Heronissos au nord de Sifnos

CARNET DES CYCLADES – SIFNOS

Le sentier et Aghios Nikolaos
Le sentier et Aghios Nikolaos

Quelques nuages glissent sur les sommets. La cloche aigrelette d’Aghia Marina nous rappelle que c’est dimanche, puis celle de l’église du village qui appelle aux liturgies. Les Grecs qui ont veillé si tard se lèveront-ils pour la messe ?

Deux sentiers de randonnée 9A(45mn) et 9 (35mn) combinés ensemble font une belle promenade de 6km. Topo-guide Sifnostrail ICI

A côté du gite, à Aghia Marina une petite route goudronnée monte vers Aghios Simeon et Troullaki puis rejoint la route principale et gagne Heronissos. La petite route est sinueuse, elle parcourt un paysage désolé d’où on peut observer sur l’autre versant de la vallée les vestiges des mines de fer au-dessus de Kamares. Kamarès était le port du fer avant d’être le débarcadère des touristes. Pierriers rouges dégoulinant de la mine sont bien reconnaissables à leur couleur rouille caractéristique de l’oxyde de fer.

Dans une épingle à cheveux, une belle ferme avec de nombreuse chèvres enfermées dans un enclos. La route s’élève dans la montagne couverte de genévriers arbustifs bien verts. Encore une fois je me demande pourquoi ceux de Naxos et de Milos avaient des aiguilles bleutées.  Au détour de la route, de gros oiseaux planent au-dessus d’une décharge – les ordures sont toujours un problème sur une île, surtout touristique. Au débarcadère, enjoint les touristes d’éviter les sacs en plastique.

Des hommes chargent un âne de planches, ceci explique que les sentiers soient en aussi bon état : ils servent encore ! De nombreuses maisons, bergeries, chapelles ne sont pas desservies par des voies carrossables. Les ânes et mulets sont encore bien utiles !

Troullaki est un très petit village : quelques maisons, des champs et des jardins soignés mais rien d’autre. Nous espérions y faire des courses.
le sentier n°9 se trouve à 3.5 km de Troullaki.

le chemin et les buissons épineux

Au début de ma promenade, je croise un berger qui me souhaite bonne route « kalo dhromo ! » . Le sentier court entre des murettes, schiste, gneiss et une roche caverneuse, dolomite peut-être. Je suis passée sans la voir devant la tour de Kabanario , La Tour Ambourdektis est bien signalée sans ce panneau, je n’aurais pas fait la différence entre les vestiges et les restanques et les murettes bordant le sentier ;  cela m’amuse de penser à tout ce réseau de tours à signaux que les anciens avaient élevées pour protéger leurs richesses. Le sentier suit l’arête d’une colline rocailleuse. Je devine les bulbes d’asphodèles, tout est sec. Le vent souffle à 31km/h « Jolie Brise ». Je n’avais pas vu d’Aghios Nikolaos se trouvait au niveau de la mer. Je descends le sentier en pensant à la remontée. Elle est plus facile que je ne le craignais. A la Tour Ambourdektis, je trouve le second sentier qui descend sur Heronisos sur l’autre versant de la colline, plus loin de l’eau et moins beau que le précédent.

La descente vers Heronissos

Heronissos est un petit port niché au creux d’une baie protégée. Seuls les caïques des pêcheurs sont à l’ancre, une douzaine de petites barques, un bateau de pêche un peu plus gros, sur des toiles plastiques les filets jaunes sont soigneusement rangés. Une minuscule plage avec quelques tamaris, une cabine pour se changer, deux tavernes et une boutique qui vend des biscuits de l’épicerie de base et des cartes postales. En nageant, je compte les maisons, pas plus d’une trentaine, maisons de pêcheurs et maisons de vacances, rien ne les distingue. Pas de terrasse chichiteuse, du linge qui sèche, des serviettes et des maillots.

La plus jolie terrasse est un restaurant de poisson. Les poissons au poids sont bien cher, nous piochons dans les mezzés végétariens : aubergines frites, croquettes de pois chiche (falafels), beignets de courgette (courgettes râpées dans une pâte spongieuse et saganaki (une tranche de fromage cuite). Le saganaki est un fromage dense, presque dur. Nous aurions été mieux inspirées de prendre de la salade plutôt que des beignets. Tout cela est sec et manque de crudités.

la baie de Heronissos

Sur un promontoire qui s’enfonce dans la mer, un monastère Aghios Giorgios, cube blanc dans un enclos. La vue sur la baie est fantastique.

 

Au sud de Sifnos : la baie de Vathy

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Baie de Vathy

Vers le sud : Vathy

Continuant la route nous apercevons la plage de Plati Gialos sans y parvenir.  Nous nous retrouvons à Vathy.

La baie de Vathy est ronde avec une étroite passe entre deux caps montagneux. Les yachts y font escale, il y en a 6, un grand voilier et un monstre à nez pointu entrent pendant ma baignade. Un tout petit quai se trouve derrière l’église de Taxiarchis – église double aux deux coupoles blanches qui s’avance dans la baie. Du haut de la route on a une vue plongeante sur un complexe touristique autour d’une grande piscine. Il se fond dans la verdure et au niveau de la mer on le devine à peine. Deux grands parkings sont prévus pour les voitures qui n’arrivent donc pas au bord de l’eau : tant mieux ! Deux tavernes ont installé leurs tables sur le ciment qui borde la plage. Plus loin, se trouve un beach-bar surmonté d’une enseigne « Vathysupermarket, articles nautiques », encore plus loin, je découvre une troisième taverne cachée sous un gros tamaris.

jolie taverne les pieds dans l’eau

La taverne aux tables bleues affiche au menu des spaghettis aux oursins et autres mets recherchés, nous lui préférons Okeanida – tables blanches qui propose une cuisine familiale. Nous avons été bien inspirée. La première accueille des touristes et se remplit déjà à midi tandis qu’on nous prévient que le service d’Okeanida ne commence pas avant 13h30. Cela nous arrange bien, pendant ce temps-là j’irai me baigner !

Baignade somptueuse, calme et transparence de l’eau. Je nage en compagnie de dames grecques qui papotent autour des beaux bateaux. Cela me sécurise de ne pas être seule, les plaisanciers feront plus attention.

Le menu garantie des produits d’origine locale, un astérisque signale les plats faits avec des ingrédients surgelés. Nous éliminons calamars et moussakas ainsi signalés. Agneau au citron et tomates farcies sont excellents, l’agneau est parfumé aux herbes de la montagne, menthe et persil dans les tomates. Servis avec des frites et une bouteille d’eau : 20€. On ne nous a pas imposé le pain pas nécessaire avec les frites et le riz !

A notre retour à Grand View, le studio a été nettoyé, le plombier a réparé la fuite, la lampe grillée remplacée. Il ne reste plus qu’à régler les chaînes de la télévision mais je n’ose pas le demander à la vieille dame. Notre voisin brésilien a réglé son poste « vous voulez vraiment voir le foot ? Il n’y a que cela ! ». Le porte-savon en verre a glissé et s’est brisé, il y a du verre partout dans la salle d’eau. Comment dit-on « balai » en Grec ? « Skoupa ! » Cela ressemble à « scopa » en italien, je m’en souviendrai :

Kamares by night

La soirée se déroule tranquillement sur la terrasse. Pas de ferries ce soir, les restaurants sont pleins. La baie de Kamares vibre d’une clameur : la suède a marqué un but contre l’Allemagne. Les Grecs prennent-ils leur revanche ? L’Allemagne finit par gagner. Samedi soir, la vie nocturne est bruyante, jusqu’à 2h du matin nous entendrons de grands éclats de voix qui nous forceront à fermer la porte.

 

 

 

 

 

 

Aghios Andreas – L’acropole mycénienne de Sifnos

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Aghios Andreas

Aghios AndreasJ’avais prévu une randonnée sur le sentier 1A (topo ICI)de Firogia au site mycénien D’Aghios Andreas puis de retrouver Dominique sur la route vers la Panaghia Vrisi.

Le plus compliqué en randonnée est de trouver le point de départ deu sentier.  Sur la carte c’est l’ intersection juste après Katavati. En réalité,  50 m à l’écart, sur une autre route. Nous continuons  vers le sud, dépassant un petit parking en face des marches qui montent vers Aghios Andreas (montée courte mais raide) et découvrons une belle route asphaltée qui va au site Mycénien. Dominique m’attend sur un vaste parking qui est une aubaine parce que je ne pensais pas rester si longtemps sur le site. Des cordelettes balisent les cheminements pour éviter le piétinement de vestiges.

Ces sites, très anciens, sont très difficiles à interpréter pour le non-spécialiste. Avant de m’aventurer sur l’acropole je préfère commencer par le petit musée. Une vitrine contient de petits objets : vases cassés, petites têtes de statuettes en terracotta. Quelques pièces de monnaie, un scarabée égyptien, témoignent des échanges commerciaux lointains. Une grosse jarre est aussi exposée. Les objets ne sont pas extraordinaires. Les murs, en revanche sont couverts de panneaux et de tableaux racontant l’histoire de Sifnos. Histoire passionnante racontée par des témoignages écrits antiques : ou Pausanias !

Voyager avec Hérodote ! (c’est un livre de Lacarrière que je viens de commander !)

 Ceux d’entre les Samiens qui avaient entrepris cette guerre contre Polycrate, se voyant sur le point d’être abandonnés des Lacédémoniens, s’embarquèrent aussi, et tirent voile pour Siphnos, parce que l’argent leur manquait. Les Siphniens étaient alors dans un état très florissant, et les plus riches des insulaires. Leur île abondait tellement en mines d’or et d’argent, que, de la dîme du revenu qui en provenait, ils offrirent à Delphes un trésor qu’on peut comparer aux plus riches qui soient en ce temple. Ils partageaient tous les ans entre eux le produit de ces mines. Tandis qu’ils travaillaient à ce trésor, ils consultèrent l’oracle, et lui demandèrent s’ils pourraient conserver longtemps les biens présents. La Pythie leur répondit : « Quand le Prytanée de Siphnos sera blanc, et que la place publique aura le même aspect, vous aurez alors grand besoin d’un homme prudent et sage pour vous garantir d’une embûche de bois et d’un héraut rouge. »

LVIII. La place publique et le Prytanée de Siphnos étaient alors de marbre de Paros. Les Siphniens ne purent cependant comprendre le sens de cet oracle, ni dans le temps qu’il leur fut rendu, ni même après l’arrivée des Samiens. Ceux-ci n’eurent pas plutôt abordé en Siphnos, qu’ils envoyèrent à la ville un de leurs vaisseaux avec des ambassadeurs. Autrefois tous les navires étaient peints en vermillon ; et c’était là ce que la Pythie avait prédit aux Siphniens, en les avertissant de se tenir sur leurs gardes contre une embûche de bois et contre un ambassadeur rouge. Les ambassadeurs, étant donc arrivés, prièrent les Siphniens de leur prêter dix talents (09). Sur leur refus, les Samiens pillèrent leurs campagnes. Les Siphniens, à cette nouvelle, coururent sur-le-champ aux armes, livrèrent bataille, et furent battus. Il y en eut un grand nombre de coupés dans leur retraite, et qui ne purent rentrer dans la ville. Après cette défaite, les Samiens exigèrent d’eux cent talents (10).

 

 

 Hérodote Livre VII Thalie : quand les Siphniens refusèrent l’asile aux Samiens exilés par Polykrates (532-522), les samiens pillèrent l’île. Cet évènement fut considéré comme une punition divine d’apollon pour leur hybris et l’étalage de leurs richesses

Sifnos dans l’Antiquité

le Trésor de Sifnos à Delphes

Son premier nom Sounios serait celui du petit fils d’Apollon et de la nymphe Rhoio – j’ai cherché sur Internet et n’ai trouvé aucune confirmation de ce Sounios la fils de Rhoio serait Anios ????

On dit que le nom de Siphnos serait en relation avec les galeries de mines (siphnos = vide)

Siphnos aurait exploité depuis l’Antiquité des mines d’or, d’argent, de cuivre, et de plomb

On a des preuves d’activité humaine sur l’île dès le Néolithique (4ème millénaire avant JC)

Kastro contrôlait les routes maritimes sur la Mer Egée

La citadelle d’Aghios Andreas fut construite autour du 13ème siècle av. JC, de forme ronde « terrasse cyclope »il est également possible que ce soit une tombe d’un mycénien.

Siphnos fut conquise par les ioniens conduits par l’Athénien Alkinor

Le trésor de Siphnos

La frise du Trésor de Sifnos

Siphnos était florissante à l’époque archaïque L’exploitation des mines au 6èmesiècle av. JC,  fait de Siphnos la plus riche des îles, comme le témoigne le Trésor de Siphnos à Delphes construit en 525 av JC en marbre de Paros. C’est le seul monument en marbre. On raconte que les Siphniens, pour s’assurer des faveurs d’Apollon et la priorité dans la consultation de l’oracle, offraient chaque année un œuf d’or au dieu et qu’une fois ils trichèrent et recouvrirent d’or un œuf de fer, provoquant ainsi la colère d’Apollon.

Même après le pillage des samiens, l’abondance continue à régner comme le témoigne le tribut annuel à la première ligue d’Athènes.

Les Mines de Siphnos

Le sous-sol composé de schiste, gneiss et marbre contient du plomb argentifère, du fer et du zinc

Les tours de Siphnos

76 tours de 4 m de diamètre et 13.5 m de haut avec un escalier en spirale faisaient un réseau de surveillance. Les plus anciennes furent construites au 6ème siècle après le raid des Samiens (525av JC). Ce système de signaux de communication avait pour but de protéger les mines d’or en surveillant la mer protégeant en même temps les agriculteurs. Les signaux par fumée et miroirs réfléchissants comme les boucliers furent décrits par Hérodote lors de la bataille de Marathon (490 av JC) L’acropole d’Aghios Andreas et le Kastro (Asty) étaient des nœuds de communication.

Fouilles

Les ruines de la citadelle furent reconnues en 1841, fouillée en 1898 puis systématiquement en 1970/

murs d’enceinte de la ville

Parmi les vestiges, je trouve l’ancien sanctuaire, mais qu’y célébrait-on ? Seules les enceintes sont reconnaissables ; le sommet de la colline est occupé par la coupole éblouissante d’Aghios Andreas. La porte est ouverte, cela fleure bon la cire. Comme je suis en short, je n’ose pas y entrer.

Descente sur Firogia : sentier 1A

Sanctuaire mycénienLe sentier qui descend à Firogia (1.5 km – 35 mn) est bien balisé. C’est une aimable descente au flanc de la colline. Je découvre la chapelle Aghii Anargiri, chaulée de blanc avec son enclos très propre. La phrygana est bien desséchée, sauf le thym qui est encore bien fleuri en grosses boules violettes. La sauge est fanée de petits lentisques pistachiers et des cyprès sont bien verts. Toute la colline d’Aghios Andréas est couverte de ces buissons. Ces cyprès verts remplacent les genévriers bleutés de Milos et de Naxos pourtant plusieurs articles dans la littérature citent les genévriers de Phénicie. Il faudrait que je sois plus attentive dans mes déterminations. Ce qui ne facilite pas la tâche c’est cette manie de tout nommer « cèdres ».

Le sentier est pavé de schiste aux dalles bien plates sous els pieds et bordé d’un muret. Il n’y a pas de barrière à ouvrir et refermer : pas de chèvres non plus dans cette promenade.

A Firogia : on a construit un abri pour que les randonneurs attendent à l’ombre le taxi ou le véhicule qui les ramènera.

Arrivée à Sifnos – Installation à Kamares

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la baie de Kamares

 

10h55 arrivée du  Superjet, le petit catamaran blanc peint de grands dauphins que nous avons vu passer à toute allure du balcon de  Vesleme. On y monte par deux passerelles sur le côté. Je n’aime pas ces bateaux fermés qui ressemblent plus à des avions qu’à des bateaux. On ne voit rien, on ne sent rien. On est juste transporté. Moins d’une heure plus tard on est éjecté à grande vitesse sur le débarcadère de Kamarès.

Superjet le petit ferry quitte Sifnos

 

Quelle différence entre la corniche chic et bordée de yachts de Milos ! Ici, un bateau-promenade est à quai, une dizaine de petits bateaux. Pas de voitures.

Location de voiture

Je me précipite chez le premier loueur venu : il n’a pas de petite voiture, son premier prix est 46€/jour, beaucoup trop cher ! Chez le second il y a bousculade, le patron fait attendre les clients debout sous le soleil dans la rue. « si vous avez de la patience, vous aurez un véhicule ! » déclare-t-il. De la patience, j’en ai à revendre. J’ai donc signé le contrat 246€/semaine pour une Nissan Micra qui n’est pas si mikri que cela, plus large que les Fiat Panda. C’est cher, mais ce n’est pas négociable (le loueur prétend qu’il m’a fait un prix parce que je la loue à la semaine. Las Français qui étaient avant moi dans la file d’attente ont essayé de marchander et se sont fait copieusement engueuler puis sont sortis bredouille. Sur les petites îles, la demande est nettement supérieure à l’offre. Les prix grimpent. Il faut réserver mais ce n’est pas évident en l’absence des grosses compagnies.

Grand View

Grand View se trouve de l’autre côté de la Baie de Kamarès.

Le studio est perché en haut de 38 marches.

« N’y-a-t-il rien de moins haut ? »

Au rez-de-chaussée, l’appartement est réservé à partir de demain, au premier il y a une chambre minuscule sans cuisine. On grimpe. La vue est magnifique.

Le studio est exigu, les rangements très petits, les lits accolés occupent toute la place, la cuisine minuscule, 2 verres, 2cuillers, 2 fourchettes….La salle d’eau – vaste – nous réservera une surprise : une inondation qu’on a pu juguler en coupant l’arrivée d’eau. La TV satellite est débranchée. La terrasse est vaste, une table ronde bleue, deux fauteuils de toile, des grosses poteries contenant un palmier et des plantes vertes. Nous y passerons tout notre temps ici !

L’accueil est embarrassé ; la dame ne parle que Grec, je lui demande de parler plus lentement, on se comprend à peu près. La très vieille dame tapie dans l’obscurité à côté du cierge éclairant ses icones sera plus efficace. Elle comprend très bien mon mime de laver le linge « laundry ? » elle me donne une bassine. Pour la prise de la télévision, elle lève les mains au ciel ! Certes, on ne lui demande pas de monter à une échelle et on se doute qu’elle ne règlera pas le décodeur ; pour le plombier, elle a téléphoné, il viendra demain. En attendant elle nous donne des tapis-éponge, avec la bassine cela devrait aller.

14h, les boutiques ne vont pas tarder à fermer. Je pars à pied par la route après avoir mis en route le podomètre. Le supermarché est en haut du village : il procure l’épicerie de base mais fruits et légumes sont décevants comme partout en Grèce. Les petits commerces sont plus intéressants mais il faut les trouver. J’achète un feuilleté aux épinards chez le pâtissier, le pain chez le boulanger plus bas. Retour par la plage : 2.2km en tout.

14h45 (comme les Grecs) déjeuner sur la table de la terrasse : spinakopites, tzatziki.

Sieste à la Grecque, vraie sieste, dans les draps, profond sommeil.  Les transferts d’île en île sont fatigants même si l’île est voisine, stress de ne rien oublier, queues au ferry, nouvelle voiture, nouvelles habitudes à prendre…

La plage de Kamarès est à 2 minutes, grande plage de sable bordée de tamaris, 5 groupes de parasols en paille avec des lits ou de gros matelas à la mode de l’année. Une rangée de bouées orange et un filet interdisent l’entrée des bateaux dans la zone de baignade. L’eau est très calme dans cette baie resserrée. En revanche il faut marcher loin pour avoir assez d’eau pour nager.

Je nage jusqu’aux bouées. J’entends un cri affreux qui me fait grogner, qui trouble ainsi la quiétude de la sieste ? Je crois qu’on appelle un enfant. Les cris continuent, on appelle à l’aide, quelqu’un est en train de ses noyer. Les hommes se précipitent des terrasses des restaurants. Le sauvetage sera long ; on traine un homme blanc comme un linge. Fin de ma baignade.

Inutile de retourner en ville avant 18h.

Kamares, le port de Sifnos,  est adossée à une montagne abrupte, rocheuse et pelée dont les pentes sont recouvertes d’une phrygana desséchée, seuls quelques buissons verts se détachent ; Un chemin (45 mn) part du château d’eau pour une montée très raide convenant plutôt aux chèvres qu’aux randonneurs. Les maisons blanches sont étagées sur deux ou trois niveaux au-dessus de la rue principale. Les voitures sont contenues dans un vaste parking ; la circulation automobile est interdite dans le village, tolérée uniquement pour se rendre au ferry. Des restaurants sont alignés le long de l’eau, sous un auvent de bois, en face des boutiques, d’artisans, un glacier, une épicerie, plusieurs officines de locations de voitures, quads et motos. Au fond de la baie, à l’arrière de la plage, un carré de roseaux est noté « lac » sur le plan de la ville. Sous Grand View, encore des restaurants alignés plus loin, quelques résidences touristiques.

Du balcon de Grand View, la première impression est que Sifnos est une île tranquille mais aride et stérile.

18h, l’Office de Tourisme (une guérite en bois) est ouvert. On nous interpelle en français :  l’attraction principale de Sifnos : 100 km de sentiers balisés, une dizaine d’itinéraires, une carte gratuite et en prime les conseils du jeune homme francophone.

Apollonia est la capitale de Sifnos. La route de Kamarès à Apollonia s’engage dans une vallée étroite, ou plus précisément au-dessus, à flanc de la montagne. Dans la vallée on cultive la vigne, Sifnos est beaucoup plus verte que je ne l’imaginais. Il y a aussi des pigeonniers carrés comme à Tinos, des moulins encore intacts, des églises perchées, l’une d’elle à mi- pente est blottie dans un jardin. Un visage souriant qui contraste avec les falaises rocheuses visibles du port.

Moulins entre Apollonia et Kastro

Apollonia est insaisissable. Deux stations-service se trouvent à l’entrée – pourquoi deux au même endroit alors qu’il n’y en a pas ailleurs dans l’île ? Nous tournons autour d’Apollonia Sans en trouver le centre, essayant de parvenir à une grande église perchée nous arrivons à Ano Petali qui est un autre village et arrivons à Kastro sans nous en rendre compte. Au sommet de la colline, des moulins, dans le creux, un monastère ou une église avec de petites coupoles bleues, enfermée dans des murs chaulés souligné par des cyprès noirs et lancés. L’arrivée à Kastro – citadelle qui commande les routes maritimes – au coucher du soleil nous a vraiment plu. Il faut rentrer vite avant la nuit.

Douce soirée passée sur la terrasse, merveilleuse, large, ombragée par un toit de cannisses. Après dîner nous regardons s’allumer les lumières des restaurants et des maisons. Un curieux phénomène nous intrigue : une lampe se balance ; il faudra un long moment pour comprendre que la lumière st fixée sur le mât d’un voilier. J’observe le va-et-vient des ferries. Le plus gros à coque orange libère des camions de bonne taille. Ces liaisons entre les îles permettent aux personnes de se déplacer, mais surtout ravitaillent les îliens. Nous nous félicitons de l’absence des moustiques qui nous procure des soirées paisibles et douce. Une petite heure d’air conditionné rafraîchit la chambre. Pas plus, elle deviendrait glaciale.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

un été avec Homère – Sylvain Tesson

LIRE POUR LA GRECE

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Cette année sera pour moi, une année avec Homère, commencée avec l’Odyssée de Daniel Mendelsohn : Une Odyssée – un père, un fils, une épopée   que j’ai fait lire autour de moi, puis La Pensée Chatoyante de Pietro Citati d’une érudition passionnante. A la suite de ces lectures, nous avons programmé un voyage dans les Cyclades, et j’ai téléchargé Le sourire d’Homère de Jean Soler, commencé sur le ferry du Pirée à Amorgos et lu au bord de la mer Egée aux heures fraîches, sur les terrasses de nos gîtes. Je ne saurais dire lequel de ces ouvrages j’ai préféré.

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Et voici que, en avril 2018, paraît Un été avec Homère de Sylvain Tesson à grand renfort de buzz. J’ai cru entendre qu’il était allé à Tinos, île des Cyclades que j’aime beaucoup pour écrire cet ouvrage. Comment ne pas le télécharger sur la liseuse? Dans ma bibliothèque virtuelle, Tesson est classé dans le « rayon » des écrivains-voyageurs, littérature qui me passionne. C’est donc avec grande impatience que j’ai attendu le moment de commencer cet Eté avec Homère.

Tesson n’est pas un helléniste comme Soler ou Citati, Vernant ou Paul Veyne qu’il cite dans sa bibliographie, il apporte un regard différent. Celui du voyageur ou celui du journaliste.

Dans l’avant -propos, je note:

« Tout événement contemporain trouve écho dans le poème, ou, plus précisément, chaque soubresaut historique est le reflet de sa prémonition homérique.

Ouvrir l’Iliade ou l’Odyssée revient à lire un quotidien. »

Pourquoi pas? Ce sera une réflexion contemporaine et journalistique, angle d’attaque original.

« Rien n’a changé sous le soleil de Zeus »  affirme-t-il

«  »Je crois à l’invariabilité de l’homme. Les sociologues modernes se persuadent que l’homme est perfectible, que le progrès le bonifie, que la science l’améliore. Fadaises! Le poème homérique est immarcescible, car l’homme, s’il a changé d’habit est toujours le même personnage, mêmement misérable ou grandiose, mêmement médiocre ou sublime… »

« Ce serait un malheur de priver les générations de ces chants divins, ces poèmes d’or, ce verbe de feu »

Certes, lisons le dans le texte!

« chaque vers a été analysé des milliers de fois, jusqu’à la névrose… » voilà qui ne présage rien de bon.

Dans la Géographie homérique, Tesson nous raconte qu’il s’est enfermé dans un pigeonnier vénitien de Tinos face à Mykonos. A voilà ce que j’attendais! Mais il n’ira pas plus avant; Dommage!  j’adore les pigeonniers de Tinos! Il évoque Miller (il me faudrait relire le Colosse de Maroussi).

Viennent des vers bienvenus de l’Iliade « Comme un homme nourrit un pan d’olivier… » je jubile;

Pas pour longtemps, malheureusement!

« Thétis, la mère d’Achille va demander au dieu-forgeron de lui fabriquer des armes (oh quelle est touchante cette maman qui équipe son enfant aux Galeries Lafayette de la mythologie pour qui’l puisse se ruer, tambour battant vers son destin, c’est à dire la mort!) »

Quelle comparaison! quelle élégance! Pourquoi pas Amazon-prime pendant qu’on y est!

Le bouclier d’Achille contient la représentation de tout le monde grec merveilleusement décrit et le voilà réduit à un achat dans un grand magasin. !et plus loin il revient à ce bouclier en expliquant « voilà qu’un dieu offre une vision, une photographie de la vie sur Terre. C’est le Google Earth du dieu Hephaïstos » et tant pis pour la poésie, tant pis pour le tableau de la vie antique!

La suite est à l’avenant!

A propos de Télémaque, Tesson convoque les mânes de Freud et d’Oedipe dans un véritable galimatias : « Puis-je avouer que je trouve plus princière la figure télémaquienne? En quoi ne correspondraient-elle pas à nos structures psychiques enfouies » . 

Dans les Royaumes du Mystère, « nous extrairons plus avant le retour d’Ithaque, Ulysse se glisse dans un interstice du merveilleux, comme le vaisseau de Star Trek dans un feuilletage spacio-temporel » quelle poésie! 

Il y a pire quand Ulysse affronte les Sirènes « le contrôle intégral grâce aux offices des GAFA » plus loin, à propos d’un « culte du présentisme » Tesson note que « Le Grec antique n’est pas ‘homme de Zuckerberg ». De grâce!

« Tout est aussi compliqué sur l’Olympe que sur le sol des hommes, à l’université d’été du parti socialiste. L’Olympe bazar affreux » Là où chez Soler Zeus « sourit » nous atterrissons au congrès du PS…

Comment désenchanter le plus enchanteur des textes?

 

 

 

 

Les plages du Nord de Milos : Papafraga, Sarakikino, Mandrakia

CARNET DES CYCLADES – MILOS

papafraga
papafraga

Le vent du nord est tombé, nous pourrons explorer avec bonheur les sites exposés au nord

Papafraga

Papafraga est une minuscule plage pittoresque logée entre deux falaises formant un petit bras de mer entre les deux parois rocheuses blanches mais non homogènes, présentant sur la surface comme des boursouflures « comme des choux-fleurs » a commenté une dame. L’eau est extraordinairement bleue, du bleu de la mer profonde, du bleu de l’ombre. Une arche enjambe le canyon.

Papafraga

Un vaste parking est installé mais des cordes interdisent l’accès comme les panneaux « falaise dangereuse ». C’est très attirant mais le chemin étroit taillé dans la falaise fait place à des marches, ou plutôt des creux irréguliers où placer les pieds. Les marches sont hautes, j’aurai du mal à remonter.  D’ailleurs je n’ai pas mon maillot. A quoi bon prendre des risques si je ne me baigne pas ?

La plage entre Papafraga et Pachaina

Tout à côté il y a une autre plage enserrée dans la falaise plus accessible, avec encore une arche et des cavernes. De petits genévriers à la ramure perchée et au troncs tordus ressemblent à des bonsaïs. Là je regrette vraiment de ne pas avoir mon maillot de bain.

Sarakikino

Tufs blancs sculptés par l’érosion de Sarakikino

Du Kapitan Yiangos, nous avions vu les falaises blanches d’où plongeaient de jeunes intrépides. Malgré la blancheur éblouissante, je n’avis pas pris de photos (trop de plongeurs). J’avais aussi décidé que cette plage n’était pas pour moi, la nageuse tranquille du bord des plages.

Par voie de terre, la route est facile :  sur la route de Plaka c’est la première route après l’épingle à cheveux. Le vaste parking surplombe le site. Un chemin blanc traverse un paysage étrange où le tuf blanc est sculpté par les éléments. Des doigts pointent vers le ciel, des surfaces arrondies, des volumes difficiles à caractériser, à photographier aussi sous le soleil de 11h qui laisse peu d’ombres. Le petit canyon est gâché par la présence d’un dauphin rose gonflable, et de matelas pneumatiques qui occupent trop de place dans l’étroit bras de mer. Là où l’eau est peu profonde il y a beaucoup d’enfants. Je m’engage jusqu’à la mer ouverte pour retrouver les falaises qu’on a vues du bateau. La présence d’un gros yacht gris et d’un jet-ski me découragent, un drone bourdonne filmant les exploits d’un plongeur. Cela nuit à la poésie !

Falaises blanche de Serakikino

De la plage un chemin sur les rochers mène à un petit pont. Un italien compte 1-2-3-4-5 pour inciter sa fille préadolescente à sauter. La gamine réticente hésite puis plonge et nage sous le petit pont pour remonter par les rochers.

Le soleil cogne sur le tuf blanc. Certains touristes se rencoignent dans les anfractuosités. Un photographe se protège sous un parapluie noir insolite.

Mandrakia

Mandrakia

Continuant la route de Tripiti, au carrefour suivant une route descend vers Mandrakia. Coup de cœur pour ce petit port de pêche situé dans une anse ronde où sont amarrées des barques de bois multicolores.  Les escaliers blancs et bleus descendent en éventail formant comme les gradins d’un petit théâtre. Une petite église domine le port. Un homme avec un balais chaule le rebord du muret.

La taverne La Medouza a disposé quelques tables sur la placette qui domine un autre port minuscule avec des sirmatas aux portes peintes. En bas le poissonnier (ou le pêcheur) nettoie une caisse de sardines. L’endroit est si joli que nous nous installons pour boire un pot et que nous décidons d’y déjeuner. Il faudra alors s’asseoir un peu plus haut dans la salle (ouverte). Sur la carte il est mentionné que les plats sont traditionnels et que les produits proviennent de l’agriculture biologique et locale. Les prix sont un peu gonflés. On choisit anchois et sardines (les seuls en dessous de 10€) Le reste est très appétissants surtout les poivrons au fromage fondu et le calamar farci qui arrivent sur la table voisine.

Sur le retour une petite visite à Mitrikas, encore des sirmatas et tout près la belle plage de sable de Navagio. Il est 15h, heure de la sieste, le soleil cogne, nous rentrons à Pachaina où je me baigne plus tard dans une eau tranquille sans un souffle de vent.

Il faut déjà penser au départ et surtout à réserver un gîte pour la dernière semaine qui sera au début juillet. Dominique a envie d’explorer Kythnos Mauvaise surprise, les réservations sont difficiles, sur Booking tout est complet, malgré l’aide de Katarina, notre hôtesse nous n’avons rien trouvé.

Nous restons tard dans la soirée sur le balcon de Vesleme, à la lueur des étoiles. Nous garderons un excellent souvenir du studio confortable, de son balcon avec sea-view, de la gentillesse de notre hôtesse. Hier soir, la Maman de Katerina a frappé à notre porte pour nous apporter des tyropites qui n’étaient pas en pâte feuilletée comme ceux des boulangers mais des beignets ronds farcis de fromage, délicieux aériens.

 

 

 

 

 

 

Philakopi : site antique

CARNET DES CYCLADES – MILOS

 

La dame de Phylakopi

Après une baignade à Pachaina je rejoins à pied le site archéologique de Phylakopi dont j’ai admiré les céramiques au Musée de Plaka. Il ouvre à 8h. Les vestiges ne sont pas spectaculaires mais ils sont bien expliqués et font revivre cette cité.

Le site fut fouillé dès 1896-1899 par l’Ecole britannique d’Athènes.

Chronologie

Les murailles de Phylakopi

Phylakopi fut un port important pendant l’Âge de Bronze avec deux ancrages de chaque côté d’un promontoire.

Céramique géométrique de Phylakopi (au Musée archéologique de Plaka)
Céramique géométrique de Phylakopi (au Musée archéologique de Plaka)

Période I (2300-2000) : poteries géométriques

Période II (2000-1600) peintures d’animaux : influence crétoise

Période III (1600-1400) Phylakopi s’entoure de murs, forte influence minoenne, peintures murales

rhytons en forme de bovins (Musée de Plaka)

Période IV (1400 – 1100) domination mycénienne sur les Cyclades : construction d’un Megaron( palais mycénien) et d’un sanctuaire

1090 destruction du site par un séisme disparition de traces humaines

2ème Guerre mondiale : fortifications allemandes occasionnant des destructions

Cette chronologie me conforte dans l’impression que j’avais eue au Musée de Plaka de la parenté avec art crétois (thèmes marins, rhytons en forme de taureau) les fresques me font penser à Akrotiri (Santorin).

Un chemin entre deux cordes canalise les visiteurs. Au nord, je découvre une plage de galets et en face les vestiges du Megaron. Une tablette écrite en Linear A minoen y a été retrouvée. Le mégaron mycénien comportait un vaste hall au sol cimenté avec un foyer en son centre des corridors et des petites pièces. Les premières fouilles mirent en évidence des peintures tombées du plafond représentaient un personnage féminin avec une frise de poissons volants. Plus tard on retrouva également une frise de singes bleus bordée de spirales.

Milos – au sud Zephyria, Paleochori, Aghia Kyriaki

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L’église de zephyria

Vers midi, nous arrivons à Zephyria, un petit village autour de sa grande et belle église de perlite gris clair. Cette grande construction étonne dans un si petit village. Zephyria – appelée alors Chora -fut la capitale de l’île avant l’arrivée des Vénitiens et cette église en était la cathédrale. Détrônée en 1207 avec la domination vénitienne, après la fortification de Plaka et la construction du kastro. La petite cité fut décimée par une maladie mystérieuse « la maladie de Milos » (probablement la malaria) . 1767 fut l’année de la « grande mort » et ne s’en remis jamais. En plus de sa grande église Zephyria possède aussi plusieurs tavernes. L’une d’elle, sympathique fait aussi épicerie-boulangerie. J’y achète une bouteille d’eau.

La plage de Paléochori

Paléochori est une belle et grande plage avec 3 restaurants et des installations de plage : lits et parasols. Le premier restaurant que nous visitons a l’air chichiteux et cher, le second est collé aux lits de plages, le dernier, le Sirocco plus simple mais très touristique, qui vante sa cuisine « volcanique » (peut être utilise-t-il les sources hydrothermales de la plage ?).

Un bon point : on apporte une bouteille cylindrique en verre d’eau filtrée, gratuite et écologique (pas de plastique) J’apprécie. Les sardines sont servies sur un lit de salade verte assaisonnée d’une bonne sauce citron, bien aussi. Par souci d’économie, j’ai commandé une moussaka. Erreur grossière, ne jamais prendre de moussaka dans un restaurant touristique, en place d’aubergine, des courgettes bouillies, une viande très médiocre et une béchamel infecte.

Je me rattrape de la déception gastronomique par une baignade dans un site grandiose. En nageant je regarde les couleurs changer sur la falaise bariolée, après les rochers il y a une seconde plage moins fréquentée, la falaise passe du gris au rouge teintée de vert et même du jaune du soufre. Un beach-bar diffuse de la variété internationale ; je préfère le clapotis de l’eau ou la musique grecque.

Je n’ai pas trouvé les sources chaudes.

Aghia Kyriaki

Nous aurions été mieux inspirées de choisir Aghia Kyriaki plutôt que Paleochori. Très peu de constructions aux abords, une seule taverne simple. Pour l’ombre, une rangée de tamaris.

 

 

 

 

 

 

Circuit naturaliste Volcano : botanique et Géologie

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fumerolles

Le Musée Metallico d’Adamas  organise des circuits naturaliste et vend 3€ des cartes et les topo-guides de promenades  faisables soit à pied, soit en voiture ou à vélo. Elles sont aussi téléchargeables sur www.miloterraean ou en cherchant sur google Geowalks Milos. C’est bien plus pratique d’avoir une belle carte et les explications que d’essayer de la télécharger sur le téléphone.

Nous avons choisi le circuit n°2 Volcano (hefaisteio) faisable presque entièrement en voiture et spectaculaire. Il nous conduit dans le cratère du Fyriplaka, petit volcan éteint depuis 90.000 ans. Le diamètre du cratère est e 1.7km .

On quitte donc la route d’Adamas après Alyki, les marais salants, la piste prend quelques mètres après la route de l’Aéroport. Elle est très bien balisée par des poteaux d’environ 1m de haut portant le repère de la randonnée et une flèche rouge. Chaque fois qu’un doute se fait, la balise nous oriente.

« foret de cèdres »

Le chemin de terre (passable dirt road) est une piste agricole le plus souvent sableuse (d’après le topo-guide ce n’est pas du sable ordinaire mais de la perlite. Elle passe à travers les oliveraies, les vignes et des céréales., puis à travers une « ceddar forest » qui n’est pas vraiment une forêt, les arbres sont assez espacés et ce ne sont pas des cèdres non plus mais des genévriers (Juniperus macrocarpa). Un incendie en 1982 aurait gravement atteint cette forêt.

Genévrier : Juniperus macrocarpa
Genévrier

Végétaux de la phrygana

Le topoguide énumère les végétaux présents : Pistacia lentiscus l’arbre à mastic, le Genêt (Genista acanthoclada), un genêt endémique en Grèce et en Crète, la Bruyère (Erica manipuliflora), le Calicotoma villosa et le thym (Thymus capitatus), espèces communes dans la Phrygana (flore des lieux fortement modifiés et dégradés par des conditions difficiles) de la lavande (Lavandula stoechas).

thym

Au début, en dehors du thym fleuri qui forme de belles boules mauves, je ne distinguais que des buissons épineux desséchés, en marchant je finis par découvrir la lavande avec ses inflorescences caractéristiques, enfin le genêt (plus desséché qu’à Naxos et finalement la bruyère qui a des feuilles très vertes épaissies comme des aiguilles.

Les genévriers sont vraiment impressionnants, leurs fruits sont bien plus gros que ceux que je connais, ils ont une silhouette d’arbres avec un gros tronc.

Géologie

cratère de l’ancien volcan

La Géologie est plus difficile. Je traque la perlite qui est la roche caractéristique de la randonnée sans arriver à l’identifier avec certitude. Les petits dômes de rhyolite, aussi. Au moment de l’éruption, le Fyriplaka était un volcan sous-marin et la perlite se serait formée par refroidissement rapide dans l’eau de mer, fragmentée au cours de la coulée. La perlite a la propriété d’augmenter 20 fois son volume quand elle est chauffée de 800 à 950°C et sa densité devient particulièrement faible.

Après la traversée du cratère, la piste remonte sur les rebords et je découvre le phénomène le plus étonnant : des fumerolles et des dépôts de soufre près de l’évent.  Bien que le volcan soit éteint depuis 90.000 ans, ces fumerolles comme les sources hydrothermales sont la preuve de la présence de magma encore chaud. On a voulu utiliser la géothermie à Milos, mais je ne sais pas où c e projet en est. Au sommet du petit dôme, on a installé des antennes.

au sommet : la mer

J’arrête la randonnée après une rencontre charmante avec des chèvres.

Le circuit a été une réussite. Le rares passages difficiles avec des ornières et des roches sur la route n’ont pas trop stressé la conductrice.

Plages du sud de Milos : baie de Provatas

CARNET DES CYCLADES – MILOS

 

Plages au sud de Milos

Plage au sud de Milos

Comme le vent souffle du nord, nous allons au sud chercher une plage abritée. Après Adamas, nous longeons la baie bordée de tavernes. De nombreux baigneurs sont installés à l’ombre des tamaris. Ici et là ils y a des lits de plage et des parasols. L’eau est peu profonde et des enfants pataugent.

la saline de Karavas

Karavas : installations portuaires pour l’expédition des minerais et du sel, on a construit une belle « salle de conférence », le long de la mer des hangars font penser à un chantier naval ? Nous dépassons les salines qui ne sont plus exploitées mais qui sont recouvertes d’une pellicule de sel qui brille au soleil. Les grands bassins rectangulaires sont encore intacts. Il reste des tas blancs et des tuiles entassées sur les bords. La route monte légèrement, dominant la mer ; Il y a une grande plage mais il aurait fallu laisser la voiture et descendre une pente raide.

Une route secondaire va à Provatas sur la côte sud en moins de 5km. A un embranchement une voiture s’arrête à notre hauteur ;

« Que cherchez-vous ? je peux vous aider ? » – « la plage » – « suivez-moi ! »

Nous arrivons à un restaurant La Tarentella .

Tarentella

En balcon au-dessus de la plage il faut descendre beaucoup de marches. J’ai acheté à la boulangerie à Plaka des feuilletés aux épinards qui semblent délicieux. Nous avions prévu de piqueniquer.

Et si on gardait les feuilletés pour le soir ? cette taverne est merveilleuse avec sa vue dégagée.

A Milos, il n’y a pas de petite taverne typique comme à Amorgos ou Naxos, plutôt des restaurants, d’ailleurs c’est écrit Estatorio. La carte plastifiée est chic et sobre. Pas de nappe en papier avec la carte de l’île, des sets élégants. Si on veut rester dans un budget serré il faut oublier es plats de poisson et même de viande, il y a un choix de plats végétariens. Nous choisissons des courgettes frites et des aubergines sauce tomate avec le fromage du pays. Les courgettes ressemblent à des chips, croustillantes, aériennes, délicieuses parsemées d’herbes. Les aubergines sont détaillées en longueur comme des frites, nappées de coulis de tomate avec un tas de fromage de chèvre frais décoré d’un brin de thym. (YNOMYZH(TH)PA) je ne sais pas écrire le thêta avec le clavier AZERTY

C’est délicieux et tout à fait suffisant en quantité avec du pain ; A Milos la cuisine est plus chère mais plus élaborée, les serveurs sont stylés et charmants.

La baignade est tout aussi délicieuse, je nage tranquillement jusqu’à la plage de Provatas et remonte par le ponton accessible grâce à un gros rocher qui affleure. Le vent soulève de grosses vagues quand nous rentrons à Pachaina ; une tentative de baignade tourne court.