Départ de la balade : en face de l’île de l’Aber inaccessible à marée haute. En chemin nous sommes passées à côté d’une motte castrale et du four à chaux de Rozan. Sur l’île est signalé un oppidum et non loin, un menhir à Raguenez.
Rozan : îlot de l’Aber
Je suis le GR 34 me fiant au balisage et à la carte IGN. Il chemine au-dessus de la falaise. Je passe à côté d’un affleurement signalé sur le dépliant de la Maison des Minéraux : à Rozan, volcanisme sous- marin Ordovicien. Le sentier est très agréable. Il surplombe une petite plage bordée de galets : la Plage de Poul puis s’élève dans la pinède pour arriver à la Falaise de Guern (85 m).
Falaise du Guern
La mer turquoise vue à travers les troncs de pins et les roches blanches (Grès Armoricains) déchiquetées ressemble un peu aux paysages de calanques méditerranéennes. La Falaise de Guern est une zone protégée pour al faune et la flore. La descente dans la pinède est raide, encore une fois je me félicite d’avoir pris le bâton. La pluie annoncée a bien fini par tomber à la sortie du bois. Heureusement Dominique m’attendait à Trez Bihan un peu avant la fin de l’itinéraire prévu.
Falaise de Trez Bihan
Puisque je suis déjà bien mouillée pourquoi ne pas marcher dans l’eau le long de la plage de TRez Bellec ?
Déjeuner à la Crêperie du Presbytère au Fret. La terrasse est protégée par un plastique transparent ondulé comme de la tôle, des vitres protègent des vents du large. Malgré la pluie nous déjeunons en terrasse. Galette olivier : andouille, crème, chèvre, oignon, pour moi et Pêcheur saumon sauce aux herbes et à la crème. Crêpes marrons et caramel beurre salé. Excellent. 36€ avec un café et du vin blanc.
Camaret : Tour Vauban
Camaret tour Vauban
Avant d’entrer dans la Tour on peut observer le four à boulets : chauffés au rouge-cerise ils permettaient d’incendier un navire ennemi.
Dans la Tour, une reconstitution de la vie des soldats montre qu’ils vivaient dans un logement mal éclairé avec les volets fermés puisque les fenêtres n’avaient pas de vitres, le sol était garni de paille et tous dormaient dans un lit commun sur des planches.
Une salle est consacrée à Vauban (1633-1707) Ingénieur militaire, en 1668 commissaire général aux fortifications. Il a donné au Royaume une « ceinture de fer ».La Tour de Camaret fut édifiée dans le cadre de la guerre contre la Ligue d’Augsbourg (1688) qui a opposé le royaume de France à l’ensemble des princes européens.
En mai 1694, l’attaque de la Tour se prépare selon le plan anglais. 1080 hommes sont tués ou blessés. La toponymie a gardé le souvenir de cette bataille de Camaret avec le Rocher de la Mort Anglaise.
Deux tableaux dépeignant Camaret celle de Cottet (Musée d’Orsay et de Boudin (Musée de Quimper)
On voit des affiches des Allemands qui ont utilisé Vauban pour leur propagande du mur de l’Atlantique.
Le beau temps est revenu, je parcours la Plage de Kerloc’h qui se poursuit par la Plage deKersiguenou pour se terminer Plage du Goulien : encore une belle promenade dans l’eau. J’avais mis mon maillot mais il n’y a personne dans l’eau en dehors d’un homme sur son paddle et de 4 surfeurs. Je n’ai pas osé me risquer à nager seule. Aller et Retour 1h30 et environ 6 km !
Nous avons vu ces chapelles, cet hiver, fermées. Les Journées du Patrimoine sont l’occasion d’en découvrir l’intérieur. Nous avons passé une bonne partie de l’après-midi à une sorte de rallye d’une chapelle à l’autre.
En route d’abord pour Port Blanc
L’estran est découvert à marée basse. Il se déroule une course à pied : Le Trail de l’Estran sous le patronage du Télégramme de Brest. Les coureurs passent par petits paquets, groupes d’amis ou en famille. Une voiture s’arrêt « Vas-y Papa » . Je voulais justement emprunter leur parcours. pas de problème, le commissaire de la course m’engage à marcher : » Au moins vous aurez le temps de profiter du paysage » . Trois dames de mon âge me demandent : « vous avez vu les coureurs? » moi :« oui devant! » – « bien sûr devant! » rigolent les coureuses qui n’ont aucune prétention de battre des records mais plutôt de finir le parcours. Ils courent sur le sable puis sur les galets, enfin sur les rochers. Comme c’est peu confortable en sandales je monte sur la digue où se trouve le GR 34
Premier pique-nique : crevettes grises, nos préférées.
L’après midi est dédié aux chapelles ouvertes exceptionnellement aujourd’hui.
Chapelle Notre Dame de Port Blanc
la chapelle est fleurie comme pour un mariage
Bien cachée à l’écart du village, son toit à deux pans surgit de la pelouse, on la croirait enterrée. Elle est très ancienne. Au XIIIème il y avait là une tour de guet. Pour l’occasion des Journées du Patrimoine, on a décoré la chapelle avec de grosses têtes d’hortensias bleus comme pour un mariage. Deux belles maquettes de voiliers(sans doute des ex-votos) pendent du plafond. Dans un coin la chaire à prêcher est peinte avec un décor floral.
Chapelle de Saint Gonval
Chapelle et tumulus de Tossen
Sur la route de Buguélés. c’est une chapelle toute simple rectangulaire de petite taille, moderne (1914-1915). Elle est décorée de statues anciennes en bois.
A proximité de la chapelle ; un alignement de dalles de granite en cercle : reste du tumulus de Tossen du néolithique moyen (2300 av. J.C.). ces pierres entouraient la base d’une colline artificielle de 10 m de haut?
Saint Nicolas de Buguélés
Construite au Moyen Age, elle fut gravement endommagée au XVIème siècle et rebâtie à cette époque. L’aménagement intérieur le plus remarquable est un balustre (1649) séparant le chœur de la nef. le bois est gravé d’une inscription.
Une dame et une petite fille m’accueillent gentiment et me donnent l’historique de la chapelle sur une feuille dactylographiée. La petite fille est toute fière de m’annoncer que c’est sont arrière-arrière-grand-père qui a réalisé la maquette de bateau suspendue.
Saint Gonéry de Plougrescant
Le curieux cloché cassé de Saint Gonéry
le clocher de bois recouvert de plomb penche curieusement. L’enclos paroissial a une belle chaire à prêcher extérieure?
J’ai la chance d’assister à une visite guidée. Le conférencier détaille les fresques du plafond de bois peint au 15ème/16ème siècle et restaurées avec des couleurs très vives.
Adam et Eve au Paradis avant la Chute
Sur me registre du haut est figurée la Genèse. Adam et Eve, au Paradis nus sont curieusement couverts de feuilles sur une sorte de collant. Après la Chute, ils trouvent des outils : une houe pour travailler la terre et une herminette pour construire une maison. Eve a une quenouille pour filer. Sur trois tableaux on constate l’amélioration de la maison et des habits. naissance de Caïn puis celle d’Abel, Caïn est déjà jaloux et se cache derrière un pilier.
Résurrection de Lazare
Le registre inférieur relate les scènes de la vie du Christ ; Résurrection de Lazare, la Cène et la Trahison de Judas?
la Cène
Le grand tombeau de pierres est celui de l’évêque Halesgoet.
Plougrescant
Il fait si beau que nous n’avons pas envie de rentrer. Arrêt à Porz Scaff. je suis le sentier côtier jusqu’au site du Gouffre parmi des rochers spectaculaires.
Appelé Panthéon mégalithique par Malraux, le cairn de Barnenez a bien failli disparaitre en 1955. Un entrepreneur avait acquis le terrain pour exploiter le cairn comme carrière. Le site est inscrit aux monuments historiques depuis un siècle, il n’était cependant pas classé. Quand les ouvriers ont atteint les chambres funéraires, ils ont hésité, en ont parlé dans un restaurant. Le bruit s’est répandu atteignant les oreilles d’un journaliste de Ouest-France. L’entrepreneur indélicat fut condamné à payer la restauration du site. Les archéologues commencèrent alors une campagne et fouillèrent les couloirs. Quelques rares objets donnèrent des datations au C14 : quelques tessons de céramiques et un petit poignard de cuivre. La rareté des objets tient à la nature acide du sol granitique attaquant la matière organique et aussi probablement à la réutilisation du site, donc à des pillages. On n’a retrouvé que 20g de squelette.
les deux cairns superposés
4700-4500 avant J.C pour un premier cairn construit majoritairement en dolérite
4300 av J.C. pour un second adossé au premier plus granitique.
Comment les hommes ont-ils apporté tous ces matériaux ? Ils ont trouvé la dolérite sur place, en revanche les carrières de granite étaient plus éloignées : sur l’île Stierec à 1.3km, jusqu’à l’emplacement actuel de Saint Samson. A l’époque, le niveau de la mer était plus bas et la baie de Morlaix était une plaine. La domestication des animaux n’était pas encore faite : les hommes du Néolithique se sédentarisaient, connaissaient l’élevage, mangeaient les animaux mais ne les faisaient pas travailler. On suppose que les blocs étaient placés sur des rondins et tirés par les hommes, puis débités sur places.
Entrée du couloir qui mène à la chambre
11 couloirs menant à une chambre funéraire ronde s’ouvraient face à la baie. Ils furent recouverts d’une énorme quantité de pierres formant des gradins. La guide a comparé cette construction à degrés à la pyramide de Saqqarah. Un seul couloir, le couloir C est ouvert aux visiteurs. C’est celui qui a le plafond le plus haut, les autres de 80cm maximum auraient contraint les touristes à ramper. On les a également fermés pour préserver les gravures.
Il s’agit donc qu’une nécropole. Yves Coppens propose une autre hypothèse : Barnenez serait bien un lieu d’inhumation mais aussi un lieu de pouvoir : le monument de grande taille se voit de loin. Cette hypothèse me rappelle la fonction de certains nuraghe que nous avons visités en Sardaigne, bien que la datation ne soit pas comparable, ni la fonction. Le cairn correspondrait plutôt aux Tombes de Géants. Tombes collectives ou tombes réservées à une certaine élite ? L’absence d’ossement ne permet pas d’avoir des certitudes.
Les chambres funéraires ne sont pas toutes identiques : certaines rappellent un dolmen ou une allée couverte avec des mégalithes, d’autres sont couvertes de fausses coupoles, genre de tholos. La guide nous montre la technique de l’encorbellement qui a été mise en œuvre pour construire la coupole, utilisant des dalles plates et les superposant en laissant dépasser celle du dessous qui supporte la masse.
En plus de l’intérêt historique, le monument s’inscrit dans un paysage magnifique sur une presqu’île entre Carantec et ses îles portant le Château du Taureau, un phare, l’île Stierec et vers le nord-est, Saint Samson et plus loin Plougasnou. Avec la journée radieuse, nous profitons de la vue.
Autour du cairn est exposée l’œuvre commune de deux artistes : un photographe Daniel Challe et un graveur Pierre Collin. Le photographe utilisait une chambre noire en bois comme les anciens photographes du 19ème siècle, des plaques argentiques. Le piqué des photos est exceptionnel. Le graveur met en scène le monument et le photographe. Il grave à l’eau-forte puis utilise le pinceau, combinant la lenteur de la gravure à la rapidité du lavis avant que l’encre ne sèche. Cette notion du temps s’inscrit en face du monument comme un marqueur du temps historique.
Après la visite j’avais prévu de faire le tour de la péninsule sur le GR. Nous sommes restées jusqu’à 11h30 au cairn et il ne reste pas assez de temps avant le pique-nique. Je descend chercher le point de vue à la Pointe de Barnenez, trouve le GR et remonte à regrets, la promenade semble superbe.
Nous trouvons un banc au dessus de la plage de Saint Samson pour déjeuner et je suis le GR34 vers Terenez.
nous rentrons tôt parce que j’ai envie d’essayer l’aquabike à la piscine de Rocroum puisque qu’une activité est comprise dans le billet d’entrée (15€). Mauvais plan : il aurait fallu s’inscrire à l’avance ; il n’y a que 9 vélos et ils sont réservés. De mauvaise grâce je quitte la piscine de natation pour rejoindre l’autre bassin avec ses bulles, ses jets et les nombreux enfants. Pour nager il faut contourner les baigneurs, éviter ce père de famille qui porte un enfant sur ses épaules et qui tire l’autre, ne pas se cogner dans la petite fille flottant avec deux frites l’enserrant tandis que son grand frère, très fier la suit partout. Il y a beaucoup plus de monde que la semaine dernière. Même pour la douche il faut faire la queue.
Premier jour de franc soleil. Une promenade en bord de mer s’impose.
L’office du tourisme de Plouescat et Cléder, a publié une brochure décrivant le parcours du sentier côtier, en 9 promenades, mises bout à bout les n° 4 (4km)et la N° 3 ( 6.2km).
Ecume et vent
A Cleder, difficile de trouver le Port de Polennou (départ de la 4) , au hasard, nous arrivons à Croac’h Zu ajoutant un bon kilomètre, sinon plus, mais aussi des rochers spectaculaires. Comme la mer est haute, sous le soleil, les vagues sont éblouissantes. Le vent tire vers le large l’écume de la lame qui vient de se brises sur un rocher.
Four à goémon
Je passe devant plusieurs fours à goémon :minces tranchées bordées de dalles plates. Sans explication, j’aurais pensé à des vestiges préhistoriques. D’autant plus qu’un fin et haut menhir se dresse non loin du rivage.
Autre curiosité : les Maisons de Garde des Amiets et de Lavillo, édifiées en 1744 pour émettre des signaux en cas de navires ennemis, ils n’abritaient que 3 ou 4 guetteurs. Il reste une très belle cheminée. Ces maisonnettes sont très bien situées sur des pointes et s’intègrent dans le décor de chaos rocheux. Après Poulfoën je passe devant des « rochers atypiques » isolés. J’ai cherché sans la trouver la fontaine de Saint Eden. Une belle maison est construite non loin et sur la côte et le entier côtier est dérivé vers l’intérieur sur une route goudronnée dans les maisons du petit village de Menfig construit de très belles maisons de pierre. L’une d’elle a un beau puits dans son jardin.
Menfig ne favorise guère les randonneurs : le GR court sur la route. Mais il y a des bancs de granite pour observer les rochers et les vagues. C’est là que nous mangeons notre salade de pommes de terre, thon anchois et olives avec un kouing amann pour dessert.
A Porsguen, considérant que j’ai assez marché, nous rentrons profiter du soleil sur les chaises longues sous notre pommier.
La météo nous a promis une journée ensoleillée, pour une journée de randonnée après une journée pluvieuses de correction de copies, hier.
Au carrefour « des oignons » sur la route de Morlaix , D10 traversant Sibiril, Plougoulm, Cleder et Plouescat pour rejoindre la baie de Kernic sur un point noté char à voile.
Dès que je découvre le sentier, de mauvais souvenirs me reviennent. Je m’y suis bien enlisée et trempée en prenant des « raccourcis » dans les salicornes et autres halophytes. Surtout ne pas céder à la tentation . Ne pas quitter d’un cm le GR même si des traces de pas ou de pneus de vélo m’appellent sur l’estran. Le GR court sur une digue surélevée et herbue. Au bout de cinq minutes j’ai les pieds trempés ainsi que le bas du pantalon. Il faut regarder où je mets les pieds, cela glisse terriblement. Lot de consolation : 3 très belles aigrettes s’envolent du ruisseau sous la digue. Elles sont tout près alors qu’il est difficile d’approcher ces oiseaux farouches. A peine 1kilomètre pour arriver à la route au niveau du casino mais cela semble très long. L’arrivée n’est pas plus engageante : des chiens tout proches et très gros, aboient furieusement. Ensuite le GR24 suit la route, encore dans l’herbe sur une levée qui surplombe l’anse. Un très beau bâtiment Brittania m’oblige au détour, il faut marcher sur la D10 très passante.
Dune de Keremma
Le long cordon dunaire de Keremma ferme presque la baie. Le GR traverse le parking du camping Ode Vaz . De là, une route conduit à la dune. Des panneaux conseillent de ne pas quitter le chemin balisé « la dune est fragile, reconstitution d’une dune grise ». Disciplinée je marche sur le parcours balisé sur une herbe très fine rase ou sur une mousse épaisse. C’est doux, très vert. Mais on ne voit pas la mer ! Est-ce marée haute ou basse mer ? Je n’en ai aucune idée. Si au moins l’itinéraire suivait la crête ! Mais « la dune est fragile ! ». Au bout de deux km environ, je me lasse et grimpe la dune pour descendre sur la plage. Je quitte chaussures et chaussettes trempées et marche avec grand plaisir sur le sable fin souple et bien tassé jusqu’à une pointe rocheuse, avec deux rochers ressemblant à deux doigts faisant le V de la victoire. Plus loin dans les rochers des pêcheurs à pied grattouillent.
Ce serait un bel endroit pour pique-niquer mais nous préférons la Maison des Dunes pensant y trouver des tables. Je remonte en voiture, et nous dépassons la Maison des Dunes et nous retrouvons au village de Goulven. La Grève de Goulven ressemble un peu à l’anse de Kernic, à marée basse l’eau est très loin, l’estran brille avec de la vase, pas de sable pour déjeuner. Nous poursuivons jusqu’à Plounéour-Trez quiest un charmant village avec son église enclose avec ses deux ossuaire, le monument aux morts, et la grande Mairie aux volets bleus. Je descends visiter l’église (19ème) rien d’extraordinaire, c’est l’ensemble qui est harmonieux, pittoresque, tranquille et si breton.
Sur le chemin du retour, nous nous arrêtons à la Maison des dunes – fermée. Je parcours le GR dans la dune, là où j’étais sur la plage, et sur la plage là où j’étais sur la dune. La chapelle Saint Guevroc est très simple, assez grande, précédée d’une sorte de stèle cylindrique, très simple sur laquelle on devine un homme, peut être le Christ.
Sur la plage, les promeneurs sont nombreux, familles avec souvent des chiens, des équipements de pêcheurs, cannes et épuisettes…
9h30, sous un pâle soleil, je prends le chemin balisé boucle léonarde qui suit de petites routes tranquilles entre les maisons et les champs de choux et traverse la voie ferrée. Je découvre un quartier très tranquille et encore agricole de Roscoff. Arrivée sur la Grande Grève, je n’ai pas encore rencontré une seule voiture. Le long de la route, le bas-côté est planté de toutes sortes de géraniums et pélargoniums ainsi que d’herbes connues ou exotiques étiquetée comme dans un jardin botanique.
Le sentier côtier longe la plage, s’en écarte pour traverser le Creach André – hameau composé de très belles maisons – rejoint une nouvelle plage à Kersaliou. La marée est basse, l’estran est couvert de goémon et de laminaires. J’assiste aux ébats de deux bergeronnettes amoureuses qui font du vol stationnaire. Plus loin, on taille les haies, avec un énorme tracteur et une barre de coupe fixé sur un bras mécanique. Les thuyas, les romarins et les éléanus portent des blessures qui me font mal pour eux.Sur les quais de Saint Pol de Léon, le long de la baie presque fermée par l’îlot Sainte Anneet le Centre Nautique, je rencontre de nombreux joggers. Le soleil est maintenant chaud.
La promenade très agréablequand le GR longe les grands murs du château de Kernevez et que le bitume laisse place à une allée sablée plus souple sous les pieds. Une étroite digue enjambe le ruisseau. Les bandes rouge et blanches du GR s’agrémentent ici d’une coquille Saint Jacques bleue ou jaune. Sur le bord de l’eau ou abrité par une haie vive, sur le bord des champs de choux ou d’artichauts jusqu’à la pointe Saint Jean – où un cartel émaillé rappelle qu’autrefois les Templiers avaient construit un établissement et que sur la pointe on a retrouvé les fondations de la chapelle Saint Jean.
Après cette pointe le trajet est plus compliqué, le GR tortille dans les choux. Je pourrais peut être me faire des raccourcis sur les petites routes mais je perdrais les traces de GR au risque de me perdre complètement. Je suis scrupuleusement les balises quoique le parcours me paraisse très long et aberrant. Il rejoint une petite route pour la quitter et contourner une maison, découvrir une fontaine. J’avais estimé une demi-heure entre la Pointe Saint Jean et le Pont, il m’en faudra une bonne heure au pas de marche forcée. Je n’ai plus trop de goût à la promenade.
Pique-nique à Carantec sur la plage des Kelenn. De là le sentier contourne une pointe, je découvre deux belles plages échancrées et à l’arrière de magnifiques maisons de pierre aux toits de lauzes aux fenêtres surmontées de pyramides sous de beaux pins maritimes, l’un d’eux est immense. Au sommet de la nouvelle pointe la vue est saisissante sur le château du Taureau: un premier château date de 1542. Vauban visita d’abord l’îlot en 1689 et le fort fut achevé en 1745.En 1871 le dernier prisonnier Auguste Blanqui quitta le fort. En l’an 2000 on a entrepris de le restaurer. J’aurais bien aimé le visiter mais les visites s’arrêtent en septembre. Ur un autre îlot est installé un phare et une autre construction sur un troisième
château du taureau
Nous avions choisi de retourner à Roscoff pour profiter de la magnifique piscine du centre de thalassothérapie de Rockroum. C’est une thalassothérapie de bien-être et non pas médicalisée. Nous espérions trouver un kiné pour des soins prescrits par le médecin mais ce n’est pas possible. En revanche, l’accès à la piscine est libre pour les non-curistes au prix de 15€ (ou 130€ le carnet de 10 entrées).
A 17h précise je suis prête à profiter du bassin d’eau de mer chauffée ouvert sur la baie de Laber. C’est un vrai plaisir de flotter dans l’eau de mer qui porte bien mieux que l’eau de la piscine. Pas d’odeurs de chlore, celle des algues ; malheureusement le plaisir de nager ne dure que 30 minutes. Un cours d’aquagym se déroule dans la piscine de natation. Tout le monde se retrouve dans la piscine à bulles et jets. Si j’avais compris que le cours d’aquagym était compris dans le ticket d’entrée je serais restée. Je rejoins donc les familles avec enfants qui nagent sur de grandes frites. Au bout d’une demi-heure je me lasse et reste un moment dans le jacuzzi (intérieur – je n’ai pas osé le jacuzzi extérieur).
Pour notre dernier jour en Bretagne, par beau temps. Je commence ma promenade sur la digue que surplombe une étendue herbeuse très plate séparée de la mer par un long cordon dunaire. De nombreux oiseaux s’y attardent. En cherchant les jumelles je me rends compte que je n’ai plus mon appareil photo. Téléphone ! Il a glissé à mes pieds dans la voiture. Histoires de maisons
Le sentier n’est pas balisé du tout. Je demande mon chemin à un couple âgé. Le monsieur tient absolument à me raconter l’histoire d’une maison ensablée sur le cordon littoral qui ne me passionne pas. Il fait aussi allusion à de très belles maisons sur le bord de la route, un phalanstère, cela m’intéresserait davantage mais il ne s’étend pas sur le sujet.
Ne trouvant pas le chemin je marche sur la crête des dunes avec quelques remords, le piétinement des oyats est normalement interdit, c’est très mauvais pour la dune. Mais ici, il y a de nombreux sentiers et aucun n’est balisé. Arrivée à un parking, je préfère continuer sur la belle plage de sable. Artichaut surprise!
artichaut surprise
D m’annonce une surprise. C’est une surprise volumineuse ! J’ouvre la boîte et je découvre un artichaut cuit. On a découpé la pointe et évidé le cœur en enlevant le foin. Au dessus du cœur, un œuf poché noyé dans de la crème fraîche parfumée à l’échalote et au vinaigre. C’est inattendu et délicieux. J’ai tellement vu d’artichauts pendant mes balades que cela aurait été dommage de quitter la Bretagne sans en manger un.
granite
Avant de rentrer au collège il me faut aussi rapporter des échantillons de granite pour mes collections. Comme je n’ai plus de marteau de géologue ni de masse, je choisis une solution de facilité et m’adresse à un marbrier qui découpe des plaques de granite. Samedi, les ouvriers ne travaillent pas,l’ancien patron à la retraite joue le rôle du gardien. Il est ravi de nous faire visiter ses stocks et il est très généreux. Nous repartons les bras chargés de morceaux de granite et migmatites de toutes les provenances même de l’Inde !
Journée de Révisions. Je recommence la plus belle promenade de Saint Jacques à Kervaliou.
Au centre Thalado : séance microscopie.
Après avoir fait un prélèvement sur l’estacade, l’animateur commente ce qu’on voit sous lame et lamelle. Il a un microscope magnifique. Un caméscope numérique est installé sur des bagues sur un oculaire. Un vidéo projecteur relié à un ordinateur portable projette sur un écran de très belles images.
diatomée navicula MEB
Peu de diatomées, seulement quelques naviculas se déplacent entre les débris organiques. On pourrait les confondre avec des animaux tellement elles sont mobiles. L’hiver les algues sont moins nombreuses. En théorie plus d’espèces sont visibles. J’espérais voir des dinoflagellés ou le terrible alexandrium toxique. Mais non !
Coucher du soleil à la piscine
Le coucher de soleil est somptueux vu de la piscine du Centre Rockroum. Des voiles pourpres se déchirent sur les lueurs orangées derrière la presqu’île de Penharidy. les grands pins et les cyprès se détachent à contre jour. Dans l’eau nous retrouvons les mêmes gens que l’autre jour. Des curistes sans doute.
Sous un ciel bien maussade, équipée, de ma cape, je quitte le gîte par le chemin creux. Sous la pluie je marche sur la plage jusqu’à Santec. Le sentier remonte dans les champs de carottes. Les laitues sont coiffées de curieuses cloches de plastique blanc. Cela change des choux fleurs ! Comme le GR s’éloigne du rivage, je médite sur la loi Littoral. Contourner une vieille maison bretonne, passe encore ! Mais quand il s’agit d’un terrain occupé par une caravane – sans la caravane – cela devient agaçant. D m’attend à Dossen.
Quand sème t on les choux fleurs?
Le soleil a dispersé les nuages, il fait un peu frais pour déjeuner sur la table extérieure. C’eut été dommage pour les filets de vieille. La dame du gîte passe quand nous en sommes au caféen prenant le café. Je peux la bombarde de questions :
La plus simple :- « Quand sème t on les choux fleurs ?
– on ne les sème pas, on repique les plants qu’un pépiniériste fait dans des pastilles de tourbe. Selon les variétés, on récolte toute l’année »
La dame nous livre les informations en vrac, j’ai du mal à retranscrire.
artichauts
les serres :
« les serres ? » Autrefois ils cultivaient des fleurs. Les jeunes, en reprenant l’exploitation des parents n’ont pas voulu continuer cette culture trop exigeante en main d’œuvre. Maintenant il y pousse des pommes de terre qui seront prêtes en février, les premières. Petites pommes de terre nouvelles primeur, de luxe. Ils arrosent les pommes de terre. L’arrosage n’est pas nécessaire pour la plante mais pour empêcher la salinisation du sol. Pourtant nous sommes perchés sur une butte.
mini-choux (les clés donnent l'échelle)
Irrigation
En ce moment, un gros engin creuse une tranchée pour installer un gros tuyau qui permettra d’irriguer les champs. Cette année, année de sécheresse, ils ont eu du souci pour irriguer. L’eau d’irrigation est très contrôlée bactériologiquement. Ils possèdent leur propre forage.
Parlons tomates
Les tomates sont cultivées « hors-sol » et en « lutte intégrée -pratiquement bio » – dit-elle – « D’ailleurs, nous sommes presque bio, nous n’utilisons presque plus de pesticides, sauf pour les pucerons » . La présence de pucerons est inconcevable dans des salades en sachets.
Artichauts
Les artichauts nécessitent beaucoup de travail. Il faut arracher les drageons et ne laisser qu’un seul pied au m2. Ils en font moins. D’ailleurs cela se vend moins bien. « Cela fait des feuilles dans la poubelle » Je m’étonne de cet argument. C’est qu’il faut penser à tout ! « On pourrait produire n’importe quoi selon le désir des consommateurs » tant les agronomes travaillent dans les nombreux instituts phytosanitaires, de sélection… installés dans les environs de Roscoff ?
Hangars du Prince
mini-légumes-prêts à partir
Une autre spécialité de la région : les mini légumes. La dame nous recommande de visiter l’usine de conditionnement de Saint Pol de Léon. Ce que nous faisons. Nous trouvons les hangars Prince de Bretagne à l’entrée de Saint Pol de Léon. Mais on ne voit rien du tout. Des transpalettes circulent à une vitesse folle et déplacent des piles de cartons et de cagettes. Les variétés de tomates sont nombreuses. Nous sommes loin de la campagne !
Piscine de luxe
A 17h, le centre de Thalasso ouvre ses portes aux baigneurs de la piscine. Très peu de cabines dans les vestiaires. On entre au compte goutte. Les deux belles piscines sont carrelées avec goût, les grandes baies vitrées s’ouvrent sur la baie. Les goélands planent très près. L’eau est à 32°C. L’éclairage est très doux. Associés à l’ambiance des piscines, en général, une mauvaise acoustique amplifie les cris des enfants et les bousculades. Ici, rien de semblable. Thalasso est synonyme de cure de luxe. Point de massages ni d’enveloppements pour nous. Cela coûte une fortune et je ne crois pas que cela nous plairait. Mais l’ambiance soin et luxe règne sur les piscines. Je peux donc nager calmement, faire mes bassins sur le dos sans être dérangée. Point de sportif non plus. Le public est varié. Tous les âges se côtoient. Chacun a payé 10€ pour être au calme. Dans le deuxième bassin, toutes sortes de bulles, de courants, de cascades, comme dans un jacuzzi géant, nous paressons longuement.
CARNET DU MONT SAINT MICHEL A SAINT MALO et aujourd’hui un peu plus à l’ouest
Paramé
Saint Malo à marée haute vu de Paramé
On nous avait dit :
– « par grandes marées, il faut aller à Paramé ! »
Pleine mer : 9h30,
à 9h33, nous sommes sur la digue.
Pas un souffle de vent, la mer émeraude lèche le ciment. Deux chinois font une sorte de gym douce avec France Musique devant des affiches dénonçant la répression contre la secte Fuong en Chine.
Nous ne résistons pas à ‘envie de voir les murs de Saint Malo baignés par la mer.
Barrage de la Rance
A 70km/h on ne se rend pas compte que la route en traversant la Rance sur le barrage, passe sur une merveille de technologie en matière d’énergies renouvelables : l’usine marée-motrice. La file de voitures est immobilisée : le pont s’est levé pour laisser passer des voiliers.
J’en profite pour descendre et marcher. Des tourbillons se forment devant les turbines. Une mouette semble prise dans le vortex. Je m’inquiète : va-t-elle être avalée dans le barrage : Non !elle a l’air de s’amuser quand elle atteint le centre elle retourne au bord.
EDF a installé une salle de démonstration dans le barrage à l’extrémité de celui-ci côté Dinard. C’est une très belle salle d’exposition : on peut voir la flore et la faune, les oiseaux de la Rance, les poissons de la baie, des maquettes de barrages et des audiovisuels…et même des visites guidées. Mais nous sommes pressées, le programme de la journée est copieux.
Villas de la Vicomté
Nous voulons voir les belles villas de la Vicomté à Dinard. Les maisons sont toutes de granite, de style 1900 dans des parcs verdoyants. Vers le centre ville la circulation bouchonne à cause du marché.
Saint Lunaire
La vieille église romane de saint Lunaire
Deux sites remarquables à saint Lunaire : une très jolie église romane au toit d’ardoises, qui contient cinq gisants de pierre et le sarcophage de Saint Lunaire curieusement porté par quatre personnages.
De là nous allons voir la Pointe du Décollé, nom évoquant la fente qu’ aurait porté Saint Lunaire avec son épée, voulant fendre le brouillard. C’est une pointe rocheuse occupée par un restaurant et une boite de nuit à l’extrémité d’un quartier de très belles villas 1900. Nous cherchons le « manoir écossais » et la « villa coloniale » que signale notre guide.
Sentier côtier de Saint Lunaire à Saint Briac
Après avoir traversé le quartier des belles villas, je descends sur la plage deLongchamp, belle plage de sable assez animée aujourd’hui samedi. A l’extrémité, un escalier conduit au sentier des douaniers caché dans un bosquet d’éléanus qu’on est en train de tailler avec une très grande scie mécanique. Je piétine des rameaux odorants. Le sentier contourne la Pointe de la Garde-Guérin, truffée de blockhaus, lande très sauvage de fougères déjà brunies ; coincé entre un golfe très vert et magnifique et les piquets de bois qui protègent la dune qui borde la plage de la Hue, il part ensuite vers la pointe de la Haye où se poursuit le parcours de golf.
Pique-nique à Saint Briac
piquenique à saint Briac et pont sur le Fremur
Les crevettes que le propriétaire du gîte nous a offertes, pêchées d’hier après midi, cuites juste après la pêche, petits bouquets roses minuscules sont délicieux. Le soleil fait son apparition, la plage est très calme, de nombreux bateaux reposent sur le flanc à marée basse. Un peu plus loin se profile le pont sur le Frémur. Avant de monter en voiture nous découvrons que, juste derrière le petit port où nous avons déjeuné, il y avait une plage charmante bordée de cabines de bois de style désuet. De nombreux rochers forment des îlets et îlots. A marée basse pendant les marées de fort coefficient toute une armée de pêcheurs à pied s’est déployée avec râteau, pelles binette, filets à crevettes. Près des cabines des familles se sont installées. Animation de vacances !
Comme le GR quitte le rivage et s’engage dans les rues de Saint Briac et de Lancieux je remonte en voiture. Curiosité signalée à Lancieux, un clocher d’une église disparue et un moulin à vent.
GR de la plage de Sieu à la Baie de Beaussais
Sur la plage de Sieu découverte jusqu’aux rochers et presque jusqu’à la Pointe de Saint Jacut qu’on atteindrait aujourd’hui à pieds secs, je n’ai pas envie de monter sur le sentier côtier. Je surveille qu’il se trouve bien en vue sur la falaise. Et je marche à ses pieds sur le sable mouillé entre les rochers couverts de grosses moules. Encouragée par tous les pêcheurs à pieds je longe le rivage, un peu inquiète : comment vais-je monter ? La falaise s’abaisse : une femme et ses deux filles s’installent. J’ai envie de lui demander si le sentier côtier est accessible mais quand j’arrive près d’elle, je la trouve plongée en méditation ses mains retournées paumes vers le ciel gracieusement, les petites filles jouent sur les rochers mais elles sont trop petites pour me renseigner.
Sur le sentier au dessus de la Plage de Briantais, il y a foule, un groupe de randonneurs mais aussi des joggers, le site du Tertre de Colieu a de belles dunes protégées par des palissades et des fils de fer. Il faut attacher les chiens et ne pas quitter les parcours aménagés. Ensuite la dune s’abaisse, la plage se termine en un pré salé où sont creusées des mares avec des cabanes d’affût pour les chasseurs de gibier d’eau. Le GR a disparu, comme je m’inquiète un peu je vois des marques rouge et blanches : pas de chemin et pourtant je suis bien sur l’itinéraire. Le topoguide prévient que « le sentier suit le fond de la baie de Lancieux à la limite du schorre sur la digue qui protège le polder. » La digue est bien là, mais il est impossible de marcher dessus, l’herbe est très haute, des buissons d’épineux et des tamaris barrent la route. C’est plus facile de marcher sur les salicornes dans la boue. La pluie, les grandes marées et les chevaux ont rendu impraticable le chemin très glissant et boueux.
Je vois les voitures filer un peu plus loin mais chaque fois que j’avance, j’ai l’impression qu’elles s’éloignent ; Un petit pont de bois a été construit pour passer un ruisseau : deux flèches de bois confirment que je suis bien sur l’itinéraire mais c’est interminable. Enfin, le sentier franchit la digue et je me retrouve dans un pré avec des vaches normandes. La marche devient plus facile et enfin j’atteins la route !
Plancoët
Plancoët dans les Mémoires d’Outre-Tombe :
« En sortant du sein de ma mère, je subis mon premier exil ; on me relégua à Plancoët, joli village entre Dinan, saint Malo et Lamballe…. »
« Ma nourrice se trouva stérile…une autre chrétienne me prit en son sein. elle me voua à la patronne du hameau, Notre-Dame-de Nazareth et lui promit que je porterai en son honneur le bleu et le blanc jusqu’à l’âge de sept ans … »
Nous avons cherché, la maison de la nourrice de Chateaubriand– pas très efficacement, je le confesse, nous étions fatiguées – dans la petite ville fleurie et avec encore moins de succès le chateau de Monchoix. Dommage!