Au sud de Calvi jusqu’à Galeria

CARNET CORSE

La belle plage de galets roses

Le soleil s’est levé dans des nuages roses bien jolis puis le ciel s’et voilé dans une lumière presque automnale. La route qui grimpe à Notre Dame de la Serra traverse un chaos granitique. Un énorme bloc ovoïde est évidé, un autre, pointe vers le ciel. Un vaste enclos est prévu pour les pèlerins. Justement le pèlerinage a lieu hier (premier dimanche de septembre, anniversaire de Marie). Il reste dans le grand frigidaire un gâteau au chocolat. Des palmes et des branches de cyprès entourent le porche de la chapelle qui est grand ouverte.

Notre Dame de la Serra

La route de Galeria en corniche suit le rivage très découpé. Certains à-pics sont impressionnants. Les rochers sont découpés. A peine quelques rochers plus bas pour envisager une baignade, venu par mer, bien entendu. Un cap est occupé par l’armée « champ de tir le lundi » prévient un panneau. Un restaurant s’est installé dans le seul creux avec un accès à une plage. Joli restaurant, prix raisonnable, mais ce n’est pas l’heure !

Chaos granitique

La route tortille entre les arbousiers hauts comme des arbres. Dans un tournant on voit une construction basse – première depuis la sortie de Calvi, plus loin, un grand troupeau. Puis une ruine, très grande bâtisse avec une sorte de tour. A sa base, on a planté récemment des vignes, les ceps sont jeunes et rien ne vante le vin produit ici ! On a aussi planté des oliviers.

Dans la Baie de Crovani se trouvent les ruines d’une ancienne exploitation minière de plomb argentifère à l’Argentella abandonnée.

Le Delta du Fango

A l’entrée de Galeria la très grande plage de Riciniccia est large, rose et…vide. Pourquoi ? Les petits fleuves Fango et Marsolimo ont sans doute apporté tous ces galets. La route contourne le delta du Fango pour traverser le lit très large mais complètement à sec. On ne remonte donc pas loin le Fango en canoë ! Nous garons la voiture sur un très grand parking en terrasse. A quelques pas se trouve une tour génoise bien abimée précédée d’un élégant bâtiment de pierre. Un fléchage indique d’un côté « canoë-kayak sur le Fango » de l’autre « la plage ». un petit pont de ciment franchit le « fleuve » qui est un ruisseau. Sur un plan d’eau on peut en effet canoter (le panneau promet des tortues et des oiseaux aquatiques). Je préfère la mer ! Le ciel est nuageux. Les petits galets ont une teinte pourpre, l’eau est agitée d’un petit clapotis pas effrayant du tout mais pourtant personne ne se baigne. J’interroge les gens : « pourquoi n’y a-t-il personne ? » Il me faut convoquer mon allemand. Une dame d’âge mûr émet l’hypothèse « peut être à cause des vagues ? »- « quelles vagues ? il n’y en a pas ! » »pas de soleil » me répond un autre. Deux Italiens se sont baignés « c’est juste un peu dur de sortir avec les galets » . Etrange ! je tente. C’est un peu effrayant d’être seule dans l’eau qui bouge ; sans soleil, elle n’est pas turquoise mais bleue très foncé, presque noire. La plage est longue, j’en parcours à la nage la moitié. Pendant que je nage, un petit zodiac quitte le voilier à l’ancre ; ses occupants sortent des sacs et montent l’aile d’un kite-surf. Je comprends que les couples sur la plage ne sont pas venus nager mais pour le bronzage intégral. Comme il ne fait pas chaud, l’un d’eaux porte un T-shirt noir, des espadrilles mais pas de slip.

Le Guide vert recommande l’Artigiana dans la catégorie « restauration premier prix ». Au tournant de la route, il y a une boutique de produits corses, des tables rustiques avec des bancs, des petites tables basses et même hamac et fauteuil suspendus. A la carte : des salades ; assiettes de charcuterie ou de fromages, et des beignets. Je choisis un duo de beignets de courgettes et fromage. Les beignets de courgettes sont de petites galettes parfumées (courgettes râpées et herbes) les fromages de chèvre est fondu. Les beignets sont accompagnés de tomates-cerises ; de rondelles de radis et de betteraves crue ainsi que de salade. Très copieux. Tout est parfait : l’accueil, la vue et les beignets.

Nous rentrons à Calvi par la route des terres (26 km) qui suit le petit fleuve Marsolino (invisible de la route) et passons par une large vallée où l’on arrose les prés pour faire du foin les balles de foin sont sous plastique). Il y a des vaches. La verdure contraste avec l’aridité des montagnes où la roche est à nu. La route s’élève vers un petit col Bocca di Marsolinu (443 m) puis nous descendons le long de l’aéroport Ste Catalina.

Le soleil s’est enfin décidé à disperser les nuages. Je passe la fin de l’après-midi ensoleillée à la piscine à faire des bassins. J’ai fini Ferrari A son image et je viens de commencer Murtoriu de Marc Biancarelli

Sentier N°2 de Kastro au Chrysopigi, déjeuner sur la plage de Faros

CARNET DES CYCLADES – SIFNOS

ruelles du Kastro

Affranchir les 2 cartes achetées à Vathy ! Il n’y a qu’un bureau de poste sur Sifnos à Apollonia.Je butte en entrant sur 6 colis mal ficelés. Derrière la corde deux personnes font la queue. Une corde, mais pas de distributeurs de timbres ni de machine à affranchir. La pesée du 1er colis avec son bordereau en double exemplaire, placé sous plastique, l’affranchissement et j’en passe dure 20 minutes, Si cela continue à cette allure, je suis encore là pour 1h30. Entre le pope, curieusement vêtu de bleu. Du fond de la Poste, la cheffe l’appelle « pater », après avoir salué toute l’assistance d’un kalimera ecclésiastique, il passe devant tout le monde avec son paquet à expédier. Je suis écœurée et je sors après avoir brandi mes deux cartes postales.

Sentier n°2 de Kastro à Chrysopigi (5.8km, difficulté moyenne)

la citadelle de Kastro vue du sentier

Le départ est au bout de la route à la fin du village. Début charmant, très fleuri avec des buissons à fleurs bleues (Gattilier ou Vitex agnus-castus) et des lauriers roses dans le lit du ruisseau. Longue montée sur des marches de schistes verts, Je suis face au Kastro coiffant son rocher, sur l’arête de la colline en face il y a trois moulins et dans creux les coupoles bleues. Le sentier passe alors entre deux murs de schiste avec de blocs de marbre blanc. Au sol, les dalles de marbre sont piquetées pour qu’on ne glisse pas. Les crottins sur le chemin montrent que le sentier muletier est encore utilisé.

un beau chemin dans les oliveraies

Un homme me précède, grand, sec, grisonnant. Il porte un sac de toile blanche sur l’épaule. Il enjambe une murette, entre dans un champ et appelle ses bêtes : un berger.

Le sentier devient sableux, poussiéreux, jaune pâle, il passe par des terrasses plantées d’oliviers. On a aussi semé du blé, pas encore récolté. La traversée de cette campagne cultivée, habitée, me ravit. Je mesure ma progression sur la carte en repérant les chapelles, Aghios Nikitas, toute blanche, Aghios Ioannis est à l’écart, un poteau note 5’. Le sentier passe sous une voûte d’oliviers. L’ombre m’y invite. Je descends des marches dont on a peint le rebord à la chaux. Une grosse branche vermoulue barre le chemin. Peut-être est-elle tombée ou elle marque la clôture du monastère, ou dissuade les animaux ? Je rampe en dessous. L’église est ouverte. En remontant, je remarque deux vaches qui ruminent couchées. Des tuyaux conduisent l’eau. Il y a sans doute des sources.

chapelle en contre-bas

Après avoir traversé la route, le trajet est moins plaisant, le sol rocailleux, il n’y a plus de culture ni d’ombre. Le chemin, plus large est dallé de schiste. La descente sur Faros se fait sur de belles marches soigneusement disposées. Au fond, la mer est bleue. Le petit port avec ses barques est charmant. Sur un promontoire l’église de Chrysopigi est reliée à la terre par un petit pont.

Le Topo-guide du sentier n°2 est disponible sur le site de Sifnos-trails  : ICI

Je retrouve Dominique à Faros, installée à la plus belle des terrasses sur la plage, sous les arbres : Lychnos, les pieds dans le sable à deux pas de l’eau, un peu à l’écart du port.

Le sentier entre Faros et Chrysopigi

A la nage je pars explorer, il y a une autre plage bordée de tamaris plus sauvage et vers Chrysopigi, il y en a encore une autre avec un accès pour els voitures. Après une très belle baignade nous étudions le « catalogo » le menu, il contient des plats alléchants plus chers que d’habitude.Au diable l’avarice ! J’aimerais goûter à la spécialité locale, le mastelo (agneau cuit au vin) mais il n’y en a pas, pas d’aubergines farcies, pas de tomate, il n’y a rien de ce qui nous plait sur la carte. La seule viande : du poulet ; donc souvlaki de poulet et saucisse-frites, la saucisse est infecte, le souvlaki est cru. Quelle déception.

Sur la plage de Kamares on a hissé le Pavillon bleu, dressé un chemin de planches, planté des écriteaux. Cela sent la haute saison et les vacances. Les estivants peuvent arriver et remplir la plage.

La soirée s’écoule au rythme de l’arrivée des ferries. Les lumières s’allument. Une flottille de voiliers occupe le port, deux yachts arrivent…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Elne et Saint Cyprien

CARNET CATALAN

Elne cathédrale

cathédrale d’ElneEntre Perpignan et Argelès, la ville historique fortifiée d’Elne est perchée sur un rocher qui domine la plaine.

Illibéris, au 4ème siècle prit le nom de Castrum Helenae, en l’honneur d’Hélène et Constantin. Difficile d’imaginer que cette toute petite ville était, depuis 568, le siège de l’évêché qui ne fut transféré à Perpignan qu’en 1602. A partir du 14ème siècle, son importance décline au profit de Perpignan. La ville fortifiée fut assiégée quatre fois : 1285 par Philippe le hardi, 1344 par Pierre d’Aragon, 1474 par Louis XI et en 1641 sous Louis XIII.

Sa cathédrale fut consacrée en 1069. Encadrant sa grande façade romanes deux tours carrées symétriques étaient prévue, on ne construisit alors que la tour carrée de pierre, la tour de brique plus tard.

Nous entrons dans la ville close en passant sous un grand porche.

Cathédrale Sainte Julie et Sainte Eulalie, le jeudi Saint

Préparatifs pour la procession

Des femmes aux cheveux blancs mais d’allure jeune, et le curé, préparent la procession qui aura lieu ce soir, jeudi saint. Elles ornent le brancard de la Vierge vêtue de noir, robe noire, mantille noire, couronne dorée portant des lunes et des étoiles. Du lierre et des lys sont prévus. A l’arrière une croix avec les instruments de la Passion.

La cathédrale est vaste, la nef est haute,  les arcs sont romans sauf l’entrée qui est gothique. De beaux chapiteaux sont perchés trop haut pour que je les détaille. Les tableaux viennent de l’atelier des Guerra : Antoni le « major »1634-1705, Antoni le « menor »1666-1721, Francesco 1681-1729. Ils ne sont pas mis en valeur dans la pénombre et aucun cartel ne les distingue. Dans la chapelle de la Passion se trouve un beau retable, sur un des panneaux, Sainte Marthe dompte la Tarrasque. Le retable de la chapelle saint Michel est également très beau avec plusieurs panneaux amusant comme celui d’une femme sauvée de la marée.

A l’arrière de l’église, à l’extérieur un curieux mur d’enceinte en pierres soigneusement taillées, avec des avancées et des creux.

Le cloître

Le cloître d’Elne

Le cloître est intact, tout au moins dans son niveau inférieur. Il y avait une galerie mais elle a été vendue en 1959 pour orner le château de Villevêque en Anjou dans l’entrée du petit musée archéologique des photos des chapiteaux de la galerie montrent les douze mois de l’année.

On visite le cloître avec un plan et des indications des scènes représentées. La galerie sud est 12ème, Ouest et nord 13ème, Est 14ème. Chapiteaux des colonnes et des piliers sont historiés. Je cherche la Genèse, la scène du Quo Vadis, le martyre de Julie et Eulalie, 13ans arrêtées par les Romains, des scènes de chevalerie. Certaines scènes se répètent sur chaque côté, entre les scènes, des animaux, des plantes…. J’aime bien ces recherches qui ressemblent à un jeu. Et en plus, ils sont très beaux.

Elne : scène de la légende de Sainte Eulalie

Musée archéologique

Dans une sorte de crypte, un peu décevant sauf les très belles céramiques mudejar, aussi belles qu’à Perpignan.

 

Musée Terrus

Fermé malheureusement ; je regrette de ne pas avoir consacré plus d’attention à ce peintre à Perpignan.

Saint Cyprien

la plage de Saint Cyprien

C’est la plage la plus proche d’Elne. On a décoré les ronds-points avec des jets d’eau. Mais le front de mer n’est pas bien beau. Mais la plage est merveilleuse, 6 km de sable fin. Plus fin qu’à Argelès. Comme hier, je me déchausse et marche les pieds dans l’eau.

Au retour on passe devant une pièce d’eau. Les hérons se rassemblent sur une île. Il y a un golf qui détonne parce que les immeubles ressemblent plutôt à des cages à lapins, pas

Espagne! Roses et la route de l’Emporda

CARNET CATALAN

Roses : la plage encore hivernale

Roses

Nous n’avons pas envie de manger dans la voiture au parking couvert du Musée. Il pleut impossible de pique-niquer dehors.Nous filons à la mer  La pluie a cessé. Les vagues déferlent sur le sable. La plage est très longue. Une digue la borde avec piste cyclable, bancs. Je commence par aller vers le sud jusqu’à une jetée surmontée d’un petit phare. Sur les bords de la digue il y a de très grands immeubles avec des balcons, des piscines. Vers le nord les maisons sont plus anciennes, moins hautes, il n’y a pas cette barre continue mais aussi des petites maisons, la mairie, et de l’autre côté du rond-point une citadelle presque arasée.

Retour par l’Emporda

Après ma promenade le long de la plage, nous continuons la corniche jusqu’au bout. Passons sous la forteresse wisigothique. Jolies villas et petits immeubles chics, mais voie sans issue….ce n’est pas là que nous trouverons la route pour Port Bou et Cerbère qui longe la côte. Retour au centre de Roses. Nous nous engageons sur la voie rapide de Figueres. Mais regrettons les petits villages que nous avons aperçus. On oblique, au hasard, à la boussole dans des marais du parc naturel des Aiguamolls.

Sant Joan Palau Saverdera

 

Au loin le clocher de Palau Saverdera de la jolie église romane Sant Joan (11ème siècle) avec son mur-clocher et trois cloches. De grands panneaux indiquent un village néolithique et un parcours mégalithique, mais ce n’est plus l’heure. Dommage ! Visite aussi de Sant Marti (11ème) qui a quatre très jolis chapiteaux romans historiés à Pau. Dernier arrêt à Villajuiga, et son église Sant Feliu.

Tous ces villages de l’Empordà ont de gros celliers de coopératives vinicoles, de beaux citronniers poussent dans les jardins, des oliveraies, les montagnes toutes proches. A une intersection nous avons le choix Figueres ou La Junquera ? La Junquera nous semble plus près de la France.

Capmany

Arrêt à Capmany village très charmant :  l’église est dominée par une tour carrée, peut être le clocher, à l’autre bout de la nef, se trouve une tour ronde ou plutôt la moitié d’une tour ronde. Accolée à l’église, une arche passage vers la très jolie place de la Mairie dans un hôtel 16ème . La pierre de construction ici est le granite.

Capmany
Cpamany

Mais ce n’est pas un raccourci parce que la route tortille dans la montagne et s’approche des sommets. La végétation devient plus sauvage. Les chênes-liège sont bousculés par des chaos granitiques. Les pics tout proches sont saupoudrés de neige et une barre enneigée borne l’horizon. Enfin La Jonquera et ses magasins est le terminus de cette jolie balade.

Tabarka – histoires de téléphone – hôtel sur la plage

CARNET TUNISIEN DU NORD AU SUD

Les aiguilles de Tabarka

Petit déjeuner : délicieuse omelette avec tomates et herbes, sur un joli plat en étoile, délicieuse pâte à la noisette et bonnes confitures.

8h30 quittons la Maison d’Hôtes sous le soleil par la route d’Ichkeul et remarquons sur le lac les îlots herbus, d’où l’intérêt de passer plusieurs fois ! Au pied du Jebel Ichkeul la plaine est très très plate cultivée de champ de blé dans de grands champs avec des tracteurs. Les grandes meules de pailles sont sous plastique. Vers le sud, l’horizon se découpe selon une ligne de crêtes pointues.

Téléphone

Fleurs d’oranger en décembre

Mateur est une agglomération d’environ 20.000 habitants avec de nombreux commerces. La boutique Orange est une copie des boutiques Orange de France, même mobilier, même décoration. Trois jeunes femmes y travaillent.  Une voilée, blanc et vert, un voile noir strict, la troisième, plus jeune, a une queue de cheval et des jeans serrés. Pour débloquer la carte Sim du petit téléphone que Djerba Autrement nous a prêté, la patronne me demande ma carte d’identité et refuse de le débloquer puis laisse les jeunes le faire d’un clic. Première opération réussie ! la seconde, équiper le téléphone de Dominique avec une carte Sim tunisienne. Instant d’émotion, va-t-il l’accepter ou se bloquer comme en Jordanie ? Soulagement ! On établit un contrat après photocopies du passeport. Tout se passe à merveille. Je bénéficierai même d’une promotion : bonus qui multiplie par dix le crédit, mais utilisable unique à l’intérieur de la Tunisie et pour une durée d’une semaine. Tout serait parfait si je n’avais pas égaré la carte SIM française, elles sont si petites maintenant que c’est facile de les perdre. Introuvable ! je secoue mon passeport, vide le porte-monnaie, vide tout le sac, les bonbons, les mouchoirs. Je suis dans la boutique depuis une heure. Dominique s’impatiente, elle entre et justement entend tomber quelque chose : la carte ; miracle ! retrouvée ! nous pouvons repartir. Nous avons enfin résolu les problèmes de téléphone, croyons-nous. Nous pourrons nous appeler l’une l’autre avec le bonus. A 13h lorsque nous arrivons à l’hôtel à Tabarka, c’est tout Orange Tunisie qui a buggé ! On a un téléphone tunisien, du crédit et on ne peut rien faire. D’autant plus que le bug s’étend au téléphone fixe et aux autres opérateurs !

Devant le lycée de Mateur, tous les élèves sortent pour une manifestation pro-Palestine très bien organisée.

la route de Mateur/Nefza 75 km

oliveraies

Plein ouest dans les collines de la Kroumirie. Les champs sont petits, pentus et piquetés d’arbres : oliviers, figuiers, cyprès, eucalyptus. Dans les vergers l’oliviers c’est la cueillette. La route zigzague. Nous doublons un pickup métallisé qui porte une véritable meule de paille attachée avec des sangles qui s’élargit en encorbellement vers le haut. Le même pick-up gris vient à notre rencontre avec un veau et une vache à l’arrière ?

pick up de paille

La montagne est pittoresque avec des figuiers de Barbarie (que Flaubert appelle des Nopals, et moi des Opuntia) bordant la route et les champs. Les eucalyptus forment une véritable forêt à l’arrivée à Sejnane, ville active (mines de plomb et de zinc). Le marché aux légumes occupe une partie de la route, suivi d’un marché de fripes le plus grand que j’aie jamais vu. On y vend de tout, des chaussures aux sous-vêtements. Des centaines de mètres de vêtements de seconde main. Le rond point est décoré de deux grandes cigognes en ciment.

Friche industrielle et nids de cigognes

En haut du minaret, sur les pylônes, sur la gare désaffectée, sur les poutrelles d’une installation industrielle, partout d’énormes nids de cigognes qui hivernent plus au sud en Afrique. Autour de Sejnane les petites maisons ont des toits à double pente couvertes de tuiles mécaniques rouges, ces tuiles soulignent de petits auvents. Héritage de la colonisation ou signe d’une météo plus pluvieuse que dans le reste de la Tunisie ? Un lac de barrage est desséché. Nous traversons une première forêt de chêne-liège, troncs noircis, trace d’un incendie. Un viaduc ferroviaire traverse une vallée, puis un joli petit lac. La route est maintenant bordée de mimosas ? Sur la carte un grand lac de barrage s’étend avant Nefza : bien à l’étiage alors que nous sommes quand même en décembre. Après Nefza, la route descend sur Tabarka.

Tabarka : Le Méhari

la plage de Tabarka vue du balcon

Avant l’entrée de Tabarka,  la route touristique  dessert les hôtels. Généralement nous fuyons ces hôtels-usines de milliers de chambres entourés de pelouses. Il y a même un golf. Les golfs en pays de sécheresse me mettent en colère. Nous n’y logerons qu’une seule nuit. Le Mehari  a des centaines de chambres (la nôtre est la 3320),  des  kilomètres de couloirs, deux piscines, l’une couverte et chauffée. Notre chambre est bien 4*, très vaste claire, confortable. Murs blancs, rideaux beiges à rayures rouges, deux lits jumeaux recouverts de rouge, une tablette de marbre sous la glace, kilims rouge et gris, mais surtout un grand balcon juste au-dessus de la plage de sable où déferlent les rouleaux puissants.

Visite touristiques

Négligeant les citernes antiques, l’une d’elle est transformée en basilique, et le fort génois, nous allons voir les Aiguilles : banc de grès découpé par l’érosion formant une dizaine de triangles à la pointe très effilée. Des coulées de rouille leur confèrent une teinte orangée et protègent les faces du vent et des embruns qui criblent de trous les endroits où la rouille est absente, formant ainsi des coulures, piquetis et des formes étranges. Promenade agréable en bord de mer, un peu trop urbanisée avec de grands lampadaires disgracieux et des gardes-du-corps peu discrets. Belle vue sur l’île Tabarque et son fort génois doublé d’un phare.

Les aiguilles de TAbarka et l’île Tabarque

L’île est reliée à la terre. Son histoire est mouvementée : le roi Hafside vaincu par Charles Quint, l’avait gardé en sa possession ; il l’échangea contre le corsaire Dragut prisonnier d’une famille génoise. Charles Quint afferma Tabarka aux Lomellini qui construisirent un puissant fort et s’y maintinrent deux siècles.   Les Génois y développèrent le commerce du corail, de la pêche et des produits locaux. Les histoires de corsaires se poursuivent….. Dragut est mort à Malte pendant le Grand Siège en 1565 sur les murs du fort Saint Elme ! Elle fut prise en 1781 par les Français.

Revenant des Aiguilles, passant devant les étals des marchands de souvenirs je file devant les propositions des vendeurs de colliers de corail. Leur table est pleine de collier de perles roses ; Les prix tellement alléchants que je les avais snobés, pris pour du faux, (peut être le sont-ils, comment savoir ?).

Autre spécialité locale : le liège -exploitation des forêts de chêne-liège dans les hauteurs : bouchons, plaques isolantes, semelles. Un vieil homme au marché des souvenirs vend des « rochers » en lièges sur lesquels sont fichées des cigognes en plastique, ensemble hideux, terriblement kitch et surtout intransportables en avion par les touristes.

Retournons à la recherche d’une boutique de téléphone. On nous l’indique « après la statue de Bourguiba ». Le grand homme est assis, son chien à ses pieds. Il fut assigné à résidence à l(hôtel de France en 1952.

Rien à faire chez Orange : leur magasin est aussi en panne.

Balade d’une bonne heure, les pieds nus dans le sable fin. Je roule mon jeans et laisse la vague me mouiller jusqu’au mollet. L’eau est tiède ? Les rouleaux ont une belle couleur menthe glaciale.

Je profite pendant une heure de la belle piscine pour moi toute seule, sous une verrière dépolie hémicylindrique.

Dernier jour à Malte, dernières baignades près de Marsaxlokk

CARNET MALTAIS

 

baignade sous le phare

Le  secret de Malte est l’Hypogée de Hal Saflieni.

Il faut réserver la visite longtemps à l’avance sur Internet et le prix est de 30€. Comme le site Internet ne semble pas actif, nous décidons de tenter la chance. Peut être un désistement de dernière minute ? Après tout, les vacances sont finies ! Nous règlons le GPS sur Paola, selon mes renseignements, le site serait à 5 minutes de l’église. Sur place aucun fléchage, les rues sont à sens unique, un vrai labyrinthe. Un monsieur très gentil propose : « suivez- moi ! » en guise de clignotant il sort son bras tantôt à droite, tantôt à gauche. Sur le comptoir de la billetterie cette indication « booked until 11.17 » ?

 

Les temples Tarxiens ne sont pas bien loin, sur la grand route j’ai remarqué un écriteau. Après, plus rien. Une dame très aimable encombrée d’un sac et d’un caddie bien rempli propose de nous guider ; Il faut faire de la place pour ses ballots « charity ! ». » A droite !», tape sur l’épaule de Dominique, « à gauche ! », nouvelle tape..petites rues, balcons maltais, camions de légumes. Le même que nous avons vu tout à l’heure et nous revoilà devant l’hypogée ! Nous ne trouverons jamais les Temples Tarxiens !

L’office de tourisme de Marsaxlokk m’a offert un plan détaillé avec des balades aux environs de Marsaxlokk et de Marsaskala. L’une d’elle passe par Tas-Slig où je devais aller dimanche et va au phare de Delimara . Sur la Pointe de Délimara se trouve une centrale électrique et de la route on domine le Port Franc. Un gros pétrolier est juste en dessous de nous, on voit les tuyaux brillants qui arrivent à la raffinerie  la très haute cheminée rouge et blanche domine le cap. Il s’agit de l’oublier sur la petite route pleine de nids de poule qui s’arrête devant le phare et une station de radars.

marsaxlokk vue de la route qui conduit au phare

La vue sur Marsaxlokk est  impressionnante. Ce que nous avions pris pour un simple village de pêcheurs est une ville très étendue sur une baie beaucoup plus grande que nous ne l’avions imaginée. Je comprends que les flottes soviétique et britannique aient pu s’y rencontrer. De l’autre côté du cap, vers la mer ouverte, de petites criques rocheuses très sauvages invitent à la baignade.

St Peter’s Pool

La plus connue est celle de Saint Peter’s Pool  qui est signalée par des écriteaux mais il y en a une autre au bout de la route goudronnée équipée d’un escalier de ciment et d’une échelle dans l’eau. La plage elle-même est une dalle d’un calcaire gris creusée de trous circulaires (saline ou érosion naturelle ?) dans les trous remplis d’eau un crabe, de minuscules poissons…L’eau est merveilleusement transparente. L’anse très étroite est protégée du vent. Y plonger serait un rêve. Une de mes règles de prudence est de ne pas nager seule si je n’ai pas vu quelqu’un d’autre le faire. Je ne nage pas assez bien pour déjouer un courant fort ou un piège quelconque. Je remonte à regrets. Comme il n’y a personne sur le parking je suis à l’aise pour me mettre en maillot pour St Peter’s Pool. Même configuration que la petite plage sauf qu’il y a deux parkings avec du monde, et beaucoup de gens qui plongent et s’amusent. Prudemment je me dirige vers l’échelle et me dégonfle, elle est très haute plus de 2 m au dessus de la surface de l’eau. Et si c’était glissant ? Une fois encore je renonce pas très fière d’être si peureuse.

Nous retournons au Kiosk Fajtata de la Baie de Saint Thomas. Là je nage en toute confiance à l’abri des flotteurs. Fish&chips.

les salines de Qwara

Près de notre maison, à Qawra,  il y a des salines. Pour y parvenir je longe le bord de l’eau, découvre de nouvelles échelles pour se baigner, des petites plages de ciment insoupçonnées. Entre la route et la plage, deux étages de garages à bateaux et des cahutes de ciments avec des terrasses et des tonnelles, souvent des barbecues. Résidences permanentes ou rendez vous du week-end ? Un vieux monsieur et une dame prennent le frais, les jambes étendues sur un tabouret, la dame égrène son chapelet. Trois hommes s’affairent sur un bateau à moteur. Vie simple à mille lieux des hôtels à karaoké et piscine. A la fin des maisons le sentier se rétrécit et entre dans les roseaux. Un long serpent me dissuade d’aller plus loin. Sur le côté je découvre un chemin de planches qui mène à Kennedy grove qui est un jardin avec un bosquet de pins, des jeux d’enfants, des tables à pique-nique et une sorte de monument circulaire, genre tholos, au président assassiné. Un grillage sépare Kennedy Grove de la saline. Je dois remonter sur la route jsqu’à une passerelle métallique rouge qui enjambe un canal nauséabond où s’ébattent des canards.

Une promenade a été aménagée le long de la saline avec des panneaux explicatifs. Les bassins sont grands. Ceux de remplissages sont particulièrement vastes et communiquent avec la mer. Le sel cristallise sur des dalles de pierre, dans des bassins peu profonds de couleur crème ou rose. Je ne vois pas de sel mais hier il y avait des petits tas pointus caractéristiques. Une belle croix de pierre est érigée au milieu de la saline.

Le reste de la soirée est occupé aux préparatifs du retour, valises et ménage.

 

 

 

 

 

Marinella di Selinunte – plage de la Réserve naturelle de Foce del fiume Belice

CARNET SICILIEN

la plage de Marinella di Selnunte  au pied de l'Acropole
la plage de Marinella di Selnunte au pied de l’Acropole

Les restaurants sur le front de mer de Marinella sont installés côte à côte. Le premier que nous visitons a une belle terrasse sur la plage mais pas d’ombre. Une cafétéria est bien ombragée mais son menu est sommaire. Nous choisissons donc Pierrot qui a un balcon avec quatre tables avec vue sur la mer, tables carrées, nappes jaunes chaises de bois et paille. Il y a aussi une grande salle à l’étage, très chic.  La serveuse est charmante et j’arrive à capter la wifi. Comme toujours on s’arrête aux primi piatti : tagliatelle à la boutargue, à l’ail et aux amandes,  parfaites on a râpé la boutargue de thon et les éclats d’amandes sont nombreux, et spaghetti aux vongole. Les petites palourdes sont fraîches dans leurs coquilles mais de nombreuses coques sont vides. Vraiment trop petites pour être savoureuses. Le café arrive accompagné d’un délicieux petit fur aux amandes. D a pris un gâteau au citron meringué. Promenade sur la plage au pied de l’acropole.

La pineta plage de la Reserve naturelle de Fce del fiume Belice
La pineta plage de la Reserve naturelle de Fce del fiume Belice

Réserve Naturelle foce del fiume Belice

Le restaurant La Pineta a déjà installé lettini et ombrelone comme en été. Deux autres plages privées sont un peu plus loin Look Voyage et Marmara, on y parle français exclusivemet. Marmara a même hissé le pavillon vert de la baignade. Au loin le grand Hôtel Paradise Resort borne la plage (mais c’est de l’autre côté du fleuve). Je marche jusqu’à l’embouchure de la rivière qui dessine une très jolie courbe sur la plage avant de se mêler à l’eau salée. Il fait très bon. Je relève les jambes de moon pantacourt et réussis encore à le tremper. Dominqiue a trouvé une table sur la terrasse de la Pineta, elle m’indique la douche où je peux me mettre en maillot de bain pour une première baignade sicilienne. L’eau est presque tiède. Je laisse les vagues mouiller mon maillot sans me jeter à l’eau. Plus loin des gens jouent à la balle dans l’eau et un monsieur fait la planche. Je me contente de jouer avec les vagues et reprends la marche sur le sable pour me sécher.

Nous rentrons par Menfi sur les routes sinueuses dans les vignes, les oliveraies et les champs de blé. Le viaduc de la SS se profile au nord. Ces viaducs me font penser aux aqueducs des anciens romains. Une tradition qui perdure ou un relief particulièrement accidenté ? Il me semble qu’il ne sit pas aussi courant chez nous de faire courir les routes sur de tels édifices. Menfi nous inspire. Peut être à cause de la chanson de la « route de Memphis » ? La ville a souffert d’un séisme récent. Les rues sont construites sur un plan à angle droit. Les maisons à un étage sont toutes identiques. Passant devant Conad nous y faisons les courses ; je m’étais pourtant promis  d’acheter dans les petits magasins plutôt que tourner dans les rayons avec un caddy. J’aurais mieux été inspirée d’aller chez un vrai boucher ; Les « hamburgers » du supermarché que je croyais du veau sentent la saucisse et le mousseux « conad » dans une bouteille opaque s’avère être du vin rouge. Les fraises n’ont aucun goût.

Le vent qui a fait tomber une grosse potiche et le filet vert qui protégeait les canisses. Nous aurons un beau coucher de soleil.

Cap Skirring – l’Hôtel Maya sur la plage de Boucotte

CARNET DE CASAMANCE

Découvrons la piscine!
Découvrons la piscine!

L’hôtel Maya se trouve sur la plage de Boucotte dans un véritable jardin au sommet d’une dune. Un bâtiment en L coiffé de chaume, murs crépi brun rouge est construit autour d’une belle piscine. Une quinzaine de chambres sont alignées avec une petite terrasse où deux fauteuils de toile jaune derrière les haies de fleurs font tache de couleur. Haies de crotons rouge-verts ou vert-jaune, hibiscus limitent les terrasses.

Haie fleurie
Haie fleurie

En face de la nôtre il y a une haie de palmiers et un frangipanier défeuillé, les fleurs sortent des branches renflées très décoratives. En dessous des palmiers, des lauriers-roses, dans un vallon très creux on a planté de beaux manguiers et des palmiers à huile ; Deux rôniers et un eucalyptus se détachent sur le ciel.

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La chambre est arrangée avec goût. La climatisation est inutile en cette saison (il fait une température délicieuse de 24°, la télévision satellite capte France24, WC séparés et une vaste salle d’eau. Le décor est sobre : couvre-lits blancs avec une bande de wax bleue à motif africain, et une tête de lit, aux rideaux assortis. Un tableau à dominante bleue se détache sur les murs blancs.

Pendant que je nage mes longueurs dans la piscine, un   vautour se pose juste en face de la chambre. Les hirondelles sillonnent le ciel (peut être vont-elles partir bientôt). Dans les buissons de tout petits oiseaux vont de fleur en fleur comme s’ils butinaient.

casamancetéléphone 154 - Copie17h, je descends à la plage. La mer est basse. Les vagues impressionnantes de la marée haute ont diminué. Je marche dans l’écume mousseuse des vaguelettes qui viennent mourir sur le sable. La plage est très propre, les coquillages nombreux. Je me fixe 5km comme objectif avec le podomètre. Dès les premières minutes deux quads viennent pétarader, un homme apprivoise son kite, des VTT passent. J’oublie que je suis en Afrique, je ne vois que des blancs. Heureusement un troupeau de vache me ramène au Sénégal. Je n’ai toujours pas compris ce qu’elles font sur les plages,  comment le troupeau est géré, à qui elles appartiennent.

Le diner est très chic : nappes à motifs africains épurés, verre à pied et serviette en tissu. Salade d’aubergines, sole très bien cuisinée, une sauce un peu piquante aux échalotes et vinaigre, tagliatelles, aubergines poivron. Desserts variés ; je choisis un sorbet à la banane. Kemo, le maître d’hôtel est très élégant, un peu bavard. Il maîtrise les codes de la restauration chic en les exagérant et parle avec emphase.

Après dîner,  vu  sur France24 : Les Béninois ont coupé une route importante avec leurs fétiches. Ils sont furieux que les promesses électorales d’électrifier leur village n’ont pas été tenues et profitent de la nouvelle campagne présidentielle pour le faire savoir.

Je suis crevée, je m’endors, bercée par les vagues.

Il fait si frais ce matin que je boutonne la chemise à manches longues tandis que je marche d’un bon pas sur la plage pour me réchauffer. Vers Cap Skirring les « campements » et résidences hôtelières se succèdent mais ils sont si bien cachés qu’il faut vraiment les chercher pour les voir. Certains sont fermés. Effet de la Crise ou baisse du tourisme en Afrique ? Si l’air est très frais (22° d’après Google sur le téléphone), l’eau est tiède et mousseuse ; je marche les pieds dans l’eau. De 7h à 8h30 je n’ai croisé qu’un monsieur blanc en short, bâton de marche et polaire, type parfait randonneur, deux pêcheurs sénégalais à vélo et 5 chiens jaunes.

Praia do Norte sous le brouillard

CARNET PORTUGAIS

Praia do Norte (Nazaré)
Praia do Norte (Nazaré)

Il faisait beau ce matin à Fanhais mais à l’approche de Nazaré une barre gris foncé venant de la mer se pose sur l’horizon. La Praia do Norte découverte du phare paraît inaccessible en voiture. Du Sitio , nous suivons la route Atlantico, belle route dans les pins doublée d’une piste cyclable qui dessert une éolienne mais ne conduit pas du tout à la plage. Retour à Sitio, on suit l’écriteau d’un Aquapark, pour le dépasser et arriver à un centre equeste. Une piste dégradée s’approche de la plage.

Plage signalée dangereuse, baignade déconseillée. La mer est grise. La barre nuageuse grise s’est installée au niveau du sol. Je marche dans un brouillard mouillant. Les vagues se brisent à grand fracas. Je n’ai vraiment pas l’intention de me baigner, même si j’ai mon maillot. D’habitude, je marche les pieds dans l’eau. Sur cette plage déserte, dans le brouillard ne n’ose même pas m’aventurer à la frange de l’eau. Je ne sais pas si la mer monte ou descend. Surtout, je suis impressionnée par le haut talus de 2 ou 3 m aux pentes presque verticales mouillées. Comment se forme ce talus ? Quand est-il il dépassé par la vague ? Résulte-t-il de la routine des marées ordinaires ou au contraire est-ce l’érosion de formidables tempêtes. Les vagues arrivent-elles d’un seul coup jusqu’à cet obstacle ou est-il franchi progressivement.

En l’absence de réponse, je marche très loin de l’eau et des vagues prédatrices dans le sable sec et c’est épuisant. En 1h30 je n’ai vu que deux joggers. Le second, intrépide est mêm allé se mouiller dans les vagues.

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Pendant ce temps, Dominique a acheté des crevettes roses et des sardines bien fraîches pour un déjeuner sous la treille. Au petit marché de Sitio, on a trouvé des fraises. Menu de gala pour notre dernier jour au Moulin.

la pinède derrière le moulin
la pinède derrière le moulin

Après une après midi grise à la piscine qui ne m’a pas empêché de nager mes allers/retours interminables, je vais explorer les environs du Moulin. Il est temps, nous le quittons demain ! Le chemin sableux à l’arrière du Moulin ne se perd pas dans les taillis comme je l’imaginais. Il se poursuit très loin. Je découvre le village vu d’en haut de la dune. En bas il y a une grande ferme et un très grand jardin très vert. Le chemin s’enfonce ensuite dans les pins, puis entre les jeunes eucalyptus aux grandes feuilles bleutées. Les pins portent de petits seaux pour la résine. Je pourrais continuer cette promenade longtemps mais il est 8h, le carillon sonne ave maria avant les 8 coups. Je me suis habituée au rythme des cloche et ne conulte plus ma montre, j’attends que sonne l’heure.

Dernières photos de la fenêtre qui donne sur les arbres et le ciel de notre chambre

Obidos

CARNET PORTUGAIS 

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Il fait bien gris et frais (16°). Sous les nuages, nous longeons la côte vers le sud jusqu’à Caldas da Reinha – station thermale depuis le 15ème siècle – maintenant, ville active avec grandes surfaces, zones piétonnières et embouteillages. Au retour, on prendra l’autoroute pour l’éviter !

Obidos est un village très touristique qui se voit de loin avec ses tours carrées et ses remparts crénelés coiffant une colline. A l’entrée, un étrange bâtiment attire notre attention : le Sanctuaire Senhor da Pedra(1740-1747) au plan octogonal selon le Guide Vert. Etrange octogone dont aucune face ne ressemble à une autre. Difficile de trouver une symétrie. Deux arcades encadrent une belle vue de la ville close. La façade bombée s’ouvre par un magnifique porche baroque aux volutes et pompons de pierre. Les architectes ont conçu de curieuses fenêtres mises – deux à deux –  ressemblant à un  sablier, les concavités se touchant ; A l’arrière les décors sont moins soignés. Les toits sont de tuiles bicolores rouge et vertes.

Senhor da Pedra
Senhor da Pedra

Deux femmes avancent, balais à la main, un gros bouquet de marguerite et une énorme clé. Elles viennent faire le ménage et sont assez gentilles pour nous laisser un coup d’œil à l’intérieur. (Lundi c’est fermé). Je filme la coupole décorée de bleu, les balustres et les arches. Poliment mais fermement on nous met à la porte.

Il faut laisser la voiture au parking à l’entrée du village. On peut louer des véhicules électriques 20€/h.  Tous les visiteurs se concentrent dans la rue principale la Rua Direita où les échoppes se succèdent. Une sur deux propose la spécialité locale la Ginja – liqueur de cerise servie dans une coupelle de chocolat (principe du Mon Chéri). Il y a aussi de belles fringues et même une librairie d’occasion, des restaurants, des marchands de souvenirs.  On se bouscule. Touristes de toutes nationalités – souvent avec enfants et épées de bois – Moyen Âge oblige – se pressent dans une ambiance Concarneau. Un accordéoniste chante, assis sous la Porta da Vila, un autre musicien a un curieux instrument à percussion métallique. Des personnages sont déguisés en moyenâgeux sorcière ou médecin avec un masque bec d’oiseau. Des jeunes chevelus fabriquent des bijoux en macramé –fort jolis mais fort chers.

Porta da Vila
Porta da Vila

Il faut s’attarder dans les ruelles  et les venelles perpendiculaires étroites et vides pour profiter du charme des maisons blanches soulignées de jaune ou de bleu. Bougainvillées violettes, bignones orange, géraniums rouges ou mauves dégoulinent par-dessus les murs ou s’échappent de poteries au sol ou accrochées aux murs. On aimerait tout prendre en photo.

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le pilori et l’églises

La Praça Santa Maria se trouve sous le pilori calcaire orné du « filet d’Obidos ». Le roi Dinis en visite en 1282 fut séduit par la ville et l’offrit à la Reine Isabelle qui l’accompagnait. Depuis Obidos fut l’apanage des reines. En 1491, l’Infant se noya à Santarem dans le Tage et fut retrouvé dans les filets des  pêcheurs. Sa mère, la reine

le filet d'Obidos
le filet d’Obidos

Leonor vint chercher l’apaisement de son deuil à Obidos. Le filet sculpté sur le pilori rappelle ce drame. La place sous le pilori est calme :une belle fontaine, en face l’église Santa Maria, à droite, une belle maison et la Poste.

Avant le tourisme, nous entrons à la Poste payer nos péages d’autoroute. Curieuse coutume. La plupart des autoroutes ont  des péages avec des cartons, on paie en sortant à un employé ou à une machine. Il existe au Portugal un autre système : des portiques flashent les véhicules. On dispose alors de 5 jours pour s’acquitter du péage soit à la Poste soit dans les Payshops des supermarchés. Il existe aussi un abonnement – Europcar nous l’avait proposé pour 18€.

Eglise Santa Maria

D’après le guide Vert, Afonso V y épousa en 1444 sa jeune cousine de 8 ans. Depuis el 15ème siècle, l’église a subi des transformations. Les murs furent recouverts complètement d’azulejos (17ème s). les tableaux de Jao Da Costa ne m’ont guère intéressée. Les décors du plafond, en revanche, m’ont étonnée. Les anges ou putti m’ont semblé très bronzé, Africains ou métis, rappellent- ils l’empire portugais d’Afrique des îles ou du Brésil ? Belle piéta sculpté délicatement attribuée à l’atelier de Chantereine.

la prison
la prison

Au bas de la place, une maison à arcade avec un escalier extérieur était la prison.

Continuant la rua Direita, nous arrivons en haut de la ville sous le château – maintenant une pousada .J’accède aux remparts dont je fais le tour complet en ¾ d’heure. Ils datent des Maures mais ont été restaurés à nombreuses reprises et sont en excellent état. La vue sur les toits est merveilleuse. Je découvre l’intérieur des cours,  parfois un néflier ou des orangers, des placettes avec les tables d’un restaurant où je déjeunerais volontiers, les piscines des maisons d’hôtes.

vue des remparts
vue des remparts

Nous avions imaginé déjeuner à la mer, sur les quais d’un port ou sur une plage.

Négligeant la voie rapide A8 (que Maria appelle familièrement Oitou)nous nous engageons sur les petites routes qui tortillent dans la direction de Peniche. A force de tournicoter, nous remontons sur Oitou en direction de Bombarral, c’est-à-dire à l’opposé, vers l’intérieur des terres. Nous regrettons le GPS cassé ! Reprenons l’autoroute vers Peniche et sortons à Praya del Rey (qui figure sur la carte). La route traverse des vergers : pommes, poires, cerises, toute la région en est plantée. Puis des forêts très denses d’eucalyptus et de pins. Sur les dunes, près de la mer, on a installé deux golfs . L’herbe très verte contraste avec la dune. Posées ici et là, les belles pancartes bleues du Marriott5*indiquent le front de mer ; La plage est merveilleuse. On y accède par un ponton de bois ,au dessus des chardons bleus qui embaument ; la plage de sable blanc est protégée par une falaise. Il y a quelqeus parasols carrés. Pas de bar de plage. Rien. Les parasols sont ceux du Marriott. Ce n’est pas là que nous déjeunerons. UN minibus débarque un groupe de Chinois. Demi-tour.

Deuxième golf, hôtels 5*…on tourne le dos à la mer, direction la lagune d’Obidos. On trouve es lotissements moins luxueux que ceux des golfs, enfin deux tavernes, une petite typique mais complète. La seconde Le Restaurant d’Edgars, plus contemporaine avec Wifi. Nous nous attablons passé 14h. Le menu est alléchant ; Il y a des fruits de mer. Plat du jour sardines 9.5€. Bien cher pour des sardines ! Le serveur ne parle que Portugais mais communiquer est facile avec le menu en main ! Il annonce qu’avec les sardines, vient aussi la soupe et le dessert et même la boisson et le café sont compris. Dans la soupe orange nagent des feuilles de chou. Quatre belles sardines dorées grillées à point et 4 petites pommes de terres nouvelles décorées de lanières de poivron rouge sont disposées sur une assiette rectangulaire. Dommage que le pudding d’œufs soit terminé (il est passé 15h), je prends une glace.

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La plage est grande. Il faut beaucoup marcher dans le sable sec pour atteindre l’eau, pas assez profonde pour nager. Les enfants pataugent. Les hommes trainent des filets et pêchent à pied. Je marche le long de l’eau espérant atteindre la passe sur l’océan ouvert et les grandes vagues. Mais il faut contourner des bassins. Pour rentre, je remonte les jambes de mon pantalon et traverse un bras de mer. C’est juste !

Sur le sable, un seul bateau échoué, la coque bleue, et plein de couleurs en haut. Allons- nous trouver la dernière des barques colorées qui nous avaient enchantées il y a 35 ans ? je fonde, appareil photo sorti ! Ce n’est pas du tout une barque mais trois parasols et un paravent bleu !

Une barque????
Une barque????

Pour le retour je demande à Googlemaps de remplacer le TomTom défaillant. Jusqu’à Obidos il nous promène dans marais et vergers sur de jolies petites routes. Le soleil est sortion refait les photos d’Obidos sous le soleil. Sur la A8 (oitou) le téléphone perd le signal. Aucune importance puisque Nazaré est bien signalé.

A la sortie du rond point il y a même un panneau « Fanhais ». la route s’engage dans la belle pinède, il y a même un petit lac. Nous arriverons directement au gîte croyons nous. A une fourchette nous choisissons la gauche, roulons, roulons dans les pins. Le revêtement se détériore ; IL y a d’énormes nids de poule. Une petite dune a même recouvert la chaussée. Nous enjambons l’A8 sur un pont qui ne mène nulle part. Cela ressemble à un cauchemar. Finalement nous revenons en arrière jusqu’à la fourchette, prenons à droite, passons sous l’autoroute et reconnaissons notre village.

Fin d’après midi à la piscine.