Vilnius : université

les étranges fresques de Repsys


L’Université est crépie de jaune. Trois cours sont ouvertes ouvertes au public : la cour de Sarlievejus – 17ème siècle , belle libraire décorée à fresques. Un escalier monte au hall Ascial les fresques de P Repsys sont très étonnantes. Le Guide Vert les dit inspirées du monde rural. Peut être en ce qui concerne la présence des animaux. La faucheuse n’est –elle pas plutôt la Mort ? Cet homme rigide assis dans une barque paré de colliers de saucisses et d’oignons n’est-il pas dans la barque de Charon. Et ce prisonnier dans un traineau hérissé de pointes, n’est-il pas une vision infernale, que dire des loups hurlant ?

La Grande cour est bordée d’arcades, c’est le Panthéon de l’Université avec ces fresques et ses plaques honorant des anciens professeurs et savants. La grande église Saint Jean, très très baroque s’ouvre sur cette cour. On pourrait monter au cocher mais un écriteau prévient que l’ascenseur est en panne.

pour Repsys j’ai cherché sur Internet mais c’est tout ce que j’ai trouvé !

Une troisième cour donne sur l »’observatoire astronomique ».

Vilnius, lieux juifs rue Pylimo et un détour pour Romain Gary

La rue Pylimo, parcourue par des autobus doubles à soufflets, des trolleys poussifs et d’autres autobus, fait le tour de la ville historique. Au 39, nous trouvons la « Synagogue chorale »( fermée) – style mauresque 1903.

 

Le Centre Communautaire et le Musée Gaon de Vilna se trouvent respectivement au 4 et au 6 de cette même rue. Les immeubles sont énormes,  il faut parcourir un bon kilomètre pour 40 numéros. Les maisons qui la bordent ne sont pas vilaines mais elles sont négligées, souvent à vendre, les balcons rouillés. Le badigeon qui a ravivé la vieille ville n’a pas été utilisé de ce côté de la ville.

le petit Romain et la chaussure en caaoutchouc qu'il a mangée pour épater sa Valentine

 

 

 

 

 

Un petit détour au coin de la rue Basanaviciaus  me permet de découvrir la statue honorant Romain Gary, natif de Vilnius) un enfant regarde une fenêtre de l’immeuble d’en face. Cet enfant est-il Romain Gary, lui-même ? Je lirai au retour la Promesse de l’Aube.

 

 

Au Centre communautaire,  je suis éconduite –fort accent russe- « Museum next door, Community » le dernier mot prononcé à la russe m’apparaît mystérieux. Next door, un vilain papier dactylographié explique que le Musée est fermé jusqu’à nouvel ordre. Je suis déçue. Que de portes closes ! Seule survivance de la culture yiddish aujourd’hui : un stage à l’Université de Vilnius qui a l’air très actif.

Nous quittons la rue Pylimo pour les quartiers plus anciens de la ville Historique, arrivons derrière le Palais Présidentiel tout bien repeint de blanc au toit vert.

 

Les tableaux de Chagall sont un lot de consolation pour une matinée un peu loupée. Chagall n’est pas de Vilnius mais de Vitebsk

Vilnius: première promenade, de la Porte de l’Aube à la cathédrale par Pilies

Porte de l'Aube, entrée de la Vieille ville


l’Hôtel City Gate est idéalement placé devant la Porte de l’Aube, entrée de la Vieille Ville. C’est un petit hôtel :  une cour bordée d’une galerie de bois fleurie de géraniums, une vigne grimpe sur le mur opposé Impression champêtre. La  chambre est simple mais vaste et confortable. La télévision a les bonnes sorties vidéos pour les photos. Il manque juste un frigo mais Maxima est  à 50m et les halles à côté. L’accueil est sympathique. Il y a un ordinateur à la disposition des clients. Nous serons très bien.

Première promenade dans Vilnius

porte de l'aube

Dès que nous passons sous l’arche de la Porte de l’Aube, nous entendons des chants. Dans la loggia se trouve une Madone miraculeuse en robe de feuille d’or et d’argent et au visage noir. Un groupe de femmes est en prières dans la galerie. Un guide italien commente : « vous voyez ici un exemple de piété populaire. » En touristes consciencieuses, on photographie la galerie.

 

 

 

 

Ce n’est pas cela que je suis venue chercher à Vilnius. Depuis Riga, je traine un remords. Je suis à la recherche des absents, des ombres. J’ai mauvaise conscience de passer d’agréables vacances sur les lieux où ils ont été anéantis. J’aimerais trouver au moins des traces du passé. L’Office du Tourisme propose un parcours sur les lieux où plane encore leur souvenir. Nous préparons la promenade avec soin d’après le dépliant, assises à la terrasse d’un café au milieu de la place Svarus (la Place des Français, selon le garçon, en raison de la proximité de l’ambassade de France) sous un  parasol carré près de beaux arbres rafraîchissants.

rue Sikliu, petit ghetto

Le Petit Ghetto est juste derrière la place encadré par les rues Sikliu, Zydu, Gaono et Antolko

. En 1941, 11000 juifs y ont été parqués puis liquidés. Contrairement au Ghetto de Kaunas qui a été rasé et occupé par des maisons modernes, ici, les maisons sont encore là, les rues étroites, tortueuses, pittoresques. Un hôtel de luxe est installé rue Sikliu , un joli restaurant a disposé ses tables. Je les contemple avec stupeur. Comment peut-on faire la fête ici. Il n’y a pas de prescription pour la Shoah. La taille des maisons me surprend : 10 000 personnes dans ce pâté de maisons ? Une plaque de granite rappelle les faits.  La grande Synagogue a été rasée par les soviétiques

monument au gaon de vilnius
monument auGaon de Vilnius

. Le monument au Gaon (ou à la Sagesse Juive) et le nom du Gaon qu’on a donné à la rue rappelle Eliahu Ben, Shlomo Zeiman (1720-1/97). Tête d’homme massive, barbe imposante et sourcils épais.

 

 

 

 

 

Nous parcourons les quartiers historique de la porte de l’Aube jusqu’à la Cathédrale par Pils suivant le flot des badauds. Pour la première fois, nous entendons parler Français. Sur notre parcours nous voyons des étals de souvenirs : tricots à motifs Jacquard, nappes et torchons, objets de bois, bijoux d’ambre ( véritable ???)Dans les jolies boutiques de Vilnius, il y a encore de l’ambre, mais pas au même prix.

Sous la lumière vive, les stucs blancs ressortent, les croix des églises brillent, une énorme couronne enserre le lanternon de la coupole de Saint Casimir. Clochers baroques, moulures surchargées, Vilnius est décorée et pimpante, l’antithèse de Kaunas sous la pluie.

cathédrale de Vilnius

Quand nous arrivons à la Place de la Cathédrale les dimensions m’étonnent. Je n’aurais jamais imaginé des colonnes aussi énormes.

Trakai, le château sur l’île, karaïtes

le château au milieu du lac


La route de Vilnius traverse des forêts magnifiques et sauvages. A l’approche de la grande ville, la circulation devient dense, les dépassements,  dangereux. Malgré les nombreux radars, les limites de vitesse ne sont pas respectées surtout quand il s’agit de grosses BMW ou d’énormes 4×4 aux vitres noires.

Trakai

 

Le château, sur son île, est une véritable carte postale. Un château fort de conte de fées avec ses poivrières pointues, son donjon. Malheureusement, dès la passerelle, la foule se presse. Une guide brandit un parapluie orange et fend la foule pour ouvrir le passage à son groupe.

La visite historique commence dans le donjon par la salle d’apparat (1977-1979).

 Trakai, comme les cités hanséatiques a obtenu son autonomie en 1409 avec les Droits de Magdebourg. Les Karaïtes obtinrent des droits en 1441.

En 1516, le Duc de Lituanie Sigismond I octroya à Trakai deux foires et des droits de pêche dans les lacs. La Renaissance s’imposa à Vilnius grâce à Bona Sforza, duchesse de Milan et de Bari, qui épousa Sigismond I et fit venir des artistes d’Italie.

Trakai perdit ses fonctions administratives et politiques au 17ème siècle avec Stephen Báthory et les guerres avec la Suède. La Lituanie fusionna avec le Duché de Pologne.

Le château de Trakai était en ruine au 19ème siècle quand le Romantisme s’attacha à retrouver les racines du passé. Un ancien soldat de Napoléon, La Beaume, suivant la campagne de Russie revint à Trakai en 1822 et publia l’ouvrage « La campagne de Russie » en 1841.

La restauration du château commença en 1902, sa reconstruction en 1951 et fut complétée brique par brique, pierre à pierre.

Tatars et Karaïtes sont venus en Lituanie à la suite du roi Vytautas quand le Duché de Lituanie s’étendait jusqu’à la Mer Noire et qu’il guerroyait la Horde d’Or. Il les prit comme gardes à Trakai. Nous avons déjà rencontré les Tatars en Roumanie et vu leur mosquée à Kaunas.

la knessa des karaïtes

Les Karaïtes, peuple turc, ont adopté une religion proche du Judaïsme se basant sur l’Ancien testament mais pas sur le Talmud et les traditions postérieures. La maison de culte s’appelle la Kenessa (proche de Beit Knesset).

J’étais très curieuse de visiter le Musée Karaïte malheureusement il est fermé non seulement le lundi mais aussi le mardi. Nous ne connaîtrons des Karaïtes que les petits chaussons au poulet, au mouton ou aux épinards qui nous serviront de déjeuner.

Druskininkai : thermes et curistes

Grand Spa Lietuva

Pour 45 litas, à deux, on nous équipe de montres électroniques. A ce prix, nous n’avons droit qu’à 1 heure à la piscine et non aux saunas, autres douches verticales et  massages qui sont beaucoup plus chers.

Les montres nous ouvrent des tourniquets et ferment les consignes des vêtements. Dès que nous découvrons les bassins c’est la surprise. Sous un vaste dôme, l’espace est bizarrement organisé : une tête monstrueuse cache une grotte sous laquelle se déversent des cataractes. Habitués des piscines rectangulaires, des lignes et des longueurs, s’abstenir! Tout est courbe, les bassins communiquent par des passes cachées. Des arrivées de bulles, des courants contrarient la progression linéaire. Il faut se laisser entrainer dans un couloir circulaire pour aboutir dans un bassin, le tranquille avec ses bulles, le récréatif avec une grosse bouée ballon, un panier de basket. La décoration est délirante : papillons et fleurs multicolores. On peut aussi monter un escalier de ferronnerie Art Nouveau avec une grosse bouée pour s’asseoir et se laisser glisser dans les énormes tubes d’un toboggan. Ou choisir le jacuzzi et l’eau chaude. L’heure passe très vite, trop vite. On regrette de ne pas avoir connu cet endroit  la veille.


 

 

 

 

La ruée des octogénaires

8 heures du matin, le restaurant ouvre. Les curistes se précipitent au buffet très bien garni. On se pousse dans la queue. Certains resquillent. Une très grosse dame a réussi à se servir d’une écuelle de porridge-béton qu’elle espère diluer avec le lait d’une carafe qu’un monsieur lui tend par dessus mon épaule et qu’elle renverse. J’échappe de peu à la douche galactique pour me retrouver poussée par une autre grosse le coude dans le bol de crème fraîche. Pas de crêpes fourrées au fromage blanc comme hier. A leur place, des raviolis à la viande cuits à la vapeur :Délicieux ! les octogénaires ont raflé tous les kiwis quand vient mon tour.

Qui sont ces gens affamés ? Ils parlent Russe mais cela ne veut rien dire : les Russophones sont nombreux en Lituanie. Comment payent- ils leur cure ? A Druskininkai, la vie est chère et les soins hors de prix. La Sécurité Sociale prend elle en charge les cures ? En 20 ans les nouveaux riches ont accumulé des fortunes. Mais ceux-là étaient déjà à la retraite en 1991 et j’ai lu que les retraites aujourd’hui étaient misérables…

Promenade dans les villages autour de Druskinikai

L’Office de Tourisme propose des itinéraires . A partir de la route de Vilnius, nous découvrons de très beaux villages.

la jolie maison toute décorée!

Ziogelai

Quelques maisons de bois, dans de grands jardins, sont nichées au creux de la pinède.  Les planches sont peintes, les granges et hangars en très vieux bois noirci. Chacune a son panier de basket, des balancelles et même le toboggan des enfants a une maisonnette.   Quand nous passons les dames sortent et viennent à notre rencontre mais impossible de communiquer, si nous parlions Russe!

Roduka

volets à coeur!

On arrête la voiture devant une maison très décorée. Partout des phlox éclatants, des pétunias,  La dame nous fait signe. Nous découvrons les petits oursons à la fenêtre, une autre fenêtre avec des chiffons bleus tassés contre le double vitrage, la girouette sorcière, les volets ajourés avec des cœurs, sur l’auvent une sorte de Diable, un salon d’été avec un canapé confortable sous un auvent. La dame épluche des girolles avec sa mère qui porte le même foulard jaune que celui que j’ai acheté en Roumanie à Maramures.  Elles enlèvent juste la mousse et grattent les pieds.

Kesetos

Nous croisons des gens portant des paniers légers avec des champignons recouverts d’un tissu.

Marcinkonys

la gare de Marcinconys

On pourrait visiter une ferme- musée ethnographique, mais elle est fermée le lundi. Nous nous contentons de faire le tour du groupe de maisons en bois brut. A l’entrée, la menthe embaume, contre les fenêtres on a déposé des mousses séchées des lichens et des brindilles. Il y a dans le village des haies de lilas.

La gare est peinte en rose et elle est fleurie. C’est une vraie gare, des gens attendent le train .

A la sortie du village nous trouvons la Maison de la Réserve de Cepkeliu.

Cette Réserve naturelle est strictement interdite. Pour aller découvrir la tourbière et la pinède de la dune morte, il faut un permis qu’on délivre très officiellement en recopiant les numéros de la Carte d’Identité. Il ne fait pas s’éloigner du Sentier de Découverte balisé qui se trouve à quatre kilomètres de là sur une piste plutôt destinée aux vélos qu’aux voitures.

Dans la Maison de la Nature, il y a également deux expositions présentant la faune et la flore, des animaux empaillés et des explications sur la formation des dunes sèches et des lacs, résultats de la Glaciation et de la fonte des Glaciers. Ces dunes continentales ont une flore spéciale avec des bruyères, des œillets (smiltynes) .

la pinède :lichens et mousses

Après la barrière, une piste d’1km traverse la pinède. Au sol il y a surtout des mousses avec de véritables coussinets de lichens et quelques buissons de myrtilles. Les dunes fossiles provenant des déglaciations présentent une flore relique. De la tour d’affût il y a une très belle vue dégagée sur la tourbière. Le sentier d’observation court sur des planches au dessus de la tourbière : on peut observer des sphaignes puis le sentier fait une boucle et remonte dans la dune (50 minutes de marche rapide)

tourbière

Nous allons ensuite à la maison de Juozas Gaidys qui depuis 1929 anime un théâtre de grange .Les acteurs sont les habitants du village et ils jouent la pièce « la vie à Skroblus ».

Druskininkai : Festival Ciurlionis concert

printemps ciurlionis

Tout près de l’hôtel se dresse une grande église en brique. Le Festival Ciurlionis y donne un concert ce soir à 19h30. Quand j’arrive à 19h20, l’église est pleine. Je reste adossée à un pilier. Juste avant le début, une dame qui gardait des places pour des amis, me fait signe de m’asseoir

Programme du concert

Ciurlionis : fugue en Cmineur(orgue)

Telemann : Sonate 3 F mineur (flûte)

Caldara : Aria « se nel ben »

Caccini : Ave Maria

Miskulski

Ciurlinonis

Pakalnis

Poulenc : cantilène

Haendel : « Lascia chio pianga »

Mozart : laudate dominus

Gounod

Ciurlionis

J’aurais aimé que Ciurlionis compositeur me plaise autant que Ciurlionis peintre.la Fugue à l’orgue me semble un peu pompeuse, je ne retrouve ni la légèreté ni l’humour des pastels. Dès que la flûte intervient dans la sonate de Telemann, je prends plaisir au concert. Caldara (découvert à Bologne) et Caccini me plaisent bien, les deux sopranos ont une très belle voix. Je découvre deux compositeurs : Miskulski et Pakalnis.

voici ce que j’ai trouvé sur Youtube de Pakalnis:

Haendel, j’exulte ainsi que pour le magnifique Laudate Dominus.

Poulenc s’accorde bien avec les tableaux, j’aurais bien imaginé Debussy ou Satie.

La « clé électronique » (une carte) de la chambre d’hôtel, est tombée de ma poche  . Heureusement les gens sont honnêtes (ceux qui sortent d’un concert dans une église !) ils l’ont rapporté au bar le plus proche. Nous sommes quittes pour la faire réinitialiser sur l’ordinateur de la réception. <Le réceptionniste qui parle si mal anglais ne nous demande pas pourquoi elle s’est démagnétisée.

Druskininkai : Lipschitz et promenade à pied dans la Station Thermale


Rue Jakubo 17, se trouve le Musée Lipschitz,  une belle maison de bois jaune, une tête sculptée d’homme avec une casquette se trouve devant la porte. Mais le musée est vide !

 

 

http://www.dailymotion.com/video/x2gske_jacques-lipchitz_webcam

 

Sur le même trottoir, une très belle maison blanche, véritable dentelle de bois, est un hôtel.

 

 

 

 

 

 

l'église orthodoxe bleue de Druskininkai

J’arrive à une place : sur le terre-plein carré planté d’une verte pelouse, sous de grands arbre se trouve une ravissante petite église orthodoxe bleue aux bulbes argentés.

Revenant sur mes pas, en face de la maison Lipchitz, une stèle est gravée avec une ménorah en trois langues, Hébreu,  Russe, et Lituanien. Des bougies brûlent, elle est très fleurie. Des fleurs sur une tombe juive ? je m’étonne. Je m’approche et lis que c’est une stèle collective au souvenir du ghetto de Koenigsberg. Si j’avais eu un caillou…Il y a également deux cimetières israélites à Druskinikai.

De la place de l’église bleue, une rue rejoint le Niémen, coupant la rue Vilnius piétonnière et plantée comme une promenade. De là, je découvre les beaux établissements thermaux : le Grand Spa, tout neuf : on devine le mur d’eau qui sépare la piscine du dehors. L’hôtesse habillée de blanc, blonde aux cheveux tirés stricts, on imagine une infirmière suédoise. Deux curistes en peignoir blanc s’accoudent au comptoir. Europa Royal est plus ancien, immense peint vert d’eau. Druskininkai Gydykla est encore plus chic et plus cher. Aquapark est monstrueux avec son plan circulaire, ses toboggans aquatiques, plus parc à thème que ville d’eaux.

Malheureusement les petits kiosques où l’on boit l’eau minérale sont fermés avec les travaux sur la  promenade le long du fleuve. L’un d’eux est décoré de vitraux Art Nouveau .

Au-delà de l’Aquapark, le long de la rivière, dans une très belle pinède, se trouve le plus grand parc d’Accrobranche. De jeunes adultes sécurisés par deux longes se déplacent très haut dans les arbres sur des rondins retenus pas des chaînes qui se balancent. D’autres se lancent sur des tyroliennes vertigineuses. Des câbles ont été tendus sur le Niémen mais je n’ai vu personne s’élancer jusqu’à l’autre rive.

Je rentre par les grands « sanatoriums » de la période soviétiques. L’un d’eux, grand comme Plein Ciel de Melun, est flanqué d’un établissement de briques, à moitié détruit. Incendie, abandon, destruction volontaire ? En face le Sanatorium Belarus englobe une belle villa de bois ; Qui fréquente le Belarus ? Des gens originaires de cette république, distante de quelques kilomètres ? Ou est-ce seulement le nom de l’établissement (il paraît que cette hypothèse soit la bonne, la taxe d’habitation acquittée à la ville de Druskininkai  lui est destinée).

Druskininkai : Parc Grutas

Staline

Le parc Grutas est le parc des statues soviétiques déboulonnées.

J’ai un excellent souvenir d’un  parc analogue près de Budapest où les statues soviétiques ou staliniennes étaient très bien mises en scène. On entrait « sous la botte de Staline » qui écrasait tout à l’arrivée. Les statues, par elles-mêmes étaient intéressantes.

Au parc Grutas l’entrée est de 20 litas,  nous renonçons à l’audio-guide de 40 litas. Les statues sont réparties dans un parc forestier sur deux cheminements cimentés. Les statues sont plantées sous les arbres sans aucun effet particulier. Plusieurs Lénine se succèdent, Staline debout en manteau, Lénine debout en costume 3 pièces, Lénine assis…Puis viennent les dirigeants lituaniens en fin de parcours les partisans ayant combattu les nazis. Là, je tique ! La Seconde Guerre mondiale racontée par le Lituaniens de l’an 2000 ne ressemble en rien à ma représentation mentale personnelle. Partisans, saboteurs, combattants, quel que soit el nom qu’on leur donne, ceux qui ont combattu les nazis auront toujours ma sympathie. Surtout si, comme le suggère la feuille explicative, la majorité sont juifs.

L’homme d’affaire Villimas Malinauska qui a créé le parc voulait faire un véritable parc d’attraction historique imitant Disneyland.

Un wagon et une locomotive à l’entrée évoquent les déportations. Un  théâtre de plein air diffuse des musiques révolutionnaires (y compris Aïda de Verdi). Dans des barques en bois se trouve un restaurant où les serveurs sont déguisés en pionniers avec des foulards rouges. Une autre baraque contient une bibliothèque et ses murs sont tapissés d’affiches. Pour qui ne lit pas le Lituanien, difficile d’apprécier cette mise en scène de l’Agit-prop. Pour moi, une bibliothèque est toujours sympathique comme la sculpture naïve de « la lutte contre l’illettrisme ».

Agit-Prop la Lutte contre l'Illétrisme

Sentiments très mitigés ; tout cela est ambigu.

Ratée aussi, l’ambiance sonore : les haut-parleurs crachotent. Le crachotement st-il voulu ? Il faut tendre l’oreille ; soit on met plus fort, soit on ne met rien !

A la sortie, sur un long mur, sont collés les articles de Presse, en Lituanien, bien sûr mais aussi en anglais ou en Français. Un article de Libération un autre du Monde un article de fond d’une revue québécoise. La construction d’un Disneyland sur le thème du Communisme ne va pas de soi. Aussi bien les partisans de l’ancien régime que les victimes ont réagi. L’homme d’affaires invoque la pédagogie, encore faut-il que ce soit bien fait !

Arrivée à Druskininkai : maison de Ciurlionis

maison de Ciurlionis


La campagne qui sépare Kaunas de Druskininkai (130km) n’est pas exotique. Une plaine, quelques collines, des voitures assez nombreuses pour un dimanche matin. Nous avions pris l’habitude des routes vides en Estonie et en Lettonie. Seule ville sur la route : Alytus, frôlée par une rocade, grands immeubles, usines au loin. Les villages ont plutôt pauvres et peu soignés, les maisons grises au crépi écaillé. A l’approche de Druskininkai on retrouve une forêt de pins.

La petite ville thermale paraît neuve avec ses larges avenues, ses supermarchés et ses affiches vantant un Centre aquatique. Le plan de la ville est payant à l’Office de Tourisme.

L’hôtel Ivolita est un bâtiment de deux étages murs beiges avec un toit de tôle marron qui recouvre le deuxième étage. Le réceptionniste parle très mal anglais. Il est embêté parce que nous arrivons trop tôt et qu’il ne sait pas nous dire que la chambre n’est pas prête.

ciurlionis

La maison de Ciurlionis est derrière notre hôtel. Très fleurie : topinambours jaunes et d’œillets d’Inde orange. Ciurlionis avait emprunté de l’argent à ses amis pour acheter la maison et il  les recevait dans la maison voisine en    remerciements ; la maison est meublée avec ses pianos. Dans une troisième maison, plus grande, deux pièces d’exposition montrent les mêmes compositions (tempera) que  nous avons vues à Kaunas et des esquisses de préparation.

ciurlionis