Vue de Smiltyné, Klaïpeda est étrange, difficilement lisible. Derrière la rangée de grues étrangement immobiles nous ne voyons ni tours ni clochers annonçant une ville ancienne. Seuls émergent quelques buildings dont deux tours jumelles K et D qui ne semblent ne faire qu’une sous un certain angle alors qu’elles sont séparées. Le château des chevaliers Porte-Glaive (13ème ) a été détruit au cours de l’histoire. Klaipeda a souffert des bombardements en 1944, les clochers ont été détruits et les soviétiques ne les ont pas reconstruits.
Les vieux quartiers, en revanche, ont été réhabilités de manière harmonieuse si bien que la promenade dans les maisons à colombages et celles à façades classiques, est très agréable.

Nous garons la voiture rue Turgaus, devant l’Office de Tourisme et suivons l’itinéraire du Guide Vert à partir du théâtre qui a une façade néoclassique blanche. Du balcon Hitler annonça lui-même l’annexion de Memel (nom allemand de Klaipeda).
Juste devant le théâtre une figure plus pacifique : la statue d’Ännchen von Tharau, poème écrit par Simon Dach(1603-1659). Ce poème me rappelle mes cours d’allemand du lycée
La rue Turgaus est large, elle est bordée de façades classiques.

Le Musée de la Lituanie Mineure se trouve dans une belle maison dans une rue perpendiculaire. L’histoire de Klaipeda commence à la Préhistoire dès 1800av. J.C. : des bijoux de métal et d’ambre ont été retrouvés. En 1237, les Chevaliers Porte-Glaive unis aux Chevalliers Teutoniques, Croisé des bords de la Vistule, s’unirent pour christianiser la région. Les Chevaliers Porte-Glaive construisirent le château de Klaipeda en 1252. Après la Réforme, le Grand Maitre de l’Ordre, Albrecht von Brandeburg a transformé l’état en Dûché de Prusse (1525-1701). L’histoire de Klaipeda est associée à celle de Königsberg ou de Dantzig. Etrangement, de la Lituanie et de l’éveil national au 19ème siècle, il est peu question. C’est une histoire allemande que raconte le Musée de la Petite Lituanie. la salle de numismatique présente des billets en marks de 1922. Une carte de géographie des écoles montre tous les villages avec leur noms allemands Klaipeda/Memel, Smiltyné/Süderspitz, Juodkranté/Schwartzort et Nia/Nidden.
L’ultimatum de Hitler prend un nouvel éclairage. « Mourir pour Dantzig » est connu, l’ultimatum de Memel l’est moins. C’est la présence des sous-marins allemands qui justifia les lourds bombardements russes de 1944.
En 1944, 100 000 à 200 000 Allemands quittèrent la région avec l’évacuation des troupes allemandes. Les opposants furent déportés en Sibérie. Klaipeda devient soviétiques et de nombreux Russe repeuplèrent la ville.
Nous allons à la recherche des maisons à colombages et des jolies façades. L’ancienne poste est très pittoresque. Nous y achetons des timbres que la postière nous vend en Allemand. Derrière la rivière, la Dane, nous cherchons deux petites sculptures : un chat de granite poli avec une tête en bronze et plus loin une souris. Nous complétons la visite par un tour en voiture : arrêt à la Poste Centrale Art Nouveau : briques, tours, clochers dragons à l’intérieur des oiseaux messagers au dessus des guichets sculptés.























