j’ai appris le décès du compositeur par les statistiques de mon propre blog qui ont grimpé en flèche.
En revanche, la télévision a été avare en hommages et en rediffusions.
J’imaginais qu’on programmerait à la télévision au moins Zorba avec le mémorable sirtaki, ou Zoccasion de rappeler que Theodorakis n’était pas qu’un musicien mais aussi un militant, de rappeler l’affaire Lambrakis.
Moins « grand public » mais toujours accessible, Nous sommes deux, nous sommes troisque Moustaki a chanté en français et qui me fait encore hérisser les poils sur les bras. Quant à ses magnifiques oratorios, Mauthausen, Le Canto General d’après Neruda, Axion Esti d‘Elytis . Ces productions ont connu un vif succès, pas seulement en Grèce mais dans le monde entier. Il est impossible que les archives de la télévision n’en aient pas gardé de traces!
FRANCE MUSIQUE
France-Musique a rendu hommage le jeudi 2 septembre dans Relax, Lionel Esparza a rappelé que Theodorakis n’est pas uniquement le père du Sirtaki mais que c’est un musicien classique qui a étudié dans la classe de Messiaen, entres autres, et qui a écrit de la musique symphonique. Le Journal de 18h puis le samedi 4, Ciné Tempo a rappelé les musiques de films inoubliables.
Et puis….plus grand chose!
Depuis que le Covid a réduit les possibilités de voyager, je marche tous les matins sur mes itinéraires familiers en écoutant des podcasts de l’appli Radio France et j’ai trouvé ce que je cherchais : la voix de Mikis Theodorakisse racontant:
Cliquez sur tous les liens (soulignés) ! Bien sûr cette liste n’est pas exhaustive, chaque fois que je retourne sur l’appli je découvre de nouvelles émissions, et bien sûr il y a Youtube!
MITTELEUROPA – 2001 – un mois en AUTRICHE, HONGRIE, CROATIE
Place de la cathédrale, Graben
Stefansdom
Stephansplatz: les toits de la cathédrale sont vernissés brillants et colorés mais les murs sont passablement noirâtres. A l’intérieur, le baroque a colonisé la nef gothique qui est un peu encombrée. Il y a foule, on ne s’y arrête pas Dehors, il fait grand soleil, Dominique trouve un banc disponible et je pars explorer le Graben et les rues piétonnes voisines : beaucoup de beaux cafés et des magasins de luxe. Les vitrines détonnent un peu, c’est dommage! On doit en faire abstraction pour examiner les façades très ornées.
Caryatide, crème fouettée
Je suis un peu déçue : c’est toujours du même style que le Ring, 19ème siècle pompier, genre Nice, monstruosité crémeuses avec caryatides et atlantes. J’avais espéré quelque chose de différent.
colonne de la Peste
La colonne de la Pesterappelle le chœur de Karlskirche, encore des angelots débordant d’un nuage. En suivant nos guides on débusque les maisons les plus spectaculaires : le Palais Equitable, gros et noir renfermant une cage d’escalier en marbre donnant sur un patio fermé par une verrière.
Pour déjeuner, j’achète dans une pâtisserie un gâteau au pavot pour moi et un rouleau au jambon salade russe.
Peterskirche
Baroque, nef ovale comme Karlskirche mais en cours de restauration.
Palais Ferstel
Palais Ferstel
Dominique a potassé les guides, elle mène donc par la Naglersgasse étroite et tranquille bordée de maisons baroques avec guirlandes et angelots, visitons le palais Ferstel, une galerie italiénisante débouchant sur un patio où se trouve le Café Central où Trotski avait ses habitudes, fermé. Encore un escalier de marbre monumental, des atlantes de bronze, des luminaires 1900, difficile de cadrer les photos.
Schubert
A la recherche de Schubert
Nous négligeons les musées et les palais pour aller à la recherche d’une des maisons de Schubert : la Dreimädlhaus cachée derrière le Ring. On accède par un étroit escalier à une rue pavée qui tourne, puis à un groupe de petits immeubles de deux ou trois étages.
Dreimädelhaus
La terrasse fleurie du café Schuberta un aspect campagnard, en dehors du temps, loin de la circulation du Ring, pourtant à un jet de pierre, des magasins classieux du quartier, loin des excès architecturaux de la fin du XIXè. Les maisons XVIIIème de couleur pastel ont des guirlandes, un médaillon peint ovale représente les trois Mädel de la garçonnière de Schubert.
Schubert au Stadtpark
Maison de Freud
Pèlerinage à la maison de Freud, Berggasse 19, à l’extérieur du Centre. La Berggasse, rue bourgeoise descend vers le canal du Danube. On nous confie un gros classeur rouge puis nous assistons à la présentation de vidéos des dernières années de la vie de Freud ; c’est assez émouvant de le voir en famille, peu d’intérêt autre qu’anecdotique, sauf peut être les images de l’arrivée d’Hitler à Vienne. La salle d’attente est meublée, avec sa table et ses chaises on dirait plutôt une salle à manger, quelques objets antiques des collections de Freud sont présentés dans une vitrine.
chez Freud!
Les autres pièces sont vides, les murs couverts de photos et de fac-similés de documents. Chaque numéro renvoie à un commentaire de Freud souvent tiré de sa correspondance. Au début c’est amusant de voir ses livres préférés d’enfant , Hannibal, le héros sémite contre l’empire Romain, ses photos de jeunesse, la Bible familiale ornée de dessins égyptiens, puis les photos de ses professeurs, de Charcot Jung et Adler. Au bout d’un certain temps je me lasse. Dominique est plus persévérante. . Elle a trouvé enfin après toute une journée des toilettes gratuites pour se laver les mains, son TOC, après une longue attente, elle voit ressortir une femme avec un air béat des chiottes- Freud , cela l’a fait bien rire.
Vienne la rouge
En quelques stations de métro nous rejoignons les faubourgs de Vienne la Rouge pour visiter l’ensemble architectural du KarlMarxHof, nous sommes un peu déçues : l’énorme barre d’un kilomètre de long n’est pas visible dans son ensemble, nous n’avons pas le recul nécessaire. On se contente d’une vue partielle de HLM rouge et jaune, sobre, mais on sent la volonté de l’urbaniste de placer des statues dans une cité ouvrière. On se demande bien pourquoi André a recommandé cette visite.
Stadtpark : musiciens
Johann Strauss
Retour au centre, tram sur le Ring jusqu’au Stadtpark : l’attraction consiste à chercher les statues des Viennois célèbres : Schnitzler, Bruckner, Schubert, Makart, Franz Lehár, Strauss doré joue du violon.
Il fait très chaud, le ciel devient brusquement très menaçant, nous rentrons sous l’orage et achetons en route deux escalopes viennoises.
Pas une voiture, pas un cycliste, pas un piéton. Toutes les persiennes sont closes. Les volets roulants descendus.
Nous nous engageons à contre-sens dans une voie à sens unique faute d’alternative carrossable et tombons nez à nez avec la seule voiture roulant dans la ville. Le GPS n’est d’aucun secours. Il nous entraîne dans des ruelles étroites pentues, tortueuses …A la sortie de la ville, nous croisons un homme en bleu de travail dans une camionnette blanche
– « le Musée ? Vous l’avez dépassé. Garez la voiture ici et continuez à pied. C’est tout près »
Nous le retrouvons avec sa camionnette au pied d’une ruelle. Les murs sont peints à fresque. Les murales ne sont pas l’exclusivité d’Orgoloso. Nous en avons vus à Irgoli et dans tous les villages de la région. Ceux d’Orgoloso sont révolutionnaires. A Bitti, des cavaliers s’étalent sur trois étages.
Le Musée ethnographique est installé dans une demeure aux courettes compliquées et aux petites maisonnettes. Le Musée des Tenores occupe une maisonnette. En introduction un DVD est projeté sur un écran plat montrant Bitti, le site nuragi, puis nous entendons les Tenores.
Le chant à Tenores est un chant polyphonique de 4 hommes. Oche, celui qui chante, récite, décide de la mélodie. Les trois autres accompagnent s’appellent mesu oche, lassu et contra.Tandis qu’Oche déclame, les autres répètent des syllabes. La dame du musée suggère que Oche serait le berger les trois autres le vent, le mouton, le bœuf. Les brochures signalent une grande variété dans le répertoire : chants de berger, de danse, religieux…et une grande part d’improvisation. Chaque village de Barbagia cultive une tradition orale différente.
De retour au gite, Vittorio n’a toujours pas réparé l’inondation. Il maugrée « qu’a-t-on jeté dans les WC ? », je proteste « Rien de spécial à part le papier ». Il nous culpabilise.
Vers le soir, il arrose les poteries en compagnie de Nadia qui m’explique que ce sont des racines qui ont bouché la canalisation. Demain, nous ne partirons pas fâchés !
Vienne 1903, la Belle Époque ! François-Joseph règne encore, Freud est déjà célèbre, Mahler dirige l’Opéra de Vienne.
La cantatrice Ida Rosenkrantz est retrouvée morte allongée sur son tapis. Suicide ou meurtre? Rheinhardt, le policier va enquêter avec son partenaire Max Liebermann, psychiatre. Les deux amis forment aussi en privé un duo musical: Liebermann au piano accompagne Rheinhardt. Bien entendu, le premier lied évoqué est la Jeune fille et la Mort.
Max Liebermann est ravi d »accompagner son ami à l’opéra pour rencontrer Mahler. Une séance d’hypnose va guérir un célèbre chanteur paralysé par le trac et lui gagner la sympathie du maestro. C’est la finesse d’analyse de Max Liebermann, sa connaissance des mécanismes de l’inconscient qui va faire avancer l’enquête.
Quel plaisir de suivre les deux complices dans Vienne d’alors! Ils nous convient à un parcours touristique, passant par Bergstrasse, le domicile du Docteur Freud, le Naschmarkt, la Hofburg, bien sûr, et même le Pavillon Sécession! Polar musical, comme le ttire l’indique. Max Liebermann en parallèle s’intéresse à la disparition de David Freimark, un musicien oublié dont on ne connait qu’un seul lied. Freimark a-t-il réellement existé?On s’aventure aussi dans le domaine de la peinture, évocation magistrale du baiser de la Fresque Beethoven de Klimt …
Le Maire de Vienne, Lueger en campagne électorale, s’appuyant sur la clique des écrivains antisémite, n’est pas un personnage de fiction. les anecdotes racontées se sont réellement passé!
Ce n’est pas seulement un thriller intelligent, cultivé. C’est aussi une promenade dans Vienne, un peu à la manière de Dona Leon dans Venise.
Tout près de l’hôtel se dresse une grande église en brique. Le Festival Ciurlionis y donne un concert ce soir à 19h30. Quand j’arrive à 19h20, l’église est pleine. Je reste adossée à un pilier. Juste avant le début, une dame qui gardait des places pour des amis, me fait signe de m’asseoir
Programme du concert
Ciurlionis : fugue en Cmineur(orgue)
Telemann : Sonate 3 F mineur (flûte)
Caldara : Aria « se nel ben »
Caccini : Ave Maria
Miskulski
Ciurlinonis
Pakalnis
Poulenc : cantilène
Haendel : « Lascia chio pianga »
Mozart : laudate dominus
Gounod
Ciurlionis
J’aurais aimé que Ciurlionis compositeur me plaise autant que Ciurlionis peintre.la Fugue à l’orgue me semble un peu pompeuse, je ne retrouve ni la légèreté ni l’humour des pastels. Dès que la flûte intervient dans la sonate de Telemann, je prends plaisir au concert. Caldara (découvert à Bologne) et Caccini me plaisent bien, les deux sopranos ont une très belle voix. Je découvre deux compositeurs : Miskulski et Pakalnis.
voici ce que j’ai trouvé sur Youtube de Pakalnis:
Haendel, j’exulte ainsi que pour le magnifique Laudate Dominus.
Poulenc s’accorde bien avec les tableaux, j’aurais bien imaginé Debussy ou Satie.
La « clé électronique » (une carte) de la chambre d’hôtel, est tombée de ma poche . Heureusement les gens sont honnêtes (ceux qui sortent d’un concert dans une église !) ils l’ont rapporté au bar le plus proche. Nous sommes quittes pour la faire réinitialiser sur l’ordinateur de la réception. <Le réceptionniste qui parle si mal anglais ne nous demande pas pourquoi elle s’est démagnétisée.
Alexandre Gulmant (1837-1877) paraphrase sur un thème d’Haendel
Léon Bölmann (1862-1897) prière
Théodore Dubois (1837-1924) Fiat Lux
Contrairement à Saint Pierre, vide, seulement quelques bancs, ici, dans la Cathédrale, tout l’espace est encombré de sorte de stalles fermées, orientées vers la chaire rappelant l’organisation des églises écossaises, en immense. L’orgue de la Cathédrale avec ses 6700 tuyaux fut au temps de Franz Liszt le plus grand du monde, Liszt composa les pièces destinées à son inauguration. Le buffet d’orgue, 15ème siècle est en bois peint camaïeu vert. Je filme pendant Vivaldi la merveilleuse chaire baroque surmontée d’un ange musicien. Lentement je suis la spirale descendante décorée de statuettes de bois représentant les apôtres et les évangélistes de Thobias Heines(1644). J’aurais bien filmé le buffet d’orgue pendant Haendel (Le Messie) malheureusement il est à moitié caché par un échafaudage.
De ma place, je ne vois qu’un seul vitrail (19ème siècle) et la rosace. La Prière de Bölmannn n’est pas convaincante. Le Fiat Lux fait résonner toute la cathédrale.
A la fin, le public est hésitant : applaudir ou ne pas applaudir dans une église ? L’assistance se précipite dans le vaste cloître dont les hautes galeries en ogives sont encombrées de vestiges divers : statue de l’évêque Albrecht von Buxhoeveden , le fondateur de Riga, vieux cadran d’horloge, coq de girouette, poutres calcinées, cloches… Incongrue : une grosse tête d’idole païenne taillée ans un bloc de granite.