la route de la Baie

CARNET DU MONT SAINT MICHEL A SAINT MALO

Nous rentrons par le chemin des écoliers, traversons Pontorson avec ses belles maisons de pierre. Ses commerces sont fermés à 14heures.

La Route de la Baie  serpente  dans les polders cultivés de maïs et où les moutons de prés-salés paissent.

télégraphe de Chappe

Détour par Saint Marcan pour aller voir le Télégraphe de Chappe. La route s’élève dans la colline recouverte de bocage, prés et haies font une campagne pittoresque et charmante. Le télégraphe de Chappe surmonte de petits bâtiments de granite, joli groupe de maisons près d’un bouquet de chêne au sommet de la colline. La vue est très étendue, sûrement on pouvait voir de loin les signaux. Un petit musée dédié au télégraphe est fermé ainsi que la crêperie-bar « Au Télégraphe ». Dommage. Ces petites visites m’enchantent.

Un écriteau annonce la Chapelle Sainte Anne, haute chapelle de granite près de deux étangs au bord de la Digue de la Duchesse Anne. C’est à Anne de Bretagne qu’on doit les premières digues créant le polder. Le chemin de randonnée longe la digue : c’est une très belle promenade en bord de mer ; malheureusement il pleut à verse. Sans la randonnée de ce matin j’aurais sans doute sorti la cape de pluie mais j’ai été assez mouillée pour aujourd’hui !

Féval : La Fée des Grèves
–  » On va de Cherrueix au Mont-Saint-Michel à travers les tangues,les lises
et les paumelles1, coupées d’innombrables cours d’eau qui rayent
l’étendue des grèves ; on y va des Quatre-Salines et de Pontorson : ceci
pour la Bretagne. »….

moulins du Vivier

Le bord de mer est bordé de jolies maisons de pierres des villages de Cherrueix et de Hirel, bien sûr touristiques mais de belles constructions traditionnelles et aussi des moulins à vent de pierre ronds au toit pointu en poivrière couvert d’ardoise. On achète des moules à Saint Benoit des Ondes.

Dinan

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la Rance et le port de Dinan


Dinan est une jolie ville dominant la Rance qui est maintenant un petit cours d’eau tranquille, enjambée par un tout petit pont de pierre arrondi au port, et par un très haut viaduc aux arches étroites à la hauteur de la ville.

Chateaubriand la présente mieux que moi:

Dinan orné de vieux arbres, remparé de vieille tours, est bâti dans un site pittoresque, sur une haute colline au pied de laquelle coule la Rance que remonte la mer ; il domine des vallées à pentes agréablement boisées.

Le propriétaire du gîte  a conseillé de garer la voiture au port. Ayant peur de la côte, nous suivons les panneaux Parking Ville Historique.

La place Saint Sauveur est bordée d’arbres taillés, face  à l’église Saint Sauveur une belle maison aux volets bleus et un clocher recouvert d’ardoises, des boutiques anciennes l’une d’un graveur, l’autre d’une librairie de livres anciens. Le porche de l’église saint Sauveur est roman, de grès clair, très usé par le temps il garde des colonnes posées sur des lions (nous les avons vus à Ferrare). L’intérieur de l’église est composite : un côté est roman tandis que de hautes arcades gothiques soutiennent le plafond. Les vitraux sont modernes, très lumineux et très colorés. Bien sûr, ils n’ont pas le charme de ceux du XIIème, mais ils sont  historiés et racontent la Bretagne : Anne de Bretagne, Duguesclin.. Ils ne dénotent pas dans cette église composite.

le maisons à pan dde bois de la ville haute

Les rues de la ville haute sont aux noms des corporations : place des merciers, des poissonniers, de la Laine… les maisons à pans de bois abritent des boutiques touristiques, biscuits bretons, faïences de Quimper, vêtements de marins, tourisme de bon aloi et de bon goût. Autour de l’église Saint Malo ce sont les restaurants crêperies et fast-food, on peut même trouver du fish and chips britannique.

Sur le parvis de l’église Saint Malo, un homme s’étale, ses santiags ferrées ont-elles glissé sur le granite rendu glissant par les premières gouttes de pluie ou a-t-il une démarche embrumée ? Dans l’église, une femme plantée devant la statue de la Vierge,invective la Madone avec véhémence. Dans son discours incohérent,  elle parle d’un certain André, celui qui s’est étalé ?

Anne de Bretagne

Anne de Bretagne a posé la première pierre  de l’église dont le toit n’ été ouvert de pierres  qu’au 19ème siècle. Là aussi, les vitraux datent du 20ème siècle, sont  moins originaux et moins colorés qu’à Saint Sauveur. Cette vaste église n’est pas des plus passionnantes.

Rue du Jerzual

Sur le conseil du guide Gallimard nous descendons la rue du Jerzual aux pavés inégaux et aux maisons anciennes, maisons à colombages et maisons de pierres, jardins et vergers de pommiers, la rue tourne, les maisons sont de guingois, des artistes travaillent dans les galeries et les ateliers. La maison du potier est très fleurie ses productions sont amusantes : théières ou soupières en citrouille avec des escargots qui grimpent, énorme théière-luminaire aux fenêtres de contes de fées, Hansel et Gretel avec les petites fenêtres, les personnages ont une esthétique un peu convenue mais la vitrine est charmante. Des bronzes filiformes dans une autre galerie, des danseuses de bois  ou de bronze. Des bijoux, des sacs à main en fermetures-éclairs, rien d’exceptionnel mais une animation sympathique.  La rue passe sous la Porte de Jerzual, une grosse tour percée d’une arche gothique, et continue hors les murs, encore plus pentue, plus agreste mais avec quelques très belles maisons dont une qui a à l’étage des greniers de bois à clairevoie très originaux et un toit avec des tourelles pointues.  J’arrive au port où sont amarrés des bateaux de plaisance. C’est là que nous piqueniquons en face des remparts et le viaduc.

porte du Jerzual

L’après midi est ensoleillée, contredisant les prédictions  météo. Je tente un tour des remparts, malheureusement incomplet. J’apprends le vocabulaire militaire : courtine (mur reliant deux bastions), escarpe, contrescarpe, mots charmants recouvrant une réalité moins joyeuse.

Sur le GR 34 : de l’Anse du Guesclin au havre de Lupin

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sur le sentier côtier

Quelques gouttes, un bel arc-en-ciel sur la mer. Sous ma cape verte? je trouve le sentier côtier à l’extrémité de l’anse Du Guesclin. Il s’élève sur la falaise, protégé par une haie de pruneliers dans lesquels on a pratiqué une entaille. Les prunelles  à terre, sont ridées. Peut être sont elles comestibles ? J’en goûte une puis deux, une gelée leur aurait fait perdre l’âpreté. On pourrait les cueillir et faire de la compote.

Les nuages se dispersent, la mer est bleue.  Après la pluie, la terre est glissante dans les descentes, aujourd’hui je préfère le côtes. D’ailleurs, je ne fais que cela monter et descendre. Les prunelliers sont remplacés par des ajoncs fleuris. Trois quarts d’heure plus tard, sur une belle plage, une famille construit un château de sable. Un escalier de bois permet de remonter sur la colline et immédiatement  je trouve une deuxième anse de sable d’or. La pointe de Meinga s’avance dans la mer,couverte de fougères brunies et d’ajoncs. A la pointe je découvre de nombreux rochers, îlots, îlets et une très belle plage de plus d’un kilomètre et demi  qui forme un tombolo jusqu’à l’Ile Besnard. Je retire mes grosses chaussures et marche pieds nus dans le sable mouillé.

A l’abri des rochers de l’Ile Besnard,  nous trouvons un coin ensoleillé à l’abri du vent pour un pique-nique de luxe : les meilleures langoustines des vacances, achetées à la plage de la Houle à Cancale,  et des crevettes sous l’œil d’un goéland pas du tout farouche qui préfère les têtes de langoustines à celles des crevettes qu’il dédaigne. Pour dessert des palmiers à la framboise.

marée basse

Après déjeuner je fais le tour de l’île.  La baie, le Havre de Lupin, est découvert à marée basse, de nombreux pêcheurs à pieds fouillent le sable, le ratissent, ou pêchent les crevettes.

les rochers sculptés de l’abbé Fouré à Rotheneuf

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Entrée du site à côté d’un  restaurant classieux, cher,  jardins modernes dans des jardinières de bois brut.

Le site est  escarpé, pour l’heure peuplé avec de gens bruyants qui escaladent les figures de granite qui couvrent la pente.

On reconnait une sorte de monstre qui ressemble à une lotte, des hommes chapeautés des femmes potelées aux membres courts. Amusante imitation des bas reliefs khmers : un homme tire les cheveux à une femme, cela nous n’avons vu à Angkor, ce que nous n’avons pas vu c’est qu’il donne un coup de pied aux fesses de la femme, à côte une pagode et des palmiers.

le Musée Historique du chateau de Saint Malo

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Le Musée de Saint Malo se trouve au château.

Une tour est consacrée aux corsaires et à la marine : on voit les outils des ouvriers de voilerie, avec une paumelle qui sert de dé et protège la main de l’ouvrier. Outils des charpentiers et des menuisiers, avec de très belles figures de proue.

Dans la présentation de  la pêche à la morue sur les bancs de Terre Neuve, des maquettes de Terre-neuvas à voile et à moteur, hameçons pour les morues mais aussi pour pêcher les appâts… on voit aussi la maquette de la cale-sèche  de la Rance que j’avais vu sur le sentier allant de Le Minihic à la Richardais.

Les peintures du XXème siècle sont de qualité : Othon Friez, La Priseuse de François Millet, un grand tableau pointilliste de Signac., De grand tableaux consacrés à Charcot et  aux expéditions polaires du Pourquoi Pas n’ont aucune prétention artistique mais sont documentaires.

La grosse tour  raconte l’histoire de Saint Malo. Une salle présente des objets ecclésiastiques et un portrait de Lamennais. Au dessus, la salle XIXème siècle est consacrée à Chateaubriand et Surcouf qui étaient contemporains.  Au deuxième niveau XVII et XVIIIème siècle, le temps où les Malouins régnaient sur les mers avec la figure emblématique : Duguet- Trouin.

Au sommet de la tour, un grand tableau du début du XXème montre l’entrée d’Anne de Bretagne à Cancale : Hénin et à cheval. Pas de prétention artistique, du documentaire.

Visites de l’abbaye du Mont saint Michel et du scriptorial d’Avranches

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diagonale!


L es grandes marées ont inondé les prés salés . Pourrons nous accéder au Mont saint Michel?  Dans la brume, sa silhouette se détache sur l’eau.   Les parkings sont inaccessibles. La file des voitures fait demi-tour.

Extraordinaire! il n’y a presque pas de touristes. Je monte,  ravie d’éviter les marchands du temple,  les magasins viennent juste d’ouvrir,. La rue pavée escarpée se termine par des marches jusqu’à l’abbaye.

9€ (gratuit avec le Pass Education que j’ai oublié) +4.5€ l’audio-guide.

nef et choeur

Saint Michel, archange très puissant, était  vénéré dans le Gargano (Pouilles). Le premier sanctuaire, sur le rocher normand, avait une forme ronde imitant la grotte de MonteSantAngelo dont on a rapporté des reliques. Le pèlerinage, très populaire, fut effectué par de nombreux souverains de Normandie et de France.

le Mont Saint Michel, normand mais à la limite de la Bretagne, avait donc une grande  importance stratégique. Pris par le Bretons, repris par les ducs de Normandie,  assiégé par les Anglais pendant la Guerre de Cent ans.

Une terrasse sert de parvis. La  vue est magnifique. Le fronton de l’église est classique(1760),   un incendie ayant détruit le porche original, plusieurs travées se sont écroulées. L’église  est très vaste nef romane ( 17m) et chœur gothique flamboyant (25m). Qu’on ait perché une église si grande et si haute au sommet d’un rocher est déjà extraordinaire. Qu’on ait apporté autant de pierre est aussi un exploit : elle venait par mer de Chausey.  Les architectes médiévaux ont su alléger la masse par des baies qui rendent l’église très lumineuse, par un plafond de bois. Ils ont aussi élargi la base du monument  par des cryptes que nous verrons plus tard.

cloitre

Le cloître,  entouré d’une double rangée de colonnes très fines rouges en pierre anglaise, semble suspendu. De là, on entre dans le grand réfectoire des moines, lui aussi très lumineux,  éclairé des baies comme des fentes verticales entre des rangées de colonnes, invisibles de l’entrée. Allégé par un plafond voûté de bois.

Juste en dessous se trouve la salle des chevaliers chauffée par trois cheminées où mangeaient et festoyaient les pèlerins et grand seigneurs. Des cryptes soutiennent la nef : la salle des gros piliers est juste en dessous du chœur. J’admire encore l’adresse des bâtisseurs qui ont construit des piliers et des nervures qui correspondent  à celles de l’étage plus haut.

Féval dans la Fée des Grèves décrit mieux que moi l’abbaye:

– « Au-dessus de la salle des chevaliers, le cloître.
L’Aire de Plomb, comme on l’appelait, parce que la cour, comprise entre
les quatre galeries, était recouverte en plomb, pour protéger la voûte de
la salle inférieure.
À mesure qu’on montait, le roman disparaissait pour faire place au gothique,
car l’histoire architecturale du Mont-Saint-Michel a ses pages en
ordre, dont les feuillets se déroulent suivant l’exactitude chronologique.
Le soleil de midi éclairait le cloître, qui apparut aux pèlerins dans
toute sa riche efflorescence : Un carré parfait, à trois rangs de colonnettes
isolées ou reliées en faisceaux qui se couronnent de voûtes ogivales, arrêtées
par des nervures délicates et hardies.
Le prodige ici, c’est la variété des ornements dont le motif, toujours le
même, se modifie à l’infini dans l’exécution, et brode ses feuilles ou ses
fleurs de mille façons différentes, de telle sorte que la symétrie respectée
laisse le champ libre à la plus aimée de nos sensations artistiques : celle
que fait naître la fantaisie.

Aussi, cette échelle de soixante pieds que nous venons de gravir, depuis
la base des tourelles jusqu’à l’aire de plomb, en passant par la salle
des gardes, le grand réfectoire, le dortoir, la salle des chevaliers, le
cloître, avait-elle reçu, des visiteurs éblouis, le nom générique de la
Merveille.

Nous descendons par des escaliers et des courtines des remparts. Des ifs vénérables ont perdu leurs baies rouges qui tapissent un cercle à leur base. Entre temps la mer est descendues et les parkings se remplissent, les touristes arrivent tandis que nous repartons.

Pique-nique au même endroit que les dernières fois, les habitudes se prennent vite.

Lettrine

Les manuscrits des moines ont été entreposés à Avranches, dès la Révolution, l’Abbaye est devenue une prison. Le Scriptorial est un musée moderne près du donjon d’Avranches. Les premières salles racontent l’histoire du Mont Saint Michel, cela nous sert de révisions. Une grande carte ancienne montre les cours d’eau : le Couesnon, la  Silune  et la Sée qui passent à Avranches. Une  forêt  sauvage couvrait la région du Mont Saint Michel jusqu’à Chausey qui était rattaché au continent. Une sorte de ras de marée à la faveur des Grandes Marées au VIIIème siècle noya la forêt et fit du Mont- Tombe, une île.  Le rocher Tomblaine ne devrait pas son nom à la dame Hélène mais plutôt à un sanctuaire ancien d’un  dieu Bellénus. La légende du raz de marée reste une jolie histoire, les transgressions, les alluvions des trois rivières suffisent à expliquer la sédimentation actuelle. Un diaporama  alterne gravures anciennes et photos, c’est agréable d’imaginer le mont avec ses moines. Une autre salle est consacrée aux manuscrits, on voit les matières premières, la peau qui donnera les parchemins, les ingrédients pour fabriquer les pigments. Enfin une dernière salle analyse les lettrines et les enluminures. Je commence à m’énerver : trop de fac-similés, trop d’audiovisuels, trop d’écrans informatiques et si peu de vrais témoignages ! je m’impatiente, je suis frustrée. Je pousse une porte et arrive dans une salle ronde noire à l’hygrométrie contrôlée, et enfin, les voilà les manuscrits ! Ils sot ouverts aux pages portant les lettrines et les enluminures étudiées précédemment. Je suis éblouie.

Combourg et Dol de Bretagne Sur les pas de Chateaubriand

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le château de Combourg


Sous la pluie, nous traversons champs de poireaux et de choux.  On récolte les choux-fleurs. Passons par Dol de Bretagne.

Combourg

Le château, en Octobre, n’ouvre que l’après midi pour deux visites guidées 14h et 15h30.  L’Office de Tourisme édite un plan de la ville avec les  maisons remarquables.

la maison de la lanterne

Le circuit commence justement à la Maison de la Lanterne, siège de l’office de Tourisme,   très belle maison de pierre flanquée d’une tourelle fine, bâtie en 1597 par Perrine Jonchée, « dame de la chasse » comme nous l’apprend une inscription gravée. Fille d’armateurs malouins, son frère reprit Bréhat aux Anglais en 1591, selon le guide Gallimard. La lanterne  attachée à la maison était censée éclairée le corps de garde à l’occasion de la fête de l’Angevine (Gallimard).

combourg : relais des Princes

Une autre maison remarquable est le Relais de Princes : un restaurant dans une maison à pans de bois peint rouge foncé:

Au XVIIème siècle, Benoit, le propriétaire du relais des diligences de Combourg. Ce relais, fort réputé à l’époque, au pied du vieux château féodal s’appelait déjà relais des Princes.

Cette auberge du relais de poste étaie déjà i, lieu où il faisait bon séjourner. Elle devint plus célèbre encore lorsque le cousin de Madame de Sévigné, le Marquis Pierre-Philippe de Coulanges, homme plein de vertu et bon vivant, l’adopta comme rendez-vous de chasse.

Plus tard, l’auberge fut cédée à Bonnaventure  Courtel qui fit supprimer le relais de poste pour prendre à son compte le transport des voyageurs. Il possédait deux diligences et son personnel ne se composait pas moins de garçons et de 4 Postillons.

Au XIX ème siècle, les écuries du Relais tenues par Lydie Corvoisier étaient familières des Combournais. Au fil des siècles les diligences, les postillons et les chevaux ont disparu, mais les pierres sont restées.

Nous avons cherché la Maison du Pendu qui a aussi une histoire : rivalité amoureuse de deux amis qui se termine mal : un duel, l’un des deux amis succombe, l’autre défiguré se pendit.

Le circuit passe devant la statue de Chateaubriand, inévitable! Sur un  mur, en trompe l’œil, Chateaubriand est à la fenêtre.

Un détour par l’Abbaye nous promène dans une rue tranquille bordée de très belles maisons de granite fleuries avec des portes cintrées.

Rien d’extraordinaire, mais une balade très sympathique sous un ciel voilé.Le soleil fait de rare. Le village, La Chapelles aux Fitzméens  a une église au toit remarquable avec  des mansardes en relief assez étrange. A la sortie du village, le Logis, un château du XVIIème a belle allure, juste derrière, un camping de luxe est installé. Nous pique-niquons dans son parking.

Château de Combourg

château de Combourg vu du parc

Le château de Combourg, propriété des Chateaubriand depuis les Croisades, se visite accompagné.  Avant la visite je parcours le parc sur des allées sablées entre des châtaigniers  et découvre l’étang beaucoup plus sauvage et joli que le lac qui borde la ville. Revenant sous une allée de beaux chênes je vois traverser un écureuil à la queue fournie. Cette rencontre m’enchante. A mon approche il grimpe sans se presser le tronc d’un chêne s’arrête à la fourche d’une branche à 3 ou 4 mètres. Assis, il tient entre ses petites mains un gland qu’il croque tranquillement en me regardant.

Un  haut escalier droit conduit au perron. L’entrée est décorée au goût du XIXème avec murs peints et trophées de chasse.  Dans la chapelle, la mère de l’écrivain, très pieuse, passait  beaucoup de temps à méditer et prier.  La cour, ouverte au temps de François-René a été couverte lors de la restauration un escalier de bois monumental.  De même, la grande salle, où Chateaubriand enfant, passait des soirées interminables auprès de sa mère et de sœur tandis que son père arpentait la pièce  jusqu’à ce que la cloche du village sonne l’heure du coucher, a été partagée en salle à manger et salon, deux cheminées Renaissance de belle pierre blanche. L’atmosphère assez lugubre du temps de l’enfance de Chateaubriand ne subsiste plus. De beaux tableaux décorent les murs : un Bellini me plait particulièrement.

La salle des archives occupe l’étage d’une tour. C’est émouvant de lire la grande écriture pointue  de Chateaubriand, de voir son portefeuille ministériel comme ministre des Affaires Etrangères, un cartable de maroquin, ainsi que des documents romains de son Ambassade à Rome. Par escalier en colimaçons et courtines nous accédons  à lachambre d’enfant de Chateaubriand justement dans la Tour du chat : tour hantée par un chat  noir et un fantôme à jambe de bois. L’enfant de huit ans dormait loin de tout. (Lire le texte du blog de Claudialucia ici)

voici comment Chateaubriand présente le château :

Le château se montrait entre deux groupes d’arbres. Sa triste et sévère façade présentait une courtine portant une galerie à mâchicoulis, denticulée et couverte.

…le château entier avait la figure d’un char à quatre roues….

Mêlez à cela dans les diverses parties de l’édifice, des passages et des escaliers secrets, des cachots et des donjons, un  labyrinthe de galeries couvertes et découvertes, des souterrains murés dont les ramifications étaient inconnues ; partout silence, obscurité et visage de pierre : voilà le château de Combourg;

Dol

Dol rue ceinte

Dol est une jolie ville animée. Nous cherchons les maisons remarquables Grande-Rue-Des- Stuarts, certaines à pans de bois d’autres à piliers de granite. La petite Rue Ceinte avec ses pavés semble d’un autre âge. La Cathédrale a une allure originale de forteresse avec une tour bizarre qui dépasse, l’intérieur est gothique et ne rappelle en rien l’extérieur.

 

GR 34 : de Cancale à la pointe du Grouin puis plage du Verger

CARNET DU MONT SAINT MICHEL A SAINT MALO

La télévision ayant annoncé un temps maussade,  maillots et serviettes sont dans le sac pour la Thalasso de Saint Malo, certes chère (26€).

Dimanche du changement d’heure,par un  soleil radieux, nous sortons le plan B : randonnée de  Cancale et la pointe du Grouin vers saint Malo.

Cancale

La promenade commence à la plage de la Houle. La mer est haute et verte, la bisquine,  au port, les quais ruissellent. On a interdit le stationnement jusqu’à 10h pour cause de grandes marées. Les restaurants et les maisons brillent au soleil. Les tentes bleues et blanches à rayure du petit marché aux huitres occupent le bout du quai.

Le chemin de ronde est très bien entretenu ( bancs à chaque échappée)   souvent caché entre les murs des belles maisons et sous les châtaigniers. Des polypodes poussent dans les interstices entre les pierres. Le sentier fait des montagnes russes. Il n’y a pas de tronçon plat. On redescend au niveau de la mer : dans les petits ports de nombreux bateaux sont accrochés à des bouées blanches, régulièrement. Les bateaux, même en plastique blanc, sont plus sympathiques que les voitures ! (on dirait un parking !)

Cancale vu du chemin de ronde

Rendez vous à Port- Picain : une auberge de Jeunesse, une plage,  et des tables de pique-nique. Un bateau blanc arrive, la voiture qui doit le tracter recule pour l’amarrer, la voiture repart, patine sur des graviers, et …le bateau se détache il faut aller à pied à l’eau pour le rattraper. Vont –ils être capables de le remonter ?

Des marches   conduisent au le sentier en balcon sous de beaux pins odorants.  Des mimosas fleuriront  peut être bientôt ?  Des solanacées jasminoïdes font des bouquets blancs contre le ciel bleu. Quand on s’éloigne de Cancale le paysage devient plus sauvage, pruneliers et épineux remplacent les jardins puis la lande avec ses fougères sèches.

Pointe du Grouin

A la Pointe du Grouin,  un sémaphore se dresse au bout d’un parking bondé aujourd’hui, dimanche. Nous piqueniquons sur un rocher face à une  ile allongée. C’est de la Pointe du Grouin que s’élancent, tous les quatre ans, les voiliers de la Route du Rhum. On imagine le spectacle. Nous avons vu partir la course de Québec à Saint Malo autrefois.

Au sémaphore: exposition d’’Art Brut : l’œuvre de l’Abbé Fouré qui a sculpté les rochers à Rotheneuf. Ce qui reste de son œuvre ne m’avait pas impressionnée mais les cartes postales anciennes présentées ici montrent qu’elle était plus importante que sous le restaurant et qu’il y avait une foule de personnages que je n’ai pas vus, effacés ou inaccessibles.

Le sentier traverse la lande, toujours en montagnes russes. Dominant la mer verte et les rochers . j’arrive à la plage  du Verger. Très belle plage et je ne résiste pas au plaisir de me déchausser et et faire ma promenade dans la mousse blanche de l’écume.

De Saint Cast à saint Jacut

CARNET DU MONT SAINT MICHEL A SAINT MALO ET UN PEU PLUS A L’OUEST

SAINT CAST

De la Pointe de la Garde vue sur Saint Jacut et les rochers

La station balnéaire de Saint Cast ne ressemble pas à Saint Malo ni à Dinard. Plus aérée, avec des hameaux dispersés, plus moderne et plus sportive aussi avec une marina énorme, de nombreux pontons flottants. A notre arrivée ce matin vers 10h, la rue commerçante parait morte : lundi matin, les magasins sont fermés et il n’y a personne. Nous ne trouvons qu’une pâtisserie un peu désuète luxueuse et très chère qui vend des éclairs, religieuses et Salammbô ainsi qu’une spécialité le saintcastin meringué saupoudré de sucre blanc.

Une promenade cimentée relie la Grande Plage au port . De nombreux joggers courent, j’adopte le pas de promenade, intriguée par de curieuses cavités dans les rochers et de nombreux micro-plis : la complexité du métamorphisme. Je cherche des cristaux apparents, j’ai lu dans le guide Gallimard qu’il y avait un affleurement d’une amphibolite dans les environs, les amphiboles me plaisent surtout la glaucophane.

Du haut du port le sentier côtier dans une lande sauvage et sur des rochers abrupts rejoint en une petite demi -heure la jolie petite plage de la Mare, sable blanc, crique encaissée. Un sentier côtier contourne les pointes de la baie qui fait face à Saint Jacut. Il se trouve à la fin de la Grande Plage.

Sur la Grande Plage je me déchausse, le sable est très fin, tellement fin que les pieds s’enfoncent près de l’eau. Dans les vagues avancent trois silhouettes, des pêcheurs de crevettes ? Des jeunes frimeurs ? Non, elles sortent en combinaison courte (sans les jambes), elles sont largement sexagénaires et très souriantes.

Ar vro et les cabines sur la grande plage

A la fin de la plage, une rangée de cabines de plages laquées de blanc précèdent un magnifique hôtel  à colombages rouges. C’est l’hôtel  Ar Vro, créé par Marinier, le promoteur de la station, qui est devenu  une école hôtelière. Je me rechausse en même temps qu’une famille composé du papa d’Hector et Octave tandis que la mère est avec Morgane. Morgane, j’en ai plein ma classe mais Oc tave ! Est-ce le nouveau prénom à la mode ?

Le sentier grimpe très fort sur la colline pour arriver à la Pointe de la Garde ornée d’une statue et d’une table d’orientation. Le panorama est somptueux. J’avais prévu de contourner la côte pour découvrir les criques mais il est déjà midi et Le Guide Gallimard nous recommande la visite de la chapelle Saint Brigitte, le Manoir du Val et le port de Guildo. Je remonte en voiture, renonçant  à la randonnée.

Le Manoir du Val est une étape du pèlerinage Chateaubriand, propriété d’un oncle  de François-René. Maintenant le Manoir du Val est un château-hôtel offrant des chambres d’hôte avec douches et sans salle de bain de 90€ à 110€ et jusqu’à 170€ avec salle de bains et même des cabanes perchées dans les arbres (prix non indiqué) . Je passe par l’accueil pour demander la  permission de photographier le manoir à partir du parc (magnifique) mais il n’y a personne.

château fort du Guildo est estuaire de l'Arguemon

Le site suivant est celui des pierres sonnantes dans le lit de l’Arguémon, fleuve côtier dont l’estuaire se trouve au Guildo. Un sentier inondé et très boueux part du port. Les pierres sonnantes sont des amphibolites dont on trouve des grosses boules noires sur le bord de la rivière. Frappées avec un galet, elles sont censées produire un son cristallin et argentin. Au premier essai, ces propriétés sonores ne paraissent pas évidentes. Il faut bien choisir son bloc ! L’un deux convexe sonne mieux : le creux fait caisse de résonance.

Rabelais :

– Gargantua, sentant une odeur de raie à Saint-Jacut-de-la-Mer, est pris de haut-le-coeur et vomit les rochers du Bé, la Pointe de la Garde, le Rocher de Bec Rond (également présenté comme un étron), tandis qu’il laise tomber deux cailloux qui traînaient dans sa poche : la Petite et la Grande-Feuillâtre. Il vomit encore Canevet et chie la Basse à Chiambrée (qui pourrait aussi être, avec l’île Agot, et les Petit et Grand-Boudineau, des pierres avec lesquelles il cherche à abattre une bernache).

– une pierre posée, près de Saint-Jacut-du-Méné, porte l’empreinte du pied de Gargantua, qui était monté sur cette pierre afin de s’élancer sur une autre pierre à 3 km de là.

De l’autre côte de l’Arguémon se profile  les imposantes ruines du château du Guildo – château féodal du XIIIème siècle, appartenant à la Vicomté de Dinan, démantelé par Henri IV en 1598. Je découvre un personnage historique Gilles de Bretagne, qui pensant garantir l’indépendance de la Bretagne refusa de prendre parti pendant la Guerre de Cent Ans et correspondait également avec Henry VI d’Angleterre. Cette correspondance le conduisit en prison et causa sa mort en 1450. Paul Féval raconta ce destin tragique dans un roman La Fée des Grèves. (Selon Guide Gallimard p288). Pour trouver la fée des grèves : http://www.inlibroveritas.net/lire/oeuvre4718.html

Nous pique-niquons au château : saumon, avocat.

Le conseil Général des côtes d’Armor restaure ce château. On reconnait les tours et les courtines ainsi que l’emplacement de certaines chambres et salles.

Presqu’île de Saint Jacut-de-la-mer

Saint Jacut : bouchots et iles des Ebihiens

 

La presqu’île est très urbanisée,  les petites routes serpentent entre les maisons bretonnes, celle plus modernes des estivants et les bâtiments imposants de l’Abbaye. De nombreuses plages bordent les côtes mais nous préférons atteindre la pointe du Chevet juste en face de l’île des Ebiehens. Nous avons choisi cette excursion l’après midi pour aller à marée basse à pied sec (si on veut) , je me déchausse,  traverse le gué, et marche en compagnie de tous les pêcheurs du dimanche, familles bottées ou déchaussées…enfants avec seaux et pelles, la plupart d’entre eux vont aux coquillages.

Dans l’estuaire, les bouchots sont découverts on voit travailler les camions amphibies en métal argenté et les poteaux sont alignés jusqu’aux îlots.

De Paramé à Saint Jacut par la côte, retour par Plancoët

CARNET DU MONT SAINT MICHEL A SAINT MALO et aujourd’hui un peu plus à l’ouest

Paramé

Saint Malo à marée haute vu de Paramé

 

On nous avait dit :

– « par grandes marées, il faut aller à Paramé ! »

Pleine mer : 9h30,

à 9h33, nous sommes sur la digue.

Pas un souffle de vent, la mer émeraude lèche le ciment. Deux chinois font une sorte de gym douce avec France Musique devant des affiches dénonçant la répression contre la secte Fuong  en Chine.

Nous ne résistons pas à ‘envie de voir les murs de Saint Malo baignés par la mer.

Barrage de la Rance

A 70km/h on ne se rend pas compte que la route en traversant la Rance sur le barrage, passe sur une merveille de technologie en matière d’énergies renouvelables : l’usine marée-motrice. La file de voitures est immobilisée : le pont s’est levé pour laisser passer des voiliers.

J’en profite pour descendre et marcher. Des tourbillons se forment devant les turbines. Une mouette semble prise dans le vortex. Je m’inquiète : va-t-elle être avalée dans le barrage : Non !elle a l’air de s’amuser quand elle atteint le centre elle retourne au bord.

EDF a installé une salle de démonstration dans le barrage à l’extrémité de celui-ci côté Dinard. C’est une très belle salle d’exposition : on peut voir la flore et la faune, les oiseaux de la Rance, les poissons de la baie,  des maquettes de barrages et des audiovisuels…et même des visites guidées. Mais nous sommes pressées, le programme de la journée est copieux.

Villas de la Vicomté

Nous voulons voir les belles villas de la Vicomté à Dinard. Les maisons sont toutes de granite, de style 1900 dans des parcs verdoyants. Vers le centre ville la circulation bouchonne à cause du marché.

Saint Lunaire

La vieille église romane de saint Lunaire

Deux sites remarquables à saint Lunaire : une très jolie église romane au toit d’ardoises, qui contient cinq gisants de pierre et le sarcophage de Saint Lunaire curieusement porté par quatre personnages.

De là nous allons voir la Pointe du Décollé, nom évoquant la fente qu’ aurait porté Saint Lunaire avec son épée, voulant fendre le brouillard. C’est une pointe rocheuse occupée par un restaurant et une boite de nuit à l’extrémité d’un quartier de très belles villas 1900. Nous cherchons le « manoir écossais » et la « villa coloniale » que signale notre guide.

Sentier côtier de Saint Lunaire à Saint Briac

Après avoir traversé le quartier des belles villas, je descends sur la plage de Longchamp, belle plage de sable assez animée aujourd’hui samedi. A l’extrémité, un escalier conduit au sentier des douaniers caché dans un bosquet d’éléanus qu’on est en train de tailler avec une très grande scie mécanique. Je piétine des rameaux odorants. Le sentier contourne la Pointe de  la Garde-Guérin, truffée de blockhaus, lande très sauvage de fougères déjà brunies ; coincé entre un golfe très vert et magnifique et les piquets de bois qui protègent la dune qui borde la plage de la Hue, il part ensuite vers la pointe de la Haye où se poursuit le parcours de golf.

Pique-nique à Saint Briac

piquenique à saint Briac et pont sur le Fremur

Les crevettes que le propriétaire du gîte nous a offertes, pêchées d’hier après midi, cuites juste après la pêche, petits bouquets roses minuscules sont délicieux. Le soleil fait son apparition, la plage est très calme, de nombreux bateaux reposent sur le flanc à marée basse. Un peu plus loin se profile le pont sur le Frémur. Avant de monter en voiture nous découvrons que, juste derrière le petit port où nous avons déjeuné, il y avait une plage charmante bordée de cabines de bois de style désuet. De nombreux rochers forment des îlets et îlots. A marée basse pendant les marées de fort coefficient toute une armée de pêcheurs à pied s’est déployée avec râteau, pelles binette, filets à crevettes. Près des cabines des familles se sont installées. Animation de vacances !

Comme le GR quitte le rivage et s’engage dans les rues de Saint Briac et de Lancieux je remonte en voiture. Curiosité signalée à Lancieux, un clocher d’une église disparue et un moulin à vent.

GR de la plage de Sieu à la Baie de Beaussais

Sur la plage de Sieu découverte jusqu’aux rochers et presque jusqu’à la Pointe de Saint Jacut qu’on atteindrait aujourd’hui à pieds secs, je n’ai pas envie de monter sur le sentier côtier. Je surveille qu’il se trouve bien en vue sur la falaise. Et je marche à ses pieds sur le sable mouillé entre les rochers couverts de grosses moules. Encouragée par tous les  pêcheurs à pieds je longe le rivage, un peu inquiète : comment vais-je monter ? La falaise s’abaisse : une femme et ses deux filles s’installent. J’ai envie de lui demander si le sentier côtier est accessible mais quand j’arrive près d’elle, je la trouve plongée en méditation ses mains retournées paumes vers le ciel gracieusement, les petites filles jouent sur les rochers mais elles sont trop petites pour me renseigner.

Sur le sentier au dessus de la Plage de Briantais, il y a foule, un groupe de randonneurs mais aussi des joggers, le site du Tertre de Colieu a de belles dunes protégées par des palissades et des fils de fer. Il faut attacher les chiens et ne pas quitter les parcours aménagés. Ensuite la dune s’abaisse, la plage se termine en un pré salé où sont creusées des mares avec des cabanes d’affût pour les chasseurs de gibier d’eau. Le GR a disparu, comme je m’inquiète un peu je vois des marques rouge et blanches : pas de chemin et pourtant je suis bien sur l’itinéraire. Le topoguide prévient que « le sentier suit le fond de la baie de Lancieux à la limite du schorre sur la digue qui protège le polder. » La digue est bien là, mais il est impossible de marcher dessus, l’herbe est très haute, des buissons d’épineux et des tamaris barrent la route. C’est plus facile de marcher sur les salicornes dans la boue. La pluie, les grandes marées et les chevaux  ont rendu impraticable le chemin très glissant et boueux.

Je vois les voitures filer un peu plus loin mais chaque fois que j’avance, j’ai l’impression qu’elles s’éloignent ; Un petit pont de bois a été construit pour passer un ruisseau : deux flèches de bois confirment que je suis bien sur l’itinéraire mais c’est interminable. Enfin, le sentier franchit la digue et je me retrouve dans un  pré avec des vaches normandes. La marche devient plus facile et enfin j’atteins la route !

Plancoët

Plancoët dans les Mémoires d’Outre-Tombe :

« En sortant du sein de ma mère, je subis mon premier exil ; on me relégua à Plancoët, joli village entre Dinan, saint Malo et Lamballe…. »

« Ma nourrice se trouva stérile…une autre chrétienne me prit en son sein. elle me voua à la patronne du hameau, Notre-Dame-de Nazareth et lui promit que je porterai en son honneur  le bleu et le blanc jusqu’à l’âge de sept ans … »

Nous avons cherché,  la maison de la nourrice de Chateaubriand–  pas très efficacement, je le confesse, nous étions fatiguées – dans la petite ville fleurie et avec encore moins de succès le chateau de Monchoix. Dommage!