AVEC LE VOYAGE MÉTROPOLITAIN

Rendez-vous à la Gare du Nord sur le quai du RER B. Devant la Gare de Sevran-Beaudotte, sur 70 marcheurs, rares sont ceux qui « connaissent le territoire » . Sevran n’est pas une destination touristique pour les Parisiens. Sevran a fait les gros titres des Faits Divers, avec images de « violences en banlieue« . Par cette matinée ensoleillée, nous sommes tous curieux de ce que ce « voyage » va nous apporter.
Première étape : une rencontre avec le responsable d’une association de quartier. Sympathique, disert, il va nous raconter les vicissitudes et les rénovations du quartier Montceleux Pont-Blanc où nous nous trouvons. Deux grande tours de 17 étages, des « barres » au contour arrondi (je connais cette configuration, nous avons les mêmes à Créteil) . Il y avait une troisième tour, elle a été grignotée et rien ne laisse soupçonner son existence; les locataires ont été relogés ,on loin d’ici. Des grillages de chantier, on doit faire passer ici une route qui devrait « désenclaver » le quartier; Cette route relierait Villepinte toute proche. Les riverains ne sont pas enthousiastes de voir leur espace investi par des voitures. Le chantier est à l’arrêt.
Promenade entre les immeubles, une butte végétalisée cache des parkings souterrains (comme chez moi) sauf que ces parkings sont en déshérence, personne ne vient y garer sa voiture, incivilités, inondations, dégradations…ils sont inutilisables.
L’association de quartier a fait édifier un centre sportif, des milliers d’€ investis, mais aussi à l’arrêt pour des histoires de raccordement au réseau de l’eau non conforme. Notre guide enrage, il a tant investi d’énergie( et de fonds) pour arriver à ce résultat. La bonne volonté se heurtent à l’institution « ils » bloquent tout. Qui « ils« ? la municipalité? le département? la région?
L’animateur nous conduit dans une résidence toute neuve avec de jolis petits immeubles revêtement bois, balcons alu, très contemporains dans un environnement naturel, de roseaux et plantes qui aiment l’eau autour d’un fossé à sec maintenant mais permettant de drainer, l’humidité. Tout est propre, entouré d’une grille, on entre avec un passe. Ces résidences fermées deviennent la règle des constructions neuves, cela me fait un peu flipper. Quelle différence avec le logement dans la tour! En apparence, les appartements sont moins grands, et il y a des malfaçons, des infiltrations. C’est tout neuf, tout beau mais on a économisé sur la qualité de la construction.

Une avenue piétonnière et cyclable bordée de buissons aux beaux feuillages d’automne conduit à un champ. Il faut imaginer ici la grande vague de Surf et les plages. Une base nautique est en projet. Le Surf sera-t-il discipline olympique, disputera-t-on les compétitions en 2024? A vue de pif, cela semble aberrant, au retour j’ai cherché sur Internet, peut être pas tant que cela? A Sevran coule une rivière enterrée, et le terrain fut marécageux. D’après leur représentant qui conduit la promenade, les riverains préféreraient un projet plus proche de leurs préoccupations, une université serait idéale. Un peu plus loin, sous des serres, des cultures maraîchères seraient peut être plus appropriées?
Entre terrains de sports et pavillons nous arrivons au Parc de la Poudrerie. Excellente surprise! nous n’imaginions pas un espace vert si grand avec de si beaux arbres. Le Voyage Métropolitain, sous le soleil devient promenade merveilleuse.

Nous arrivons sur le Canal de l’Ourq que nous longeons pour arriver sur la friche Kodak. Dans les temps pas si lointains de la photographie argentique, j’ai envoyé des centaines de rouleaux de pellicules se faire développer en diapositive. Le nom Sevran évoque pour moi Kodak! Et pas seulement les diapositives, on y développait aussi les microfilms qui étaient le moyen de stockage des données avant l’avènement du numérique.

Grand site industriel de 1925 à 1995. Les traitements chimiques ont pollué les sols et la nappe phréatique. Presque 20 ans ont été nécessaires pour décontaminer les sols (en enlevant la couche superficielle). Que faire d’une telle friche? Construire sur des sols polluer ou les cultiver n’ont pas semblé envisageable. On a donc décidé de laisser la nature reconquérir l’espace vide, Natura 2050. Ici aussi les organisateurs du Voyage Métropolitain on pris des contacts et nous sommes accueillis par deux animateurs qui nous promènent et racontent. Des peupliers subsistent du temps de Kodak, ils ont « essaimé », les bouleaux, essence pionnière, se développent; Les pyracanthas orange et rouges sont couverts de baies. Sur le sol sableux qui reste après dépollution des graminées forment un couvert épars. On intervient peu, pour voir comment le couvert végétal va se reconstituer. Seule action : le fauchage des ronces qui ne peuvent pas tout envahir. Histoire à suivre….en 2050?

Retour au parc de la Poudrerie pour le pique-nique. Napoléon III décida la construction de la poudrerie qui fut en fonction de 1873 à 1973. Éloignée des habitations, dans un vaste terrain forestier, cette manufacture dangereuse a laissé un parc magnifique. Les merlons, des buttes artificielles complétaient les mesures de protections contre les explosions. Pendant la Seconde guerre mondiale, les Allemands l’ont occupée. Un musée raconte cette histoire mais nous ne l’avons pas visité.
La suite de la randonnée nous a conduits à Vaujours (ville du gypse et de l’usine Placoplâtre, pas vue). Nous avons grimpé au dessus du cimetière pour découvrir la vue très dégagée sur les pistes et installations de Roissy et leur empreinte dans la paysage. Au sommet de la colline : nous avons fait une très jolie boucle dans les bois de Bernouille en suivant l’aqueduc enterré de la Dhuys. Au loin, les collines masquent la Marne. Fkinalement nous avons retraversé Vaujours pour reprendre le RER B au Vert Galant
Nous étions donc partis sur les pistes de la réhabilitation urbaine15 d’une banlieue à mauvaise réputation, avons découvert les projets du Grand Paris (RER) et base nautique, et avons eu l’occasion d’une balade très verte. J’y reviendrai pour une randonnée nature!