vantent les chambres particulières et les paladares. Puis expliquent « A Cuba trois monnaies, le dollar, le peso national, ce n’est pas pour vous, et le peso convertible » c’est assez clair, leur but est de nous amener à changer des dollars pour des pesos convertibles. Ils connaissent un endroit au quartier chinois. Ce n’est pas notre première préoccupation, nous cherchons une pile pour l’appareil photo. Ils nous emmènent donc à un magasin qui en vend en nous faisant passer par des rues désertes très délabrées où les voitures ne peuvent pas circuler à cause de trous immenses. Nous trouvons notre pile et de l’eau fraîche. Après les achats nous leur faussons compagnie, ils demandent une commission. Je suis assez mal à l’aise de les planter ainsi mais le quartier chinois n’entrait pas dans nos plans. En longeant le Capitole nous retrouvons le Parque Central très rapidement
Déception, avec la nouvelle pile, l’affichage électronique de l’Olympus clignote mais le flash reste immobile et le zoom inerte. La panne doit être plus grave.
J’aurais bien photographié l’Opéra, très kitsch, très très pâtisserie. Ce soir, on donne la Traviata, dans ce décor cela m’aurait bien plu.
Retour sur Obispo chez les horlogers réparateurs polyvalents. Je confie l’appareil à l’un d’eux. Selon lui, la pile ne serait pas bonne. Nous n’avions que moyennement confiance dans le magasin minable. Peut être est elle périmée ? On nous dirige vers le grand magasin Harris Brothers où nous trouvons une autre pile, encore une déception mais on ne peut pas se faire rembourser. J’achète deux jetables. Puis je regrette, j’essaie d’échanger les jetables contre un petit appareil bon marché Pas question ! à Cuba on n’annule pas un article passé en caisse . Nous restons avec les jetables.
les bouquinistes de la Place d’Armes
Une foule dense occupe maintenant Obispo, des échoppes de sandwiches sont ouvertes (pour nous c’est trop tôt). Les boutiques ouvertes semblent plus avenantes. Je commence à photographier les façades peintes. Sur une placette fleurie des oiseleurs vendent des oiseaux dans des cages. Les bouquinistes ont installé leurs étals sur la Place d’Armes. Tous ces livres me fascinent : œuvres de Lénine, de Che Guevara en bonne place ainsi que Garcia Marquez ; Il y a aussi de vieilles éditions avec de belles reliures. Un marchand très jeune, style étudiant me montre un traité de Charcot sur les maladies cérébrales. De nombreux fascicules sur la Flore et la Faune de Cuba me tentent.
Je retourne à l’hôtel chercher mon chapeau de paille, il est passé onze heures et le soleil tape. A la réception je raconte mes mésaventures avec l’appareil photo, espérant qu’on m’indiquera un dépanneur : Habana-photo derrière la Place d’Armes semble la bonne adresse. Ce sont de vrais photographes. Malheureusement, leur diagnostique est fatal. La pile est bonne, ce sont les contacteurs qui sont fichus. Cela ne nous étonne qu ‘à moitié, après le nettoyage au compresseur au Maroc .Il ne reste plus qu’à en racheter un neuf ! Mais la boutique ne prend pas la Carte Bleue. Je cours à la banque place San Francisco. Le mauvais sort du vendredi 13 me poursuit : panne informatique ! Je rachète presque le même Olympus pour 254$ (La boutique hors taxe de Charles de Gaulle avait des modèles plus perfectionnés pour 99 €).
Depuis le Voyage au Pays du Coton, je suis fidèlement les différents opus de son Précis de Mondialisation où Orsenna donne toute sa mesure comme économiste et écrivain. J’aime le suivre sur les cinq continents et explorer un thème, Coton,Papier, Eauet Caoutchoucpour l’Exposition Coloniale. Orsenna est un conteur et un vulgarisateur merveilleux. En ce qui concerne le « Vivant« , sa biographie de Pasteur et la Géopolitique du Moustique m’ont aussi intéressée. C’est dans la lignée de ce dernier que ce dernier opus trace sa route.
80 petits chapitres, parfois une page, parfois une dizaine sont rangés en huit parties. Chapitres courts, lecture facile, distrayante. Sans se prendre au sérieux ,l’auteur explore de nombreuses pistes avec ou sans cochons (parfois remplacés par les chauve-souris), rencontre des spécialistes, les cite et satisfait la curiosité de chacun.
On peut s’attacher à tout lire à la suite, ou picorer les sujets d’intérêts divers.
Mais, qui trop embrasse, mal étreint. L’auteur s’éparpille parfois. La Pandémie de Covid-19 surgit – semble-t-il – en cours de route, d’où les digressions avec les chauves-souris, et les explications (un peu basiques) sur l’immunologie. J’ai préféré les histoires autour du cochon et surtout quand il nous emmène en Bretagne à la rencontre des éleveurs, des algues vertes, méthanisation et commercialisation. J’aurais aimé qu’il creuse plus ce sillon. Je suis plus que saturée de coronavirus, chauves-souris et autres.
Ami des éleveurs, il dresse un tableau assez complaisant de l’élevage industriel. La critique est sous-jacente, jamais appuyée, il tente de concilier vegans et charcutier.
Je suis déjà pressée de lire les autres œuvres d’Orsenna, honnête homme, de très bonne compagnie.
MITTELEUROPA un mois à travers l’AUTRICHE, la HONGRIE et la CROATIE
A bord du ferry : ravitaillement de petites îles
La tempête,
La tempête a secoué le pin toute la nuit, lui arrachant des craquements inquiétants. Nous avons peu dormi. Nous regardons la mer avec inquiétude. Dans le creux de notre baie tranquille, abritée par la presqu’île, la surface de l’eau est toute creusée de vagues. Comment sera la pleine mer ?
Par hasard, j’ai justement retrouvé dans la poche de ma polaire le Mercalm du voyage en Auvergne et je l’ai rangé, bien accessible, dans le filet extérieur de mon sac à dos.
Embarquement
Sur le quai, plusieurs files de voitures attendent l’embarquement. Bien sûr, nous nous trompons de queue. C’est la foire d’empoigne, personne n’est capable de nous renseigner, finalement nous montons avant tout le monde dans le ferry, dépassant par la droite une imposante caravane tirée par une imposante berline immatriculée en Allemagne, sous l’œil furibard du conducteur et les vives protestations de sa femme.
A 8h10 nous avons choisi nos sièges, le départ est prévu pour 9h. J’ai donc le temps de chercher Le Monde et de boire un café. Je fais un tour au pas de course dans la citadelle, pas de Monde.
La traversée
A bord du ferry : croisière d’îles en îles
La traversée est un enchantement. Le vent a molli. Il souffle juste assez pour nous rafraîchir. Nous naviguons entre les îles allongées, certaines sont plus pelées, la plupart recouvertes d’une végétation très verte. Pins ou chênes verts? On ne distingue pas toujours. Les habitations sont rares. Il nous semble être dans un paradis d’îles désertes. J’avais craint la tempête et le soleil, je suis à l’ombre, tranquille et regarde défiler les voiliers.
Les petites îles
Notre ferry ravitaille trois petites îles : Olib, Silbaet Prémuda. Il est attendu à quai par des petites remorques attelées à de minuscules tracteurs qui montent sur le bateau et chargent des caisses d’eau minérales, de bière, de boissons diverses quelques caisses de tomates(on doit plus boire que manger dans ces îles !), Chaque fois les véhicules garés à la poupe doivent libérer le passage aux livraisons. Heureusement que nous sommes garées à l’avant de la cale. Le spectacle est divertissant. On imagine comme le bateau doit être attendu dans ces villages perdus .Des passagers descendent à pied, d’autres montent.
Arrivée à Mali Lošinj
Mali Losinj : port
Les six heures ont passé par enchantement. Nous parvenons à Mali Lošinj, jolie petite ville dans une rade étroite où stationnent de gros bateaux.
Il nous faut trouver une banque puis une agence de Tourisme. Là tout se complique. L’employé nous fait comprendre qu’il a peu de chambres. De plus nous souhaitons être en dehors de la ville près de la mer.
Il nous fait un plan, derrière l’aéroport, sur un chemin de terre dans les champs « poljé » rajoute-t-il.
« Tout est complet! »
Nous trouvons l’aéroport, de minuscules avions privés sont posés là, un hangar un bar perdu. Il n’y a même pas une cabine téléphonique. Nous nous engageons dans un chemin et sommes accueillies par une femme, la soixantaine, en maillot de bain qui sort d’une très vieille maison perdue et délabrée ? Elle est désolée : tout est complet.
Une cahute sans eau ni électricité
Pour nous dépanner, elle propose, au dessus de chez elle une cahute sans eau ni électricité et téléphone à son amie Ivana qui loue un appartement moderne près de la mer. Ivana doit venir nous chercher ci.
En attendant, on nous offre un verre d’eau et nous faisons la conversation en italien. La dame nous explique qu’ici c’est le calme « pace » avec la compagnie des chats du chien et des brebis. L’endroit est magnifique, la table est à l’ombre des grenades en fruit, d’un amandier. Autour, de l’herbe sèche, des oliviers, plus loin le maquis et le chemin qui mène à la plage. Je resterais bien ici, même sans confort.
L’appartement d’Ivana
Le mari d’Ivana arrive au volant d’un Alfa rouge, retour à la civilisation. L’appartement est luxueux, la cuisine grande et très bien équipée On arrive à la question des prix 85 DM, c’est raisonnable, mais tout se complique, elle ne prend pas de locataires pour 3 ou4 jours, une semaine c’est le minimum. Nous lui expliquons que nous ne pourrons pas rester aussi longtemps, elle reste ferme.
Il est passé six heures et nous n’avons toujours pas de gîte.
Nous poursuivons vers le nord. Nous sommes très mal accueillies dans un village de vacances.
Tout est complet(refrain)
Mali Losinj : un gîte idéal?
Nous repérons des chambres à louer. Ici pas d’écriteaux voyants, dans toutes les langues dépassant sur le bord de la route. Ici, on ne racole pas, on n’attend pas le client. Un discret panneau avec 4 lettres SOBE. Il faut rouler doucement pour les découvrir.
Nous frappons à la première porte : oui, il y a une chambre avec une salle de bains et usage de la cuisine. C’est très bien situé dans une maison ancienne, devant la maison, une table et des bancs sous une tonnelle. L’endroit est pittoresque, je vais sortir mes aquarelles. Nous déchargeons les valises, ravies. Je descends pour payer et là tout se complique. La dame m’a montré un panneau en Croate où le prix figurait : 92 kuna, maintenant c’est 120 parce que nous restons moins de 4 jours, j’essaie d’expliquer que nous resterons peut être plus longtemps si l’endroit nous plaît, mais elle ne comprend rien. Je prépare donc 240 kuna pour deux nuits. La dame fait deux tas de 120 kuna et m’explique en allemand rudimentaire que cette somme c’est pour une nuit seulement, 120 par personnes. Là, je me fâche, cette somme qui monte à chaque discussion m’agace. Jusqu’où vont-ils monter ? Nous descendons les valises.
Nezerine : 3 mâts
A l’agence de tourisme « Turist Biro » de Nézérine, on nous propose une chambre pour 260 kuna avec salle de bain à partager assez loin de la mer.
Nous dédaignons cette offre et continuons vers le nord.
A OsorDominique s’exclame « ici nous allons trouver ! » rien du tout, tout est complet. Il est 8heures passées, la situation devient critique .Les rayons du soleil traversent les murettes de pierre sèche, cela rappelle le Connemara, mais nous ne sommes pas d’humeur à faire de la photo.
Nous retournons à Nézérine avec le papier de l’agence et la trouille que la chambre ne soit plus disponible.
Enfin nous montons les bagages dans une chambre blanche toute entière occupée par un lit immense, une grande armoire en bois clair, genre chambre d’un hôtel un peu vieillot .Le balcon a une jolie vue. Nous n’avons pas l’usage de la cuisine, la dame sert des petits déjeuners payants.
Je tire les leçons de notre aventure, je me suis emballée trop vite au petit port ? Le prix était seulement de 120kuna avec l’usage de la cuisine et la salle de bain et il y avait surtout la belle tonnelle. La dame n’était pas une « voleuse ». Simplement, elle parlait trop mal l’allemand et moi je ne comprends pas le Croate. Les prix sont officiels, affichés, l’augmentation tout à fait légale.
Nous aurions gagné une soirée agréable, en plus de tout le reste.
En voyage, rester cool !
7
Nous avons dîné sur le bord de la mer à la nuit tombante, puis nous nous promenons dans le village. Juste en face de chez nous une belle maison à la façade rouge sombre arbore le lion de Venise sculpté au dessus du porche. Des ruelles en pente conduisent à une placette occupée par deux terrasses de café et un placier. Toutes les tables sont occupées. On se croirait en Italie. Sur le bord de mer, l’animation est encore plus grande : tout le monde déambule, le port est occupé par de gros bateaux. Les restaurants chics sont pleins.
Cette île est vraiment très différente de celles que nous avons vues dans la région de Zadar. Elle est ravissante. La moindre maison mérite une photographie, soit pour ses bougainvilliers, ses balcons ou ses vieilles tuiles romaines. Le tourisme est très « haut de gamme » : peu de campeurs, des yachts, pas de fast-food ou de supermarchés, de jolis restaurants de poisson, des pizzerias. Les touristes de l’Est, Tchèques, Polonais et Hongrois ont disparu, les Allemands sont plus discrets. Ici, les touristes sont Slovènes et Italiens. Ici tout le monde parle Italien. L’Italie est une garantie de bon goût, mais aussi de vie chère. Plus de saucisses immondes ni de pâtés horribles, au supermarché : du salami et du jambon cru. Plus d’indice non plus de conflit récent, des grosses voitures . Ile privilégiée, tourisme de longue date. Dommage que notre budget soit un peu serré pour y rester longtemps..
MITTELEUROPA : UN MOIS A TRAVERS L’AUTRICHE, LA HONGRIE ET LA CROATIE
Metro Karlsplatz (Otto Wagner)
Métro Karlsplatz, notre point de ralliement. Il fait un temps magnifique pour prendre des photos des pavillons du métro d’Otto Wagner, de la Karlskirche et du pavillon Sécession. En attendant l’ouverture du Pavillon, nous faisons un tour au Naschmarkt.
Pavillon Sécession
Pavillon Secession
Le Pavillon Sécession est très sobre avec seulement quelque ornements et surtout un dôme de feuilles dorées. Devant la porte, des topiaires dans des vasques bleues, posées sur de grosses tortues de bronze. La porte en bronze est très belle.
Pavillon Secession : entrée
Fresque de Klimt
Klimt : le Géant Typhée
La fresque de Beethoven de Klimt court sur les murs d’une vaste pièce rectangulaire. Des femmes transparentes volent allongées. Seule leur chevelure est colorée. Des plages dorées, en relief, font ressortir les cheveux peints et les vêtements colorés. Sur un autre mur, un singe énorme avec des ailes bleues et un corps de serpent, figure un monstre géant : Typhée avec ses trois filles les Gorgones menaçantes. Sur le troisième côté la fresque se termine par les chœurs de la IXème symphonie.
Klimt : fresque Beethoven
Installations d’art Contemporain
Deux expositions d’art contemporain : une installation d’un vidéaste dans une sorte de tunnel surélevé en Skaï avec des écrans de télévision : des gens friqués parlent, un verre à la main, une piscine,… aucun intérêt.
Encore une installation à l’étage supérieur : des vêtements sont pendus ou posés sur le sol, des dessins sont suspendus. Sur l’un d’eux la « gestion du bonheur » formulée comme un problème de robinets avec des débits, des fuites.. Sur une banderole toute l’histoire du XXème siècle est schématisée de façon très marxiste avec des flux de capitaux, des rouages, des entonnoirs (dépression) un réseau enserrant l’Europe figure le nazisme.
Klimt : choeurs de la 9ème en lévitation
Opéra
Nous allons à pied à l’Opéra qui fait meilleure figure sous le soleil. Ressemblance avec Garnier, en moins bien, et avec le palais Ferstel, renaissance Italienne.
Avec le déconfinement, les beaux jours, il me vient des envies de bouger.
Faire chauffer le Pass Navigo? Pas franchement une bonne idée, je n’ai pas d’employeur pour me faire une attestation, il faudrait jongler entre les heures de pointe pour prendre métro, bus ou RER.
Prendre la voiture? C’était si bien le ciel sans pollution, le calme. Doit-on revenir aux embouteillages du « monde d’avant »?
Le vélo est tendance – dit-on – on construit des pistes cyclables sanitaires que certains ont nommé coronapistes . Bravo!
signalétique très discrète
Mais pourquoi les cyclistes boudent-ils la tégéval qui est cyclable sur une partie de son parcours (il reste encore à terminer certains tronçons) . Cette après-midi elle était complètement vide. Pas un vélo, pas un piéton sur ce parcours qui doit à terme relier Créteil à Santeny en passant par Valenton, Limeil, Villecresne, Mandre-les-Roses. En un peu plus de 20 km on arrive à Brie-Comte Robert en empruntant le Chemin des Roses qui passe par Servon évitant la RN19 et ses camions. On peut aussi rejoindre à l’autre extrémité Saint Maur en prenant les coronapistes qui longent le TVM et ainsi rejoindre le RER A , ou longer la Marne.
carte tégéval
Pourquoi absolument personne sur cette piste?
Deux hypothèses :
La Première : personne ne sait qu’elle existe. En effet, elle est absente du plan de circulation des pistes cyclistes sanitaires qui est sur le site du département. Elle a une jolie signalétique vert pâle très discrète (très très discrète) que personne ne remarque.
La Seconde : elle est fermée. Au lieu d’être considéré comme un axe de circulation utile on l’a assimilée aux « parcs et jardins interdits pour cause de confinement ». Bien étrange cette contamination sur une piste complètement vide! mais voilà, le départ est sur la base de Loisir du Lac de Créteil!
Le muezzin nous réveille dans la nuit, j’attend le lever du jour. Avec le lever du soleil s’envolent les montgolfières dont le souffle arrive jusqu’à notre chambre. J’en compte ce matin une vingtaine.
6h30, tout le monde dort, sauf les chiens qui montent la garde et m’empêchent de sortir. Ils sont grands, hérissés, sales. Comme je force la sortie ils m’accompagnent.
Le Temple de Mérenptah est à une centaine de mètres. De la route, je pourrais observer le site l’entrée se trouve près de l’hôtel où nous avons vu le dromadaire samedi. Ici aussi les chiens hurlent contre mon escorte. Je redoute de me trouver au milieu d’une bataille canine et renonce à Merenptah. Je reviendrai quand l’hôtel sera ouvert et les chiens calmés.
Plus loin, un autre chantier de fouilles se trouve entre le temple de Merenptah et le Ramasseum. Des colosses semblent sortis de terre. Ils n’étaient pas là à notre dernier séjour en 2010. Un panneau indique temple de Touthmosis IV
Ramasseum au soleil levant
Sur la route de nombreux minibus me doublent. Déjà les touristes ? Non ! ce sont les ouvriers en gallabieh grise qui se rassemblent sur les chantiers archéologiques. De touriste, il n’y a que moi. Les occidentaux en jeans et gros appareils-photos sont les archéologues qui supervisent le chantier. On fouille beaucoup, c’est une des justifications de la destruction du village de Gournah et de la stérilisation de terres agricoles. L’archéologie me passionne mais je privilégie toujours les Egyptiens vivants à ceux qui sont morts il y a des milliers d’années. Après l’arrivée des ouvriers c’est celle de la police qui circulent en gros pick-up.
Ramasseum
Ramasseum Ramsès et palmier
Le gardien me demande mon ticket et le déchire. Si je veux revenir, il m’en faudra un neuf !
Autrefois on arrivait par les champs et on entrait sans payer.
Merci aux archéologues de l’IFAO qui ont pensé à faire de nombreux panneaux explicatifs détaillés en français !
Le Temple des millions d’années de Ramsès II a été nommé Ramasseum par Champollion en 1829. Dessiné en 1738 par Fréderic Norden puis pendant l’Expédition d’Egypte des Savants de Bonaparte ; Belzoni en 1816 « enleva » le buste de Ramsès II qui se trouve maintenant au British Museum. J’aime bien ces histoires de savants et d’aventuriers.
Le 1er pylône est bien ruiné, on peut distinguer les gravures de la Bataille de Qadesh. Devant l’entrée du 2ème pylône étaient assis Ramsès et sa mère Touy. Les débris de la tête du pharaon en granite rose reposent.
la tête de Ramsès brisé
Dans la cour péristyle, il y a deux portiques avec des piliers osiriques. Derrière la colonnade, on retrouve la Bataille de Qadesh, il reste encore des traces de couleur. Les soldats sont en rangs serrés, le cercle représente-t-il la forteresse ? on devine la traversée du fleuve. Sur le registre du bas : une dizaine de chars au- dessus : la mêlée avec des soldats à terre, l’un d’eux a reçu une flèche dans l’épaule. Surdimensionné : Ramsès sur son char, le cheval cabré, il bande son arc. J’ai cherché le lion trouvé à Abou Simbel mais pas ici.
Ramasseum : chapiteau
La salle hypostyle accueillait les liturgies marquant la relation entre le Pharaon et le dieu Amon sous sa forme Min. Les chapiteaux sont polychromes et forment un calendrier(selon les explications).
La petite Salle des Barques est la plus belle. Elle est en pente douce. J’avais oublié le plafond astronomique et l’arbre Persea
sous l’arbre Persea
Enfin, on arrive à la petite salle hypostyle à huit colonnes.
Comme à Medinet Habou à l’arrière du temple et sur les côtés un ensemble de ruines en briques crues sont étudiés par les archéologues qui ont trouvé des magasins, une « maison de vie » ou école du temple où les cours étaient donnés en plein air comme le témoignent les ostraca. Cuisines, boulangeries occupaient près de 30 salles où se trouvaient des moules à pain, des pots, des coupes, des graines de céréales et de lin, des particules végétales et des charbons de bois.
autour du Temple : constructions en brique crue
Le site résonne des outils des archéologues et des ouvriers du chantier : le plus souvent balais, brouettes et paniers de caoutchouc. Mais on entend aussi cogner les masses pour sculpter les moellons, et même des disqueuses qui découpent des dalles. On a mouillé la terre pour confectionner des briques de terre et de torchis.
Un archéologue a épinglé une grande feuille de papier sur une table à pique-nique pour un relevé des allées et des murets. On sent la vie bourdonner !
La Centrale Géothermique non loin de Reykjahlid se visite, en principe, ce matin elle est fermée. Dommage j’attendais beaucoup cette visite !
De longs tuyaux brillants convergent vers les installations ; soit vers la Centrale d’où s’échappe un panache soit vers de petits dômes colorés. A défaut de visite,
je recopie les panneaux du parking :
Pluviosité réduite :1.100m donc peu d’infiltrations
L’écosystème des sources géothermale : les micro-organismes Cyanidium caldarium vivent à 40 -50°C colorent en vert les sources, ce sont des algues rouges en dépit de leur couleur verte, on signale également les bactéries Archéa sont aussi signalées.
Krafla est un volcan dont l’histoire remonte à 200.000 ans et la caldeira à 100.000 ans. La chambre magmatique est profonde de 3.7 km ; ses produits donnent des champs de lave de petits cratères et peu de cendres ; bien qu’on le classe généralement « volcan rouge de type fissural » donc basaltique le panneau évoque des laves acides donnant des rhyolites ; comme quoi, les simplifications habituelles sont souvent abusives et ce n’est pas la première fois que je m’en aperçois depuis notre arrivée en Islande.
IDDP Iceland Deep Drilling Project : avait pour but un forage à 4500m mais il a été abandonné à 2100m en 2009 , encore une piste qui m’intéresse vivement à poursuivre sur Internet !
Stora Viti
Stora Viti
Stora Viti est un joli cratère contenant un lac turquoise qui s’est formé en 1724 ; on peut marcher sur le rebord du cratère mais aujourd’hui ce n’est pas vraiment plaisant sous la pluie, le sentier est très boueux et glissant. Le pire est de débarrasser les chaussures toutes engluées avec le canif.
Leirhnjükur
cratère fumant
Juste en face, part le sentier pour le tour de Leirhnjükur, d’abord gravillonné (cela fait plaisir après la gadoue) ensuite on a construit un chemin de planches. Ces planches sont une protection idéale pour éviter le piétinement, protégeant la flore fragile, et canalisant les touristes ; inconvénient, c’est glissant et même très glissant ; un tronçon de caillebotis est penché, et c’est la glissade. Mon coude heurte la tranche, je suis sonnée. Je me relève mais au moment de faire la photo de cratère fumant, impossible de soulever mon téléphone, impossible de commander mon bras – cassé !
A Reykjahlid il y a une « maison de santé » avec une infirmière, une pharmacie et un cabinet médical où le médecin consulte deux fois par semaine ; pour une radiographie il faut aller en ville à Akureyri à plus de 100 km. Je passe sur le trajet, pas du tourisme, on prend le raccourci par le tunnel payant. On a 3 heures pour s’acquitter du péage par INTERNET après le tarif est majoré. Impossible de régler autrement, si vous n’avez pas de 4G avec votre abonnement ou pas de smartphone, prenez la route gratuite. Cela m’occupera un moment pendant que je patiente aux urgences de l’hôpital.
Nous rentrons à l’hôtel avec un gros plâtre et le bras en écharpe. Aucune envie d’aller dîner au restaurant.