Platrès et Balade dans la montagne -Kaledonian trail


chypre-troodos-neige.1296496529.JPG

Platrès

En altitude, la vigne laisse la place à la forêt. Platrès est une station de montagne avec des hôtels, des restaurants des boutiques et des banques. A la sortie de Platrès nous commençons la promenade qui monte à la cascade de Kalédonia et pique-niquons au dessus du torrent.

Kaledonian trail

Kaledonian trail   :  4km et 400m de dénivelée, cinq passages à gué .

Sous les grands arbres, la neige n’a pas encore fondu, il en reste de belles plaques. C’est vraiment l’année! : neige au Maroc, neige à Chypre à Pâques ! Le sentier est très bien entretenu. Les végétaux sont étiquetés mais comme ils sont défeuillés, la promenade botanique perd de son intérêt.. Je suis ravie de cet itinéraire  facile. Rapidement cela se complique : les passages à gué sont indiqués par des flèches. En cette période de fonte des neiges, le torrent a gonflé, le Goretex de mes chaussures n’y suffira pas, l’eau passe au dessus de la cheville. Sur la carte cinq passages à gué étaient prévus, en réalité, il y en a beaucoup plus, peut être une vingtaine, ce n’est plus de la randonnée, c’est du canyoning ! Par temps chaud ce doit être un régal de se tremper. Aujourd’hui j’essaie d’éviter. Un bâton, providentiel me facilite le passage : je sonde, m’appuie dessus, me sens plus assurée et n’ai plus peur de glisser sur les pierres lisses.

Ce torrent est une merveille ! Les roches (du gabbro à olivine vers le sommet, gneiss plus bas) sont souvent vertes parfois veinées de blanc. Je suis ravie de mon expédition même si mes pieds et le bas de mon pantalon sont trempés.

Retour par une route plus courte par Agios Nikolaos.
Les nuages ont disparu. Nous profitons bien de notre cour et du calme du village par cette fin d’après midi ensoleillée.

Episode comique

Cela devient une habitude, chez nous, à Fez, il y a six semaines, en Espagne… Nous avons claqué la porte avec les clés à l’intérieur. .Les enfants de Dimitra, la patronne du café, viennent nous délivrer. Le gamin est passé par la fenêtre au dessus de l’évier, on leur donne des caramels.

Paphos : villas romaines mosaïques

 

chypre-paphosmosaique.1296496033.JPG

La route de Paphos

Le soleil brille, pas un nuage. La route de Paphos est en travaux, tantôt nous roulons sur une large piste tantôt sur un fin ruban d’asphalte, ou sur une belle deux voies moderne. Le paysage est riant  : les pêchers sont en fleurs, les collines sont parsemées de vergers, pas de champs, moins de vignes. De grands troupeaux de chèvres sont enfermés  dans des enclos.

Les villages en bord de route sont petits. La  mosquée avec son fin minaret fait face à l’église. Plus bas, la végétation est florissante. Platanes et peupliers sont bien verts. Nous trouvons l’autoroute à Kouklia. (Palaipaphos, l’ancien sanctuaire d’Aphrodite, là où la déesse est née de l’écume en sortant des flots).


Paphos station touristique

Nous suivons les panneaux : « zone touristique », traversons des lotissements des grands hôtels, des restaurants divers et variés (chinois, russes, mexicains) . L’ensemble est criard et vulgaire.

Zone archéologique
Les trois villas romaines sont de véritables palais. Nos livres ne commentent que les mosaïques. Nous commençons à nous débrouiller très bien, à reconnaître les thermes, les cuisines, les boulangeries…Les pièces d’apparat sont beaucoup plus grandes qu’à Volubilis, visitée il y a six semaines.

chypre-paphos-orphee.1296496070.JPG

Nous retrouvons Orphée charmant les animaux, celui de Volubilis lui ressemble énormément. Thésée et le Minotaure dans un labyrinthe circulaire, Narcisse contemplant son image, Daphné qui se transforme en laurier, mais aussi Phèdre et Hyppolite et Pyrame et Thisbée, que je connaissais pas Marsyas, rival d’Apollon . Dionysos est surtout à l’honneur : curieux cortège de son retour d’Inde. Les villas sont situées sur une vaste aire en bordure de mer.
Il y a même un petit phare blanc sur la colline où s’adossait l’Odéon. Tout le site est fleuri de grandes composées jaunes, de coquelicots, d’immortelles bleues et blanches. Les hirondelles volent en rase motte. Un petit faucon vient piquer devant nous. Il y a aussi de nombreuses pies. Le soleil chauffe dur, je mets mon bandana blanc. Nous sommes en T-shirt. Nous croisons des touristes débraillés. en bermuda ou en débardeur Peu de groupes organisés(sauf quelques vieilles anglaises) La plupart des visiteurs vont par paires et ne sont pas gênants.

Paphos: Kastro, Eglises byzantines

chypre-paphos-fort.1296495381.JPG


J’achète un chapeau de paille .à grands bords (6.90 £) pour remplacer celui qui s’est envolé à Sal, l’été dernier et une éponge pour la toilette, ces éponges sont une véritable passion.

kastro

Au pied du fort, un petit orchestre de jazz donne un concert matinal gratuit  je trouve cela sympa.
Le kastro, fortin ottoman du 16ème siècle, reconstruit sur un fort franc, détruit puis vénitien, s’avance dans la mer, gardant le port, aujourd’hui une marina, où mouillent des bateaux de plaisance, un grand catamaran et une belle goélette en bois. Le long du quai, inévitables magasins de souvenirs et terrasses de restaurants .Je monte seule au sommet du fort, belle vue sur le port.

Pique-nique au bord de la mer, assises sur des rochers pointus de calcaire coquiller creusé de cavités circulaires recouvertes d’une croûte de sel, parfois remplies d’eau. Dommage que nous avons oublié le pain !  Je tartine le tarama sur des petits concombres. La mer est calme, bleu profond vers le large, turquoise au bord. Nous nous serions peut être attardées si les rochers avaient été moins piquants.

Eglises byzantines

chypre-paphos-chrysopolitissa.1296495438.JPG

L’église Chrysopolitissa, est de l’autre côté de la zone archéologique. La marche arrière de la Hyundai est toujours récalcitrante, nous songeons rendre la voiture à Hertz. A première vue, Chrysopolitissa est une jolie petite basilique grecque sous de grands eucalyptus. A l’intérieur, une anglaise massacre un morceau hybride de cantique et de musique de cirque à l’harmonium. A fuir ! En sortant, je remarque que nous sommes dans l’église anglicane, comprenant la présence incongrue de l’organiste.

Devinette archéologique : où se trouve l’église Théokepasti ? « cachée par Dieu » . Je fais le tour de Chrysopolitissa, découvre une double colonnade de granite et de marbre vert. Chrysopolitissa mord en biais sur les motifs de la mosaïque. Je comprends enfin que Théokepasti est en ruine sous Chrysopolitissa. C’était une basilique antique du 4ème siècle à colonnade dans le style de la villa de Dionysos visitée ce matin qui lui est contemporaine.A l’une de ses colonnes Paul l’évangéliste (qui a donné son nom au Boulevard principal de Paphos) aurait été attaché et fouetté. Nouvelle galère automobile pour trouver ce fameux boulevard. Au hasard, nous passons devant un petit hammam turc avec ses coupoles  percées bien reconnaissables.

Paphos, catacombes, tombeaux des rois

chypre-paphos-catacombes2.1296494693.JPG


Catacombes

J’avais gardé un excellent souvenir des catacombes de Syracuse, il pleuvait et nous avions eu une visite guidée détaillée. C’était le première fois que découvrais un site des Premiers Chrétiens avec leurs symboles particuliers.

Les catacombes de Solomoni me tentaient d’autant plus que le Guide Bleu avait mis en caractères gras « décorations peintes ».
A l’entrée, un arbre  porte des mouchoirs noués. Autour d’un puits, des chambres  sont creusées, éclairées à l’électricité mais noircies de la suie des bougies séculaires, meublées de tables d’images pieuses, tout ce qu’il y a de plus neuf. Dans la dernière grotte je descends sans précaution un escalier pour plonger mon pied dans de l’eau. Tout est inondé Nous n’irons pas plus loin. L’arbre avec ses mouchoirs, les images pieuses évoquent un culte populaire à la limite de la magie.

La sainte Solomoni est la mère juive des sept macchabées, sept fils refusant de se convertir au culte de Zeus Olympien sous Antiochus II Epiphane, tués sous ses yeux. J’ignorais que les Orthodoxes honoraient des martyres « préchrétiens ».

Tombeaux des Rois

chypre-paphos-catacombes1.1296494672.JPG

Les tombeaux des Rois ont été plus faciles à trouver à partir de l’avenue de l’Apôtre Paul. La vaste aire archéologique sur le  bord de mer, fleurie et pleine d’oiseaux. Les tombeaux des Ptolémées et des nobles égyptiens du IIIème siècle av. JC  sont creusés dans le roc. Des formes étranges taillées par l’homme ou érodées par le vent et les embruns émergent d’épais bouquets de marguerites jaunes. Il faut parcourir d’assez grandes distances, chercher les escaliers aux marches hautes, escalader des blocs, entrer dans de sombres cavités. Les premières tombes sont un peu décevantes, je dérange les oiseaux qui ont construit leurs nids, il y a plein de fiente. Je photographie une tourterelle qui couve. Les murs ressemblent à une termitière avec des galeries, des trous ronds boursouflés.

Au hasard, je découvre une colonnade, un péristyle souterrain sur lequel s’ouvrent des chambres funéraires. Les tombeaux suivants sont construits selon ce même modèle, seul l’état de préservation de la pierre diffère. Des cyclamens s’accrochent dans les anfractuosités, malheureusement leur floraison touche à sa fin, ils sont déjà passés. En surface, les oiseaux donnent un ballet de chardonnerets à calotte rouge, bergeronnettes rouges, d’autres roses que je ne connais pas…

Le vent s’est levé, la mer est agitée. Il est près de cinq heures, nous n’aurons pas le temps de retourner à la plage. . Nous devons faire des courses si nous voulons manger de la viande (pas de boucher à Arsos) et faire le plein d’essence(pas de station-service non plus).

Le retour (70 km) est plus rapide que l’aller, on « fonce » à 45km/h au lieu de 30 .

Arsos pannes diverses à la maison Cornaro

Pannes diverses

au village d'Arsos

Nous n’avons pas d’eau chaude au gîte depuis hier. Et avions émis toutes sortes d’hypothèses : chauffage solaire ? Électrique ? Je descends au Kafénéion, Dimitra téléphone au propriétaire : il suffit d’appuyer sur le bouton électrique qui a un voyant rouge ! (c’est le même système en Angleterre) Je remonte, ravie.

Nouvelle tuile : panne de gaz. Retour au kafénéion. Dimitra peut nous dépanner, mais il faut lui donner la bouteille vide. Troisième épisode au kafénéion, Dimitra « it’s OK ». Plus ou moins ! Nous ne savons pas changer la bouteille. Les enfants savent. Ils sont ravis de nous aider et montent dans la voiture. On leur laisse 1 £ pour les remercier.

Il est huit heures ni le chou-fleur, ni l’artichaut ne sont cuits.

le Mont Olympe et le mont Amiandos

chypreolympe.1296491940.JPG


Vers les sommets de l’Ile

Le ciel est couvert et peu engageant au réveil. Nous reprenons la piste en travaux, obliquons vers Omodos sur une petite route de crêtes qui nous promène dans le vignoble. On brûle les sarments de l’an passé :  les ceps sont encore hivernaux et dégarnis .

Nous traversons Platrès sans nous arrêter pour arriver à Troodos. La neige couvre le sol. Les pins d’Alep sont des arbres magnifiques, certains ont des fûts impressionnants ; leurs branches sont assez longues un peu recourbées, nombreuses pour des pins.. La neige ou le vent a souvent cassé le faite de l’arbre lui donnant une silhouette torturée avec un gros tronc. A travers les nappes de brume, la neige aux pieds, ils ont une allure fantomatique comme sortis d’un tableau chinois ou japonais.

Ski au mont Olympe

Le mont Olympe, le sommet de Chypre est tout proche, mais la route s’arrête brusquement « interdit aux personnes non autorisées «. Nous passons à côté d’une belle piste de ski encore praticable qui traverse la forêt.
Au tournant, les nuages se déchirent. Je peux enfin photographier ces arbres magnifiques, se détachant sur un ciel bleu intense de haute montagne (1951 m seulement) Au loin, la mer et une vaste plaine. Ces points de vue d’où on découvre une région inconnue me fascinent.

Mont Amiandos

chypreserpentine.1296491684.JPG

Passé Troodos, la route de Nicosie se dirige vers le Mont Amiandos éventré par une carrière fermée en 1988 mais exploitée depuis l’Antiquité. L’exploitation industrielle à ciel ouvert a sculpté les gradins monstrueux. De gros rochers verts affleurent. Nous échantillonnons, j’ai envie de serpentine douce et de petits filons de Chrysotyle.  Des taches brunâtres, noirâtres me font penser à des grenats. J’aimerais en trouver.
Les forestiers de Troodos ont entrepris de réhabiliter la carrière : vaste entreprise. Le soin apporté à tout le massif rend optimiste. Partout, de petits cèdres, des pins reverdissent la montagne.

Chapelles du Troodos


chyprest-nicolas-des-toits.1296490816.JPG

Saint Nicolas des toits

Quittant la route de Nicosie, vous entrons dans la vallée de la Soléa   L’église Ayios Nikolaos tis Steyis (Saint Nicolas des toits) isolée au creux de la montagne, est bien indiquée. Son double toit en pente masque la coupole et l’abside : construction curieuse. L’église est ouverte, la gardienne très aimable, mais la télévision chypriote occupe les lieux. Seul le narthex est visible .Nous reviendrons cet après midi quand le tournage sera fini, en attendant on nous recommande de visiter les églises de Galata et Kakopétria tout près.

Kakopétria et Galata

chypre-kakaopetria.1296491098.JPG

Kakopétria est un très joli village accroché à la pente avec des balcons de bois et des ruelles étroites. Nous préférons nous garer en bas au parking. Les églises sont à Galata, village jumeau construit le long de la rivière. Nous trouvons la première chapelle tout de suite : minuscule avec un toit à double pente, on la prendrait pour une étable, et encore une toute petite étable pour deux ou trois vaches ! Evidemment bouclée. Au café le plus proche, un monsieur très aimable parle bien français, mais il nous est de peu de secours. La clé serait chez le boucher. Là, je sors mon grec le plus simple, je connais la phrase :
–  « je voudrais la clé de l’église «
Pas de clé, à la station-service, non plus. Nouvel arrêt sur la place de Galata au premier kafénéion : il faut demander Andras Alexander à l’autre kafénéion. Ce dernier est sorti avec des touristes. Je rentre dans une pâtisserie :
–    «  je cherche l’église où se trouve l’homme qui a la clé de l’église … »
Cela a l’air d’un gag. Nous finissons par trouver. Un car de touristes stationne. Andras Alexander veut fermer l’église. C’est un très vieil homme qui marche tout cassé sur sa canne. Si nous avions garé la voiture tout près nous l’aurions ramené.  Nous avons laissé la HYUNDAI sur le bord de la rivière. Nous fixons rendez vous  au kafénéio.

chypre-kakaopetria0001.1296491326.JPG

En attendant, pique-nique sur le petit pont en face d’une arche vénitienne. A 14 heures nous allons chercher Andras Alexander. L’église de Panaghia Podithou est décorée de fresques datant de 1502 de style italo-byzantin. Les plus belles sont derrière l’iconostase, il faut tendre le cou pour les regarder. Très belle communion des Apôtres. L’Annonciation ressemble à un Giotto, elle est plus proche des fresques italiennes que des fresques byzantines vues en Grèce ou en Cappadoce. Les décors très géométriques, sont presque en perspective, les visages très doux.

La deuxième chapelle, Panaghia Théotokos (Eglise Saint Michel) plus petite, est à l’ombre d’un olivier La montagne couverte de pins se détache sur le ciel bleu dans la vallée, de vertes prairies. Les fresques œuvre de  Siméon Axenti, 1514. Des  petits tableaux de 50×40, racontent chacun un épisode de la vie de Jésus. Certaines scènes ne manquent pas d’humour. Dans la Résurrection de Lazare, un personnage se bouche le nez de son manteau. Andras Alexander dort sur sa chaise Après la Crète, la Cappadoce, nous commençons à avoir l’habitude de déchiffrer des fresques. Le nom des personnages figure sur le tableau. Je reconnais Hélène et Constantin avec la Vraie Croix, les évangélistes qui portent un gros livre et bien sûr Saint Michel qui a donné son nom à la chapelle. Les commanditaires de la chapelle, Paolo Zaccaria et sa femme Madeleine, une famille vénitienne, sont habillés à l’occidentale.

Nous avons oublié le guide Nellessur le lieu du pique-nique. Il nous attendait sagement sous l’arche vénitienne.

agiosnikolaosstegis03.1296736305.jpg

Aghios Nikolaos Tis Steyis est la plus belle des trois églises. Ses peintures sont plus anciennes que les précédentes et très différentes. Les tableaux sont beaucoup plus grands. La gardienne me fait observer des détails que je n’aurais pas remarqués seule. Curieuse scène des Quarante Martyrs  de Sébaste debout dans un lac d’eau gelée, l’un d’eux ne supporte pas le froid, il est porté par deux autres, un autre s’enfuit, . le soldat chargé de les garder, enlève ses vêtements et s’apprête à rejoindre les martyrs et à se convertir au christianisme. Quarante petits rectangles rouges sont suspendus au dessus de têtes des martyrs. Remarquable Nativité : la Vierge donne le sein à Jésus, on voit la Grotte avec l’âne et le bœuf, les Rois Mages, des chèvres escaladent les rochers, des paysans sont assis, l’un joue de la musique un autre boit à une outre. En plus du portrait de Saint Georges, toutes les étapes de son martyr sont représentées, toutes les tortures figurent. Je remercie bien la gardienne.

Prodromos

La route s’élève vite au dessus de Kakopétria, la vue est magnifique on voit la mer,. Troodos par un temps merveilleux. A l’aller je n’avais pas réalisé que le paysage était aussi beau. Nous photographions le sommet de l’Olympe avec une affreuse antenne rouge et blanche « Tintin »  comme nojus avons surmonté le globe blanc partie du réseau d’antennes britanniques qui écoutent tout le Proche Orient.
Après Troodos, je cherche la côte sud, et découvre Limassol et de gros bateaux en mer.
Achat d’oranges et de produits frais à Platrès. Nous sommes de retour au gîte vers 18 heures. Le propriétaire est passé. On a changé nos draps, la nappe et surtout enlevé le radiateur d’appoint. Il fait glacial. Le téléphone sonne : c’est Louis, le propriétaire qui demande si le chauffage fonctionne. Non et nous avons un peu froid. Il promet de venir de Limassol. Nous l’imaginions vieux et gâteux, il est grand, crâne rasé, jeune cadre dynamique. Le chauffage piloté par ordinateur se met en route.

Le site archéologique de Kourion

chyprekourion.1296459747.JPG



La route de Limassol est beaucoup plus directe que celle de Paphos, en moins d’une heure nous arrivons au site de Kourion.


Nos guide promettaient beaucoup : mosaïque, thermes …Nous sommes un peu déçues : la moitié des vestiges est fermée à la visite pour cause de rénovation.

Le site est en chantier. Toute l’île est un vaste chantier .Les promoteurs construisent des « villas de rêve avec vue sur le golf » ou des « maisonnettes » sur la plage …Les routes sont en travaux gigantesques : la carte, pourtant récente, est  obsolète. Même les vignes font l’objet de terrassements grandioses : au bulldozer dans les collines de craie ou de marne blanche, des saignées défigurent le paysage. Quand ce sera fini, l’île sera vraiment entrée dans le 3ème millénaire et dans l’Europe sans qu’on puisse faire de comparaisons défavorables avec la Grèce ou l’Italie. D’où vient l’argent ? Cette urbanisation galopante fait le bonheur des touristes qui cherchent le soleil mais la civilisation rurale grecque disparaît très vite.

Nous visitons Kourion encombré de deux grues, de profilés métalliques sur lesquels on posera des planches pour enjamber les mosaïques sans les piétiner. Une halle de bois protégera les plus belles villas. En attendant la modernisation, c’est vraiment disgracieux ! Nous regrettons les herbes folles et les paquets de marguerites jaunes de Paphos. Ici les anémones blanches et une fleur blanche de la famille de l’ail, sont plus discrètes.

Basilique

La basilique chrétienne du 5ème  siècle est spectaculaire avec ses trois nefs et les deux travées séparées où les convertis pas encore baptisés pouvaient entendre la messe. Nous reconnaissons l’autel sur une estrade sous quatre colonnes dont il reste encore la base. A côté se trouvait le baptistère orné de mosaïques et un atrium où passaient les processions de baptisés. En cette période de développement du christianisme, le baptême devait être toute une affaire !

Thermes et nymphée

chyprekourion0001.1296459786.JPG

Nous ne trouverons pas le nymphée. Les Thermes sont facilement identifiables dans le chantier. Le vaste forum est un peu vide.
Stade


D’un coup de voiture, nous rejoignons le stade qu’on a eu le mauvais goût de niveler avec des engins de travaux publics. Un géomètre se trouve sur place avec sa mire : aucune poésie !

Sanctuaire d’Apollon


Heureusement, le Sanctuaire d’Apollon nous laissera une merveilleuse impression. Plantées de romarin, laurier, cyprès et mimosas, les ruines sont bien mises en valeur. Il ne reste plus grand chose sur pied. Les séismes et le réemploi ont abattu les colonnades. Une restauration intelligente nous permet d’imaginer le temple, les dortoirs des pèlerins, le bosquet sacré (bizarre c’est un disque rocheux d’environ 15 m de diamètre nu maintenant où les lauriers étaient plantés dans des trous qu’on a retrouvés).Nous passons une heure agréable avec Apollon, protecteur des forêts. Je ne connaissais pas cette facette de la divinité.

La Base de sa Gracieuse  Majesté


Il est l’heure de déjeuner, nous avons acheté des spécialités locales. Nous cherchons une plage recommandée par Nelles de l’autre côté de la base anglaise.
La route la traverse sans encombre. Seuls quelques panneaux nous enjoignent d’être particulièrement prudents et de réduire l’allure. De part et d’autre derrière de hauts grillages, des maisons blanches toutes pareilles sont alignées, ainsi que des baraquements agrémentés quand même de palmiers.

La surprise vient dans le creux d’une petite vallée : occupée par des terrains de sport au gazon britannique et par un hippodrome. Cette débauche de verdure doit culpabiliser les officiers de sa Gracieuse Majesté :  à plusieurs reprises, il est précisé que l’eau potable de Chypre n’est pas employée pour l’arrosage et qu’ils disposent d’une unité de désalinisation. Pas de plage en vue, retour sur la plage de galets en bas du site de Kourion. Les galets sont plats, noirs et blancs, tout un échantillonnage des montagnes de Chypre. La mer est d’un beau bleu Méditerranée.  Des rouleaux puissants remuent les galets et frangent la plage d’écume. Un peu plus loin, des falaises blanches bordent la côte.

pour plus de détails voir ici

Château de Kolossi, Oiseaux du Lac Salé

chyprekolossi.1296458980.JPG

Château de Kolossi

Donjon carré construit en 1454 sur un  premier château élevé par les Hospitaliers en 1212.

Il éveille d’autant plus ma curiosité que les propriétaires du château ont été les Cornaro. Catherine Cornaro fut la dernière reine de Chypre avant que l’île ne soit cédée aux Vénitiens en 1489.

Le donjon se détache sur la plaine, accompagné d’un arbre magnifique et d’un cyprès d’une hauteur impressionnante. Au pied du château, la sucrerie se trouve dans une très belle salle voûtée avec de curieuses arcades. Je n’avais jamais envisagé qu’on ait cultivé la canne à sucre à cette époque. Nous rencontrons souvent la canne à sucre : à Madère la première fois, en Egypte puis au Cap Vert et à Cuba. J’aimerais bien trouver une histoire de la canne à sucre.

Kolossi sucrerie

Les oiseaux du Lac Salé


La route qui va à la base de la RAF d’Akrotiri longe le Lac Salé. Décidément, c’est une manie de construire les aéroports à côté des refuges des oiseaux migrateurs ! L’eau est loin de la route, les volatiles sont bien là, mais très loin hors de portée de jumelles. On voit seulement des points blancs en mouvement. Nous croisons un ornithologue avec lunettes sur pied et grosses bottes. Nous ne sommes pas aussi bien équipées.

Environs de Limassol : Saint Nicolas des chats

chyprechats.1296414094.JPG

Curiosité : le monastère de Saint Nicolas des Chats, perdu dans les orangeraies au bout du lac Salé.

Fondé en 325 par des moines envoyés par Constantin.  Il ne reste qu’un pan de mur du XIIIème siècle. Le monastère est moderne, cloître d’arcades en ciment, des traits de peinture rouge imitant les jointures de pierre. Les bonnes sœurs ont des accoutrements gris, sales. Elles nourrissent les innombrables chats descendants de ceux que Sainte Hélène avait apportés dans l’île pour tuer les serpents. La présence des chats est insolite.. Je n’avais jamais imaginé qu’ils puissent encore être là. Pour remercier de la visite nous achetons un pot de confiture de Mosfilo (nom intraduisible).

L’odeur des orangers m’enivre complètement. Quand je la sens, je retournerais illico à Révadim cueillir mes orangers ! Nous rapportons du mimosa, inodore, lui, et du thym qui parfume toute la voiture.


Au retour: un itinéraire par Sotira. Le détour en vaut la peine. Un barrage sur un ruisseau fait un petit lac dans un canyon entaillé dans la colline claire. Encore un nouveau paysage ! Ici, les cistes sont roses, les anémones jaunes. A Kourion les fleurs étaient blanches. Le village n’a rien de spécial mais la vue sur Limassol et sa presqu’île est magnifique  Nous nous arrêtons à proximité d’une butte, site archéologique néolithique, rien à voir.