Le film était sorti juste avant notre voyage à Alexandrie, le DVD paraît ces jours-ci
De l’Alexandrie antique, du Phare, de la Bibliothèque… il reste finalement peu de choses en regard de la grandeur de la cité antique : la colonne Pompée, les catacombes…
Ce film est un peplum intellectuel.
Intellectuel, puisque l’héroïne est Hypatie, philosophe ayant vraiment existé, personnage oublié. Elle enseigne les théories de Ptolémée, d’ Aristarque, la géométrie…
Peplum grandiose avec des reconstitutions « pharaoniques » magnifiques, colorées et inspirées. Peplum, les scènes de foule, d’émeute quand les chrétiens abattent la statue géante de Sérapis et brûlent la Bibliothèque.
Il fait revivre une période qu’on connaît assez peu : la montée du christianisme dans l’Empire Romain, de proscrits clandestins, esclaves ou anonymes surgit une armée sous l’autorité de ses évêques qui dictera sa loi au Préfet romain baptisé mais dépassé.
Relire le livre passionnant de Lacarrière : les Hommes Ivres de Dieu.
Le film délivre un message humaniste de tolérance, montrant le fanatisme des chrétiens triomphant, la manipulation des Écrits Saints (épître de Saint Paul terrifiante).On commence par abattre les statues, mais on ne s’arrête pas en chemin, les Juifs sont persécutés, puis on veut voiler les femmes, on accuse Hypatie de sorcellerie et on fait plier l’autorité romaine laïque.
Si les intentions sont louables, si la reconstitution historique est fouillée, cela ne fait pas d’Agora un grand film. Intello, historique, mais surtout peplum avec grandiloquence et lourdeur. Que font les vues aériennes dans une mise en scène sans finesse?