la côte des Ajoncs

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Par un jour splendide, nous décidons d’explorer la Côte des Ajoncs entre Port Blanc et Plougrescantet l’estuaire du Jaudy.

Le plus difficile est de trouver le départ du GR34 quand la côte est urbanisée ou quand il y a des rochers. Un circuit touristique Trégor – Ajoncs est fléché pour les automobilistes. La petite route traverse la baie de Pellinec au lieu-dit du Sémaphore Départ à Bugueles en face du très joli îlot de Bilo et de l’île Islan. La mer est basse, la baie rocheuse, partout des rochers pointent. Difficile de deviner l’écueil qui sera immergé de l’îlot désert. Une maison au toit rouge est construite sur un îlot, deux bateaux colorés reposent sur le rocher ; l’un est vert et rouge, l’autre,  bleu et blanc. En face la presqu’île est boisée. Peut être est-ce l’île Balanec qui est reliée au continent par marée basse.

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Bugueles

Le GR34 est introuvable, il doit pourtant passer là, il figure sur la carte au 1/25.000ème  et j’ai vu une balise, mais une seule ! Quatre randonneurs nous doublent, un monsieur revient en arrière, nous indiquer que 50m plus loin, il y a un parking où on peut laisse la voiture. Je n’ose pas les suivre, j’aurais dû, pourtant puisque le sentier est toujours introuvable. IL y a petit port, quelques bouées, et des barques en plastique alignées debout sur le quai. . Le GR devrait longer la baie de Gouermel, grande baie ronde complètement abandonnée par la mer ce matin. Toujours pas de balises. Enfin, je les trouve au bout de la plage.

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Les rochers sont spectaculaires, presque aussi beaux que sur la côte de Granite Rose. Une maison de granite aux volets bleus est perchée sur un amas rocheux, à marée haute sera-t-elle entourée d’eau ? Les maisons sont construites à l’abri des rochers, le plus souvent elles s’y adossent, parfois elles sont complètement encastrées. Au Port Scaff, les blocs sont particulièrement imposants. Je marche tantôt sur le sentier, tantôt sur les galets de la plage.

Le point le plus remarquable est le Gouffre, chaos rocheux à l’arrière d’un bassin rempli d’eau. Une maison encastrée entre deux énormes rochers se reflète dans l’eau. Des cheminements ont été installés et une maison du Littoral (fermée le week-end) organise des promenades géologiques. C’est le premier endroit où je rencontre des touristes, des familles qui font des selfies sur les rochers. Sur le sentier je croise plutôt des randonneurs, grosses chaussures, sac à dos, carte IGN à la main, et surtout ils disent bonjour !

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Je retrouve Dominique au parking du Gouffre. Impossible de pique-niquer là, il y a vraiment trop de monde, d’autant plus que nous avons un pique-nique du dimanche avec des pinces de crabe,  des crevettes grises, un avocat, du comté et du kouign aman. On mange sur un banc avant Port Scaff près d’une rampe où on peut descendre des barques.

La mer monte vraiment très vite. Elle avance de façon spectaculaire. Là où on voyait des rochers orange, gris, pointus, déchiquetés il n’y a plus que de l’eau bleue. Les pêcheurs rament dans des petites barques en plastique jusqu’à leur bateau.

Je continue le sentier vers la Pointe du Château au lieu des formes étranges des blocs des chaos rocheux de Ploumanac’h les rochers ressemblent plutôt à des chicots qui pointent vers le ciel. Après la Pointe le sentier descend vers l’estuaire du Jaudy . Je reconnais la promenade de vendredi du Sillon de Talbert à Kerbors. Deux petits ports à Pors Hir et Le Castel des petites plages. Le sentier est rustique entre des fougères roussies.

C’est sûrement le plus beau jour ensoleillé des vacances. La côte des Ajoncs est vraiment pittoresque un peu moins connue que la Côte de Granite Rose mais aussi belle et moins bondée.

Tréguier, Paimpol sous la pluie – abbaye de Beauport

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Tréguier : les tour des armateurs à l'entrée de la rue Renan
Tréguier : les tour des armateurs à l’entrée de la rue Renan

Temps maussade, crachin et averses.

Mardi, c’est jour de marché à Paimpol.

 Tréguier se trouve sur notre route. . On nous  donne un plan à l’office du tourisme près du port. Je remonte la rue Renan gardée du côté du port par les deux tours d’armateurs, tours carrées qui étaient des greniers à blé. Elle est bordée de nombreuses maisons à pans de bois aux poutres colorées  et par des maisons de pierre dont on a égayé les fenêtres par des mouettes ou aigrettes de bois, des boutiques d’artisans, des librairies, des crêperies en font une promenade vivante même sous la pluie.

la maison de Renan
la maison de Renan

La maison de Renan est une belle demeure du 16ème siècle à poutres jaunes et bois tourné. Elle est maintenant un musée qui se visite en saison mais qui est fermé aujourd’hui. On ne devinerait jamais que cette maison a un jardin, presque un parc et qu’elle est très vaste. Je n’ai rien lu de Renan, il serait peut être temps de se documenter. Plus haut, un bistro est à l’enseigne du Bistro d’Ernest, sur la grande place du Martray une statue figure le  grand homme  en bronze, assis sur un banc, derrière lui une femme qui ressemble à Minerve brandit une couronne de laurier, ou un rameau d’olivier, figure-t-elle la gloire, la science ?

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La cathédrale Saint Tugdal

Le premier édifice fut détruit par les Normands, de la construction romane du 12ème siècle il reste la tour Hastings, en 1339, sous l’impulsion de Saint Yves elle fut remplacée par un édifice gothique. Sa nef est très haute, très claire. Des vitraux modernes (1970) sont colorés. Certains sont figuratifs d’autres plus décoratifs comme la grande verrière du transept.

Nous aurions aimé visiter le cloître mais n’avons pas trouvé l’entrée (il fallait le chercher dans la cathédrale) et nous voulons arriver à Paimpol avant la fin du marché

Paimpol

Le port de Paimpol
Le port de Paimpol

Facile de trouver le marché, on demande le centre-ville au GPS et ensuite on suit les gens qui portent des cabas La marché occupe plusieurs petites places et les rues adjacentes. C’est un joli marché avec de nombreux poissonniers, des fromagers, des charcutiers et bien sûr des fruits et légumes, comme dans tous les marchés de province les étals de vêtements et chaussures. Les camions de crêperies sont nombreux et on y fait la queue ainsi que des foodtrucks.

Paimpol et sa falaise

Paimpol et sa falaise!
Paimpol et sa falaise!

On a beau connaître la Paimpolaise il n’y a pas de falaise.

Comme la pluie a recommencé nous cherchons un endroit pour déjeuner dans la voiture. Pas de parking possible devant la plage, largement découverte, les coefficients de marée sont élevés. On retourne au port pour avoir une vue plaisante. Le port est plus une marina qu’un port de pêche. Les trois gros bateaux pour Brehat stationnent au milieu du bassin. Les bateaux de plaisance sont gros et très nombreux ; les bateaux de pêches sont colorés, je remarque à l’arrière des chaines et crochets pour pêcher la coquille Saint jacques.

L’abbaye de Beauport

le puits de l'Abbaye de Beauport
le puits de l’Abbaye de Beauport

A 3km de Paimpol, non loin de la côte, dans un endroit verdoyant au bas d’une colline, nous découvrons l’abbaye. On voit d’abord les ruines de l’église abbatiale gothique. La nef a perdu sa couverture et il ne reste que les ogives romantiques. Un rosier encore tout fleuri égaie les baies qui ont perdu leurs vitraux.

Roses et ruines
Roses et ruines

On entre dans le bâtiment des hôtes 17ème siècle, les caisses sont installées dans une vaste salle. On découvre les celliers qui sont des caves avec de beaux piliers. Après avoir traversé un jardin je découvre le Bâtiment au Duc où des fouilles archéologiques ont mis à jour des fours bronziers. Une énorme cheminée est le seul meuble.

Petites choses et grande photo
Petites choses et grande photo

On a utilisé la grande salle pour une jolie exposition les Petites choses de Denis Pochard : sculptures éphémères à base d’éléments floraux, végétaux, organiques, reflet de leur environnement à une saison données qui existe d’après leur représentation photographique. Les photos sont en grand format sur fond blanc, très colorées tandis que ce qui a servi de modèle est présenté sous cloche flétri, à moitié desséché, je reconnais des pinces de crabe qui font des derrières et des jambes parfaites de sorte de lutins follets, un dahlia fané est une tête folle, un demi citron desséché, un bonnet ou une coiffe. Je peux alors retourner aux photographies et j’identifie, ici, une asperge, là une fleur. C’est futé.

Petites choses séchées sous cloche
Petites choses séchées sous cloche

Nous traversons passage aux champs, jardin de simples, romarin, oseille, thym et autres.

Dans le cloître des buis ont une taille ondulante et non pas géométrique comme dans les jardins à la française. Une végétation exubérante de fougères, mousses, lianes dégouline des ruines. La salle capitulaire est joliment décorée de colonnes jumelles et d’arcatures d’une roche volcanique verte très délicate. Le mélange des roches donne un charme particulier à l’abbaye. Je m’étais habituée aux monuments sévères de granite. Ici on a sculpté du calcaire fin, du grès donne des teintes rouge. Nous retournons à l’église abbatiale  .

cloitre
cloitre

Après avoir cherché le canal hydraulique qui circule profondément dans une tranchée le long du bâtiment au duc nous faisons le tour du jardin clos conservatoire de variétés anciennes de pommes, grands pommiers dans les carrés délimités par des pommiers en espalier dont j’admire la taille. Jamais je n’oserais tant tailler et ne garder que des moignons de branches de quelques cm. Le long du mur regardant le midi une vigne court, admirablement taillée elle aussi.

Je termine la promenade en allant à la mer, de l’autre côté de l’abbaye ;  des vaches noires et blanches paissent.

Le Radôme de Pleumeur-Bodou : musée des télécommunications

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Le Radôme de Pleumeur-Bodou
Le Radôme de Pleumeur-Bodou

Radôme : Rad pour Radar, Dôme pour Dôme.

Le Radôme fut construit en 1962 pour capter les émissions du satellite Telstar : le dôme blanc abrite l’antenne PB1  et fut en service jusqu’en 1985.

Telstar
Telstar

Il est l’attraction majeure d’un Parc de Loisirs comprenant La Cité des télécoms, le Planétarium de Bretagne, un village Gaulois.

Par un jour gris et humide, nous partons pour Pleumeur Bodou. Sous une belle halle en triangle, je me suis passionnée par cette Odyssée des Télécoms.

 

 

Les pères Fondateurs :

maquette du télgraphe deCchappe
maquette du tél graphe de Chappe
  • Chappe (1763-1805) et l’invention du télégraphe optique (héritier des signaux de l’Antiquité) en 1794 dans la France de la Révolution en guerre. Le réseau télégraphique fut mis en place pendant tout le 19ème siècle.
  • Samuel Morse (1791-1892) inventa le code morse en 1838.perrosdt2015 005 - Copie
  • Marconi (1874-1938) permis avec les ondes hertziennes les premières liaisons transatlantiques
  • Les Frères Lumière inventèrent le cinéma en 1895
  • Hollerith 1860-1929 inventa les cartes perforées en 1890 et fonda la Tabulating machine Co qui devint IBM
  • Lee Forest mit au point en 1906 la lampe triode à la base de l’invention de l’électronique
  • Eastman(1854-1932) inventa la pellicule souple
  • Edison (1847-1931) 1877, phonographe
  • Graham Bell (1847-1922) inventa le téléphone en 1875

    Téléphone mural
    Téléphone mural

Chacun de ces hommes illustre figure avec son invention dans une vitrine, très beaux objets.

Les téléphones anciens, muraux en bois ou en métal sont particulièrement décoratifs.  Surtout le Ericsson 1900 avec sa poignée ciselée. .

Un petit amphithéâtre permet de visionner un film retraçant l’histoire des communications : Le Murmure du Monde (17mn)

La salle suivante présente toutes sortes de télégraphes électriques

  • 1837 : télégraphe de Morse à ruban, robuste fut adopté en France en 1855

Mais d’autres systèmes que celui de morse, avec d’autres codes ont été utilisés jusqu’au milieu du 20ème siècle

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Télégraphe Morse à ruban
  • 1844 –  le télégraphe de Breguet à cadran qu’on tournait,  fut utilisé dans les voies ferrées
  • 1856 – le télégraphe de Hughes avait un clavier à touches de piano blanches et noires portant les lettres il permettait des transmissions à 40mots/mn et fut retiré définitivement en 1948
  • Le télégraphe Baudot n’avait que 5 touches avec 5 impulsions d’électricité positive ou négative utilisait le code Baudot.

Eclaireuse, j’avais appris le code morse comme tout bon scout qui se respecte mais j’ignorais que d’autres techniques et codes étaient utilisés.

Le complément logique du télégraphe est bien sûr le câble transmettant les signaux.

Les Télécoms sous-marins sont le sujet de l’exposition suivante. Une cale de bateau en bois lambrissée avec des hublots ronds  sert de décor présentant une énorme cloche qui était une cuve où était enroulé le long câble. Des gravures montrent comment il fut enroulé et déroulé. L’histoire des câbles sous marin est aussi celle des empires européens au 19ème siècle. Les Britanniques préfèrent la voie terrestre via la Turquie pour joindre les Indes(1865) ou via la Russie (1868). Mais pour le continent américain il n’y avait pas le choix.

Une autre salle est consacrée à ces câbles dans un décor abyssal, dans une pénombre bleutée avec des rochers noirs. Les câbles et les grosses ogives des répéteurs et amplificateurs sont posés sur les fonds ; Il y a aussi un robot pour la maintenance de ces câbles, sorte de petit tracteur autonome.

Les câbles sous-marins ont évolué en un siècle et demi :

  • 1850- 1960 : le câble contenait un seul conducteur en cuivre et servait surtout au télégraphe
  • 1950-1990 : câble coaxial permettant de conduire les conversations téléphoniques
  • 1983 : la fibre optique est un conducteur universel pour le téléphone et pour le numérique.

A 11h30 il y a un spectacle son & lumières dans le Radôme

On y entre par un sas. Dans l’entrée une maquette du satellite Telstar est suspendu dans une ambiance « années 60 » des images d’actualité sont projetées : les funérailles e Kennedy, dans un mur des écrans de télévision montrent des émissions dont je me souviens bien Bonne nuit les petits, Thierry la fronde, Les Saintes chéries, Le mot le plus long, Catherine Langeais présente une émission, la mire….souvenirs…

l'antenne éclairée pendant le spectacle
l’antenne éclairée pendant le spectacle

Pour entrer sous le dôme il faut attendre l’hôtesse qui parle avec un écho étrange dans la pénombre. Sous le dôme des poutrelles construisent un étrange échafaudage qui supporte un énorme cornet : l’Antenne, oreille capable de capter les signaux très faibles renvoyés par Telstar. Le Radôme est un ballon de dacron gonflé à l’air en surpression (la pression dépend de la météo)    . Haut de 50m de 64m de diamètre. Le spectacle destiné à tous public est inégal, l’intervention de deux personnages qui grimpent aux poutrelles est destinée aux enfants, mais la suite est passionnante. Il y est raconté l’histoire du montage en 116 jour de cette structure impressionnante, il y est expliqué comment Telstar n’était audible que 20minutes par jour, il a transmis des émissions de télévision en Mondiovision.  On entend Yves Montand, on voit la couverture de Salut les Copains, avec les couleurs de l’époque. Les satellites géostationnaires ont rendu caduque l’Antenne. Le spectacle se termine en lumière colorées.

cet arbre est une éolienne
cet arbre est une éolienne

Sur l’esplanade devant le globe un grand tableau Landart, vert et blanc. Au centre un bloc de granit imitant un menhir immortalise la visite du Général de Gaulle. Tout autour des installations de deux télégraphes de Chappe permettent aux enfants de s’envoyer des messages, deux cabines sont reliées par des fils qui chantent sont une manipulation grandeur nature, pour communiquer en morse, il y a aussi une cabine autonome avec panneaux solaires et éolienne pour les régions où l’énergie électrique n’arrive pas. Il y a aussi un arbre à énergie, dont les feuilles en plastique vert sont de petites éoliennes. Plus loin,  diverses paraboles complètent le cercle.

Sous la halle, à l’étage il y a une exposition temporaire sur les Illusions d’Optique exposition très fournie et très pédagogique, ludique aussi. On participe, certains illusions sont spectaculaires, on le les ressent pas toutes cependant.

Au rez de chaussée, les Télécoms spatiales, une belle salle autour d’une photo aérienne de la Bretagne et des Pays de Loire, raconte la suite de l’histoire avec des maquettes de satellites et de la fusée Ariane. Des vidéos racontent les lancements de la fusée. Après avoir lu attentivement toutes les explications sur l’histoire du télégraphe je n’ai plus la patience et la concentration pour étudier sérieusement cette histoire.

Le temps s’est éclairci. Nous pouvons pique-niquer à l’extérieur (salade de pommes de terre, thon anchois, olives).

La tête reposée, je peux affronter une dernière exposition Les Coulisses du monde digital qui commence par l’algèbre de Boole passe par les langages Fortran, Cobol ou Basic inconnus maintenant du grand public dont j’avais entendu parler, étudiante, quand l’ordinateur était réservé aux spécialistes. Avançant dans la chronologie, on voit l’évolution des téléphones, et des explications un peu abstraites, beaucoup à lire. Je n’accroche pas trop.

Comme le temps s’est éclairci et qu’il fait un pâle soleil nous retournons à la mer pour un tronçon de sentier côtier jusqu’à Trégastel. La mer est haute ; sous la faible lumière, les paysages changent.

Pendant ce temps Dominique a acheté des coquilles Saint Jacques de Saint Brieuc à des prix défiant toute concurrence (2.90€/kg) avec des salicornes.

Des « cités de caractère » La Roche-Derrien – Pommerit-Jaudy – Runan – Pontrieux

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château de Kermezen
château de Kermezen -Pommerit-Jaudy

Crachin breton, il fallait bien s’y attendre fin octobre !

Route facile par Louannec, Kermaria jusqu’à la Roche-Derrien annoncée «petite ville de caractère » qui mérite bien ce titre.

La place Martray – place du Marché – a plusieurs maisons à pans de bois, la plus belle, revêtue d’ardoise est en rénovation. Au fond, la Maladrerie abrite l’Office de Tourisme (fermé jusqu’au 16 mai 2016). Le grand bâtiment sévère est moyenâgeux, nous ne l’avions pas vu du premier coup. Heureusement la ville est couverte de panneaux explicatifs illustrés par des cartes postales anciennes. Dans les petites rues, les boutiques d’artisanat d’art ou de produits bio, le village a perdu son activité industrielle de tissage du lin et cherche à survivre grâce au tourisme vert.

les maisons à pans de bois de La Roche-Derrien
les maisons à pans de bois de La Roche-Derrien

La colline était coiffée du donjon, disparu, il est remplacé par une petite chapelle, 19ème siècle, assez moche. La vue vaut l’ascension. On découvre tous les jardins du village (dont un asiatique avec pagodes, bouddhas et pont arqué rouge) et le panorama sur le Jaudy.

Je descends par la venelle des Anglais très en pente jusqu’au Quais, autrefois les voiliers remontaient la rivière, à l’époque du lin….les murs bordant la venelle sont en schiste, colonisés par des plantes fleuries surtout une sorte de pâquerette aérienne.

les murs en pente de La Roche-Derrien
les murs en pente de La Roche-Derrien

Nous montons à l’église Sainte Catherine 12ème -13ème mais ayant été restaurée plus tard. Son clocher est une grosse tour carrée flanquée d’un escalier octogonal percé d’une meurtrière qui témoigne de son rôle de fortification. Il existe également des souterrains. Une flèche octogonale pointue coiffe le clocher. A l’intérieur on découvre des bannières brodées  d’un pardon, des vitraux très colorés. Le joyau de l’église est son orgue (on peut cliquer sur le QR code pour les explications). C’est le plus ancien de Bretagne. Il était autrefois à Saint Brieuc, restauré par Cavaillé-Coll. Il vient de Westminster.

Le Jardin du Presbytère – jardin public – se trouve à 50m sous l’église, dans une ruelle, sur des terrasses avec une très belle vue. C’est un jardin rustique planté de pommiers (avec des pommes rouges), des poiriers aux feuilles automnales, verger tout simple. Sur la terrasse supérieure sous le mur poussent des plantes aromatiques, lavande, mélisse, menthe …

A la mairie on nous offre toute une documentation sur les environs.

Kermezen
Kermezen

Pommerit-Jaudy est une petite cité précédée d’un lycée monumental. Un itinéraire de 8km balisé en jaune permet de découvrir toutes les curiosités des environs. Sous la pluie je renonce à la randonnée pédestre mais on peut faire une partie du circuit en voiture. Le château de Kermezen est bien fléché (il y a des chambres d’hôtes). Nous découvrons d’abord la  chapelle Sainte Anne avec ses deux croix, le château est précédé d’une allée d’arbres rougeoyants hêtres et chênes américains, la façade claire  est encadrée de tours carrée et rondes poivrières, une vigne vierge rouge, des massifs fleuris égaient sous la pluie qui tombe dru. Impression de château du Grand Meaulnes à travers les fûts des hêtres. Il manque l’étang mais à l’arrière court le ruisseau. Non loin de là, plusieurs voitures sont  garées sous l’écriteau Jardin Hortense, malgré la pluie je descends avec seulement ma polaire. Le chemin est balisée en jaune, en plus du jardin, j’espère voir le pont Eiffel et la fontaine de Kermezen annoncés sur le topo-guide du circuit de la Vallée du Jaudy. Je descends un beau chemin à couvert sous les hêtres et les châtaigniers et ne sens même pas les gouttes. J’arrive sur un autre chemin bien boueux qui me contraint à rentrer sans avoir vu, ni jardin, ni fontaine, ni pont. Comble de malchance, la Peugeot bleue n’est plus sur le Parking. Peut-être Dominique a continué sur la route : à 50m je trouve le hangar de Hortense. Un  peu plus loin se trouve l’entrée du jardin (2 circuits le plus long 45minutes dans les hortensias. Mais toujours pas de voiture bleue. Et pas de réseau pour le téléphone mobile ! Enfin, on se retrouve mais je suis bien mouillée !

Sur le ruisseau : trois moulins annonces.  Ce sont des maisons habitées, on n’ose pas s’approcher.  Le dernier, moulin de Traou Jaudy se voit mieux de la route, la roue est parfaitement restaurée.

Il est temps de prendre la route pour Pontrieux – notre destination initiale.

Pique-nique devant l’enclos paroissial de Runan.

Eglise de Runan
Eglise de Runan

L’église appartenait aux Templiers, passa aux Hospitaliers de Jérusalem puis fut agrandi au15ème siècle. L’édifice est de grande taille précédé par 3 grandes croix sur un piédestal. Deux porches sculptés et de nombreux bas-reliefs ornent les murs. Au dessus du porche sud le linteau est sculpté d’une Annonciation et d’une belle piéta. Curieux bas-reliefs : deux chiens autour d’une cloche. Que signifient-ils ? La place du village st plantée de beaux arbres. Village très tranquille. On ne voit personne, aucun magasin.

Runan : pieta
Runan : pieta

 

Pontrieux, au fond de l’estuaire du Trieux, surnommée « Venise verte ».

Pontrieux : Office de Tourisme
Pontrieux : Office de Tourisme

Deux ponts, un viaduc, une passerelle. Pontrieux porte bien son nom ! L’Office de Tourisme se trouve sur la place Yves le Troquer dans une belle maison à colombages bleus. On nous offre un plan avec un circuit de deux kilomètres pour découvrir la ville. Première étape le port, puis je prends le Pont Neuf sous le viaduc ferroviaire pour parcourir la rue sur l’autre rive. A La Roche-Derrien pourtant proche, les murs étaient de schistes, à Pontrieux surtout des moellons de grès rouge, dans une venelle menant à la passerelle les murs sont couverts d’une plante très verte aux minuscules feuilles rondes accompagnée de fougères scolopendre – variations sur le thème du mur et de l’humidité !

Moulin de sur le Trieux
Moulin de Richel sur le Trieux

La passerelle conduit à un important moulin, le Moulin de Richel, très grosse scierie construite en 1880 actionnée par une roue à aube, maintenant fermée. En face un potager fleuri offre un premier plan coloré avec des capucines orange.

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Nous terminons la visite  en beauté « Au bon goûter 1900 », le plus joli salon de thé qui soit. Une jolie vitrine, quelques tables fleuries d’une grosse tête d’hortensia, une collection de théières, tisanières, cruches sur une étagère, des cartes postales anciennes. Dans un porte-parapluie, on offre (vend) des parapluies de d’époque (bien utiles aujourd’hui). Une radio ancienne diffuse des chansons  début de siècle. Notre hôtesse en robe assortie nous accueille gentiment. La carte est bien fournie : thés blancs, thés verts, thés rouges aromatisés à la rose, la violette, Darjeeling, Earl Grey, des tisanes aussi, vin chaud, chocolats et cafés. Des friandises accompagnent les boissons. Ici c’est « goûter », calissons, gâteaux tunisiens… nous choisissons des tranches de brioche avec des gelées de framboise et groseilles, mais on aurait pu choisir sapin, pissenlit…Nous prenons notre temps pour terminer cette bonne journée pleine de surprises et réussie sous la pluie.

Les lavoirs sur le Trieux
Les lavoirs sur le Trieux

Le Sillon de Talbert

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Le sillon de Talbert
Le sillon de Talbert

 

La D6 nous conduit à Tréguier que nous contournons sans nous y arrêter.

Pleubian est un  beau village aux maisons de granite, plusieurs bars, des commerces. En ce moment, bien tranquille,  peut être plus touristique en été. Je peste contre l’automobiliste qui s’est garé perpendiculairement au porche de la jolie église. C’est le curé qui affiche un papier. La cloche résonne, le glas. Ce n’est pas l’enterrement. Un jeune homme vient de mourir la cloche l’annonce au village. Les clientes de la boulangerie toute proche viennent aux nouvelles, chacune porte un paquet de pâtisseries.

Pleubian : chaire
Pleubian : chaire

L’église a de beaux vitraux colorés, mais elle est fermée. Ce n’est pas le moment de demander au curé qu’il l’ouvre pour la visite touristique. Derrière l’église, une croix sur un cylindre sculpté. Je reconnais la Cène, des soldats, (les romains ?). Surprise le cylindre est creux ! C’est une chaire à prêcher quand des prêcheurs venaient et que l’église était trop petite.

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Le sillon de Talbert  est un peu plus loin après L’Armor. C’est un cordon de galets long de plus de 3 km abritant un marais très mouillé vers l’est. Un sentier commence sur une dune plantée d’oyats. On conseille de descendre sur la plage pour ne pas piétiner les galets ni déranger les oiseaux qui font halte sur le sillon au cours de leurs migrations ou qui nichent au sol. D’ailleurs c’est beaucoup plus confortable de marcher sur le sable mouillé que sur les galets. Ils sont roses, de granite rose, ou de grès, gris, de granite gris, verts de schistes ou gris foncé presque noirs de dolérite. Un panneau émaillé raconte que ces galets proviennent du temps des glaciations. Le gel a fractionné  les rochers en éclats. Les courants ont construit ces cordons à l’abri des récifs et des ilots. Certains sont même en queue de comète. Les cordons se sont accumulés pour former ce long sillon.

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Dans ce coin les algues sont nombreuses, goémon mais aussi grandes laminaires dont le « pied » -grosse boule décorée de cupules – est décoratives.

Près du sillon, dans la mer, les roches sont alignées, et encore plus loin, il y a un phare. Je croyais que j’y arriverai à pied à marée basse, mais un bras de mer les sépare. Quand je rentre la mer est montée, le sable mouillé sur lequel la marche était facile est immergé. Je suis forcée de marcher sur les galets. L’idéal aurait été de piqueniquer à la pointe et d’attendre la marée haute.

Nous avons de belles crevettes roses, un avocat et des gâteaux achetés à Pleubian. Beau pique-nique.

limicoles
limicoles

Le sentier côtier le long de la presqu’île de Lézardrieux entre Trieux et Jaudy  est recouvert d’un sable jaune. C’est une promenade agréable le long des plages de galets, les rochers. Je passe entre une lande de fougères et des champs, choux, artichauts et maïs desséché. Cette région est très agricole, pas touchée par l’urbanisation touristique. De temps en temps il y a des petites maisons de granite. Parfois des gîtes ruraux. De belles plaques émaillées commentent le paysage : géologie et phares. Un grand phare en mer est le Héaut de Bréhat. Nous nous retrouvons au phare de La Chaine. Tout d’abord on cherche le phare : c’est une petite maison blanche au fronton rouge !

Cette maison est un phare!
Cette maison est un phare!

Dernier arrêt : une allée couverte  de Men ar Rompet près de Kerbors « pierre des druides » (néolithique) non loin du Jaudy caché dans une prairie.

Allée couverte
Allée couverte

deTrégastel à Ploumanach

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Ploumanac'h
Ploumanac’h

Matinée grise, petite visite à Perros Guirec. Flânerie dans le centre-ville, boutiques classieuses. Architecture très homogène, façades de granite rose, pans de bois laqués bleu, toits très en pente et frontons triangulaires. Perros Guirec est une station chic de longue date.

Le soleil fait son apparition. Je parcours la grande plage de Trestaou. Dans l’eau un groupe en combinaison de plongée fait « le petit train » avec d’énergiques mouvements de bras, de l’eau à la hauteur de la poitrine. Trois femmes en maillot de bain marchent les pieds dans l’eau. Et les petits rentrent avec leurs surfs.

Déjeuner au gîte, sur notre terrasse , steak haché et pommes de terre sautées au persil.

Avec le temps gris, j’ai des envies de piscine ; nous allons nous renseigner au Forum de la Mer à Trégastel. Le GPS nous y mène directement. « Vous êtes arrivé ! » clame-t-elle devant un gros rocher surmonté d’une curieuse sculpture peinte en blanc. Au Forum de la Mer, la piscine jouxte l’Aquarium très bien situé dans le chaos granitique, face à la mer. Pour éviter la foule avec les enfants,  il vaut mieux revenir après 19 heures.

En attendant je fais le tour de la presqu’île de la Renote. Sur la carte, et sur le panneau, temps  prévu 30 minutes. J’ai doublé la durée du parcours en prenant photo sur photo et en m’amusant à tourner autour des rochers, passant dans des tunnels, dans de petits passages. Les gros rochers ronds sont dispersés dans les anses qui séparent Trégastel de Ploumanac’h.

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Au lieu de chercher les balises (rares) du GR34, je préfère faire le tour de la belle plage de Trégastel, Ste Anne Paul Palud. Tantôt je marche sur le sable grossier, tantôt sur le sable fin, sur la vase. Je me faufile entre les rochers et évite les gros tas de goémon. L’anse est très arrondie, presque fermée. Je remonte sur un  petit cap boisé et découvre un étang. J’ai complètement perdu le GR. Je ne sais pas si je dois coller à la plage ou si je peux traverser la pointe pour rejoindre l’anse de Tourony où Dominique m’attend. Il y a tant d’îlots, de presque- îles, de pointes et d’anses que j’ai complètement perdu le nord. Je finis par mettre le GPS du téléphone pour me géo-localiser. L’anse de Tourony est encore plus fermée que la baie de Saint Anne, sable grossier, bateaux échoués, gros rochers ronds et toujours la vue sur les îles de Ploumanach et le château dans ses beaux pins. Fin de la promenade au moulin de marée où nous avons pique-niqué hier.

Perros Guirec – Ploumanac’h

CARNET DU TREGOR

 

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Matin frais et ensoleillé.

Départ de la balade à  Perros Guirec du parking de  la plage de Trestrignel . Je monte d’abord la rue Maurice Denis qui passe sous sa villa et qui conduit au Château. Le château est plutôt un gros rocher, le rôle défensif de cette position est expliqué par un écriteau. Un sentier fait le tour de la pointe du Château  en creux derrière une haie d’épineux et de hautes fougères aigles maintenant roussies. J’oublie que je me trouve en ville ; les îles se détachent dans la mer.
Je retourne ensuite à la plage de Trestrignel et trouve les balises du GR  dans les rues entre de magnifiques villas maritimes en granite rose avec clochetons, belles baies vitrées, et terrasses face à la mer. Les plus grandes sont maintenant des hôtels et des restaurants. Je suis le chemin de la Messe qui va de la Pointe du Sphinx au Centre ville. J’arrive sur la grande plage de Trestaou qui est la plus belle de Perros Guirec, bordée d’une corniche avec de belles boutiques.

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A l’extrémité de la plage, commence le sentier des douaniers. 4.400km jusqu’à Ploumanac’h. Il y a tant à voir et à photographier que je le parcourrai en presque 1h45, pourtant je marche vite. Ce chemin est très bien entretenu, cimenté ou sablé large de plus d’un mètre, souvent bordé de petits câbles d’acier. Au début, ce sentier, trop soigné,m’agace un peu, où est l’aventure ?

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Nombreux panneaux avec des photos montrent le site avant les aménagements : pelouse piétinée, végétation rare et le site très dégradé. Depuis que la circulation piétonne est canalisée les bruyères et les ajoncs fleurissent, ainsi que petites fleurs bleues blanches ou roses qui égaient le paysage. La mer est haute et très bleue. Les Sept Iles se détachent. On approche de la barre de granite rose de Pors Rolland que je photographie de loin, de moins loin, de près …Les rochers roses ont des silhouettes fantastiques. Je ralentis l’allure. Les promeneurs sont nombreux ce 19 octobre, je n’ose pas imaginer l’été !

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Le chaos granitique s’étend autour d’une petite plage à l’eau turquoise, des pins se détachent, sculpturaux, le Château du Diable s’élève au dessus de l’eau, dans une petite crique une rampe est équipée d’un rail pour descendre la baraque de sauvetage abritée dans un bâtiment peint en blanc. Un peu plus loin, un phare à tour carrée est surmonté d’un capuchon laqué de rouge. Je passe encore devant une belle plage de sable arrondie. J’approche du village de Ploumanac’h, belles maisons de granite basses et simples bien différentes des villas maritimes de Perros Guirec. Par cette belle journée ensoleillée, les terrasses des crêperies et des bars sont pleines.

moulin à marées
moulin à marées

Dominique m’a donné rendez- vous a port, je longe les quais et la retrouve sur une digue près d’un petit moulin à marée très joli. La surprise c’est est une pièce d’eau triangulaire « l’étang », de gros rochers gris bordent le lit de deux ruisseaux qui confluent dans cette étroite vallée. Des algues brunes empâtent les rochers les plus bas, d’autres, vertes s’étalent sur les pentes. De magnifiques pins se dressent, ils ont l’air taillés comme des pins asiatiques. Une très belle maison est perchée sur une butte, une baie arrondie est habillée de grands rideaux, j’imagine une salle de bal. Les oiseaux se reposent dans ces eaux calmes : aigrettes, hérons, goélands. Nous prenons place sur les bancs adossés aux murs du moulin à marée. Pâté de lapin aux noisettes, andouille, kouign aman. Un pique-nique terrien après les crevettes sur la plage hier !

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Les carrières de Granite rose sont à l’arrière du village. Toute la colline est creusée de très grandes exploitations. Le front de taille est haut de plusieurs dizaines de mètre. L’énorme tracto-pelle ressemble à un jouet. Des panneaux préviennent que les sites sont dangereux « casque obligatoire » tirs de mines, ils ne me découragent pas. Je vais me présenter auprès des ouvriers « je suis professeur de SVT, j’aimerais des photos pour mes élèves » . Les carriers sont sympas. Non salement ils ne me chassent pas. Un tractoriste se donne la peine de m’accompagner sur un point haut pour que j’aie un meilleur point de vue. Haut front de taille, très net, très propre. Je n’aurai pas d’arène granitique à photographier.

carrière de granit rose de la clarté
carrière de granit rose de la clarté

A l’arrière des carrières nous cherchons le moulin : belle tour ronde avec des ailes en bois, en parfait état, presque trop neuf !
Non loin de là une borne de granite porte un panneau émaillé pour borner l’entrée de la vallée des Traouiero. La promenade descend sous des châtaigniers jusqu’à une étroite vallée encombrée d’énormes blocs. Un frais ruisseau se glisse entre les rochers. Le sentier est très en pente mais des marches de bois facilitent la descente. On passe des petits ponts de planches. Des fougères, des roseaux se blottissent contre les rochers qui font des grottes. Des ronciers envoient de longes tiges qui descendent devant les grottes. Une merveilleuse promenade.

autour de Trestel – Port Blanc

CARNET DU TREGOR 

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Soleil, nous partons vers 10h par Louannec dont l’église est encerclée par un impressionnant enclos. Passant par Trelevern nous retrouvons la plage de Trestel           où nous avions passé une deux semaines il y a une quinzaine d’années. Le Centre Héliomarin a une nouvelle aile plus moderne, on a aussi décoré la plage avec un petit phare transparent en plastique ou en verre. Le sable est très fin, très blanc, très agréable à fouler. Il fait trop frais pour marcher pieds nus. Pourtant, dans l’eau,  il y a des baigneurs : en combinaison, des personnes de tous âges marchent, des surfeurs sont allongés sur leurs planches. En 40 minutes, j’arrive à la plage du Royo. Un tracto-pelle décore le parking pour la construction d’une digue en énormes parallélogrammes de granite rose . Effet du réchauffement climatique, des tempêtes des hivers récents ?  Partout où je suis passée, hier et aujourd’hui, on a construit des murs avec ces grosses barres roses. La côte de granite rose s’étend même aux plages de sable ou de dunes.

Une promenade dans les marais de Trestel part de la plage, monte  dans la forêt de châtaigniers sur un beau sentier (auquel il manque quand même le balisage). Plus bas,  la station de lagunage est cachée par les arbres, puis on descend jusqu’à des pâturages clos. Le sentier passe un  petit pont et longe un  ruisseau. Le marais n’est pas très étendu, on retrouve les maisons fleuries, le sentier passe derrière des jardins, des murs pour arriver à Kergall. Ensuite le balisage disparaît complètement. Par où passer ? Heureusement mon téléphone me donne ma position.

 

Déjeuner sur la plage à Port Blanc. La route conduit au Camping des dunes, fermé en octobre, donc désert. Le sable de la plage est d’un blanc exceptionnel. Sous le soleil, l’eau prend des teintes turquoise comme on imagine dans les mers du sud. Les rochers ont des teintes orange. Les oiseaux sont très nombreux. Une aigrette d’une blancheur éblouissante atterrit sous nos yeux. Des huitriers-pies se promènent. Ils sont étrangement silencieux, heureusement leur cri est affreux. Il y a même un bécasseau avec sont long bec, il arpente tranquillement les rochers.

Je rentre à Trestel par la plage tantôt je marche sur le sable, quand il est remplacé par des galets je monte sur le sentier qui passe par un champ de chou, puis par de belles maisons.

Le soleil brille quand nous rentrons au gîte : les chaises longues de la terrasse à l’ouest sont parfaites.

Lannion, Saint Michel en Grève, Plestin les Grèves

CARNET DU TREGOR

Plestin les Grèves
Plestin les Grèves

Il pleut ce matin. Inutile de se lever tôt. Grasse matinée lecture, La Fête du siècle de Niccolo Ammaniti ne m’enthousiasme pas trop, j’en ai déjà lu la moitié, ce serait bête de l’abandonner,  le récit s’anime pendant la fête .

Lannion est à moins d’une dizaine de km.  Malgré son aéroport, son IUT, les nombreux magasins  à l’entrée de la ville, c’est une très petite ville. A l’office du Tourisme, l’employé très aimable ne sait que me conseiller pour un jour de pluie « Allez à la médiathèque », située dans un couvent. Il me vend un plan avec trois promenades. Sous cette pluie cela ne nous séduit pas vraiment.

Nous continuons dans la direction de Plouaret où se trouvent trois châteaux, des jardins et des chapelles.

Ploubezre
Ploubezre

Premier arrêt à Ploubezre, pittoresque village de granite rassemblé autour de son église: deux bars, un restaurant de kebab « la Turquoise ». L’église est dans son enclos, restaurée au 19ème siècle, elle garde des chapiteaux 12ème et 13ème que nous ne verrons pas puisque elle est fermée. Plus que le calvaire usé par le temps, le vieil if au coin de l’enclos et deux buis déplumés m’ont plu.

Sur la route de Ploubezre à Plouaret à un croisement, à la sortie du village,  un calvaire original : Cinq croix, toutes simples. Il y a plus loin une chapelle, fermée en cette saison. Dans la région,  manoirs et châteaux sont nombreux, trois se trouvent dans le voisinage. . Nous nous détournons pour voir le château de Kergrist – fermé en cette saison.

La route débouche à Saint Michel en Grèves : la belle plage est dégagée, à marée basse. Sous le ciel gris, la mer grise est très loin. Sur le sable il y a de nombreux canards (je regrette d’avoir oublié mes jumelles). Il fait trop frais pour se déchausser, je longe donc la grève jusqu’au parking suivant où Dominique m’attend.

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Un panneau raconte la légende de la Croix de demi-lieu, elle aurait été érigée quand Saint Efflam et les Bretons s’installèrent  en Armorique au Vème ou VIème siècle. Il est écrit que la croix se déplacerait d’un grain de blé tous les 7 ans et que,  lorsque elle atteindrait l’église, se serait la fin du monde. Le Guide Gallimard donne une autre version  : cette croix de demi-lieue est au milieu de la grande plage d’une lieu. Autrefois, le seul moyen d’aller de Saint Michel à Plestin était de passer par la plage. La Croix était un repère, si son pied était dégagé on pouvait passer le gué, si les eaux cernaient la Croix il valait mieux s’abstenir. En cas de brouillard, les voyageurs se guidaient en écoutant les cloches de Saint Michel et du tocsin de grève de la chapelle Sainte- Enora.  La croix fut renversée au cours de la dernière guerre mondiale. On en dressa une nouvelle en 1993. Gallimard raconte une autre légende : sous cette immense grève, au Rocher Rouge, une cité aurait été engloutie, on entendrait la nuit de la Pentecôte les cloches de l’église immergée…

Toutes ces histoires confèrent du charme à la promenade le long de la plage.

Belle maison de Saint efflam
Belle maison de Saint Efflam

A Saint Efflam, le GR quitte la plage. Il passe d’abord devant de merveilleuses maisons de granite avec des clochers, des gargouilles, des pinacles, dans des jardins avec des palmiers et des plantes exotiques. Le sentier grimpe dans la forêt qui surplombe les rochers. Les randonneurs ne semblent pas les bienvenus : à la place de « sentier côtier » ou « GR34 » il est écrit « servitude de passage ». De belles propriétés sont cachées.

Thermes de Hogolo
Thermes de Hogolo

Le sentier monte des marches, descend. Comme il a plu ce matin les marches sont parfois glissantes. Je regrette de n’avoir pas pris mon bâton de marche. Tantôt je marche sous des arbres magnifiques, chênes et châtaigniers, tantôt dans des fougères roussies. Dans un creux je vois des schistes verts, cela change du granite, je passe sous une arche taillée dans des houx très touffus. Les houx sont de vrais arbres, les troncs sont dégagés. La côte regardant vers le nord est très découpée avec des pointes que le GR suit. Je retrouve Dominique à la plage des Curés. Le GR devient plus facile. Il passe dans une pinède le long de la baie paisible, estuaire  à sec à marée basse. Un site archéologique a été dégagé du sable par une tempête : les thermes d’Hogolo , ce sont des bains privés donc d’assez petite taille.

chapelle Ste Barbe
chapelle Ste Barbe

La promenade se termine à la chapelle Sainte Barbe, un peu à l’écart de la route entourée de belles maisons fleuries. Dédicacée à la Patronne des Gardes-côtes ; elle protège les femmes enceintes. Le toit de lauzes est charmant.