Simal : pêche et cuisine

CARNET SÉNÉGALAIS

Mardi 12 mars : Simal pêche à la palangrotte

La fête annoncée hier soir pour laquelle j’avais sorti ma plus belle tenue de wax, n’a commencé que fort tard dans la nuit. Nous nous sommes endormies bercées par les djembés sérères qui ont continué à résonner tard dans la nuit. A 6h, le muezzin a chanté. Les oiseaux se sont déchaînés. Le ciel a pris cette teinte orange vers l’est  qui va si bien à l’Afrique. Les cases de pailles se sont éclairées en harmonie avec le ciel du matin. Je n’ai quitté les voiles de la moustiquaire qu’au lever du soleil.

A 8h30, embarquement pour la pêche à la palangrotte dans la mangrove en compagnie d’une famille de professeurs de Versailles dont le lycée est jumelé avec une institution privée catholique de Dakar.  Quand des profs rencontrent des profs, ils se racontent des histoires de  profs ! Proposer des TPE sur la mangrove ? Sur le reboisement ? …On traverse un large chenal ouvert, limité par des plages de sable et des rives plantées d’une rangée de rôniers et de hautes graminées, de celles dont on fait les chaumes. La mangrove s’annonce d’abord par des petites pousses verticales alignées régulièrement : un « champ » de rhizophores, plus loin, les palétuviers rouges sont déjà plus développés et leurs arceaux s’ancrent dans la vase. Des écriteaux à demi-effacés annoncent une restauration ancienne de la mangrove. C’est une opération de longue haleine. La mangrove, comme une éponge amortit les variations du niveau de l’eau, journaliers comme saisonnier. Si le niveau de l’océan venait à monter elle protègerait  les sols à l’arrière sur la terre ferme et empêche l’érosion des berges sableuses . De plus c’est une milieu très riche en biodiversité qui apporte abri et nourriture  aux poissons, oiseaux, crustacés hostile à la pénétration humaine. Est-elle efficace  contre la salinisation des sols ?Des pélicans sont posés sur les buissons tandis que les courlis picorent les bancs de sable avec leurs loongs becs et que les cormorans se font sécher sur des piquets.

La pirogue s’engage dans les bolongs (chenaux), puis ralentit. La promenade en silence est magique. Afran lance l’ancre. Arfan et Bouba distribuent les lignes enroulées sur une planchette et équipées de hameçons impressionnants. Les appâts sont des crevettes fraîches – encore vivantes à la sortie du campement – on pique la queue qu’onnreplie pour bien l’accrocher et on lance la ligne le plus loin possible. Beaucoup de poissons mordent. Beaucoup moins sont ferrés. J’ai l’impression plus de nourrir les poissons que de les pêcher. Je sens que le poisson a mordu, je remonte un hameçon vide. Pendant que Arfan et Bouba remontent d’énormes carpes, j’ai tout juste  2 poissons minuscules, petites fritures. Au retour un balbuzard nous attendait sur un piquet. Sous le soleil de midi, malgré la crème écran-total, je cache  mains et pieds sous le chèche et ressens quand même la brûlure du soleil.  Je n’ai qu’une hâte : me rafraîchir avant le déjeuner et nager dans le Saloum.

Mas apporte un plat de crevettes, petites et marinées à l’ail ; on les liquide sans même nous en rendre compte. Le Thiéboudienne qui arrivera longtemps après a été fait avec la carpe et le mérou de la pêche du matin. Les légumes sont encore meilleurs qu’à Palmarin, chou merveilleux, tomates amères, aubergines savoureuses. Pour finir, oranges locales présentées coupées en quatre. Nous restons les pieds dans l’eau sous le palétuvier pour la sieste.

Derrière notre cour-salle-de-bain un arbre est hérissé de piquants. Selon Mas, c’et un fromager. Le fromager, d’après lui, n’aime pas qu’on lui grimpe dessus. Quand il est petit il est plein de piquants, quand il est grand, il est devenu tellement grand que c’est impossible ! Notre fromager n’a pas une feuille en mars. Il sert de perchoir à des oiseaux minuscules. Les fromagers sont souvent associés à d’autres espèces végétales, rôniers, arbres à quinine, je fais l’hypothèse que ce sont les oiseaux qui ont semé les graines.

Cuisine sénégalaise

A 16h, nous avons rendez vous à la cuisine avec Djennaba qui doit nous donner une leçon. Mais les provisions ne sont pas encore arrivées et les cuisinières se reposent allongées à l’ombre. Nous revenons un peu plus tard. Djennaba sort quelques cacahouètes, pour passer le temps. Elle nous montre comment faire de la pâte à beignets pour 40 personnes : dans une grande bassine, elle verse de la farine de blé, de la levure et du bicarbonate. Elle dissout le sel dans l’eau puis mélange. La bassine est couverte et on attendra 30 minutes que la pâte lève. Dans une marmite, sur le gaz mijote la sauce aux oignons. Pendant ce temps je me joins aux deux autres Seynabou et Marie pour couper les aubergines en petits cubes (elles n’utilisent pas de planche à découper et leurs couteaux sont redoutables). Quand elle arrivera du marché, je renoncerai à couper la viande de zébu sans planche de peur de me blesser. Djenaba et Marie coupent dans le sens des fibres la viande qui est très tendre (un veau ?). Les beignets d’aubergines sont gonflés, légers, délicieux ! Les cuisinières feront deux sauces pour les accompagner : une douce et une pimentée. Elles comptent 1kg d’oignons pour 10 personnes et utilisent du concentré de tomate et de l’huile d’arachide.

Simal : notre gîte et promenade au coucher du soleil

CARNET SÉNÉGALAIS

Une case comme un nid d’oiseau

Notre gite à Simal

Sur le bord du Saloum, bras de mer qui s’enfonce dans la terre, comme un vaste estuaire dont l’eau est très salée, on a installé un  très joli campement. Deux groupes de cases rondes en paille « comme des nids d’oiseaux ». Un bar, des tables en bois de palmier, deux hamacs, des fauteuils en palmier se trouvent le long de l’eau. Des clients on tiré une table sous l’arbre le plus touffu et déjeunent les pieds dans l’eau puisque la marée est haute.

Notre case a deux lits « sous moustiquaire », un ventilo. Le sol de la case, celui de la cour-salle de bain – et de l’auvent est en ciment dans lequel on a inclus des coquillages blancs. Les coquillages servent d’élément décoratif partout : sur les murets, les marches, les allées. A notre case, deux entrées, des paravents, plutôt que des portes. A l’arrière la cour-salle de bain est la même qu’à Koba. Les oiseaux ont adopté ce « nid humain », deux amarantes se perchent au sommet de la moustiquaire et prélèvent de la paille pour leurs nids d’oiseaux, la nuit je les entendrai se poser et marcher.

On déjeune dans des écuelles de bois rectangulaires sur des sets de vannerie. En entrée, des crevettes dans de la pâte à beignet très fine. Je mange tout, têtes et queues ! mafé de poisson, riz blanc, sauce aux oignons sucrés, délicieux. Pour finir, des oranges vertes du Sénégal, un peu acides et difficiles à éplucher mais goûteuses.

Après midi farniente dans le hamac au bord de l’eau et baignades. Les petites filles du CE1 se baignent avec moi,  ravies elles sont curieuses de  ma peau blanche, me caressent  et m’enduisent de vase. On leur montre les films qu’on a fait dans leur classe.

18heures, Mas nous emmène pour une promenade en carriole. Son cheval est fringant. A la sortie de l’hôtel se trouve un petit « marché artisanal » que l’on dépasse sans encombre. Dans les champs d’arachides vanneaux et calaos s’envolent à notre approche. Ils cherchent les cacahouètes oubliées pendant la récolte au mois de septembre.

l’immense fromager

Un fromager spectaculaire se dresse à la limite des champs et de la mangrove. Des zébus rentrent seuls. Le berger les a fait boire à midi. en l’absence de cultures dans les champs on les laisse divaguer à leur guise tranquillement. Vaches et taureaux, une impression de puissance paisible se dégage de ces animaux.

huttes des Peules

La carriole descend sur les tannes. Le cheval galope sur le sable. La piste est très douce pour les sabots et les passagers, on avance sans un cahot. Deux hérons cendrés s’envolent. Le soleil se couche. Une lumière dorée baigne la savane. Des peuls ont construit une hutte carrée près des arbres avec deux petits greniers. Jolie image derrière les tiges de mil.

On revient en passant par les vergers d’anacardiers et de manguier dont les fruits commencent à murir. Certaines pommes d’anacardiers sont rouges. Les biquettes trainent en dessous au cas où l’une d’elle se détacherait et tomberait à terre. Dans le village de Simal, les jardins entourés de palissades de paille ou de tiges de rônier, sont verts : manioc et papayes égaient les environs des maisons ainsi que de gros manguiers. Village tranquille, deux petits gamins s’accrochent à notre carriole.Mas les réprimande. Nous revenons à la tombée de la nuit ravies de la promenade.

Dîner sous les gros arbres : beignets de poisson avec deux sauces, l’une douce l’autre pimentée. Ragout de zébu aux pommes de terre.

A l’école de Simal

CARNET SÉNÉGALAIS

Lundi 11 mars : Simal

lecture au CE1

École primaire de Sima, CE1

Cette fois-ci notre guide a présumé de la traditionnelle hospitalité sénégalaise. On n’arrive pas dans une école comme dans un campement peul à la morte saison. L’instituteur a prévu ses activités, j’ai bien peur que nous soyons plutôt une gêne, moi, je n’aurais pas apprécié que quelqu’un entre dans ma classe sans prévenir. J’essaie d’être la plus discrète possible. J’écoute, je regarde, je prends des notes, sans jamais intervenir.

L’instituteur écrit au tableau « Activité numérique ».

–          « On lève la craie » martèle le maître – « 6×5 » 

Il tape avec son compas, les enfants lèvent l’ardoise très haut.

Le maître est en chemise grise avec une casquette américaine vissée sur la tête. Les tables sont disposées comme dans les écoles de mon enfance – même mobilier –

Ils sont 48, garçons et filles, assis à des tables de deux, un garçon à côté d’une fille. Cinq filles sont voilées, les autres en cheveux. Pas d’uniforme comme au Bénin, certaines filles sont très élégantes. Quelques enfants portent des survêtements chauds malgré la température. Sur chaque table, deux ardoises, une boîte pour l’éponge, deux craies et deux cahiers chacun.  Chaque fois qu’ils ont écrit la réponse, ils cachent l’ardoise. Il règne une ambiance plutôt décontractée. Les enfants se lèvent et sortent pour mouiller leur éponge ou aller chercher de l’eau dans la boîte. Ils ont gardé au coin de la bouche le petit bâton qui remplace dentifrice et brosse.

au tableau, le maître a dessiné la carte du Sénégal

On continue avec la table des 6. La participation est active. Ils lèvent le doigt en faisant de grands gestes, certains font des mouvements tournants. Ceux du fond s’avancent dans l’allée. Certains claquent des doigts. Ils accompagnent le geste par des appels « set, set, set ! » ce qui veut tout simplement dire « M’sieu, m’sieu ». Au tableau le maître pose des opérations : soustractions puis multiplication par 10, 20, 60. Ils sont très avancés en calcul, ils défilent au tableau avec les ardoises.

L’activité suivante, lecture, remporte beaucoup moins d’adhésion. Il y a un livre par table mais ce sont de mauvaises photocopies. D’ailleurs, le maître me montre l’original (en couleur) et compare avec les exemplaires que les enfants utilisent. Le texte étudié a pour titre « un enfant turbulent », tous répètent en chœur : « un EN-fant- TUR-bulent »  et raconte l’histoire du petit Salif qui fait des bêtises dans la concession. Une proportion non négligeable d’enfants décroche, il y en a même qui dorment sur la table, d’autres bricolent, s’amusent. Le maître explique les mots difficiles. Mais il me semble que pour la plupart, tous les mots sont inconnus. Le Français n’est pas la langue maternelle des enfants. Le soir, je rencontrerai le fils d’une des cuisinières qui était dans la classe. Je lui ai demandé : «  et le petit Salif ? «  Il n’en avait aucune idée.

A la suite de nos voyages au Bénin, j’avais été admirative de cette école qui dispensait une ouverture d’esprit et qui permettait à toutes les ethnies de se comprendre. Je n’avais pas pris la mesure des difficultés d’enseigner à des non-francophones. Au Sénégal, apprendre en Français ne va pas de soi. D’ailleurs les enfants appellent ces écoles publiques « l’école française » – par opposition à l’école coranique ? J’ai eu à la radio un indice  pour comprendre pourquoi les chiffres ne posent aucun problème : dans les émissions en wolof, les numéros de téléphone, les prix, l’heure….tout ce qui est chiffré est énoncé en Français. Et si ce n’est pas en Français en quelle langue enseigner? en Wolof ? En Sérère, puisqu’on est en pays sérère ?

A 11heures demi-heure nous passons la pause avec nos collègues, peu communicatifs. Ils ont du travail : harmoniser les barèmes de correction des examens de passage. Et pour l’exotisme, il y a bien plus intéressant que deux vieilles rombières : deux Belges, élèves-institutrices, cheveux  blonds nattés à l’africaine qui font un stage de plusieurs mois pour appréhender une pédagogie différente et qui interviennent dans les classes.

Après la récré, nous allons en CM2 avec une proposition de correspondance scolaire. Cela arrange le maître qui continue à préparer ses examens. Les enfants sont plutôt ahuris, ils ne comprennent pas ce qu’on attend d’eux.  Seuls, les deux plus âgés (13 et 14 ans) sont tentés et se laissent photographier. Mais le Directeur prend les choses en main. Ils feront leurs lettres ce soir à l’étude et l’un d’eux viendra les porter au gite.

A la nuit tombée, nous avions oublié cette correspondance. Trois enfants sont arrivées avec une grande enveloppe brune contenant une trentaine de lettres. Pas très bien tournées pour la syntaxe, mais passionnantes ! Cherchant un point commun entre mes élèves et ceux-là, j’avais pensé au foot. Bien sûr qu’ils aiment le foot ! Et ils admirent les mêmes stars : Messi en tête, Ronaldo ou Drogba. Mais le sport national c’est la lutte et les filles parlent des lutteurs. Surtout ils racontent leur vie, la culture du mil ou de l’arachide, les vacances passées à aider leurs parents, le père qui a une grande pirogue, l’oncle qui est à Dakar…. Des lettres très très riches !

Gite de Palmarin : dans la mangrove- cuisine – visite au village

CARNET SÉNÉGALAIS

Palmarin, au petit matin

Dimanche 10 mars : Palmarin

Un âne a sonné le réveil au point du jour. Habillée à la hâte je vois l’ânier qui poursuit l’animal avec un long bâton dans le campement. Attirée par l’océan je marche, les pieds dans l’eau. Même si la vague me trempe jusqu’aux genoux je préfère la portion de la plage lavée à chaque marée. Des arbres morts, blanchis, sont fichés dans le sable comme des ossements d’improbables dromadaires. Les villages sont plutôt construits sur la route ou vers le Saloum. Les constructions des dunes sont souvent celles des toubabs ce qui m’évite des rencontres gênantes. Sur le sable sec, comme un linceul enveloppant un cadavre, les filets emballent du matériel de pêche sur une planche. Le moteur de la pirogue me fait penser à une tête humaine.

Le soleil se lève sur la flaque qui a envahi les terres basses entre la dune et l’hôtel à marée haute. L’eau ruisselle de tous les ors du levant. Ces oiseaux blancs, des sternes probablement, se sont posés sur l’eau. Une aigrette et un courlis arpente la vase. Les silhouettes des cocotiers et des baobabs se détachent sur le ciel orange. Ce n’est pas un chromo, c’est l’image de l’Afrique dans mon imaginaire. Quand je retourne à la case à 7h30, ciel et mer sont bleus, la flaque opaline encore piquetée d’un vol d’oiseaux. Deux perdrix bien dodues picorent non loin de nous. On attend qu’elles s’approchent encore pour les photographier. Peine perdue, elles gardent leur distance de sécurité.

François et Ousmane

Promenade dans la mangrove. Ousmane tire la charrette et entre dans l’eau jusqu’au ventre pour nous emmener jusqu’à la pirogue trop grande pour être amarrée près du rivage. La mangrove est une réserve biologique  depuis 1975, sanctuaire des oiseaux d’eau. ON observe les hérons perchés sur leurs grandes pattes, les petits cormorans gris africains séchant leurs ailes mais aussi des courlis au long bec, bécassines ou bécasseaux, et bien sûr les pélicans. La pirogue entre dans les bolongs chenaux entre les palétuviers. Le piroguier coupe le moteur pour apprécier mieux la sérénité de ces confins entre terre et mer. Quelques coups résonnent. Quelqu’un coupe du bois à la machette. C’est interdit. Des poissons vif-argent sautent au dessus du miroir de l’eau. Sur un baobab, l’aigle pêcheur guette. Un peu plus loin , un balbuzard est perché sur un piquet. On se laisse mener par la magie du matin.

POisson fumé et séché

Pour désengorger le port de Djifer avec sa plage infernale, on a construit un petit port tout neuf avec des tables carrelées sous un hangar aéré.C’est propre, neuf mais sous-utilisé. Les pêcheurs préfèrent Djifer. La fumée signale une fumerie de poissons : de grandes tables de paille ou de roseaux accueillent les poissons fumés (sardines et harengs) qui sèchent au soleil. Le Mali et le Burkina-Faso privés de façade maritime sont de gros consommateurs de poisson séché. Un homme charge du sable sur une plateforme tirée par un âne dont la robe  la même teinte rosée que le sable, ils ne vont pas loin, le sable est destiné à faire un autre fumoir à poissons.

De retour au campement je fais de la lessive. Nous sommes les seules clientes et nous sentons très à l’aise adoptées par le personnel, François, le palefrenier, Céline, la serveuse, Sam le lutteur et Simon le piroguier. J’étends mes T-shirts à côté des pagnes et des draps puis fais un plongeon dans les vagues  sur la plage déserte. Même pas un marchant ambulant !

Louise la cuisinière

Cours de cuisine : Thiéboudienne

Le thieboudienne est le plat national sénégalais. Dans une grande marmite, des dorades – au préalable farcies au persil, à l’ail et au piment- sont passées à la grande friture et dorées. Sur un autre fourneau directement greffé sur une petite bouteille de gaz ; cuisent les légumes : aubergines, petits choux verts, carottes. Le riz cuit à la vapeur dans une passoire au dessus des légumes à la manière du couscous dans un couscoussier. Pendant ce temps-là, Louise hache des oignons. Comme je suis censée participer activement au cours de cuisine on me charge de piler le poivre au fond d’un mortier de bois très profond, puis on ajoute les gousses d’ail, enfin une partie des oignons ira rejoindre le mélange.

Louise réserve les dorades frites dans un plat creux et jette l’huile de friture. Elle ajoute de la sauce tomate, les poissons et le contenu du mortier que j’ai pilé. Comme les oignons m’ont fait pleurer j’ai loupé l’épisode où le riz est devenu rouge. Louise épluche un dernier oignon et le pile avec du poivron vert et les verse dans la sauce.

Le thieboudienne a été servi avec une sauce au tamarin dont je n’ai pas le secret.

17h, nous partons en visite chez François qui habite au village de Ngalou distant de 4km. Rues sablonneuses. Les échoppes sont ouvertes bien qu’on soit dimanche. Sous un arbre, sur une natte, la mère de François et sa tante nous accueille. Un petit joue à poursuivre un cochon. Dans ce quartier catholique on voit de nombreux porcelets et des truies. La maison de François est ne ciment peint en blanc. Une bordure d’impatiens en fleur d’aloès et d’autres fleurs que je n’ai pas reconnues  poussent sous la fenêtre le long de la maison. Deux arbres portent des grappes de petites boules jaunes qu’ils appellent « cerises » bien que cela ne ressemble pas du tout aux cerises européennes. Les enfants en sont friands. L’intérieur de la maison de François et constance est très décoré : un poster d’évêque occupe tout un mur, des madones lui font face ; on a aussi épinglé des cartes postales. Sur le buffet, il y a toute une collection d’animaux en faïence et des verres à pie d’apparat. Etienne, leur fils est devant la télévision, en habits du dimanche, c’est un enfant très sage. Comme il fait bien chaud dans la maison, François propose de prendre le thé sous le « cerisier », il sort la bouteille de gaz et le fourneau, des chaises en plastique blanc. Les voisins arrivent. Je vais à la boutique avec Constance acheter cigarettes et allumettes. François fait le thé : il verse 3 verres d’eau dans la bouilloire, un demi-paquet de thé vert et un verre entier de sucre. Après ébullition il fait passer le thé d’un verre à l’autre dans un mouvement montant. Le verre s’emplit de mousse. Il répète le manège une dizaine de fois. Dans l’église proche une chorale répète des chants pour Pâques. Les hommes parlent de sport (lutte sénégalaise) puis politique comparant les mérites de Wade (que Bouba soutient) avec les 40 ans de socialisme. Sur l’actuel président, on n’apprendra rien. François fait une deuxième tournée de thé. La troisième est de rigueur mais le soir tombe.

 

Djifer : port de pêche artisanal

CARNET SÉNÉGALAIS

la foule sur la plage de Djifer

A 16h30 ,  deuxième promenade en charrette de la journée. François conduit. Ousmane, vieux cheval de 27ans, encore très fringant avec sa magnifique crinière longue  tire une haute charrette bien confortable avec un matelas de mousse.

La marée monte, Ousmane renâcle un peu pour descendre sur la plage. Des jeunes, en tenue de foot, font divers mouvements de gymnastique et de musculation. D’autres se promènent avec la « bouilloire » en plastique bleue turquoise, verte ou mauve que j’ai vue la première fois pour les ablutions à la mosquée de Lampoul. Cette fois ce n’est pas pour la prière, bêtement, je demande ce qu’ils cherchent, j’aurais pu deviner seule.

les pirogues sur la plage de Djifer

A l’arrivée à Djifer, on est saisi par l’animation. Tout se vend dans le marché et les commerces derrière le port, journaux, lits en fer forgé, téléphones portables (on les répare aussi), habits divers et épicerie. Bien sûr, il y a aussi un tailleur dans son échoppe. Sur la plage, la foule est compacte. Des centaines de pirogues sont alignées sur le sable, serrées, la proue dirigée vers la mer, « dieuredieuf » (merci en wolof) écrit sur chaque étrave, des motifs colorés peints, fleurs, papillons, drapeaux…. le nom d’une dame, la mère, la fille…ou celui du père ou d’un guide spirituel.

les dockers entrent dans la mer

Il faut se garde de stationner sur le chemin des dockers qui courent avec 40kg de poisson dans des caisses sur la tête. Entrés dans l’eau jusqu’à la taille pour décharger la pirogue, ils sont trempés. Payés à la tâche, ils foncent. Les mareyeurs se mouillent aussi pour discuter les prix autour de la pirogue, hommes et femmes en tenue traditionnelle. L’une d’elle, boubou orange est très grande et impressionnante ; dans sa main une épaisse liasse de billets de 10.000CFA. Tout se règle cash. On la retrouve plus tard dans le parking des camions frigorifiques qui emportent le poisson frais à Dakar et parfois beaucoup plus loin.

la collines des coquillages

Au bout de la plage, le poisson se vend au détail, souvent à même le sable en tas de hareng, grosses sardines, dorades, capitaines, poissons-sabre, petites raies, mérous, seiches et de magnifiques coquillages de grande taille : murex et cymbium. Les murex existent en Europe et ne sont pas une surprise, sauf leur taille. En revanche je n’avais jamais vu de cymbium. Leur très jolie coquille nacrée rose conique sert de cendrier au restaurant de Palmarin. Mais elle est  cachée par le manteau du mollusque qui dépasse de la cavité et entoure complètement l’animal qui ressemble à un une sorte de melon ovale et gluant , un peu pourri, ou à un ballon de rugby dégonflé. Ces coquillages sont cassés sur place. Au bout de la plage une petite colline est construite avec les coquilles sur laquelle hommes et femmes (surtout les femmes) cassent et découpent. Au retour, la mer est haute, la charrette roule sur la piste de tôle ondulée. Les camions frigorifiques et les taxis soulèvent la poussière rouge. Il faut se cacher le visage.

Au dîner : aubergines et tomates en tranches grillées marinées, brochettes de lotte bien assaisonnées avec des tomates-cerises et oignons.

La nuit étoilée est fantastique, sans lune. La Voie Lactée se déroule dans toute sa splendeur. Le vent s’est levé. Même avec le chèche noir déroulé dont  j’entoure mes épaules comme un châle, j’ai froid.

En route vers le gîte de Palmarin

CARNET SÉNÉGALAIS

les tannes terres salées arides et la silhouette des baobabs

11h, notre valise est sur le ponton, à marée  haute c’est plus facile d’embarquer et la traversée est plus rapide. Nous n’avions pas remarqué hier que Ndangane est très touristique avec de beaux hôtels en bord de Saloum, grands bungalows de paille, plage aménagée. Il y a aussi des chambres d’hôtes plus modestes et des villas à louer. Les toubabs font leur marché avec les autochtones. Les vendeuses de crevettes n’insistent pas quand je leur dis que nous déjeunons à l’hôtel.

Nous traversons les tannes, terres salées et arides, passons devant des marais salants à la croûte de sel blanche, éblouissante. La piste surélevée – tôle ondulée – est moins douce que celle qui court sur les terres basses. De la digue, je devine l’océan,  le sens plutôt : forte odeur iodée des algues. Une ligne de filaos et de rôniers souligne le rivage. Des baobabs détachent leurs silhouettes grotesques. L’air chauffé de midi provoque des mirages. On ne sait plus reconnaitre la réalité. Entre l’eau dormante des salines, le Saloum, l’océan, on est perdu.

Vin de palme

vin de palme

Bouba stoppe la voiture devant un palmier : « vous voyez les bouteilles ? »Il faut bien chercher pour les trouver, perchées. Les bouteilles en plastiques récoltent la sève du palmier qu’on laissera fermenter pour faire le vin de palme. Sous un abri, trois hommes assis font un savant pliage de feuilles de rônier : ils fabriquent les entonnoirs. Tout en travaillant ils boivent à une louche végétale : un fruit du rônier coupé en deux emmanché d’un bout de bois. Leur boisson est fermentée et alcoolisée, nous suivons l’un d’eux dans une remise pour goûter le vin de palme avant fermentation, acidulé, juste un peu piquant. Goût qui rappelle le médicament que Bouba a préparé pour Dominique avec le fruit du baobab.

Gite de Palmarin

notre case de terre

Vers midi nous nous installons au Gite de Palmarin. Des cases rouges en torchis, d’une architecture originales rappelant les constructions marocaines, sont installées en bordure d’une lagune presque à sec, tout proche du rivage de l’océan. Terre rouge et allées tapissées de coquillages blancs. Les coques  aussi prises dans le ciment, dessinent des motifs. A l’intérieur de la maison le torchis est gris beige, niches et étagères  en terre. Des balançoires de bois et corde, sont prévues pour suspendre vêtements et serviettes. Pas de fenêtres classiques, des ouvertures en ogives maladroites obturées par des volets de paille triangulaires maintenues par rondins de bois brut. Les moustiquaires donnent un air cosy dans ce décor brut. La salle de bain est vaste : une bassine métallique fait office de lavabo. Ce décor me rappelle l’auberge de Siwa en Egypte.

Douches, d’abord ! On se précipite à la plage. L’océan a apporté des algues roses, violettes et vertes ; les vagues sont tranquilles, l’eau tiède. Si le soleil n’était pas aussi ardent, j’aurais prolongé la baignade. Méfiance quand même !

Le déjeuner est somptueux : des crevettes XXL marinées dans une sauce à la moutarde et à l’ail, un délice.Ensuite mafé, pâte d’arachide et viande de zébu, pour finir de la pastèque. Face à la mer, sous l’ombre aérée des acacias, je fais la sieste dans un hamac

Chez les Sérères : piler du millet

CARNET SÉNÉGALAIS

Dame Sérère et grenier

 

A la sortie de Djourbel, entre Ndiob et Dakhao, un village sérère avec une belle palissade de paille toute neuve et de jolis toits de chaume :  une femme pile du millet. Après avoir appris le bonjour en Sérère (je l’ai déjà oublié), je m’avance vers la jeune femme très enceinte. Rapidement, une autre jeune femme, les enfants et le maître de maison nous rejoignent.

C’est l’occasion pour Bouba de nous montrer le millet et de nous expliquer comment on l’utilise. Dans une bassine, on voit les épis très longs portant des petites graines rondes et jaunes. Ce que nous donnons en Europe aux canaris. La femme pile les épis dans le mortier en bois, le mortier s’emplit d’une sorte de paille qu’il faudra vanner pour ne garder que les graines. Pour vanner elle utilise un récipient en plastique (un bidon découpé). Il lui faudra piler à nouveau pour débarrasser les grains de leur écorce brillante, le son. Enfin, elle pilera une troisième fois pour obtenir une farine blanche dont elle fera la semoule du couscous. Les enfants apportent dans des bols les différentes étapes de la réalisation. On accompagnera cette semoule d’une poudre verte de feuilles de baobab séchées.

Le maître de maison, Monsieur Diome nous montre aussi ses haricots et ses arachides qu’il cultive également. Dominique et moi nous essayons à piler avec la dame. Comme je suis maladroite et que je n’ai aucun sens du rythme ce n’est pas brillant. Dominique fait mieux que moi. Le pilon est lourd et c’est fatigant !

le pilon est lourd et il faut du rythme!

Dans la concession, il y a deux entrées : l’une vers l’extérieur est toujours ouverte, l’autre vers les champs. Un panneau de paille fait face à l’entrée – pour protéger du mauvais œil. La case du mari  est située derrière le paravent, traditionnellement. Autour des cases carrées en ciment, un petit carré. Quelqu’un a écrit sur le mur en français des formules se voulant humoristiques et une liste de numéros de téléphone.

Nous entrons dans la case de Monsieur Diome. Les enfants autour de nous sont ses petits enfants, les femmes que nous avons rencontrées, ses filles. Sa femme est partie en ville ainsi que ses fils. Treize personnes habitent dans la concession. Il nous raconte les travaux des champs qui ne se déroulent qu’à la saison des pluies (3mois) et deux mois de récoltes. Il reste sept mois difficiles où rien ne pousse. Pour que la visite soit complète, nous le suivons à l’extérieur pour voir la charrue tirée par un beau cheval, à l’ombre sous un auvent. Le semoir vient de Vaisons-la- Romaine, Vaucluse. Des piquets sont plantés dans la cour du cheval, sans doute pour y attacher les moutons qui trainent ça et là. Il y a aussi des poules, des chèvres et chevreaux.

mortier de bois et millet

Deux kilomètres plus loin, Bouba se souvient de la moustiquaire que nous souhaitons offrir à une famille avec de jeunes enfants. Ces gens étaient charmants  leurs enfants adorables surtout la plus petite fille, si éveillée et si ravie de se reconnaître en photo, coquette avec ses jolies tongs en cuir et ses bracelets. Quelle occasion manquée !

paravents et murs de paille

Mar Lodj, promenade en carriole

CARNET SÉNÉGALAIS

les terres salées

Les cris affreux des vanneaux m’ont réveillée. Le muezzin a chanté. Dans l’obscurité j’ai entendu les chiens, le coq. L’électricité est revenue, hoquets puis les pales du ventilo se sont emballées. Je me suis installée sur la table au bout du ponton pour écrire et dessiner. 7h20, le soleil s’est levé derrière le rideau d’arbres. L’eau du Saloum a pris des teintes dorées. Deux pélicans se sont posés. Vol de cormorans. Une agréable brise prolonge la fraîcheur de la nuit. Une pirogue à moteur passe. Des panaches de fumée s’élèvent des villages à l’Ouest. Une journée nouvelle commence !

MarLodj

Nous partons sur une charrette (très haute) vers le village de MarLodj, traversant une étendue sableuse très plate. Il y a une trentaine d’années quand la pluviométrie était satisfaisante, on y cultivait le riz. Un vaste grenier sur pilotis  avait été construit à l’écart du village par crainte des incendies. Il reste encore la trace des piquets mais dans un véritable désert. Une homme avec une pelle charge une charrette de sable, 1000CFA le chargement explique le charretier.

Une femme nous propose des souvenirs, on ne peut pas y couper. Nous choisissons un mortier de bois et son pilon, qui nous rappellera les exploits de la veille chez les Sérères.

A l’entrée de MarLodj, dans une niche, une madone, plus loin dans une autre Saint François. Je visite l’église très vaste, en forme de coquille retournée avec des vitraux ; les bancs sont en amphithéâtre autour de l’autel. On me conduit à la Vierge noire.

couscous dans la calebasse

A la sortie 6 minuscules porcelets trottinent dans la rue. Je les suis jusqu’à leur mère attachée dans une concession. Un peu plus loin, au fond d’une ruelle, des femmes préparent le couscous de mil, l’une d’elle tamise la farine dans une vraie calebasse végétale, les autres roulent la farine. Les calebasses ont été rapetassées, recousues (souvenir d’une expo au quai Branly sur les objets réparés).

La charrette m’attend devant l’atelier des peintres  en sable ? Un guide local me raconte d’où proviennent les sables colorés : celui-ci, jaune d’une termitière, l’ocre de la latérite de la route, le noir, d’un feu, le blanc de la plage. La colle : de la sève de baobab. Le travail est minutieux. Un petit tableau a nécessité une journée de travail et se vend à 15000CFA.

Arbres sacrés pour les animistes : rônier, fromager et caïlcédrats se sont mélangés

La charrette s’arrête ensuite devant un étrange végétal hybride : trois grands arbres, un rônier, un et un fromager se sont associés. Le fromagé a « avalé » une grosse branche du caïlcédrats qui semble greffé en travers du tronc. Les animistes apportent des offrandes aux esprits de ces trois arbres. Chrétiens et Musulmans respectent ces arbres sacrés, croyance de leurs ancêtres. On débouche sur la place où se trouve le « tamtam téléphonique », grand tambour cylindrique qui sert à annoncer les nouvelles du village. Une grande mosquée borde l’un des côtés de la grande place, en face un dispensaire, au fond un  petit marché de légumes. Dans une cour, une dispute conjugale attire les voisins et les passants qui tentent de séparer Monsieur et Madame.  Nous quittons le village à travers les fumées des tas de saletés qu’on brûle.

tam tam téléphonique

Arrivée dans le Sine-Saloum

Sine Saloum : le ponton de Marsetal

Déjeuner à Fatick, la Journée de la Femme

Nous déjeunons de crevettes sautées, riz blanc, sauce aux oignons devant un téléviseur allumé. Une chaîne a dédié ses programmes à la Journée de la Femme, spectacle affligeant de clips où des sénégalaises blanchies et défrisées séduisantes se trémoussent et même cuisinent pendant que le mari se prélasse. Courtes interviews de femmes en vue, chef d’entreprise, chanteuses. Ce n’est pas comme cela que j’imagine le 8 mars ! Je pense aussi à la longue émission sur RFI, écoutée  sur la route du Djoudj, où une femme-médecin a décrit les conséquences néfastes du défrisage et de la dépigmentation, cancers, fibromes, anémies…

Il fait très très chaud quand nous parvenons dans le Sine-Saloum avec ses marais salants, ses forêts d’eucalyptus plantés pour lutter contre les infiltrations salées. Avec la construction de barrages et de digues, les eucalyptus devraient contribuer à la valorisation des terres inutilisables.

Terre de Senghor

Je demande à s’arrêter devant le monument à la mémoire de Senghor: une simple stèle avec son portrait et un texte de la préface  à « Comme les lamantins viennent boire à la source » , rien de spectaculaire, mais je m’en serais voulue de ne pas avoir marqué un temps pour honorer le  Poète-Président comme on l’appelle ici.

 

Marsétal

16h, sous une chaleur accablante, nous descendons la valise au port de Ndagandan  pour embarquer sur la pirogue qui nous conduit à l’île de MarSetal où nous allons passer la nuit. Nous n’emportons que le nécessaire, les deux autres valises resteront à terre. La traversée dure un quart d’heure. Un ponton nous conduit à une île toute plate. L’hôtel se compose de grandes cases rondes au crépi jaune contenant chacune deux chambres et une terrasse. Les chambres sont vastes, hautes de plafond, bien aérées sous un toit de chaume retenu par un filet et d’épaisses poutres. Le mur est tapissé de paille sur 1.5m, les meubles lourds laqués de bleu. C’est simple et frais avec le ventilo à grandes pales qu’on fait tourner à grande vitesse. Les cases sont dispersées dans le campement arboré. On s’installe sur une table au bout du ponton, dominant l’eau, jouissant de la fraîcheur jusqu’au dîner. Au menu, céleri rémoulade, couscous à la viande de zébu et de la papaye pour dessert.

Achats au marché de Djourbel: cola, bissap et pain de singe

CARNET SÉNÉGALAIS

Noix de cola

Au marché de Djourbel, nous achetons deux noix de cola, une blanche et une rouge. La vendeuse a aussi des bâtonnets pour nettoyer les dents. Nous cherchons l’ »immodium local », pour le « rhume des fesses » : le fruit du baobab, séché, écorcé et concassé qui se présente sous forme de petites masses blanches , qu’on dissout dans l’eau (ajouter un pue de sucre pour le goût). Au même étal j’achète de l’hibiscus rouge séché pour faire du bissap 300CFA une mesure pour 5 litres d’eau.  Le marché est bien achalandé. Les bouchers vendent de la belle viande, il n’y a même pas de mouches. Le poisson est très frais.

Fleurs d’hibiscus pour le bissap et sachets du fruit de baobab